Critiques spectateurs de AqME
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Bedevilled - Blood Island
J'ai pour habitude de dire que les films asiatiques ne sont pas mon truc. En effet, je trouve bien souvent que ces films sont longs, bien souvent mal interprétés et possédant un message qu'il nous est difficile d'appréhender à cause de notre grande différence de culture. Blood Island (ou Bedevilled pour ceux qui préfère les titres américains, et je ne m'amuserai pas à écrire le titre original) est un film sud-coréen qui a été acclamé au festival de Gérardmer et applaudi par les critiques, je me suis mit en devoir de voir ce film et de me faire une propre opinion. Alors, ce film est-il aussi bon que les critiques le laissent paraître? Le message nous est-il accessible? Et où se situe l'horreur dans ce métrage qui part d'un postulat plutôt dramatique?
Le scénario est assez surprenant. Malgré une trame simple à suivre, on peut dire que le film possède deux personnages principaux. Le premier que l'on rencontre est Hae-Won, à qui il arrive une journée pourrie de chez pourrie et qui est contrainte de prendre des vacances. Elle décide de partir sur une île pour rejoindre une amie d'enfance nommée Bok-Nam. Elle va vite se rendre compte que la vie sur l'île, aussi difficile soit-elle est peut être pire qu'à Séoul. C'est à partir de ce moment là que le film prend une véritable tournure dramatique. Un choc visuel et émotif que j'ai rarement ressenti dans des films et surtout dans des films horrifiques ou tout du moins à forte tendance frissonnante. Sans trop en dévoiler, la vie de Bok-Nam est un vraie calvaire. Battue par son mari, elle se fait constamment humiliée par les vieilles de son village et violée par le frère simplet de son mari. Tout cela est déjà bien gai, mais c'est encore pire puisque cette cher jeune femme a une fille, qui aura un destin...vous verrez bien! Du coup, on se dit que l'on est en plein drame, mais l'horreur arrive à petits pas jusqu'à éclater au grand jour dans une violence justifiée et crue.
De plus, le scénario peut se targuer d'avoir un retournement de situation assez fort et l'attachement prit sur le premier personnage bascule dans une totale antipathie. C'est d'ailleurs l'une des grandes forces du film, car même si de prime abord ce personnage nous semble désagréable, on parvient à s'y attacher pour ensuite pencher dans le côté obscur. Et les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus, avec des vieilles haïssables au possible, et deux hommes profondément mauvais et profiteurs, mais méchamment faux-cul. Tout cela est bien distillé, et la mise en abîme du calvaire de Bok-Nam est magistrale.
Les acteurs, qui d'habitude sont assez mauvais à mon sens, sont ici de bon acabit. En effet, les deux actrices jouent relativement bien, sans surjouer les émotions ni abuser d'effets larmoyants comme dans the host par exemple. Les vieilles sont très crédibles, notamment leur chef qui est une vraie tyran avec la jeune femme. Mais les meilleurs acteurs sont les deux personnages masculins qui sont vraiment inquiétants, hideux et franchement détestables. D'ailleurs, on leur souhaite que la mort. Finalement, le casting se révèle juste, et parfaitement ancré dans le ton du film, à la fois abyssal et cruel.
Le gore n'y est pas omniprésent. On peut même dire qu'il n'y a qu'une seule scène trash avec la décapitation à la faux qui reste d'un réalisme effroyable et qui glace le sang. Malgré tout, la fin reste sublime de part son aspect survival et cru. Aucune pitié n'est de mise, tout doit disparaître et le réalisateur use d'effets simples et réalistes pour mettre en effroi le spectateur dans la scène sur le continent. D'ailleurs, certaines de ces scènes m'ont rappelées le thriller The Chaser qui est aussi un bon film.
Au final, on peut dire que le cinéma asiatique réserve de belles surprises, comme ce blood island qui est un excellent cru. Malgré un coté dramatique qui m'a un peu effrayé au départ, le film possède un rythme haletant, des effets de caméra judicieux et un message de désespoir et de pétage de plombs très incisif. La violence n'y est pas gratuite, mais presque justifiée, et on reste sur le cul devant tant de rebondissements et de tristesse. Une bonne note pour le premier film d'horreur qui m'a arraché les larmes lors d'une scène tragique et qui se paye le luxe de faire dans la bidoche intelligente.
Publié le 14 Mai 2011
Candyman 3 : Le jour des morts
Boogeyman de renom grâce à un premier film très réussi, Candyman s'est vu réadapter dans deux suites. Évidemment, le premier a fait du pognon, alors pourquoi ne pas dénaturer une ½uvre pour le plus grand bonheur de producteurs. Quand on voit Candyman 2, on se dit que le calvaire va prendre fin car le film est raté et on s'ennuie devant une absence de rythme et d'action. Mais surtout, et cela malgré le passé révélé de Candyman, le film affichait une fin annonçant la destruction du grand méchant. Alors pourquoi en faire un troisième? Et bien pour faire jouer une blonde aux gros nichons en perte de vitesse (quoiqu'elle n'en a jamais eu, de la vitesse) et essayer de refaire vivre un boogeyman durant une période peu propice aux monstres sacrés du cinéma.
Le scénario est d'une platitude rare. L'héroïne est la fille de l'héroïne du deux. C'est bon, jusque là tout le monde suit? Bon. Alors cette connasse commence à dire à ses amis proche que c'est Candyman qui a buté sa mère et elle raconte qu'elle est l'arrière arrière petite fille de l'homme au crochet. Au cours d'un vernissage, elle dit cinq fois Candyman devant un miroir et fait resurgir le monstre (alors qu'il a été définitivement tué dans le deuxième volet! Trop fort, le Candyman). Alors après, je ne sais plus trop quoi raconter. On ne peut pas parler de carnage. On ne peut pas parler d'enquête policière. On ne peut pas parler de drame psychologique. On ne peut pas parler fantôme vengeur avec un godemiché en forme de crochet. Bref, on ne peut rien dire puisqu'il ne se passe rien. Le réalisateur a fait preuve d'un grand talent dans la nullité. Il a réussi à détruire un monstre dénonçant le racisme et la différence, une ambiance glauque, insalubre et dangereuse, et une poésie macabre. Il pourrait même changer de nom et s'appeler "El Destructurator".
Les acteurs. Parlons en des acteurs. Nom de Dieu de bordel de merde, mais qu'est-ce qu'ils ont foutu durant le casting. Celui qui gérait ça devait être drogué ou complètement saoul. L'actrice principale est une ancienne d'alerte à Malibu et ça se voit. Gros nénés, petit cul d'une enfant de sept ans et des cheveux d'une blondeur aveuglante. Par contre, ses talents d'actrice sont d'une médiocrité flagrante. Pas d'émotions, pas de jeux, rien de fin. Le drame, le cauchemar. Les autres acteurs sont tout aussi mauvais et ce n'est pas Tony Todd qui relèvera la barre. D'ailleurs, je suis sûr qu'il se demande pourquoi il a co-produit ce film, et surtout pourquoi il a joué dedans. Un casting formidable je vous dit!
