Critiques spectateurs de AqME
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Le Château dans le ciel
Miyazaki est un réel poète et un grand metteur en scène en ce qui concerne les dessins animés, et je parle de vrais dessins animés, pas des bidouillages informatiques ou des images de synthèse new age. Visiblement, le château dans le ciel représente la deuxième ½uvre de Miyazaki et des studios Ghibli, datant de 1986 et il faut dire ce qui est, ce film n'a pas prit une ride. Malgré tout, avec des graphismes alléchants, on peut tout de même être déçu par un scénario vide ou trop complexe. Est-ce le cas avec ce métrage? Le château dans le ciel est-il un film destiné autant aux adultes qu'au enfants?
Graphiquement, ce métrage ne souffre pas des affres du temps. Bien au contraire, je l'ai trouvé plus réussi que certains dessins animés que l'on fait de nos jours et pourtant je suis assez ouvert niveau design. Si on compare la richesse graphique de ce métrage aux chimpanzés de l'espace par exemple, il n'y a pas photo. De plus, cela garde un gros coté nostalgique et féérique rappelant tous les vieux mangas de ma jeunesse et en ce sens c'est très agréable. Chaque personnage possède un physique bien différents et même si les pirates demeurent des personnages secondaires sans grand background, il n'en reste pas moins bien réussis et souvent hilarants.
Le scénario se veut lui aussi très riche. D'ailleurs, on ne comprend pas trop le sens du titre au tout du début du film. En effet, on suit une attaque de pirates dans le ciel et une petite fille qui tombe et se met à flotter grâce à un bijou qu'elle porte autour du cou. Elle est recueilli par un garçon du nom de Pazu et ils vont vivre de grandes aventures jusqu'à la découverte de Laputa, château flottant dans le ciel et véritable havre de paix. Ce qui est très intéressant dans ce film, c'est qu'au tout début, on pense que les pirate sont les gentils et que le gouvernement représente la sécurité. Mais alors pourquoi la jeune fille fuit-elle les deux partis? Puis on réalise après coup la retournement imposé par Miyazaki et qui reste très sympathique. On est trompé mais pas floué dans le sens où tout est fluide.
Bien entendu, quand on voit le scénario tel quel, on se dit qu'il s'agit sans aucun doute d'un dessin animé pour adulte et non pas accessible aux enfants. Cela était sans compter sur la magie de Miyazaki qui donne à son bébé un rythme fou avec une grosse dose d'action, de combats et de courses-poursuites. On ne s'ennuie pas une seule seconde et malgré cette débauche d'action, le réalisateur n'oublie pas sa patte magique et impose des moments de pur repos. Je pense à la partie où les roches se mettent à briller et à parler, ou encore à la découverte du robot sur la château avec les petits animaux et la tombe fleurie. Bref, même si le film possède des atouts pour les adultes, les enfants ne s'ennuieront pas et pourront suivre et comprendre l'histoire sans aucun problème.
Au final, on peut dire que le château dans le ciel est une ½uvre majeure du répertoire de Miyazaki et que malgré le temps, le dessin animé résiste et reste relativement actuel. Pour une fois que les enfants peuvent voir un dessin animé intelligent et datant de plus de 20 ans, ne boudons pas notre plaisir. Le seul bémol viendrait peut être de la durée du film qui peut paraître long pour nos bambins, mais c'est vraiment un reproche minime. A voir et à revoir!
Publié le 22 Juillet 2011
La Ligne du Diable 2
D'habitude, les réalisateurs se mouillent et font des suites pour des films qui ont marché ou alors des films ayant une grande aura et fort pouvoir charismatique. On peut le voir avec les Freddy ou les vendredi 13, mais on peut aussi voir ce phénomène avec les pirates des caraïbes ou des X-men. Mais chose étonnante, le public averti en cinéma bis et autres bizarreries horrifiques aura vu une suite au très moyen "la ligne du diable". C'est d'autant plus étonnant que l'on attendait aucune suite surtout venant d'un petit film qui n'a pas du amasser les foules. mais le fait est là, et ayant vu le premier métrage de Englund, je me mets en devoir de visionner le second pour en faire une critique. Mais la critique sera-t-elle acerbe? Les défauts du premier ont-ils été effacé pour ce second opus? Le S.A.V du diable est-il souvent disponible ou avons-nous encore droit à une plateforme étrangère?
Pour ce métrage, exit Englund et c'est un petit nouveau qui s'y colle. Par contre, on garde le héros du premier qui ressemble plus à un voyou, pour résoudre un autre affaire mettant en jeu le 976-evil. Alors le scénario n'est pas bien épais ou compliqué et bien souvent, il incorpore des relations entre les personnages de façon subites et surprenantes. En gros, le héros du premier se rend dans une petite ville pour retrouver un mec du nom de Grubek car il reste persuadé qu'il a des pouvoirs via le numéro maléfique. Il s'accoquine avec une petite pépé blonde et va essayer de contrer ce fou qui tue des gens pour le plaisir. Mais ce qui m'a le plus choqué, c'est qu'il ne connait pas cette fille et qu'en trente secondes, ils sont cul et chemise. Ou encore, comment peut-il savoir que cet homme utilise les pouvoirs de l'horrorscope? Bref, des conditions un peu aléatoires qui demeurent assez difficile à avaler pour le spectateur.
Les acteurs ne sont pas super bons. le héros du premier, Patrick O'Brian joue les beaux gosses de service avec son Harley et sa tenue de biker, mais il surjoue à mort et c'est bien dommage car il n'a pas besoin de ça. La jolie blonde est jolie mais c'est bien tout. Elle hurle souvent et pour pas grand chose, et surtout, tout son jeu est prévisible. De plus, elle en rajoute une couche sur la fin avec l'éclairage sur ses yeux pour montrer qu'elle en a marre et qu'elle va essayer de buter l'autre taré. D'ailleurs ce dernier est un poil mieux que celui du précédent film. Un peu plus imposant et un peu plus méchant, il en reste quand même assez ridicule avec sa tête de maire de village. Son maquillage est bien fait mais sa voix en VF est bien trop grave par rapport à sa carrure.
L'ambiance ne sera pas au rendez-vous comme dans le premier. La musique n'aidant en rien sur ce point car elle bien souvent malvenue et inintéressante. L'atmosphère se dégageant du métrage est assez anodine et on ne frémira à cause d'une pression ou d'un suspens montant crescendo. Comme je l'ai dit auparavant, les sonneries de téléphone ne sont pas stressantes pour un sou et ce n'est pas cela qui nous fera peur. Le rythme est assez haché aussi ne prêtant pas une attention soutenue et par moment on s'ennuie ferme.
Les effets de peur ou gore ne sont pas légion dans ce métrage bien que un peu plus présent en rapport au premier film. Niveau gore, on retrouvera une nana empalée par une stalactite en carton, un mec explosé par un camion et deux gorges tranchées. Pas de quoi sauter au plafond, mais cela reste assez honnête. Mais il y a un effet qui reste génial dans le métrage, c'est la référence à Romero et la fille qui est envoyé dans le film pour se faire tuer par une petite fille zombie. Par contre, les effets de peur sont absents et les quelques apparitions brusques du tueur sont convenues. Mention spéciale à celle dans la chambre du mec où on le voit derrière la glace à cause de son ombre. Les effets spéciaux ne sont pas extraordinaires et les apparitions ou disparitions du méchant sont assez sympathiques et kitschs à souhaits mais personnellement j'ai bien aimé. Par contre, le réalisateur aurait pu éviter que l'on voit l'un des cascadeurs lors de la course poursuite, car c'est assez flagrant. On remarque la comédienne sur le fauteuil de droite et le cascadeur en noir conduisant la voiture.
Au final, 976-Evil 2 est un film moyen, qui tout comme son aîné ne réveillera pas les foules. Il est peut être un peu mieux car le tueur est plus charismatique et les scènes de meurtres sont un peu plus créatives. Malheureusement, le scénario et les incohérences de relation entre les personnages en font un film bis qui parait fauché et qui n'apporte rien au genre. Peu à mettre en toute fin de soirée avec ses meilleurs potes pendant une partie de poker. A noter aussi la paire de nichons au tout début pour attirer l'attention des hommes. En bref, un film moyen.
