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La Planète des Singes

La Planète des Singes

par Hades

Film adapté d'après le roman homonyme de Pierre Boulle. Pour avoir lu le livre, je peux dire que le film se détache partiellement de sa trame et je peux en comprendre le pourquoi dans le sens que l'enjeu de cette adaptation était d'avoir un rendu plus spectaculaire.

On retrouve donc ici un Charlton Heston dans la peau du capitaine George Taylor, homme à la personnalité cynique et bien loin de l'image du patriote américain. C'est par lui qu'on commence cette exploration d'une planète inconnu qui va prendre très vite des allures de purgatoire pour l'homme.

Car oui ici les valeurs de la civilisation et notre rapport à la chaîne alimentaire sont pour ainsi dire inversé, l'homme étant un être primitif sans parole asservi par un peuple de singe pouvant parler et vivant dans une société structuré. On peut être d'emblée choqué par la cruauté des gorilles qui se livre à des chasses contre l'homme, ou le calcul froid des Orangs outans qui n'hésitent pas à lobotomiser un homme pour préserver des secrets.

Taylor apparaît dans ce monde comme l'anomalie, l'homme à abattre. Sa rencontre avec Zira et Cornelius, des chimpanzés savants, montrent une autre facette de ce peuple, plus progressistes mais minoritaires.

C'est un des aspects du film, et du roman, les plus intéressants: on a un peuple de singe divisé en trois castes avec les gorilles pour le millitaire, les Orangs outans pour les questions théologiques et les chimpanzés qui incarnent la science pure. Il est intéressant de voir se confronter les Orangs outans, représenter principalement par Zaius, qui font ici figure de dogme et les chimpanzés, Cornelius et Zira, qui sont dans la recherche de la vérité.

Finalement, le conflit de fin apparaît à cet égard intéressant sur le plan humaniste mais questionne aussi le besoin du secret et des dangers de la science. Ce qui donne lieu à une fin emblématique qui remet en question toutes nos certitudes de base.

Charlton Heston nous livre une performance exceptionnelle, l'actrice qui incarne Nova n'est pas en reste non plus dans ce rôle de femme primitive qui s'éveille progressivement à la connaissance via sa relation avec Taylor. Que dire du personnage de Zira qui est l'image même d'un féminisme fort qui n'hésite pas à braver l'autorité pour ses idées.

Un film qui est à la fois une satyre du colonialisme et de la religion, et un film d'anticipation sur le danger de la science, notamment la bombe atomique.

Excellent film, même si au vu des adaptations modernes les costumes de singes paraissent moins convaincants mais ça reste quand même assez bluffant pour l'époque. Le recit est plus rythmé et tendu que dans le livre mais ca n'est pas une fatalité et permet au contraire de mieux stimuler l'attention de son public.

Publié le 2 Mai 2024

Wake Up

Wake Up

par Geoffrey

« La chasse est ouverte », proclame l’affiche, et quelle chasse ! Dans un décor digne d’un magasin IKEA (qui est d’ailleurs plus que clairement visé), nous allons assister à l’affrontement improbable d’un groupe de millénials activistes et d’un homme un peu simplet obsédé par la « chasse primitive ». Et j’aime autant vous dire que leur rencontre va faire des étincelles (et laisser des traces rouges sur les murs du supermarché d’ameublement).

Le trio déjà à l’œuvre derrière le fendard TURBO KID (et le moins réussi SUMMER OF 84 en attendant le prochain WE ARE ZOMBIES) nous livre avec WAKE UP un survival en huis-clos du plus bel effet. Honnêtement, j’ai beaucoup aimé le film, déjà parce qu’il est fun, mais aussi parce que son discours n’est pas aussi manichéen qu’on aurait pu le croire de prime abord et parce que les situations variées s’enchaînent sans discontinuer : un coup nous avons une course-poursuite, un coup on se retrouve avec une épreuve digne de SAW.

C’est bien rythmé, c’est bien joué et c’est bien pensé ; bref, WAKE UP, c’est du bon !

Publié le 29 Avril 2024

Insidious: Chapitre 3

Insidious: Chapitre 3

par Blockhead

Scénariste des deux premiers volets, Leigh Whannell passe ici à la réalisation pour cet inévitable préquel. Certes, nous sommes bien loin de l'originalité revigorante du ride horrifique de 2010, mais inutile de bouder son plaisir devant cette série B de studio fort bien exécutée, qui aura au moins eu le mérite d'introduire au monde les talents de mise en scène de Whannell, qui livrera par la suite les excellents Upgrade et Invisible Man.

Publié le 28 Avril 2024

Jurassic Park 3

Jurassic Park 3

par Hades

Une nouvelle aventure sur Isla Sorna avec le retour en plus d'Alan Grant, de quoi éveiller les curiosités.

Sans être dans l'impact émotionnel du premier film, je trouve que ce troisième opus s'en sort plutôt bien et arrive bien mieux à gérer son humour que dans le second film. Par contre, les enjeux sont ici bien plus humanistes, s'agissant avant tout de retrouver le fils du couple Kirby perdu sur l'île, ce qui place finalement les dinosaures au second plan.

Un fait intéressant, les raptors sont ici marqué par un dismorphisme sexuel, ce qui souligne le cadre plus réaliste ambitionner dans ce film.

Un pari risqué et qui n'est pas passé pour beaucoup, l'emblématique Tyranosaure rex n'apparaît que quelques minutes et pour ... se faire tuer par un autres carnassier, le Spinosaurus. A mon sens, c'était une bonne idée d'essayer de s'ouvrir à d'autres menaces du monde des dinosaures mais la mort expéditive du T-Rex à tout de même heurter mon coeur de fan.