Les scènes de peur sont inexistantes, tout comme les phases gores. La peur, qui se veut insidieuse, et qui est incarnée par Candyman demeure absente du film. Pas de surprises, à chaque apparition Tony Todd parait fatigué, mais surtout, il n'y a aucun suspense, pas de sursauts, pas de musiques stressantes. Rien, le néant. Pour les effets gores, c'est à peu près identique. A part, le crochet de Candyman qui transperce deux ventres et une femme égorgée, on reste sur notre fin. Les effets spéciaux ne rattrapent pas le tout car ils sont aussi mauvais que le film. Je passerai sur l'ouverture du manteau de Candyman montrant ses viscères qui ressemblent plus à du plastique de chez Center fêtes qu'à un maquillage finement réalisé.
Déjà que dans le deuxième opus, on pouvait dire adieu à la poésie, à la magie macabre et à l'ésotérisme malsain, dans le troisième métrage, on peut adieu à tout le reste. Adieu tueur charismatique, adieu acteurs dirigés correctement, adieu ambiance oppressante. Du coup, le film demeure vide, on s'ennuie à cause d'un rythme d'une lenteur affligeante et l'intérêt que l'on essaye de porter à ce métrage tombe littéralement dans les abîmes de notre sommeil.
Au final, ce troisième film est d'une nullité absolue, complètement raté, avec des acteurs d'une médiocrité inouïe et d'un rythme digne d'un épisode des feux de l'amour. De toute façon, le générique de début annonçait déjà la couleur, avec une caméra tournant autour d'un crochet ensanglanté tel un objet sexuel dans une vitrine du télé achat. Il ne manquait plus que Pierre Bellemarre. Je déconseille vivement cette purge qui a fini par détruire un des boogeyman les plus célèbres des années 90.
Publié le 11 Mai 2011
Kung Fu Panda
Les films d'animation se livrent une guerre sans merci et il est assez difficile de départager qui gagne dans ce conflit. Néanmoins, les gens ont une grande tendance à préférer les studios Pixar, et à juste titre car leurs productions sont remarquables. Dreamworks, de son coté, tente de survivre en proposant moins de métrage mais en essayant d'y mettre des messages forts, simples et parlant aux enfants. Avec Kung-fu Panda, il frappe un grand coup en incluant une palanquée de messages subliminaux qu'il est facile de décoder. Mais à force de messages moralisateurs, le film ne s'enlise-t-il pas dans un ton trop donneur de leçons?
Le scénario est à la fois simple, mais promet des moments de franche rigolade. C'est donc l'histoire d'un gros panda vendeur de nouilles qui se retrouvent bien malgré dans une institutions de ninjas et il va devoir risquer sa vie pour protéger sa ville d'un ennemi violent. Il sera aider par une fine équipe qui présente des caractéristiques martiales impressionnantes. En partant de ce postulat, les scénaristes nous plongent dans un univers japonais avec des messages forts et variés. Il a aussi fallu que l'histoire soit relativement simple pour que chaque enfant puisse en comprendre l'essentiel. Mais ce n'est pas bête pour autant et les adultes en auront aussi pour leur grade.
L'animation est relativement bien foutue. Les mouvements sont fluides, les décors somptueux, et on voit vraiment chaque détail. les voix sont bien choisies, et on arrive facilement à identifier les acteurs, ce qui est agréable. De plus, les différents protagonistes on t de bonne bouilles, ce qui assure un succès auprès des gosses. Je pense notamment au héros, panda boulimique et obèse mais très sympa et gaffeur, ou encore au tigre, élégant, fort et imbus de lui-même. Du tout bon donc de ce coté là.
Mais ce qui est le plus important dans ce genre de films, ce sont les messages à l'intention des enfants. Évidemment avec un panda lourdaud, on sait d'avance que le premier message va se situer sur la différence et le rejet de l'autre. Message très important, notamment dans le monde de l'enfance qui surement l'un des plus cruel. On passera aussi en revue un message sur le courage, sur la confiance en soi et aussi sur le fameux "qui ne tente rien n'a rien", et "crois en toi et en tes capacités". Du coup, le film est un gros porteur de messages mais tout cela n'est pas lourd ou redondant car tout cela est finement traité et distillé dans des scènes d'action de bon acabit qui raviront les grands et les petits.
Au final, on peut donc dire que Kung-fu Panda est une réussite, autant au niveau de l'animation que de l'histoire. Porteur de message mais non moralisateur. On demeure dans du très bon film d'animation. Pas le meilleur certes, mais un très bon tirage. Je conseille!
Publié le 11 Mai 2011
King Kong
Peter Jackson n'est plus un réalisateur à présenter. Sa filmographie parle pour lui et la plupart de ses films (si ce n'est pas tous) sont des ½uvres majeures du cinéma contemporain. Après une trilogie sur le seigneur des anneaux qui aura marqué son époque, il se radine avec un remake d'un grand classique hollywoodien. Néanmoins, tout Peter Jackson qu'il est, un faux pas n'est jamais loin et s'attaquer à un monstre comme ce vieux gorille risque fort de lui jouer un mauvais tour. Alors qu'en est-il de ce film? Réussite ou échec?
Le scénario est des plus classiques, mais je ne peux juger sur les anciennes versions car je ne les ai point vu. Oui, je sais, j'ai de grosses lacunes concernant les vieux films classiques. Mais, avec ce que j'ai vu avec celui-ci, c'est que malgré le classicisme du film d'aventure, Jackson nous emporte comme un fétu de paille dans un ouragan pour nous relâcher que 3h plus tard. Pour la petite histoire, un réalisateur raté souhaite frapper un grand coup et part à la recherche d'une île perdue qui abriterai un singe géant. Il part avec une actrice qui crève la dalle et une équipe de tournage. Bien entendu, sous la couche humide d'aventure tropicale, réside une critique acide de notre société actuelle et un léger message écologique qui n'est pas dégueulasse.
Les acteurs sont tous très bons. Naomi Watts sort des rôles de jeune fille pour camper une actrice qui galère dans son boulot et qui nous livre une prestation touchante, juste et dure. Que dire de Jack Black qui sort pour une fois de ses comédies débiles et joue à juste titre un réalisateur cupide prêt à tout pour devenir célèbre. Il est juste énorme. Mais le plus grand acteur du film reste King Kong, tout en images de synthèse mais avec une animation incroyable et un faciès impressionnant. Il est à la fois inquiétant, majestueux, et surtout très touchant. C'est d'ailleurs la première que je verse une petite larme devant la mort d'un animal en images de synthèse.