Publié le 22 Juillet 2011
La Ligne verte
Stephen King, grand maître de l'horreur littéraire est un auteur très prolifique. En effet, il a sorti un nombre ahurissant de livres et surtout, la plupart d'entre eux sont des best-sellers approuvés. Bien entendu, business is business et un très grand nombre de ses livres se sont vus adaptés en film. D'ailleurs, la plupart sont assez réussis comme the mist ou encore les évadés. Par contre, certains peuvent décevoir comme les Langoliers ou encore les tommyknockers. Alors qu'en est-il avec cette ligne verte, roman feuilleton en 6 tomes traitant de la peine de mort et mêlant habilement fantastique et drame? Le film est-il aussi bon que le livre? La force émotive du bouquin est-elle préservée sous ce format?
Le scénario est d'une richesse incroyable. Il aborde plusieurs thèmes forts comme la peine de mort, la rédemption, le questionnement sur soi ou encore la justice. Ici, nous allons suivre les aventures d'un gardien de prison (Tom Hanks) et d'un prisonnier nommé John Cafey (Michael Clarke Duncan) qui est doté de pouvoirs surnaturels. Ce dernier est accusé d'avoir violer et tuer deux petites filles et il est donc condamné à mort. Bien entendu, Tom Hanks va se douter de quelque chose et quand le prisonnier le guérit d'une cystite en le touchant et en recrachant une espèce de cendres, il doute de son accusation. Il s'agit là d'un scénario fort, qui inclut une complicité interdite entre un gardien de prison et un condamné à mort mais qui mêle habilement aussi les rapports de force avec l'arrivée du pistonné de service et qui est juste insupportable ou encore sur la folie des hommes avec le génial Sam Rockwell. Le tout est mixé dans une histoire brillante qui ne perdra jamais le spectateur. Tout semble cohérent, fluide et c'est une chose très importante dans ce genre de métrage.
Les acteurs sont relativement fabuleux. Tom Hanks signe l'un de ses meilleurs rôles, tout en finesse, mêlant conjointement tristesse, joie, questionnement, étonnement et frustration. Bien entendu, la prestation de Michael Clarke Duncan est magistrale aussi. Il faut qu'il en impose le bonhomme, une carrure de bodybuilder, mais il réussi à se rendre doux comme un agneau et on le prend en pitié. Il arrive à nous faire sortir les larmes sur nombre de phrases et de réactions. Notre lot de méchants est aussi très réussi. Sam Rockwell interprète un taré jouissif mais incarne le mal pur et en cela il excelle. On ressent une profonde envie d jouer ce salaud et il y arrive de manière sublime. Un vrai connard que l'on veut voir crever. Quant au nouveau garde pistonné, il demeure insoutenable et tient bien son rôle de crapule. Un casting fort et au point.
Bien entendu, le film est tendu comme un string, et on ne peut décrocher les yeux devant tant de maestria. Frank Darabont joue avec nos nerfs et nos émotions et pond un film où chaque plan sont travaillés, chaque phrase sont décortiquées, chaque séquence comporte leur lot d'émotions et de plans cultes. Le film est en quelque sorte un tollé contre la peine de mort, car on peut voir au travers du scénario une véritable haine de ce système injuste et bien souvent utilisé à mauvais escient. De ce fait, plutôt que de montrer sa haine de façon violente et irraisonnée, Darabont choisi de prendre le problème via les émotions et la tristesse, notamment à cause d'une erreur en électrocutant des tueurs plutôt dociles ou handicapés mentaux ou encore en montrant une erreur flagrante. On pleure souvent, mais ce sont des pleurs qui font du bien et qui rende le film beaucoup plus humain.
Au final, on peut dire que la ligne verte est une ½uvre majeure du cinéma moderne, car il comporte quelques séquences fortes et cultes mais surtout le scénario se veut intelligent et fin, chose rare dans le cinéma actuel. Les acteurs sont sublimes et la réalisation est impeccable. Je conseille ce film qui est à mes yeux l'un des meilleurs films de genre et surement la meilleur adaptation d'un roman de Stephen King.
Publié le 22 Juillet 2011
La Ligne du Diable
Comme je l'ai déjà dit dans une critique précédente (Heartstopper pour être plus précis), Robert Englund, notre Freddy Krueger adoré, possède un capital sympathie très fort. Après avoir joué les monstres griffus, on l'a vu dans divers films d'horreur plus ou moins réussis et bien souvent au budget minimaliste. Mais chose que les gens savent moins, c'est qu'il a aussi été réalisateur et qu'en 1989 sort la ligne du diable, film d'horreur dont il signe la réalisation. Du coup, vu son passé de boogeyman de légende et sa présence sur les films d'horreur, on était en droit d'attendre un film effrayant, glauque et plein de bonnes idées. Mais est-ce bien cela qui nous attend? Avons-nous un film digne d'un Freddy? Monsieur Englund est-il aussi bon réalisateur qu'acteur?
Le scénario est assez mince, mais on le sait tous, ce n'est pas forcément cela qui fait la force d'un film d'horreur (bien qu'un scénario sordide et solide, c'est souvent bon signe aussi). Ici, on suit un jeune homme qui malgré son aspect de voyou et de petite frappe nous semble bien sympathique. En face de chez lui, vivent sa tante, femme irascible et qui prône un Dieu tout puissant (la quelconque ressemblance avec la mère de Carrie s'arrête là) et son cousin Hoax, qui semble un peu retardé, qui écoute sa mère au doigt et à l’œil et qui se fait martyrisé dans les toilettes de l'école par une bande de loubards. Jusqu'au jour où il découvre une carte pour découvrir son "horrorscope" et il compose le 976-evil. Il va alors posséder des pouvoirs diaboliques et va s'en servir pour se venger. Petit pitch sympathique, qui promet quelques moments savoureux, mais malheureusement les choses vont se passer autrement.
Les acteurs déjà sont relativement moyens. Par exemple, Hoax, le méchant de l'histoire, tout du moins sur la fin, cabotine à mort et même si au début il ressemble bel et bien à un débile, il commence à complètement se lâcher pendant sa transformation et il est vraiment en roue libre. Cela se voit et ne rend pas le personnage très crédible, ce qui est assez dommage. Par contre, le vrai héros joue assez bien même s'il ressemble à Herbert Léonard jeune. Mais le pire reste la tante qui est d'un ridicule pathologique et qui n'est pas du tout crédible, d'ailleurs, on languit qu'elle meurt vite celle-là! Ce qui a de plus gênant aussi, ce sont les interactions entre les personnages qui parfois frôlent le ridicule. En effet, deux personnages qui ne se connaissent pas finissent par sortir ensemble et à s'appeler par leurs prénoms, voilà une attitude bien familière.
Le problème vient aussi d'un rythme assez haché qui, malgré la nostalgie de la fin des années 80 et de sa charme si particulier, notamment dans les dialogues, ou dans les décors ou encore dans les tenues vestimentaires, oscille entre le sympathique et les dialogues débiles ou les situations qui se répètent comme les parties de poker qui sont assez insignifiantes. On se rattrapera peut être avec le gore, mais non, à part deux cœurs palpitants et une griffure au visage, l'hémoglobine ne coulera pas à flots et certains effets spéciaux sont relativement kitsch. Je pense notamment à la scène où deux personnages sont suspendus à un tuyau et en dessous d'eux s'ouvre une brèche en flammes et qu'il s'agit d'un drap sur lequel on a projeté une image. Le design du monstre de fin est assez intéressant, mais on ressent là aussi un certain amateurisme et c'est assez grossier. Seul le passage où les griffes poussent est relativement bien fichu.
L'ambiance qui en découle est assez limitée. On reste dans du conventionnel et même si Englund s'évertue à chercher des plans sophistiqués comme un homme marchant avec de la lumière derrière lui ou encore des explosions spectaculaires (pour l'époque), on reste dans une ambiance plate sans aucun sursaut et sans aucune surprise. Les sonneries de téléphone ne sont pas stressantes et on s'ennuie ferme. On ne ressent aucune pression, aucune crainte et c'est bien dommage pour un film qui aurait pu susciter quelque chose de glauque avec le diable prenant possession des âmes en peine.
Au final, la ligne du diable (ou 976-evil) est un film qui n'aura pas marqué les esprits et il faudra un certain temps à Englund pour revenir derrière la caméra (près de 20 ans). Il en demeure un film au capital nostalgie important mais qui ne comporte pas suffisamment de scènes marquantes ou choquantes, il manque aussi une ambiance lourde et pesante et surtout, la présence d'un humour un peu lourdingue ne sert pas du tout le ton du film. A noter quand même un passage avec des mygales bien sympathique et des personnages possédant une bonne dualité (le héros qui est un voyou au début, le méchant que l'on prend en peine au début du film). Un film pour les nostalgiques donc.
Publié le 21 Juillet 2011
Inglourious Basterds
Tarantino est un réalisateur à part. Il faut dire que soit on aime ses films, soit on les déteste. Mais il faut tout de même avouer que bien souvent, ses films contiennent une part de génie et une marque de fabrique made in Tarantino. Habitué aux genres policier et thriller, il s'essaye ici avec un nouveau thème qui est la guerre. Alors bien évidemment, il s'agit d'une libre interprétation, et même d'une sorte de remake des 12 salopards, mais ce film possède-t-il la portée des autres métrages de monsieur Tarantino? L'humour, si cher à ce réalisateur est-il toujours présent? Avons-nous droit à cette touche si personnelle qu'il insuffle à tous ses films?
Le scénario est assez simple si on enlève tous les allers-retours du réalisateur et tous les effets de style dont la découpage en chapitre. En gros, la France est occupée par les nazis. D'un coté, nous avons Soshanna (Mélanie Laurent) qui survit à une fusillade allemande et qui héritera d'un cinéma dans Paris. De l'autre, nous avons une bande de condamnés à mort qui part en guerre contre les nazis pour libérer la France et tuer Hitler. Bien entendu tout ce joli monde va se retrouver dans un endroit bien précis et les situations cocasses ou sanglantes vont commencer. Rien de bien méchant, si ce n'est un ton décalé qui prête à sourire et qui parfois est en décalagé complet avec la situation dramatique du film. Il faut être un fan de Tarantino pour en apprécier les nuances et toutes les subtilités.
Mais ce qui fait la force de ce film, ce sont les acteurs. Bien sûr Brad Pitt est en grande forme et il est franchement impressionnant, néanmoins, il se fait largement voler la vedette par un acteur que j'ai connu avec the green hornet, j'ai nommé Christoph Waltz, qui incarne un nazi juste formidable. Entendons nous bien, je parle du jeu d'acteur pas du nazi. Waltz est en totale roue libre et il campe un chasseur de juif effrayant et complètement déjanté. Un personnage antipathique mais qui inspire l'hilarité à chaque dialogue. Il dresse une prestation incroyable et possède la gueule pour le faire, ce personnage est une vraie réussite. La française Mélanie Laurent s'en sort très bien aussi et joue relativement bien. Je passerai sur la prestation d'Eli Roth qui reste assez passable et qui est bien plus à l'aise derrière une caméra que devant.
Qui dit Tarantino, dit Dialogues. Parfois longs, parfois gonflants, mais bien souvent énormes. D'ailleurs, le début du film commence par un dialogue de 15 minutes entre un français et l'officier allemand que j'adore. Exactement comme la scène du bar qui reste assez agréable à suivre. Malheureusement, ce qui peut plaire, peut aussi déplaire et bien souvent on a l'impression de suivre des dialogues de sourds avec des rhétoriques parfois évitables et des longueurs discutables.
Les scènes d'action sont rondement menées, mais parfois elles sont vite expédiées et c'est assez dommage. Le sang est bien présent et cela donne un peu plus de réalisme à la guerre. La scène finale, dont j'attendais beaucoup s'avère décevante car vite mise en boîte et on reste tout de même sur notre faim en se disant tout ça pour ça. En 2h30, le film aurait pu être écourté mais il faut dire que malgré certaines longueurs, le film se laisse regarder sans aucun problème.
Au final, les amoureux de Tarantino ne seront pas déçus, car le film contient sa patte et son savoir-faire en matière de dialogues et d'action. néanmoins, il conserve quelques longueurs évitables qui aurait rendu ce film énorme. Les acteurs sont bien souvent incroyables, notamment Brad Pitt et Christoph Waltz et cela donne un certain cachet au film. Si vous êtes fan, foncez.
Publié le 20 Juillet 2011
Lettres d'Iwo Jiwa
Clint Eastwood est un réalisateur génial, d'ailleurs ces ½uvres sont là pour en attester. Que ce soit Gran Torino ou Mystic River, il arrive à faire des films majestueux avec des sujets forts et bien souvent sous exploités au cinéma. Avec Lettres d'Iwo Jima, il surprend en répondant à un autre film qu'il a lui même réalisé, mémoires de nos pères. En effet, dans ce dernier, il nous proposait de voir la conquête d'une île stratégique par les américains et leur vision de cette victoire. Avec Lettres d'Iwo Jima, il propose de voir cette même bataille mais du coté des japonais, tout en essayant de rester fidèle à la mentalité nippone. Alors ce film est-il réussi? Répond-il de manière forte à mémoires de nos pères?
Le scénario se veut assez classique dans son déroulement. Un affrontement se prépare durant la Seconde Guerre Mondiale et l'île d'Iwo Jima est un point stratégique fort pour gagner cette bataille. Pendant que les américains préparent leur débarquement, les japonais prépare leur défense. Mais ce qui est fort dans ce film, c'est tout de même les choix, la volonté ou encore les réactions émotionnelles des combattants nippons. En effet, Eastwood ne se contente de filmer une bataille entre américains et japonais et il ne prône pas non plus la toute puissance des américains, il essaye de coller au mieux à l'esprit japonais et nous montre différents soldats au bord de la rupture et leur différentes façons de penser et de réagir. En ce sens le film est assez fort car c'est un réalisateur américain qui s'intéresse au point de vue japonais, et l'on a jamais vu cela.
Les acteurs sont relativement convaincants. Il n'y a aucun surjeu dans leurs émotions ou dans leurs réactions et on sent qu'il y a véritablement une vraie direction de casting. De plus, l'image en noir et blanc renforce l'impression de nostalgie et donne encore plus de force au jeu des comédiens. D'ailleurs, la palette de réactions est à la fois grande et réaliste. On a le soldat volontaire, montrant une ferveur à la bataille, un vrai kamikaze qui pousse les autres à faire comme lui, on a le peureux qui ne souhaite qu'une chose, se rendre, et bien d'autres encore.
Le film de Eastwood se veut aussi fort dans la diabolisation de certaines "races" d'hommes. En effet, on peut voir et entendre des propos racistes envers les américains ou les japonais, ce qui renforce une notion de haine et Eastwood le montre avec merveille dans ce film. Il ne prend pas de parti et c'est aussi ce qui rend le film aussi réussi et surtout montrant un réalisateur avec une intelligence et une tolérance exceptionnelle. Par contre, le film est assez mou, alors cela permet une approfondissement certain sur les personnages, mais notre attention en prend un coup et le film est assez long. Du coup, par moment, on s'ennuie un petit peu et c'est bien dommage.
Au final, Lettres d'Iwo Jima est un film fort, intéressant, émouvant et surtout présentant la guerre d'un coté encore assez inconnu. Mais j'ai préféré Mémoires de nos pères qui présente une bande de soldats au bord de la dérive à cause de l'horreur qu'ils ont vécu. Il n'en demeure pas moins que Lettre d'Iwo Jima est un excellent film et que les fans de guerre en auront pour leur argent!