Le film est très rythmé, les trois heures passent à une vitesse hallucinante et c'est un véritable coup de maître de la part de Jackson. De plus, les effets spéciaux sont vraiment impressionnants. Outre le grand singe, les dinosaures, les scènes de poursuite ou d'action sont franchement bien foutues et on se régale sans regarder une seule fois sa montre. Le passage dans la ville est lui aussi très réussi, là encore grâce à des effets spéciaux de grande qualité et à des décors vraiment bien retranscrits.
Au final, on peut dire que King Kong est une vraie réussite, et Peter Jackson réussi le pari de faire passer 3h pour 1h30. Rythmé, bien réalisé, bien foutu, un grand film pour un grand classique. Ce film là n'a pas à rougir devant ses aînés. Je conseille donc vivement!
Publié le 11 Mai 2011
Candyman 2
Ah, Candyman, que de bons souvenirs! Il faut dire que le premier opus était des plus réussis. Le métrage de Bernard Rose posait des bases solides pour instaurer un boogeyman crédible et effrayant. En effet, le scénario était relativement génial en montrant un tueur mort mais dont la peur qu'il inspirait le faisait revenir. Bien entendu, tout cela était plus fin et derrière ce fantôme tueur, il y avait une dénonciation acerbe sur le racisme, les ghettos et aussi sur la différence. J'attendais beaucoup de choses sur la suite de Candyman, mais mon attente a-t-elle été comblée? Le film est-il aussi intelligent et sordide que le premier opus?
Cette fois-ci le scénario se base beaucoup plus sur l'histoire et le passé de Candyman. En gros, une jeune enseignante à la Nouvelle-Orléans se retrouve mêlée à l'histoire de Candyman par une histoire sordide. Son père est mort et c'est son frère qui l'a retrouvé mort en voyant quelque chose. Malheureusement, son frère se fait coffrer pour avoir tué un auteur (qui se fait en fait tuer par notre célèbre tueur). Elle va mener l'enquête et découvrir un secret familiale pour le moins trouble. Malgré un scénario alléchant, il ne faut pas attendre de merveilles. En effet, j'ai ressenti beaucoup d'hésitations de la part du réalisateur et on ressent comme des coupures dans le scénario. On se retrouve un peu embrouillé dans un sac de n½uds alors que le scénario se veut assez simple. Est-ce un parti prit de la part du réalisateur, j'en doute. Mais l'improbabilité du scénario se retrouve encore plus improbable avec une réalisation approximative et un choix narratif douteux.
Les acteurs ne sont pas exceptionnels, mais ils restent correct. On a changer d'héroïne pour une blonde plus fade et moins sympathique que Virginia Madsen et qui joue beaucoup moins bien. Les jeunes enfants ne sont pas vraiment crédibles mais ils font ce qu'ils peuvent. Quant au grand Tony Todd qui incarne le tueur, il semble assez fatigué et parait beaucoup moins charismatique que dans le premier métrage de Bernard Rose. Comme quoi, des choix de réalisateur et cela change un acteur.
Un point qui était intéressant avec le premier film, c'était les effets de peur et l'ambiance, à la fois urbaine avec de grands immeubles délabrés et à la fois glauque avec des cages d'escaliers sales, des lieux insalubres et malpropres. Avec le deuxième film, on retrouve plutôt une ambiance humide mais l'aspect insalubre et beaucoup moins prégnant. En effet, malgré la présence de zones sensibles comme la zone où vivent les gens pauvres et les blacks, on reste dans du conventionnel et le réalisateur ne prend pas de gros risques. La peur viendra plutôt de la musique ou des effets sonores sur certaines séquences qui finalement ne serviront à rien car ce sont des actions de moindre importance comme une main sur une épaule par derrière par exemple. Le film doit contenir deux scènes gores, mais le sang ne coule pas à flots. Malgré tout, il faut trouver un bon point à tout cela, c'est l'apparition de Candyman au tout début qui reste intéressante et bien foutue.
On peut aussi parler de la suite et de l'histoire de Candyman, puisque ce film est beaucoup plus axé sur son histoire et sur sa vie. Lorsque ce dernier raconte sa vie et sa malédiction, c'est plutôt bien foutu. L'ambiance des années d'esclavage et bien rendue, le côté gore pour son meurtre prend aux tripes et en ce sens c'est bien fait. D'ailleurs, cette histoire pourrait très bien se faire de nos jours avec nos cités et nos jeunes désabusés avec de jeunes bourgeoises dont les parents sont racistes. J'ai trouvé l'histoire du miroir bien trouvée, mais la fin n'est vraiment pas terrible. J'ai été terriblement déçu par cette fin qui insinue qu'il n'y aura pas de suite, alors qu'il y en a une. Une fin qui rappelle un film pour jeunes enfants en manque d'aventures et qui ne sied pas à l'ambiance désirée.
Au final, Candyman 2 est une déception car il est composé d'un rythme lent et long, de scènes de peur inexistantes et d'acteurs en manque d'inspiration. Une suite qui ne fait pas honneur à son aîné malgré une histoire plus approfondie sur Candyman. Adieu poésie, adieu magie, adieu macabre.
Publié le 4 Mai 2011
Cabin Fever 2
Cabin fever, film de l'illustre Eli Roth, avait pour postulat de base un scénario assez intéressant. Malheureusement, le choix dans les acteurs et le déroulement de l'infection m'avait laissé dubitatif et le film m'avait relativement déçu. Malgré tout, le film fut assez bien accueilli et une suite va poindre le bout de son nez. Amateur averti de film d'horreur, et surtout, curieux de part nature, je me jette dans la vision de ce film qui déchire les spectateurs. D'un coté, les fanas du premier sont déçus, alors que ceux qui comme moi avaient détesté le premier, sont aux anges. Alors qu'en est-il vraiment de ce virus cannibale? Le film est-il à la hauteur de mes attentes ou à la bassesse d'une critique venimeuse?
Le scénario reprend là où le premier s'est arrêté. On retrouve le flic débile du premier qui retourne dans sa ville. En même temps, un des infectés du premier se baigne dans une source où l'eau locale est tirée. Du coup, toutes les bouteilles d'eau sont infectées et tous ceux qui la boivent le deviennent. Mais le camion de livraison livre au bahut et les trois quart des lycéens vont souffrir lentement. En plus, ça tombe bien, c'est le bel de promo! Vu comme ça, c'est assez surréaliste, mais avec Cabin fever, je ne m'attendais pas à du grandiose. Les scènes se suivent, on suit le tout relativement bien et on ne s'ennuie pas.
Les acteurs sont assez inégaux, on en a de très bons comme le héros de l'histoire, mais on en a aussi de très mauvais comme la prof de biologie. On a aussi notre lot d'adolescents crétins, entre les grosses moches, les intellos, les beaux gosses idiots et les filles faciles, on obtient une hétérogénéité typique de tout film d'horreur américain. Pour ce qui est du flic crétin, il devient vraiment lourd et le problème, c'est qu'il en devient vraiment antipathique et quand on voit le sort que le réalisateur lui réserve, on est assez déçu. Le casting reste moyen sans plus.