Publié le 20 Juillet 2011
Complexx
Mais que je suis déçu! Moi qui m'attendais à voir un film sur un psychopathe délirant ayant un furieux complexe d'infériorité suite à la taille minuscule de son pénis. Et que nenni, il ne s'agit pas du tout de cela, et la déception ne s'arrête pas là. Nous entrons dans un monde où seuls les geeks peuvent comprendre ce qui motivent les joueurs, nous entrons dans un univers tellement fermé que seuls les représentants de la CSA peuvent en apprécier le contenu. Car oui, je le dis haut et fort, Complexx correspond entièrement aux films que je déteste et qui, sous couvert d'une morale bien pensante pour les culs bénis, nous sort un film insignifiant, débile et surtout plus dangereux que les notions qu'ils dénigrent. Alors si vous voulez me voir en colère, lisez ce qui suit.
Dans le domaine des films d'horreur, le jeu vidéo s'est fait une jolie brèche et un bon nombre de survival horror se sont vus adaptés en film comme Silent Hill, Resident Evil ou encore Alone in the dark (ne riez pas au fond, je sais, ce film est une daube infâme au doux relent de vomi). Mais chose plus rare, c'est de voir l'incursion des jeux vidéos dans le scénario d'un film. A l'instar d'un Brainscan ou encore d'un Stay Alive, Complexx se place comme le film dénonçant la nocivité des jeux vidéo sur nos chères têtes blondes et qu'à force d'abus, ils risquent de se suicider ou pire de devenir des tueurs cinglés prêts à tout pour devenir le premier grand joueur d'un jeu en ligne. Car oui, le scénario de Complexx prend à parti les jeux vidéo en montrant une bande de jeunes gens se retrouvant dans un hangar après une convention de jeux en ligne pour faire un jeu de survie spécial. Évidemment, parmi eux se cache un tueur en série. En gros, pour faire simple, le jeu vidéo, c'est le Mal! Mais alors, pourquoi montrer du sang et un tueur sous la forme d'un format ludique comme le cinéma pour dénigrer la section vidéoludique?
De plus, les acteurs sont d'une nullité affligeante. Bon d'accord, c'est un film néerlandais, mais tout de même. Même si la Hollande est le pays du fromage, c'était pas une raison pour nous foutre des mimolettes en tant qu'acteurs. On ne loupera pas le lot d'actrices charmantes, dont la blonde trop forte, la brune forte tête et la nunuche de service qui ne durera pas très longtemps. Coté garçon, on a le pseudo héros à la tête à claques et au regard mystérieux (dans ce sens, comprenons, un regard de labrador dans un corps de Pitbull) ou encore le rouquin sombre. Ah, j'oubliais aussi le noir voleur qui dit wesh wesh! C'est à se taper la tête contre les murs tellement ils sont cons et moches. Et en plus, ils répètent au moins quarante les mêmes phrases (du genre, Myrna, fait attention à toi!, Non, non, Myrna, elle est blonde et comme une conne elle va foncer tête baissée dans les bras du tueur tellement il est sexy! Pathétique).
Et l'ambiance. Elle est où l'ambiance? Ben il n'y en a pas d'ambiance! Déjà les décors prouvent la pauvreté du budget et surtout le manque d'inspiration du réalisateur qui a du être plus enclin à filmer des champs de tulipes avec de magnifiques moulins à vent. Ça sent le carton pâte, les décors fait par des élèves de CP et surtout, c'est assez choquant de voir des graphismes de jeu nouvelle génération sur une playstation 2 (bon, en même temps, je ne sais pas si en 2006, les consoles nouvelles générations étaient sorties). On sent un profond manque d'inspiration, une flemmardise qui frôle le foutage de gueule et donc l'ambiance en pâti avec des jeux de lumière inexistants et aucune surprise.
En contrepartie, ah, ben non, il n'y a pas que contrepartie puisque tout est sur le même ton. S'il n'y a pas d'ambiance, on va peut être se délecter avec du gore. Faut pas rêver. La plupart des meurtres sont insignifiants car on ne voit pas les blessures malgré le sang qui coule et surtout, tous les meurtres sont réalisés hors champ (ça me penser à un sketch du grand poète J.M Bigard) et donc on ne voit rien. Après, il y a de l'inventivité dans les meurtres, si si. Un couteau qui transperce un piano de cuisine pour se figer dans la tête d'une nana ou encore la chute sur un couteau, ça décoiffe. Tout cela sans prendre en compte le magnifique message sur la dangerosité des jeux vidéo rendant addictif et dangereux. Merde, je suis un psychopathe les amis! Et que dire sur la fin de ce métrage. Une sorte de looping qui ne prend aucun sens et qui rend le film encore plus débile que ce qu'il était déjà. Ajoutons aussi des faux raccords à gogo comme un chanteur qui arrive à tenir son micro d'une main puis de l'autre en un millième de seconde et une musique finale grand guignolesque.
Au final, il n'y a rien à retenir de Complexx, si ce n'est des dialogues insipides (quand le jeu s'est arrêté, mon frère s'est tiré un carreau d'arbalète dans la tête), de l'action à faire pâlir Stalonne comme la blonde qui jette son pistolet qui n'a plus de balles sur le tueur mais en visant à coté pour ne pas blesser l'acteur, une absence volontaire de décors avec un joli hangar qui revient toutes les trois minutes et surtout de la violence exacerbée (non je déconne!). Un film encore plus dangereux que le sujet qu'il traite et qui ne mérite qu'une mauvaise note.
Publié le 19 Juillet 2011
La Légende de Beowulf
Robert Zemeckis est un réalisateur prolifique et de talent qui depuis quelques temps nous propose des films d'animation plus ou moins réussis. Le père instigateur de la série des "retour vers le futur" nous propose ici un film d'animation assez bluffant niveau technique et se penche sur la légende nordique de Beowulf. Alors, il est vrai que cette légende a déjà été vu et revu notamment avec Beowulf la légende avec Butler ou encore le grand nanar avec sieur Lambert, mais ici Zemeckis essaye de voir cette légende différemment et prend le parti de verser dans une animation qui facilitera un accès au niveau des jeunes.
Je ne connais pas du tout le texte original sur la légende de Beowulf et sur son combat face à Grendel, du coup, il m'est assez difficile de juger sur la fidélité du scénario. néanmoins, sur le fond, le film reste assez cohérent et sympathique. Beowulf est un guerrier déchu, et il tombe devant un hameau qui souffre d'une légende. Certains soirs, un monstre nommé Grendel vient et attaque et le bled de quelques villageois. Beowulf va alors les aider pour combattre cette vilaine bête qui souffre d'une malédiction. Rien de bien neuf, mais un scénario qui promet quelques belles scènes de combat et une bonne dose d'épique surtout avec un casting quatre étoiles et la présence d'un monstre érotique à souhaits.
Le casting est assez ahurissant. Outre Ray Winstone en Beowulf métrosexuel, on retrouve ce bon vieux Anthony Hopkins en roi fatigué (excellent au demeurant), Robin Wright Penn en reine, John Malkovitch, Brendan Gleeson, Crispin Glover en Grendel et surtout la sublime Angelina Jolie en démone à la plastique superbe et à la croupe enchanteresse. Bien entendu tout ce petit monde est bien dirigé et chacun joue son rôle avec sérieux. Reste peut être Beowulf qui en fait des tonnes et qui reste assez méprisable tout au long de l'aventure.
Mais ce qui reste assez surprenant dans ce métrage, c'est l'utilisation d'images de synthèse qui sont foutrement réalistes. A plusieurs moments, je me suis demandé si c'était vraiment des images informatiques ou s'il s'agissait des vrais acteurs. En ce sens, c'est très intéressant techniquement parlant, mais qu'est-ce que cela apporte à l'histoire? Je me pose encore cette question. Une facilité dans les effets spéciaux? Une approche plus tentante pour nos chères têtes blondes? Bref, cela reste assez lugubre pour moi d'autant plus que le film est assez violent et gore, et comporte même des scènes assez suggestives, notamment avec le rôle de Jolie. Un dernier point me chagrine un peu, c'est le peu de souvenirs qu'il me reste de ce film. En effet, j'ai peu de scènes vraiment parlantes qui me reviennent, avec malgré tout une sensation de bon divertissement.