Mais ce qui caractérise Cabin Fever, ce sont les effets gores. En effet, on en a pour notre argent et le sirop de framboise coule à flots. Le virus dévorant les chairs, il est assez logique que l'on voit de la dislocation et de la putréfaction. Malgré tout, et après une introduction gore, il faut attendre un petit peu pour que le tout devienne vraiment too much avec une caméra elle aussi, rouge sang. On voit de la tête écrasée, de l'amputation de membres et même une quéquette qui saigne. Les âmes sensibles peuvent s'abstenir, mais il est vrai que pour moi, cela m'a plutôt prêté à sourire.
L'humour est aussi très présent, mais on ne va pas chercher dans un humour fin anglais, ni dans un humour pète-sec français. Non, là on est dans le bien gras, le gros triple cheeseburger qui dégouline, quand on écoute les vannes, on a déjà nos artères qui se bouche à cause du cholestérol auditif. Mais en prenant cela au dixième degré, on rigole comme un âne et on prend un certain plaisir à entendre les conneries sexuelles de ces jeunes ados. Et puis il faut dire que la bande son donne bien envie de rire avec eux. Comment rester de marbre devant un mec qui se recolle l'ongle à la superglu sur Born to be alive de Patrick Hernandez? Puis le reste très folk rock et très sudiste donne bien envie de se dandiner.
Au final, Cabin fever n'atteint pas des sommets, loin de là, mais avec un montage débile, des acteurs débiles, une histoire débile, on peut faire un divertissement débile qui s'assume complètement et qui nous fait passer un bon petit moment qui oscille entre le gore très sale et l'humour de jeunes à deux balles. Finalement, je rejoins l'avis de ceux qui avaient détesté le premier et qui ont plutôt aimé le deuxième. Un petit film sans prétention, ni message et qui ouvre sur un hypothétique troisième opus. Pourquoi pas? A noter aussi que les scènes de générique et de fin en animation sont assez hilarantes avec des graphismes assez proche de South Park.
Publié le 2 Mai 2011
Butcher 2
Comme je l'avais dit dans l'avis du premier opus, il me semblait que Victor Crowley avait un grand potentiel pour devenir peut être le prochain Freddy ou le prochain Jason. Le premier métrage était violent, drôle et rentrait dans tous les critères adéquates pour faire de ce film un slasher réussi et du meurtrier monstrueux, un boogeyman charismatique et sans pitié. Le premier avait reçu de bonnes critiques et il était assez logique qu'Adam Green remette le couvert dans un deuxième film pour satisfaire les fans et s'installer comme le petit nouveau montant dans le cinéma gore. Mais ce butcher 2 est-il aussi bon, meilleur ou en dessous du premier métrage? Et est-ce que l'humour, le gore et la tension sont toujours de mise?
Le scénario reprend là où le premier s'était arrêté. Marybeth est au prise avec le monstre, mais elle arrive à se sauver et part voir le révérend Zombie pour avoir des réponses à ses questions. Le révérend engage alors une bande de chasseurs et de pêcheurs pour récupérer son bateau et tuer par la même occasion Victor Crowley. Le pitch suit point par point une trame classique d'une suite qui s'annonce plus violent et surtout plus gore. Mais il est vrai que cela n'engage jamais rien de bon quand on voit une tripotée de pécores partir pour se faire dézinguer sans réel enjeu. Ce n'était sans compter sur l'histoire et la naissance du monstre qui prend un léger tournant et aussi sur le rôle du révérend qui tient plus d'un deuxième monstre que d'une aide bienvenue. Sur ce point, Adam Green surprend, sans pour autant dénigrer son matériel de base ni le trahir. Du coup, c'est assez sympathique de retrouver ce monstre dont le révérend veut buter à tout jamais pour retrouver son business dans le bayou.
Les acteurs sont assez sympathiques. L'héroïne du premier est remplacée par une autre, mais le changement n'est pas gênant et l'actrice principale (Danielle Harris) reste assez convaincante. Nouveau venu au casting, et il est de taille, c'est ce cher Tony Todd, notre Candyman international, qui campe un révérend gentil au début et beaucoup moins sympa par la suite. Il reste assez crédible mais perd quand même de son charisme et son rôle est très éloigné du tueur au crochet. Pour le reste, on a notre lot de barbus des bayous, tous plus débiles les uns que les autres, et on se délecte de leur meurtre et de leur mort atroce. Le monstre, imposant bonhomme défiguré est toujours aussi laid et efficace dans sa destruction. Par contre, encore une fois les voix françaises sont horribles et peut être serait-il mieux de regarder le film en version originale sous titrée.
Mais ce qui fait le charme des butcher, c'est le gore et l'humour noir. Dans cet opus, le gore est juste deux fois plus présent et deux fois plus extrême. Je m'explique. D'entrée de jeu, lors de l'explication de la légende de Crowley, on a droit à une palanquée de scènes trash avec arrachement de mâchoire inférieure, tête tranchée et autre empalement. Par la suite, on se calme un petit peu et le recrutement des chasseurs est un peu longuet. L'humour demeure un peu lourdingue mais malgré tout cela fait sourire et sied bien à l'ambiance du film et de la Louisiane. Par contre, une fois dans les bayous, le réalisateur se lâche complètement et on tombe dans un gore extrême qui fait plus sourire qu'autre chose. J'en veux pour exemple, enfoncement de mâchoire avec le plat d'une hache, explosion d'un cerveau avec une ponceuse, décapitation d'un mec qui prend en levrette une nana, puis coup de hache dans le sexe de la femme, hommes tronçonnés en deux, et même un coup de pied à la American History X (un homme mord une table et pas un trottoir) avec le haut du crâne du glisse sur la table, et même une desquamation intégrale! C'est sale, c'est gore, mais c'est tellement gros, que l'on est obligé de rire. Et puis, on n'attend que ça, car l'attachement aux personnages est juste impossible tellement ils sont cons. Un réel plaisir malsain et cela va très loin dans le gore.
Au final, Butcher 2 reste un très bon divertissement qui va loin dans le gore mais avec un humour noir relativement plaisant. Le final est le point d'orgue au niveau du trash et on peut se demander si un troisième sera possible. Un film à ne pas mettre entre toutes les mains mais qui laisse planer un retour de ce cher Tony Todd et on a enfin un slasher qui assume totalement son coté gore, plutôt que de montrer des ados déjà mort avec du pseudo sang qui goutte. Je conseille aux fans du premier et à ceux qui aiment les mélange entre gros gore qui tâche et humour potache notamment lors des meurtres.
Publié le 30 Avril 2011
The Mist
Il y a des adaptations impossibles et il y a des réalisateurs de génie qui ne s'attarde que sur un écrivain. Je pense notamment à Frank Darabont qui est le réalisateur le plus fidèle à Stephen King. On peut voir des ½uvres comme la ligne verte ou encore cette brume qui demeure un excellent film ou horreur, épouvante et suspens se côtoient de manière symbiotique. Mais ce film est-il efficace? La peur et la pression sont-elles au rendez-vous?