Au final, la légende de Beowulf reste un bon divertissement, mais pas un film inoubliable. L'aspect technique peut être intéressant, mais il ne sert pa à grand chose car pourquoi faire un film d'animation s'il se rapproche tangiblement d'un film avec de vrais acteurs? Les scènes de combat sont bien foutues, le gore est assez présent, et on ressent une volonté de revisiter un mythe assez méconnu de par nos contrées.
Publié le 18 Juillet 2011
Colic
Hep! Vous au fond de la salle, oui, vous! Je vous ai vu rigoler devant le titre du film! Vous n'avez pas honte! Un peu de respect pour les thaïlandais, nom de Dieu! Bon reprenons. Bon, il va être difficile de ne pas faire de jeu de mots avec un titre aussi pourri, mais je peux toujours essayer. D'autant plus que le film n'est pas terrible, mais bon, de là à dire que c'est un film de merde, il n'y a qu'un pas zut, ça commence bien!). Ce qui a de bien avec les films, c'est que l'on peut faire le tour du monde tout en restant devant sa télé ou son ordinateur. Ça faisait trois jours que j'étais en Norvège, et me voici d'un coup en Thaïlande, destination plus humide, favorisant une bonne tourista (raaah, je ne vais y arriver!). Il est rare que les film made in Asia ne traitent pas d'un sujet sur les fantômes et ce n'est pas ce film qui dérogera à la règle. Néanmoins, cette colique réserve-t-elle des surprises? A-t-on une histoire sur les concombres et E.Coli? Avons-nous un film à chier?
L'histoire est assez surprenante. Non, elle ne traite pas des méfaits de boire de l'eau fraîche après s'être enfilé un saladier de cerises. Elle ne traite pas non plus des dégâts provoqués par l'expulsion ultra rapide de colombins liquides et bien souvent orangés. Ce film traite d'un bébé qui a des coliques et qui chiale continuellement. Les parents sont inquiets, et les médecins ne savent pas ce qu'il a. Lorsque surgit l'hypothèse qu'il ait mal au ventre à cause d'un fantôme. Le salaud, un fantôme qui donne la chiasse, si c'est pas vilain comme esprit ça! Alors évidemment, le fantôme en question est la réincarnation de quelqu'un de mauvais, Thaïlande oblige, on tombe dans les coutumes et les croyances de ce pays, ce qui n'est pas pour me déplaire et qui reste assez sympathique en soi. Mais malheureusement, le rythme du film va tout plomber.
Un rythme mou (oui, oui comme le caca de la colique, d'un autre coté, c'est sensé) qui délaisse très vite le spectateur. Si au début on reste curieux, étonné, on s'ennuie très vite et du coup, on se détache complètement de l'histoire. De plus, le film est totalement parasité par les pleurs du bébé et au bout d'un moment, c'est relativement stressant. Il est vrai qu'il faut que je m'habitue à ce genre de cris, puisque je vais être papa dans trois mois, mais mon Dieu que c'est pénible d'entendre cela pendant 1h40. Une fois de plus, on se désintéressera du film au bout d'un certain temps et on ne l'écoutera plus que d'une oreille distraite.
C'est d'autant plus dommage que les acteurs étaient assez bons. En effet, le couple est très intéressant et joue relativement bien. Pas de surjeu, des émotions discrètes ou alors bien exprimées, c'est franchement bon. Le bébé aussi joue assez bien, même si son rôle est de chier et de pleurer. Les acteurs secondaires s'en tirent assez bien et on ne fera pas trop cas d'eux puisque l'histoire est centrée sur ce bébé pleurnichard et sa famille qui se déchire plus ou moins à cause d'une incapacité à calmer les pleurs. De ce coté-ci, on est plutôt bon.
Mais ce qui est le plus décevant, c'est dans les effets de peur, dans l'ambiance. En effet, tout bon film asiatique qui se respecte doit contenir une ambiance glauque, fantasmagorique et avec des bruits de planchers qui craque, de porte qui grince, enfin ce genre de trucs. Mais avec Colic, on reste dans le négatif, même pas un petit pet foireux. Le réalisateur s'évertue à faire des jeux de lumière sombre, à insérer une ambiance qui se veut sombre, mais qui est totalement gâchée par les hurlements du bébé et surtout par un cadrage approximatif. Le fantôme en question ne pointera jamais le bout de son nez, le réalisateur préférant nous montrer une fumée un peu à la destination finale. On ne frémit pas, on ne sursaute pas. Trois effets gores parsèment le film comme une tête trouée, une main cousue et ou un bébé dans un mixeur (enfin cela est suggéré). Alors à moins d'être déjà parent, cela peut gené, pour moi, j'ai trouvé cet effet ridicule et inutile, une tentative vaine pour scotcher le spectateur au film.
Au final, Colic est un film mou, sombre et sans grand intérêt, pas forcément digne d'aller jeter le DVD dans les toilettes, mais qui ne retiendra l'attention de pas grand monde. Les fans de film fantastique et asiatique devraient y trouver leur compte, pour ma part, c'est raté. Malgré un scénario intéressant et inexploité et des acteurs impliqués, le film ne décolle pas. A croire que le réalisateur à chier dans la colle...
Publié le 13 Juillet 2011
Cold Prey 3
Voici donc le dernier film qui clôture la série des Cold Prey, slashers norvégiens dont les deux premiers opus étaient très réussis. Avec une série qui marche, on n'échappe pas à la loi des suites et des préquelles et les norvégiens sont visiblement aussi bêtes que les américains. Mais bon, avec deux bons films bien stressants et bien glauques, on était en droit d'attendre un troisième film sur la même voie, avec son lot de scènes stressantes, de décors bucoliques et surtout de meurtres bien sanglants. Alors ce Cold Prey 3 tient-il toutes ses promesses? Comment faire pour ressusciter un tueur déjà mort? Et comment ne pas rendre une série redondante avec un même lieu, un même tueur et une bande de jeunes qui se ressemble?
Le scénario est toujours aussi épais qu'une méduse traînant sur un bord de mer en plein cagnard. Mais les deux questions élémentaires qui restaient en suspens à la fin du deuxième épisode étaient, comment ressusciter un tueur flingué dans le deuxième, et surtout, pourquoi est-il si méchant? Et bien pour la deuxième question, on aura la même réponse que pour la pub, parce que. En effet, on restera sur notre faim quant aux motivations de ce tueur de sang froid. En gros, il est volontairement martyrisé par son oncle, il se venge en butant sa mère et son oncle alors qu'il est encore jeune, puis il est accueilli par un pécore qui crèche dans les montagnes. Évidemment, il a de quoi être malheureux puisqu'il a une tâche de naissance à l’œil et c'est sans doute pour ça qu'il bute tout le monde. Pour la première question, rien de plus simple, il suffisait de revenir en arrière et d'expliquer le commencement des meurtres et du tueur. Alors on se sent un peu floué sur la marchandise surtout que pour expliquer tout ça, on nous sert une introduction sympathique puis on nous lâche la sempiternelle bande de jeunes qui vont se faire défoncer. Et pour changer tout ça, on nous mettra tout ça dans les bois, comme cela il n'y a pas redondance entre les montagnes enneigées et l'hôpital crado.
Par contre, au niveau des acteurs, on reste encore dans du bon. La bande de jeunes demeure assez sympathique et on retrouve encore et toujours le couple, le futur couple et le célibataire. On s'attache facilement aux différents protagonistes et on n'éprouve aussi un sentiment dichotomique entre le policier et son frère. Si le policier semble bon et gentil, il n'en est pas de même avec son frère, ermite des montagnes, assez antipathique et mystérieux. Mention spéciale à celui qui campe le tueur car même plus jeune, il possède assez de charisme et de prestance pour impressionner le spectateur, surtout que dans celui-ci, il est relativement bourrin et n'hésite pas à se lancer dans des courses-poursuites pour se ruer sur ses proies. Donc du coté des acteurs, c'est correct.