Le scénario est particulièrement intéressant. Une tempête s'abat sur une petite ville des états-unis. Un homme avec son fiston partent au supermarché pour acheter de quoi réparer la baraque qui a prit un arbre. Une brume tombe sur le village et tous les gens qui sont à l'extérieur disparaissent petit à petit. Une communauté va alors s'organiser dans le supermarché et les masques vont tomber pour révéler la vraie nature des gens. L'histoire est très intéressante car elle permet de voir plusieurs choses. La première étant la peur de l'inconnu. En effet dans la brume, on ne voit pas ce qui se passe et seuls les cris permettent d'avoir une idée de l'horreur qui s'y trame. Ensuite, on peut voir les vrais caractères des gens dans des situations inattendues. La psychologie est de mise et les natures véritables se dévoilent. Enfin, on peut aussi voir ceux qui ont du courage, et jusqu'où peut nous porter l'amour pour son fils. Un scénario complet sans être complexe et vraiment prenant.
Les acteurs sont vraiment très bons dans ce qu'ils font. Thomas Jane incarne un père exemplaire prêt à tout pour sauver son fils de l'horreur qui traine dehors. Les autres acteurs ne sont pas en reste et la palette caractérielle est bien pleine. Entre les gros durs pas intelligents, la prêcheuses insupportables (mention spéciale pour cette actrice qui arrive à se rendre vraiment détestable) ou encore le gars timide et brimé qui s'affirme, on a droit à une palanquée de personnages tous différents servis par des acteurs de talent et investis dans leurs rôles. Une réussite.
L'horreur est omniprésente dans tout le film. Ce qui fait le plus peur, c'est cet ennemi inconnu qui attaque dans la brume sans que l'on ne sache pourquoi. Seul quelques parties des monstres apparaissent et la première vision, avec les tentacules est juste une pure merveille du cinéma. On ressent une pression comme jamais et on frémit pour tous ces personnages. La partie dans la pharmacie est très effrayante aussi avec les araignées mutantes et la lutte pour s'en sortir et essayer de faire survivre la communauté bloquée dans le supermarché.
Les effets spéciaux restent correctes sans être exceptionnels. Je pense notamment aux espèces de moustiques géants qui brisent les vitres qui sont plus ou moins réussis et dont les mouvements ne sont pas super bien retranscrits. Néanmoins, pour le budget du film, on reste dans quelque chose de très honnête et de bien foutu.
La fin du film est juste énorme. Rares sont les films qui possèdent une telle intensité et un tel nihilisme. Mais cette fatalité n'est que plus réaliste et cela en devient à la fois effrayant mais diablement efficace. On reste sur le cul, on est surprit, dégouté mais un sourire se tisse sur nos lèvres devant tant de culot et de prouesse. On peut réellement dire que Darabont a une sacré paire de couilles!
Au final, the mist est une vraie réussite autant au niveau du scénario qui se rapproche des films de morts-vivants en proposant autre chose, qu'au niveau des acteurs qui sont tous très bons. Une fin atrocement bonne et réussie que l'on voit rarement dans le cinéma. Un film que je conseille vivement!
Publié le 30 Avril 2011
Burger Kill
Les slashers (film avec un tueur en série masqué) ont eu le vent en poupe dans les années 2000, notamment grâce à un certain "scream" qui propulsa ce genre dans toutes sortes de métrage de qualité plus ou moins appréciable et appréciée. Ce genre a connu une période de vache maigre avec des sorties DTV de qualité médiocre. C'est alors que sort Burger Kill dans nos contrées et sous ce nom ridicule se cache un slasher parmi tant d'autres. Mais peut être est-il meilleur que les autres? Derrière cette jaquette bon marché, se cache-t-il un film de bonne qualité? Et enfin, les hamburgers sont-ils mauvais pour la santé?
Le scénario ressemble à tout bon film de psychopathes qui se respecte. Une jeune et jolie jeune fille se rend compte que des jeunes gens disparaissent autour d'elle. C'est alors qu'en exécutant quelques recherches, elle se rend compte que la prochaine victime pourrait bien être elle. Pitch simple, mais est-il efficace? Je reste assez dubitatif sur plusieurs points dans ce film. La première chose est qu'il se passe des trucs paranormaux autour de l'héroïne alors que le tueur reste un homme normal. Alors comment arrive-t-il à communiquer avec une boule souvenir, ou encore dans un distributeur de cadeaux bon marché? Cette partie là m'a un peu gêné et dérouté car il n'y a pas de lien entre ces phénomènes et l'histoire en elle même. Par la suite, on reste dans du classique, avec des meurtres qui s'enchainent rapidement, des passages bien nerveux et quelques scènes gores bien fichues.
Les scènes gores d'ailleurs sont plutôt bienvenue. On s'éloigne très rapidement de "scream" pour aller au delà. En effet, les réalisateurs n'hésitent pas une seule seconde à nous montrer des scènes assez crues. Une petite décapitation dans un train fantôme, un coup de hache dans la tête, un corps coupé en deux et même une tête dans un micro-ondes. Bref, on est bien servit en ketchup et sauce barbecue. Les effets spéciaux font un peu vieillots, mais pour le budget du film, cela reste raisonnable. Et puis, on voit plus que dans un scream, ce qui est, pour ma part, plus agréable.
Le tueur en série, déguisé en Horny le clown a vraiment de la gueule. Son déguisement est très réussi, à la fois glauque et drôle, excentrique et gothique, un belle réussite. De plus, ses apparitions sont très sympathiques. Un montage épileptique l'accompagne bien souvent, ce qui a tendance à le rendre plus dynamique et plus tordu. De plus, la bande originale, riche en métal et death métal, le rend encore plus diabolique. Enfin, son humour à deux balles à la fin de chaque meurtre ou juste avant un meurtre est franchement bien sympa. Un peu comme quand il coupe en deux le gars et qu'il lui dit: t'es à scier mon gars, t'es un mec qui a des tripes!
Par contre, il est vrai que parfois le montage reste approximatif. La caméra bouge souvent et notamment lors des scènes d'action. Le montage épileptique avec les lumières blanches qui clignotent reste sympathique sur certains plans, mais sur d'autres plans, il reste assez désagréable. Enfin, la présence de noirceur nuit sur certains meurtres car on ne voit pas grand chose et c'est un peu pénible.
Les acteurs ne sont vraiment pas terribles et surtout, ils ne sont pas crédibles. Le tout début, avec les racailles qui se font dézinguer, j'ai cru voir une vielle parodie un peu comme scary movie. Accent accentué, démarche pataude, réplique débile et vulgaire, bref, j'ai eu du mal. L'actrice principale, malgré un physique attirant reste très limite et se cantonne au minimum en jouant les grosses durs anti-Bush. Les autres ne jouent que des jeunes fumeurs de Marie-jeanne et on repassera pour leur prestation plus que pourrie. A noter aussi que la version française est juste horrible. les voix sont très moches, et quand l'héroïne crie, on a l'impression d'entendre quelqu'un qui va éternuer.
Au final, Burger kill demeure un bon divertissement mais qui contient pas mal de défauts qui lui font du tort. Je pense notamment aux phénomènes surnaturels qui préviennent la jeune héroïne et qui n'ont aucun intérêt. Sans oublier l'actrice dans la maison qui a été oubliée et que l'on ne voit plus jusqu'à la fin du métrage. Ni morte, ni rien, on l'a perdue en cours de route. Un film moyen mais avec un humour noir bien sympathique et un message contre la mal-bouffe bien trouvé. Maintenant, je me méfierai encore plus de ce Ronald!
Publié le 30 Avril 2011
B.T.K.
Les affaires sordides et morbides ont le don d'attirer un bon nombre de personnes. Est-ce là une obsession malsaine? Un moment d'assouvir ce que l'on ne se permettrait pas de faire? Avec ce film, nous nous lançon dans la vie d'un célèbre tueur des états-unis, j'ai nommé Dennis Radder mais dont le surnom est BTK, pour Bind, Torture and Kil (ligoter, torturer et tuer) et qui a fait au moins 10 victimes dans les villes de Wichita et Park City. J'ai toujours eu du mal avec les films mettant en avant des psychopathes ou des pourritures (comme Mesrine ou Carlos (le terroriste pas le chanteur)), mais certains films sont assez réussis, donc pourquoi pas avec ce film.
Le scénario est simple, on part d'un point t de la vie de Radder jusqu'à son arrestation. On découvre ainsi sa famille, sa vie de tous les jours et ses façons de tuer. Comme dans toute biographie cinématographique, je pense qu'il y a une grande part de romance, que tout n'est pas réel, mais vu que ce tueur est toujours vivant et qu'il a écrit des lettres, on peut se demander si tout cela n'est pas véridique. Ce qui m'a la plus gêné dans ce film, c'est que le réalisateur s'évertue à montrer le coté humain du tueur et non pas le coté taré. Même si l'on voit les meurtres, si on voit son coté psychotique il n'en demeure pas moins que l'on voit aussi sa vie de famille, son amour pour ses filles, le tout avec une musique douce et cela m'a laissé dubitatif. Même si l'on ne fait pas dans le sentimentalisme, on reste quand même surpris par le choix du réalisateur.
Les acteurs sont assez bons. Kane Hodder qui incarne le tueur est convaincant, ne laissant rien paraitre devant sa famille mais devenant assez inquiétant lors des meurtres. On ne s'attardera pas trop sur les personnages secondaires et les victimes qui sont corrects sans plus. Hormis une gamine qui se prend une pelle dans le bide et qui joue affreusement mal.
Ce qui reste surprenant, c'est le choix de son surnom, qu'il s'est lui même donné. En effet, du moins dans le film, on ne voit aucune torture. Le plus souvent, il choppe une nana, et l'étrangle. De temps en temps, il ligote une nana mais il la bute sans réels sévices. Pour le gore, on reste dans du simple, avec quelques giclées de sang, et surtout des étranglements. Mais on ne veut pas du sensationnel, on veut du réalisme et de ce coté-ci, c'est plutôt réussi. Par contre, le rythme est un peu lent et l'ambiance n'est pas aussi sordide que ce que l'on voudrait.
Au final, BTK est un film en demi teinte, réaliste et bien joué, mais qui souffre d'un rythme délétère et d'une ambiance inexistante. De plus, le parti prit par le réalisateur de rendre plus humain un tueur psychopathe m'a un peu dérangé. Un film qui permet d'en savoir un peu plus sur un tueur en série connu qui ne sortira de prison qu'en 2180.
Publié le 28 Avril 2011
Amazonia - l'esclave blonde
Avant toutes critiques acerbes de ma part, je dois avertir les quelques lecteurs de ces lignes que je n'ai pas vu Cannibal Holocaust dont ce film, Amazonia, l'esclave blonde est un "spin-of". Mais visiblement, comme son aîné, ce film divise les gens et les avis sont partagés. Il est vrai que ce film est assez bizarre. En effet, je m'attendais à un truc dégueulasse, à la limite du supportable avec des indigènes friands de chair fraîche et de la blonde se faisant malmener, mais il n'en est rien. Mais ce film vaut-il la peine d'être vu? Le scénario est-il plus intéressant que les quelques effets gores des années 80?
Le scénario est assez étrange, mais il reste plausible. D'ailleurs, il s'agirait d'une histoire vraie. Une jeune fille de 18 ans retrouvent ses parents en Amazonie pendant les périodes de vacances. Ils partent pique-niquer sur une île avec sa tante et son oncle. Ils se vont alors attaquer et la jeune fille voit ses parents mourir sous ses yeux et leur têtes trancher par des indigènes. Mais un guerrier la sauve et l'amène dans le camp. Elle deviendra l'attraction principale des indigènes et va tenter de survivre pendant un peu plus d'un an. Le scénario reste assez basique, mais on peut se poser une question essentielle pour un film d'horreur. Comment va surgir l'horreur? Et cette question restera longtemps en suspens.
En effet, il y aura peu d'action et les effets gores parsemant le film seront plus anecdotiques qu'autre chose. Par contre, une histoire d'amour entre un indigène et une blonde sera vraiment mise en avant. Du coup, beaucoup de choses sont axées la relation duel entre l'actrice principale et celui qu'elle prend pour le meurtrier de ses parents. Le problème, c'est que cette histoire est chiante à mourir et qu'en plus, ces cons d'indigènes n'ont pas envie de boulotter cette jolie jeune fille. Donc, vous le voyez venir, les scènes gores ne seront pas mises en avant et le film parait assez terne. En affichant quelques scènes gratuites (comme un mec qui se fait arracher la jambe par un crocodile ou encore un gamin qui se fait exploser la tête), le réalisateur rate ses effets et ne surprend pas ni ne dégoute.
Les différents acteurs sont relativement moyen. L'héroïne de l'histoire se défend pas trop mal, mais bon, ce n'est pas exceptionnel. Il n'en reste que les indigènes sont assez risibles, et on dirait que le réalisateur a tout fait pour les rendre un peu niais aux vues des occidentaux. La plupart ressemble à des mowgli version adulte et ne sont pas vraiment servis par la caméra. Néanmoins, on a l'honneur de les entendre parler dans leur langue et pas en français comme dans un certain film de Roland Emmerich (10.000).
Au final, Amazonia, l'esclave blonde est un film très moyen, parfois ennuyeux, long et saupoudré d'une romance à deux balles. La fin, un peu plus glauque ne rattrape pas le film et le retournement de situation est prévisible dès le début. Seule la nostalgie des années 80 peut nous faire accrocher à ce métrage qui tire plus du drame que de l'horreur.