Mais là où le bat blesse, c'est au niveau de l'ambiance et du style. En effet, le nouveau réalisateur use aussi des mêmes situations que dans les deux premiers, mais il les utilise beaucoup moins fréquemment et l'ambiance glauque est en partie délaissée. Je m'explique. La forêt est un lieu intéressant mais il a déjà été exploité dans bons nombres de films comme pour Détour Mortel par exemple. Du coup, on sort complètement du slasher pour s’orienter vers un survival pur et dur avec son lot de courses dans la nature et de pièges mortels. L'ambiance angoissante et poisseuse des deux premiers n'est plus au rendez-vous, à part dans la maison du vieux mais c'est du déjà-vu et c'est bien dommage.
Enfin, la dernière chose qui bien en deçà des deux premiers films, c'est bien la tension et l'angoisse que l'on ressentait dans les couloirs sombres avec une musique qui laissait planer un évènement tragique. Dans ce troisième opus, à part deux ou trois passages bien flippants comme le coup de la glace où l'on espère voir le tueur surgir avec la musique et qu'il n'en ai rien mais quand la musique s'arrête, c'est là qu'il apparait, ou encore le coup des phares de voitures qui clignotent et qui au bout d'un moment, laisse entrapercevoir la silhouette du tueur, on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Le film est beaucoup moins couillu que le deux et beaucoup moins stressant que le second. Et malgré quelques passages surprenants ou un peu angoissants, on reste sur sa faim surtout au vu de la qualité des deux premiers.
Au final, Cold Prey 3 est bien en dessous de ses deux aînés, en délaissant le coté slasher pour s'orienter vers du survival déjà vu. Malgré une introduction réussi et une histoire glauque, on n'apprend pas grand chose sur le tueur et on assiste à un film dont les idées sont déjà éculées depuis pas mal de temps. Il n'en demeure pas moins un bon divertissement, mais il donne une impression de film opportuniste plutôt que de réel métrage avec un sens et un message. C'est le moins bon des 3, même s'il tient la route. Dommage.
Publié le 13 Juillet 2011
Cold Prey 2
On le sait tous, quand un film rencontre le succès, il faut immédiatement en faire une suite. C'est un peu ce qu'il s'est passé avec Cold Prey, film norvégien qui a connu un juste succès à travers le monde. Malheureusement, la plupart des suites sont bien souvent ratées et ne possèdent pas le charisme de leurs aînés. D'autant qu'il est difficile de faire du neuf avec un sujet déjà éculé. Néanmoins, on est en droit de se demander si la suite est aussi réussie que le premier voir même si ce dernier est dépassé. Alors ce Cold Prey 2 est-il aussi bon que le premier qui était déjà pas mal du tout? Le tueur à la pioche est-il de retour pour nous jouer des mauvais tours? Peut-on encore faire peur avec un slasher typique?
Le scénario tient sur un pin's, certes, mais lorsque le film en question est réalisé avec talent, on peut s'attendre à de bonnes surprises et c'est exactement ce qu'il va se passer avec ce film. En effet, Cold Prey 2 reprend là où le premier s'était arrêté. La seule survivante se retrouve à l’hôpital le plus proche qui va bientôt fermer pour des causes budgétaires. Elle raconte son histoire aux policiers qui vont inspecter la crevasse dans laquelle se trouve tous les corps dont celui du tueur. Les corps sont alors rapatriés à l'hôpital. Mais le tueur se réveille et va reprendre sa besogne, c'est-à-dire dézinguer du pauvre bougre au travers d'un hôpital glacial, sombre, lugubre et vétuste. Rien de bien nouveau, mais bordel que c'est maîtrisé!
Le nouveau réalisateur suit scrupuleusement le même schéma que son prédécesseur et arrive à nous plonger dans un stress permanent qui va monter crescendo tout au long du métrage. Bien entendu l'ambiance froide de l'hôpital n'y sera pas pour rien. Murs blancs et vides, éclairages blafards, patients loufoques comme le jeune enfant un peu bizarre ou la vieille dame sénile qui cherche désespérément les toilettes. Bref, une ambiance déjà lourde qui s'ajoute à la morosité ambiante que nous font partager les protagonistes puisque leur boulot est en danger à cause de la fermeture. Bref, une ambiance lourde, poisseuse à laquelle va s'ajouter un boogeyman sinistre et mystérieux.
Les acteurs sont relativement bons, comme pour le premier. Mais ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que chaque rôle est travaillé, chaque personnage est attachant et intéressant. En passant du vieux policier qui ressort ses dossiers sur les personnes disparues et sur l'enfant étrange à la tache de naissance sur l’œil (qui n'est autre que notre tueur) et qui est très morose au médecin qui essaye désespérément de draguer la jeune interne déjà maquée. Ou encore la jeune interne qui tient le second rôle de l'histoire et qui est très juste. Sans parler de l'héroïne du premier qui est encore magistrale dans son rôle de femme qui n'a plus rien à perdre. Mais même les personnages les plus minimes sont importants comme le jeune policier qui conte fleurette à l'infirmière et pour lesquels on espère le meilleur. Du coup, chaque personnage devient vite attachant et on espère presque un sursis pour eux. Mais le film pose aussi une question majeure avec l'enfant et la vieille dame, le réalisateur va-t-il aller assez loin pour buter ces deux personnages sans défense?
Évidemment tout ceci serait relativement chiant si on n'avait pas une tension permanente. Dans le critique du premier, j'avais parlé des moments où l'on attend un évènement, mais où finalement rien ne se passe et c'est au moment où l'on s'y attend le moins que le tueur surgit. Et bien, on recommence avec ce métrage et c'est encore diablement bien foutu. On sursaute, on stresse dans les moments sombres et dans les errances des couloirs. De plus, le travail du son n'y est pas pour rien avec des bruitages réussis et une musique bien utilisée. Le tout est très rythmé malgré une longue présentation des personnages puis qu'il y en a plus que dans le un. Le massacre des trois policiers est jouissif et franchement bien pensé. D'ailleurs le film se veut plus gore que le premier opus. Gorgé tranchée, bras arraché, doigts amputés, nuque brisée vers l'arrière, on en a pour notre argent et le film va plus loin que le premier.
Au final, Cold Prey 2 est aussi bon que son aîné et on prend un plaisir coupable devant tant de massacre et tant de pression. Le petit bémol viendrait de l'histoire du tueur, dont on n'apprend pas grand chose à part sa naissance difficile et dont on espère avoir plus de réponses dans le troisième opus. Un film réussi qui rappelle fortement un certain Michael Myers de par son physique et de par son indestructibilité. Une suite très intéressante dont les rabats-joies diront que les scénaristes sont des branleurs, mais diantre que c'est maitrisé! Un vrai régal, je conseille!
Publié le 12 Juillet 2011
Cold Prey
Fort d'un très grand succès et d'une saga qui visiblement ne s'essouffle guère, Cold Prey s'est rapidement fait un nom dans le petit monde du cinéma d'horreur. Et il est vrai qu'il étonne de par plusieurs aspects. Tout d'abord son origine, puisqu'il vient de Norvège (comme Dead Snow) et que son casting est 100% norvégien. Ensuite parce qu'il arrive à s'imposer presque comme une référence du slasher alors qu'il n'innove pas grand chose dans cet univers si prisé des boîtes américaines avec leur lot de Scream, Urban Legend ou de souviens-toi l'été dernier. Alors ce Cold Prey est-il aussi bon qu'on le laisse entendre? Qu'est-ce qui rend ce film si particulier aux yeux de beaucoup de personnes? La Norvège est-il le nouveau pays à suivre en matière de cinoche de genre?
Le scénario ne va pas pisser bien loin. Comme dans tout bon slasher, on a une bande de jeunes, un tueur psychopathe à la dégaine marquante et un endroit miteux et glauque. On ne sera pas surpris pas la trame scénaristique, mais ce n'est pas là le problème. En effet, le film est relativement bien construit et malgré une présentation longue des personnages, on ne s'ennuie pas une seule seconde. C'est d'autant plus intéressant que l'on prend le temps de s'attacher à tous les personnages. Lors d'une descente en snowboard, un des 5 jeunes se casse la jambe. Perdu au milieu de nulle part, et avec les portables qui ne passent pas, ils trouvent refuge dans un hôtel visiblement abandonné. Malheureusement pour eux, un homme immense est déjà sur les lieux et il n'a pas l'air très content. Bref, c'est du classique pur jus.