Publié le 27 Avril 2011
Brutal
Ce qu'il y a de bien dans les films d'horreur, ce sont les jaquettes. En effet, elles ont toutes plus ou moins de bonnes gueules de tarés et elles peuvent même être artistiquement intéressantes. Un exemple bien simple est celle de brutal. A la fois glauque, inquiétante et prometteuse. Mais bien souvent, si l'emballage est joli, les promesses ne sont pas tenues et c'est exactement ce qui arrive avec ce brutal. Film de seconde zone, complètement fauché et affichant des têtes de vieux films d'horreur, on a de quoi être inquiet. Alors, ce Brutal, est-il bon comme le laisse suggéré la jaquette? Ou alors avons nous droit à une immonde supercherie pour mieux vendre?
Le scénario est d'une simplicité affligeante. Un monsieur pas très gentil tue des femmes dans une petite ville des états-unis. C'est alors qu'une adjointe au shérif enquête pour remonter la piste et trouver qui se cache derrière ce psychopathe. Pitch inoffensif mais qui peut donner des scènes intéressantes ou une intrigue sympathique. Entendons nous bien, quand il y a marqué un croisement entre hostel et le silence des agneaux, c'est un gros mensonge. Pour Hostel, c'est surement pour le gore et pas pour les tortures, et le silence des agneaux, si à chaque fois une nana menant une enquête est rattachée à ce film, il y a un paquet de film inspiré par le silence des agneaux. Nous avons donc un infâme mensonge pour un film d'une bêtise qui peut rendre amorphe.
Le principal problème du film vient du montage en lui-même. On a vraiment l'impression de suivre un film plan par plan avec les coupures au milieu. En gros, un meurtre, une enquête et ainsi de suite. Il est donc difficile de ne pas s'ennuyer devant un tel spectacle qui ne tient pas en haleine. Le rythme en prend forcément un coup, et quelques meurtres demeurent intéressants. Je parle rarement de la bande originale d'un film, mais là, elle est vraiment de mauvais goût. Une scène de cul et on nous ramène une musique digne d'un film porno des années 80. Un peu d'action, un mélange de rock country un peu hard. Sans parler de la version française qui est d'une qualité médiocre. Ah, le journaliste avec son cheveu sur la langue.
Mais si le film n'avait que ça comme problème. Les acteurs sont relativement risibles. L'héroïne est fade bien que mignonne, le shérif pourri est campé par un Jeffrey Combs (Re-animator) très fatigué et que dire de la prestation de Michael Berryman (la colline a des yeux) qui joue un homme emplit de tocs et un peu neuneu. Le pompon revient au tueur qui est un mix entre Gérard Jugnot pour le physique et Arielle Dombasle pour le jeu d'acteur. Une catastrophe surtout quand on comprend ensuite que c'est un instituteur. Le tout est assez pathétique et ne sert pas vraiment le film.
Néanmoins, le film m'a bien fait rire sur la fin. En effet, le film est con comme un manche à balai tout le long, puis, à la fin, le tueur nous délivre sa raison de tuer. Et là, c'est le drame, le fou rire m'envahit. On tente vainement de nous faire avaler qu'il tue selon un procédé mathématiques très connu avec preuve à l'appui et équation écrite au tableau. Tout cela n'est pas du tout crédible et le choc que l'on prend est assez... brutal! On a quand même la sensation d'être prit pour un con, mais cela ne m'a pas empêché de bien rigoler.
Les scènes gores sont rigolotes aussi sans être majestueuses. On a droit à de l'intestin, de la gorge coupée, et un petit taille-haies. Pas de quoi fouetter un chat, mais cela reste correct malgré le peu d'argent que le film a du avoir. Le problème vient de la noirceur qui gâche les effets de sang car le film est très sombre et bien souvent se déroule la nuit. Du coup, on ne voit pas grand chose.
Au final, Brutal s'avère brutal dans le mauvais sens du terme. Un scénario aussi épais qu'un papier filigrane, un tueur aussi charismatique que le Yorkshire de Belmondo et surtout un montage chaotique qui aligne des scènes sans grand intérêt. Seule la fin reste drôle car elle se veut intelligente dans un film con comme la lune. Caramba, encore raté!
Publié le 25 Avril 2011
Brotherhood Of Blood
Certains films de vampires font preuve que le mythe n'est pas prêt de s'éteindre et que malgré la quantité incroyable de films sur les suceurs de sang ont peut encore faire dans l'originalité. Avec ce film, Brotherhood of blood, on tombe littéralement sous le choc devant un tel spectacle de médiocrité, d'amateurisme et de néant scénaristique. C'est bien simple, le film est une coquille vide et encore pour la coquille quand on voit la gueule de la jaquette, on est vite fixé. Néanmoins, ce film est-il encore drôle ou risible? Fait-il preuve d'un second degré invisible à l'œil nul et que seul notre subconscient peut percevoir?
Le scénario est d'une platitude anémique. Une bande de chasseurs de vampires recherchent un mec qui serait en fait le grand méchant vampire surpuissant Vlad Cosay. Pour l'approcher, ils utilisent son frère qui doit mourir pour que ce fameux Vlad puisse avoir les pleins pouvoirs. Fichtre, vous ne le voyez pas encore le retournement de situation? On comprend le coup final du scénariste et il ne nous reste que les yeux pour pleurer devant tant de naïveté et devant cette désagréable sensation d'être prit pour un con. On ne comptera pas non plus sur le montage catastrophique du film qui se targue de petits effets temporels ridicules. En gros, on va dans le passé pour comprendre ce qui se passe dans le présent, mais cela ne sert à rien car on comprend déjà tout sans retour en arrière. Un effet de style passablement mauvais et mal utilisé.
Les acteurs son franchement quiches avec des lardons kascher. L'héroïne qui se la joue gros bras est bien mignonne mais joue comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais que vient faire l'excellent Sid Haig dans ce navet intersidéral? L'excellent captain Spaulding se fourvoie dans un rôle de merde, où il semble plus fatigué qu'en pleine cure de jouvence. Son rôle se limite à dire des phrases idiotes et à jouer un chef vampire qui sera incapable de mordre un paresseux pendant sa sieste. Quant aux autres acteurs, ils sont minables, moches et jouent mal. Même Ken Foree, qui a joué dans le premier zombie de Romero apparait comme un gros tas essoufflé et usé par l'alcool et la bouffe américaine.
Ce ne sont pas les effets de peur qui nous feront sursauter. Dans ce film, il ne se passe rien. Mais alors, rien de chez rien! Ça parle, ça discute, ça tchatche, ça palabre, mais niveau action et sang, on repassera. Le budget a du être limité car à part des gros plans sur des flaques de sang, on ne voit absolument rien. Et puis de toute façon, quand on en voit il est rose bonbon... Reste les fusillades. Il y en a une où les acteurs tirent une dizaine de balles. Super. C'est mal filmé et ça ne sert à rien. Sans oublier les objets comme les pieux qui font très carton pâte et les symboles qui font dessins d'élèves de CP.