Mais la force du métrage provient certainement de son ambiance. Les décors y sont pour beaucoup avec des montagnes enneigées sublimes et des soleils couchants magnifiques. Néanmoins, on ressent une profonde envie de bien faire et les décors extérieurs sont en très nets décalage avec l'ambiance de l'hôtel. En effet, si l'extérieur semble beau et accueillant, il n'en est pas de même avec cet hôtel qui est poussiéreux, sombre, glauque et qui visiblement recèle bien des secrets. D'ailleurs, on se surprendra plusieurs fois à attendre une apparition ou à avoir un sursaut avec une tension très palpable grâce à une ambiance qui nous prend à la gorge alors que finalement rien ne se passera et que l'on reprendra son souffle. En ce point, le film est très réussi.
Les acteurs ne sont pas pour rien dans ce succès. En effet, ils sont très bons et ne surjouent aucunement. L'héroïne, facilement reconnaissable dès le début est très intéressante et ses réactions parfaitement logique. Le second personnage féminin, le blonde de base, reste aussi intéressante avec un personnage attachant bien que très cliché. Les hommes ne sont pas en reste et jouent très bien leur rôle. Pour le tueur de service, on sera bien surpris par sa dégaine et par son envergure. On le voit très peu au début, mais quand il apparait, il demeure bien sympathique avec toutes ses fourrures sur le dos et son grosse pioche comme arme. Il demeure mystérieux et assez inquiétant. Le fait de se douter de qui il s'agit dès le début du métrage reste dommageable, mais on est tellement scotché devant la maîtrise du réalisateur que cela n'est finalement pas très grave. Seule la raison de son état psychologique reste inconnu, ou tout du moins est juste effleuré, et cela peut paraître agaçant.
Mais là où Cold Prey se détache des autres slashers, c'est grâce à une tension constante et palpable. En effet, dès l'arrivée dans l'hôtel, on ressent un certain malaise. Déjà, un malaise pour se pauvre bougre qui se fait une fracture ouverte et que l'héroïne remet en place. Puis l'ambiance s'alourdit quand les jeunes font le tour du propriétaire avec des couloirs sombres, un éclairage minimaliste et surtout des plans de caméra qui ne font qu'augmenter notre angoisse. Puis le tueur agit là où on ne l'attend pas. En effet, après plusieurs moments attendus où le tueur ne vient pas alors que l'on y croit, il surgit d'un coup pour ne pas nous laisser de répit. Un bon tour de force autant de la par du réalisateur que du scénariste. Les effets gores sont anecdotiques. Il n'y en a très peu, et on n'est pas dans la bidoche pur jus. Quelques coups de pioches, quelques cadavres, mais rien de plus. La pression viendra uniquement de l'ambiance et de la tension grandissante qui sont particulièrement réussies.
Au final, Cold Prey est une excellente surprise malgré la finesse de son scénario, car il est servi par des acteurs de talent (d'ailleurs l'actrice principale a reçu un prix pour son interprétation), mais surtout, on ressent une lourde pression tout au long du métrage qui se terminera par un affrontement final dantesque. A noter aussi une séquence énorme où l'héroïne veut partir en ski et elle ne voit personne et d'un coup le tueur surgit pour la laisser pour morte. Une scène intense et diablement bien foutue. Du coup, sans renouveler le genre, Cold Prey s'impose comme un slasher au dessus de la moyenne et qui pour moi vient déloger le Scream de Wes Craven sans aucun problème. Je conseille vivement!
Publié le 11 Juillet 2011
Le Bon, la Brute et le Cinglé
Loin d'être un fan pur et dur des western spaghetti ou même des westerns classiques, mais curieux de par nature, je tente le visionnage de ce film sud-coréen, car on le sait tout maintenant, ils possèdent un certain talent pour surprendre et parfois produire de très bonne chose (je pense notamment à l'excellent the chaser). Reprenant le titre d'un western ultra connu, et le détournant de façon loufoque (pour ne pas dire débile), le réalisateur est sûr de faire un carton tout du moins dans son pays. Bizarrement, le film est resté assez méconnu en France malgré les incursions de plus en plus régulières du cinéma asiatique dans note société. Alors ce film est-il un bon film? Les acteurs ne surjouent-ils pas comme dans bon nombre de films asiatiques? La Corée du sud sera-t-il le futur pays à suivre en matière de cinéma?
Le scénario reprend les ficelles du western classique, mais le réalisateur et le scénariste en font quelque chose de déluré et beaucoup moins sérieux. Et pour cause, puisque entre en jeu le cinglé, petit gros qui braque des trais en même temps qu'un méchant très méchant. Mais le bon veut attraper la brute et il va essayer de s'associer au cinglé pour récupérer un butin. Bien entendu, tout cela ne va pas se passer comme on le pense et on va en arriver à un fatidique duel entre les trois personnages principaux. Rien de neuf, mais l'aspect esthétique donne un nouveau souffle à ce genre. En effet, on s'éloigne progressivement des décors américains classique avec son désert et sa sécheresse pour arriver dans un endroit où le temps reste surprenant. On y trouve un mélange de modernité dans un décor sec digne des westerns. On reste assez surpris, d'autant plus qu'au début du film, on ne sait pas à quelle époque on se situe.
Le problème viendra principalement des acteurs. Pourquoi? Et bien comme d'habitude, ces derniers s'évertuent sans arrêt à surjouer. Les émotions sont exacerbées et le jeu n'est pas fin du tout. Le pire venant évidemment du cinglé qui, pour paraître plus fou, accentue ses gestes et son faciès pour décrocher un sourire au spectateur. Le bon est assez insipide avec sa vieille moustache qui ressemble à un duvet et son caractère assez fade qui n'en font pas un héros attachant. La brute est peut être le plus charismatique mais on reste dans les clichés asiatiques en terme de méchants, c'est-à-dire beau gosse, les cheveux noirs devant les yeux, le sourire en coin et surtout une cruauté implacable.
Par contre le film possède un point fort et c'est au niveau de la réalisation que c'est du tout bon avec un rythme soutenu. En effet, durant les phases d'action, le réalisateur fait des choix très judicieux pour rendre le tout très vivant et très jouissif. Notamment une scène de fusillade dans un village, où le réalisateur prend le parti de filmer au plus proche avec des plans intéressants comme un plan de dessous lors des déplacements du bon sur les toits, ou encore avec des taches de sang sur l'objectif lorsque un individu se fait toucher à coté. Cela rend les scènes plus dynamiques et plus dangereuses.
Au final, on peut dire que ce film est une assez bonne réussite, mais elle est entachée par des acteurs qui en font des tonnes et surtout par une longueur qui peut paraître pénible, surtout sur la fin avec le duel entre les trois protagonistes. Néanmoins, il en résulte un film sympathique qui sans être époustouflant demeure agréable et change des westerns habituels.
Publié le 11 Juillet 2011
Cold and Dark
Voila un film dont je n'attendais rien car je n'en avais jamais entendu parler. D'ailleurs même sur le net le film reste assez obscur. Déjà sur sa provenance, pour certain il vient des états-unis, pour d'autres sites, il provient d'Angleterre. Après visionnage du film, je peux donc dire qu'il vient bien d'Angleterre puisque les acteurs conduisent avec le volant à droite. Ensuite, on a affaire à un mélange des genres et sur certains sites, on nous dit que c'est un thriller, sur d'autres, on nous dit que c'est un film d'horreur. Moi je dirai plutôt que c'est un film de merde, mais ce genre n'est pas forcément référencé sur le net. Mais trêve de plaisanteries, que peut-on retenir de ce film qui pète plus haut que son cul et qui, malgré des débuts sympathiques, fini dans un globiboulga fétide et sans réel intérêt?
Le scénario est relativement nébuleux. On suit tout d'abord un flic beau gosse, qui s'associe avec un mec mystérieux mais très efficace qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Hugh Jackman. Malheureusement, lors d'une enquête, on retrouve le type mystérieux affalé dans un hangar qui se réveille en avalant une goutte de sang venant d'un cadavre. Puis petit à petit des meurtres de méchants pas beaux sont perpétrés et leurs cadavres ont des traces bizarres. Lorsque le flic beau gosse découvre que son comparse est infecté par une bestiole parasite et qu'il se nourrit de sang, il se pose des questions existentielles. Vu qu'il tue des pourris pour se repaître, doit-il le dénoncer? Le tuer? Bref, sans compter qu'au milieu de tout ça, le scénariste a trouvé bon de mélanger une histoire policière incompréhensible et totalement inutile.
Les acteurs sont vraiment des têtes à claques. Le héros principal, Luke Goss est juste insupportable. Il joue les beaux gosses de service avec son sourire ultra bright et son bronzage artificiel. Mais ne parlons pas de son compère vampirique, qui en fait des tonnes pour se rendre crédible. Et vas-y que je fait un regard méchant avec mes yeux bleus. Et vas-y que je laisse mes longs cheveux noirs pendre devant mon visage pour faire mystérieux. Et vas-y que je sers les dents quand j'ai soif ou quand je vais attaquer quelqu'un. Bref, il est surtout ridicule ce cher monsieur. Et puis il y a aussi la jeune flic rachitique qui se tape le beau gosse, ou encore le professeur énigmatique sans sourcils et complètement chauve qui vient chercher la bestiole parasite. Un joli petit monde bien aseptisé pas du tout bandant à mes yeux.
Seule l'ambiance peut tirer son épingle du jeu. En effet, l'Angleterre se pose bien à une atmosphère délétère, brumeuse et avec un fond de couleur très bleuté. Du coup, on ne se sent pas très à l'aise, une impression de froid et d'insécurité plane sur le métrage et en cela il est assez intéressant. D'autant plus que la voix off du début du film correspond bien à l'ambiance donnée et on se laisse facilement bercer par l'histoire bien parait assez sombre. Le seul problème, c'est que cette ambiance glaciale ne change pas d'un iota et qu'au bout d'un moment cela devient redondant et donc assez lassant.
Pour les scènes de gore, on repassera, il y en a deux et encore je suis gentil de ce coté-ci. En gros, on a la bestiole qui sort une fois de la main du possédé et un ventre ouvert sur un effet grossier et relativement pauvre (le budget doit y être pour quelque chose). Pareil pour les effets spéciaux qui sont très grossiers et indignes d'un film sorti en 2005. On voit très clairement le feu qui a été rajouté sur la pellicule ou encore le numérique de la bestiole sortant de la main. Mais le plus gros problème, c'est l'absence de stress, de pression. Vu que le film se veut contemplatif, on reste sur un ennui progressif et les scènes où la tension monte en décollent pas et nous non plus. La scène finale est ridicule avec un effet spécial ridicule et inutile où notre vampire se transforme en monstre pendant 3 secondes, ce qui ne sert à rien et en plus c'est moche.
Au final, Cold and dark est un film passif, qui n'effrayera personne et qui ne fera pas de bruits. Un final bâclé, des acteurs au rabais et une histoire relativement inutile, il faut se faire violence pour aller jusqu'au bout de ce métrage beaucoup trop lent et beaucoup trop caricatural. Malgré une ambiance intéressante, le film nous plonge dans un léthargie et on n'en sortira qu'au générique de fin. Vous m'avez compris, ce film est à éviter.
Publié le 8 Juillet 2011
Heartstopper : L'Arrache-Coeur
Il fut un temps où Robert Englund jouait de grands rôles dans le cinéma horrifique. Je pense notamment au très célèbre Freddy Krueger, pédophile fantomatique hantant les rêves des jeunes dans Elm Street. Maintenant le monsieur est plutôt cantonné aux rôles assez insignifiants dans des films tout aussi insignifiants. Mais parfois, on peut avoir de bonnes surprises et une présence comme celle de Robert est toujours plaisante. Alors ce Heartstopper (ou cœur sanglant ou encore l'arrache-cœur) est-il une bonne surprise ou encore l'un de ces films à moindre budget qui ne suscitent que peu d'intérêt? Allons nous en savoir plus sur l'anatomie du cœur? Et enfin ce film m'a-t-il fendu le cœur?
Le scénario est encore une fois un mélange des genres même si la tendance est plutôt horreur et gore. Néanmoins, on retrouve une once de fantastique mais qui laisse le spectateur le cul entre deux chaises (oui je sais, il y a pire comme avoir deux chaises dans le cul par exemple). En effet, le scénario concerne un psychopathe qui adore arracher le cœur de ses victimes. Sauf que ce tueur survit à la peine capitale sur la chaise électrique (encore une histoire de chaise tiens!) et se réveille pendant son autopsie. Du coup, il cherche une jeune fille du nom de Sarah qui se trouve justement dans l'hôpital (qui va être fermé dans deux jours) pour pouvoir transférer son âme en elle. Pas con le coco, comme ça la police ne pourra plus le soupçonner. A tout cela se mêle une histoire de tatouage qui est plus qu'anecdotique et une sorte d'amourette entre deux ados. Mais bon c'est rare que des ados parlent de cœur et pas de culs (tiens encore une histoire de cul). De ce fait, le scénario est assez bizarre, mais il a le mérite d'être inventif à défaut d'être flamboyant.
L'ambiance du film correspond bien au ton voulu, c'est-à-dire une ambiance à la fois malsaine, glauque et que les hôpitaux, avec leurs longs couloirs blancs parviennent parfaitement à reconstituer. Le fait que celui-ci soit vétuste rajoute une touche de malaise et les quelques passages brumeux sont assez réussis. Mais on reste tout de même assez lucide sur le devenir des protagonistes et en ce sens c'est un échec car à chaque fois les deux personnages principaux s'en sortent et cela devient vraiment lassant à la longue.
Les acteurs, à défaut d'être mauvais, ne sont pas si mal que ça. L'héroïne est assez sympathique et évite le surjeu. On ne peut pas en dire autant de son copain black qui reste dans une surenchère d'émotions et qui cabotine tout au long du métrage. Il reste Robert Englund plus que correct dans son rôle de shérif mais dont le sort arrive trop rapidement et c'est bien dommage. Après, il reste le tueur en série, le psychopathe de service qui répète a tout bout de champ la même phrase (qui sème le vent récolte la tempête) et qui est plus que pénible. En effet, il n'est pas du tout charismatique, ni imposant, ni effrayant. Seul ses meurtres sont atroces et sa psychologie perverse, mais il demeure assez inefficace et ne transmet que peu de peur. Les acteurs secondaires sont mauvais mais en même temps, ils ne sont que de la chair à canon, de la bidoche pour taré.
Les scènes gores quant à elle sont assez efficaces et cela fait bien longtemps que je n'avais pas vu un film aussi rouge. Outre les passages où le tueur arrache les cœurs à ses victimes et où l'on voit le cœur palpiter dans le creux de la main du meurtrier, il y a quelques petites scènes qui restent assez sympathiques. Un peu comme le passage où il ouvre littéralement un pauvre bougre pour lui défoncer les côtes et récupérer son cœur. D'ailleurs, la suite de cette scène est une vraie boucherie où le réalisateur laisse carte blanche au tueur. Coups de scalpel, crevure d’œil ou encore égorgement, le tueur est un véritable boucher dans une scène qui n'est vraiment pas mal. Malheureusement, la seconde moitié du film est moins dense et on se retrouve avec un jeu de cache-cache assez pénible et plus que convenu.
Au final, Heartstopper n'est pas un mauvais film en soi, mais il souffre d'un manque de budget évident et surtout d'un scénario un peu brouillon. La fin est assez minable au niveau des effets spéciaux et surtout au niveau du dénouement qui inclut une sorte de divine vengeance qui me gêne assez. Si Dieu existait, laisserait-il courir les arrache-cœur? Si Dieu existait, aurait-il permit autant d'innocents sacrifiés? Bref, une fin qui confine ce métrage dans les séries Z classiques et auxquelles il ne manque pas grand chose pour devenir de bon classique. Sympa mais sans plus. Il peut rappeler à certain le film Autopsy de par son ambiance et son cadre.
Publié le 7 Juillet 2011