Au final, Brotherhood of blood s'impose d'emblée comme le plus mauvais film de vampires que j'ai vu dans toute ma misérable vie. Un nanar sans précédent, ni drôle, ni sanglant, ni outrancier, ni loufoque, ni rien en fait. Les gars, économisez vous et gardez ces précieuses 90 minutes pour faire autre chose. A éviter au possible.
Publié le 25 Avril 2011
Black Book
Paul Verhoeven est un réalisateur de talent. Sa palette de films est là pour nous le prouver, car avec des films comme total recall, ou encore starship troopers, on peut dire que le hollandais sait faire de bons films. Malgré tout, avec ce black book, il s'attaque à un genre nouveau pour lui, et qui s'éloigne vraiment du fantastique ou de la science-fiction. En effet, avec ce film, il va vers le récit historique sur un fond de seconde guerre mondiale et tiré de faits réels. Alors, le pari est-il réussi? Notre cher Paul ne s'est-il pas égaré en route?
Le scénario est relativement osé. Il nous raconte les déboires, les déroutes mais aussi les prises de risque d'une jeune juive pour regagner la Belgique puis pour combattre les nazis au sein d'une résistance hollandaise assez hargneuse. A première vue, rien de bien transcendant, si ce n'est la réalisation de Verhoeven qui est juste nickel, avec des plans d'une justesse chirurgicale et surtout des décors sublimes et vraiment impressionnants de réalisme. Mais ce qui surprend le plus, ce sont les différents twists et retournements de situation qui parsème le film, avec plusieurs traitres, dont certains que l'on ne soupçonnait même pas! C'est d'ailleurs l'une des principales forces de ce film. De plus, quand on sait que c'est tiré de faits réels, on reste relativement subjugué par cette histoire et par l'histoire de cette jeune femme juive.
Les acteurs sont vraiment excellents. Carice Van Houten est juste sublime dans son rôle et elle le paye de son physique. Une prestation remarquable qui nous fait tenir devant notre écran sans aucun soucis. Les autres acteurs que je ne connaissais pas, sont eux aussi excellents. On les sent vraiment impliqués dans leur rôle que ce soit du coté des nazis ou du coté des protestants. Les personnages secondaires sont intéressants mais ne tiennent pas une place prépondérante dans le métrage.
Les scènes d'action sont relativement bien foutues. Verhoeven ne nous ménage pas et propose des scènes réalistes, violentes et des fusillades vraiment maîtrisées. Pas de caméra qui bouge dans tous les sens, c'est fluide, propre et nickel. Le sang gicle, le tout est vraiment très réaliste et nous plonge de façon cruelle dans l'horreur de la guerre pour les juifs qui tentent d'échapper aux nazis. Certaines scènes sont fortes, comme le combat dans les prisons pendant la magnifique scène de bal, ou encore la fusillade du bien aimé de l'héroïne.
Au final, Black Book est un excellent film de guerre, réaliste, dur, et dans un pays où l'on traite rarement le sujet (les pays-bas), on reste subjugué par ce petit bout de femme qui va coucher avec un nazi pour la résistance et qui va outrepasser ses principes par amour. Un vrai combat dans le combat, un biopic magnifique, interprété par une actrice de talent. Je conseille vivement ce film qui signe le retour de Paul Verhoeven!
Publié le 24 Avril 2011
Affamés
Les films de genre se font de plus en plus redondants. Bien souvent on tourne autour d'une bestiole méchante, d'un psychopathe ou encore d'un démon bien particulier. Mais s'il y a un point qui n'est pas trop exploré, c'est la réaction humaine face à un problème de poids. Enfin, dans ce film, le poids n'est pas trop le problème mais il explore quelque chose qui se fait assez rare qui est la psychologie face au danger et la survie au sein d'un groupe. Du coup, qu'en est-il de ce film d'horreur qui ne mise rien sur le gore mais plus sur la psychologie des personnages? Efficace ou ennuyeux?
Le scénario est très simple mais il contient nombres de subtilités qui sont relativement bien trouvées pour un film de genre. En effet, nous avons cinq personnes qui se retrouvent enfermés dans un puits, avec quatre tonneaux d'eau et un scalpel. Au mur, une horloge est fixé indiquant les jours qui passent. Très rapidement, les protagonistes vont se rendre compte qu'ils sont piégés par un taré qui veut les voir se bouffer entre eux. Scénario simple mais efficace qui va mettre l'accent sur les différents comportements des acteurs et sur leur force de caractère pour résister à la faim et à l'envie de consommer de la chair fraîche.
Malgré tout, cela pourrait s'avérer ennuyeux, voir chiant de voir cinq personnes crapahuter dans un puits en attendant le pétage de plomb de l'un d'eux. Mais en fait, le réalisateur parvient habilement à alterner image de caméra, donc la vue du psychopathe et la vue au sein du trou. De ce fait, ça reste plutôt dynamique et intéressant. L'aspect voyeurisme est bien développé et le méchant est très crédible dans son rôle malgré son mutisme. On pourrait se poser des questions sur les raisons de son geste, et le tout nous est expliqué avec des flashbacks judicieux et clairsemés durant tout le métrage. Le plus dérangeant étant le début qui se passe dans un noir complet et qui veut de suite nous mettre dans l'ambiance, mais cela rend le tout assez pénible et fatigant.
Les acteurs sont assez bons. Pas de merveille à l'horizon, mais ils sont tous crédibles et leur réaction le sont tout autant. On a donc un homme qui devient complètement fou, une femme qui devient manipulatrice, un homme qui devient violent, un homme qui devient malade (arythmie) et l'héroïne du film qui est médecin et qui reste censée. Cette palette de réaction est de bon acabit et rend le tout très réaliste. Le fait que le film soit tourné presque comme un documentaire avec les jours qui défilent et les notes du psychopathe rend le film encore plus crédible.
Pour les amateurs de gore, ils peuvent passer leur chemin. malgré la présence de sang, on ne verra rien de trash ou de dégueulasse. Le tout est suggéré et on a parfois l'impression de voir un film de zombie. Donc on a du sang mais pas trop et pas d'effets gores qui en plus terniraient le coté documentaire/psychologie. Néanmoins, les phases suggérées sont bien dérangeantes et les sons bien visqueux nous font comprendre de quoi il en retourne.
Au final, affamés demeurent un film intéressant, très proche d'une analyse médicale sur les comportements humains lors d'une famine. Intelligent, pas ennuyeux du tout pour un huis clos et plutôt bien interprété. Seule la fin reste décevante et un poil irréaliste, mais on ne va pas bouder notre plaisir sur cette sortie DVD de bonne qualité.
Publié le 22 Avril 2011