Cela dit quelques points ne vont pas dans le récit : comment se fait-il que l'enfant, Erik, et son beau-père, Ben, ont pu approcher si près de l'île, surtout après les événements de San Diego et le discours de Hammond? Comment Ben est mort alors qu'il était sensé avoir survécu à la chute comme Erik? Comment Erik a-t-il pu survivre seul sur cette île aussi longtemps? Je rappelle que dans le second opus tout une escouade militaire s'y est cassé les dents. En gros, beaucoup de grossièretés scénaristiques qui n'apportent pas vraiment de crédibilité à l'histoire.

Néanmoins, j'apprécie le côté humaniste du film, la famille placé au centre de l'histoire, l'évolution logique d'Alan Grant, sa relation maître/élève avec Billy.

Un bon opus, moins réussi que ses prédécesseurs sur le plan narratif mais qui est assez impactant sur le plan émotionnel, sans compter l'approche encore plus réaliste des dinosaures.

Publié le 26 Avril 2024

River - En boucle

River - En boucle

par Geoffrey

Après le formidable BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES, le réalisateur Junta Yamaguchi revient avec un nouveau concept : fini le décalage temporel et bienvenue à la boucle de 2 minutes.

Imaginez UN JOUR SANS FIN, et remplacez la journée interminable de Bill Murray par un loop de 120 secondes. Ça peut paraître fou de prime abord, mais ça fonctionne du tonnerre et RIVER réussit l'exploit de demeurer aussi passionnant que de drôle de bout en bout malgré son concept éminemment casse-gueule.

Je ne vais pas trop en dévoiler tant la surprise participe à la réussite de l'ensemble, mais on a déjà hâte de découvrir le futur 3ème film du réalisateur.

À noter que ce RIVER se nomme apparemment EN BOUCLE en français.

Publié le 24 Avril 2024

In a Violent Nature

In a Violent Nature

par Geoffrey

Ouh, que voici un film difficile à chroniquer, tant il a divisé le public. Et pour être honnête, il me divise aussi intérieurement (j'ai une scission avec moi-même, auraient dit les inconnus)

Pourquoi ce déchirement ? Probablement parce que tout le monde attendait beaucoup de ce IN A VIOLENT NATURE qui nous arrivait précédé d'une excellente réputation de slasher atypique et violent, et atypique, c'est certain qu'il l'est. Violent aussi, d'ailleurs.

En revanche, il est bien moins jouissif qu'attendu puisque pour mériter les quelques meurtres graphiques, il faudra supporter de longues déambulations du tueur dans les bois, filmées en plan-séquence.

C'est un parti pris du réalisateur, et c'est certain que cette façon de faire pose une ambiance et qu'elle donne une identité au film comme A GHOST STORY en son temps, mais on frôle parfois l'ennui pur et simple.
Ce qui, au final, ne m'a pas empêché d'aimer le métrage dans son ensemble, d'ailleurs j'ai hâte de le revoir, tout en redoutant de me farcir à nouveau les promenades de ce clone de Jason Voorhees.

Assurément une expérience à tenter pour quiconque cherche des slashers sortant de l'ordinaire.

Publié le 22 Avril 2024

Concrete Utopia

Concrete Utopia

par Geoffrey

Il y a 7 ans, j'avais vu (et adoré) au BIFFF un film coréen nommé "Vanishing Time: A Boy Who Returned", aussi quand j'ai appris que ce réalisateur (Tae-hwa Eom) revenait cette année avec un film d'anticipation mâtiné de critique sociale, je ne me suis dit que je ne pouvais pas rater ça, et Concrete Utopia ne m'a pas déçu.

Une catastrophe démolit l'ensemble des immeubles d'une vaste cité... tous, sauf un, qui va devenir l'enjeu de toutes les convoitises, ses habitants faisant en sorte d'en expulser les étrangers et d’en condamner l’accès via un mur d’enceinte.

Inutile d'en dire plus, je crois que vous avez compris la métaphore.

Concrete Utopia tape juste, avec subtilité la plupart du temps, et il est juste regrettable qu'une justification tardive vienne légèrement affaiblir l'ensemble avec une révélation manichéenne. À mon sens, ne pas faire du grand méchant un grand méchant (oui, je reste vague pour ne pas spoiler) aurait été plus judicieux, mais bon, nul n'est parfait, et en l'état Concrete Utopia n'en demeure pas moins excellent.

Et cerise sur le gâteau, il sort le 1er mai en DVD chez The Jokers.

Vivement le prochain film de Tae-hwa Eom !

Publié le 22 Avril 2024

Canceled

Canceled

par Geoffrey

Des chasseurs de fantômes se rendent dans une maison hantée pour y réaliser l'émission de leur vie...

Bon, la prémisse ne brille pas par son originalité, mais elle reste la promesse d'un joli moment de trouille si le tout s'avère bien réalisé. Las ! Si la photographie est très jolie, la réalisation se plante dans les grandes largeurs en faisant le choix d'essayer d'instaurer une atmosphère pesante à travers des plans-séquences qui durent, qui durent, qui durent..., mais ne réussissent qu'à provoquer l'ennui (et l'amusement des spectateurs du bifff pour ce qui restera comme l'une des séances les plus amusantes de cette édition 2024).

Publié le 22 Avril 2024

Devils

Devils

par Geoffrey

Ce film, on me l'a vendu comme le Volte/Face coréen, et force est de constater que l'on ne m'a pas menti sur la marchandise puisque le concept rappelle sans conteste le chef-d'oeuvre de John Woo.

Toutefois, la comparaison s'arrête là, tant le film qui nous occupe s'avère bien plus méchant et graphique que son homologue US.

Dans Devils, la violence fait mal, on grince des dents et on reste en tension devant cette histoire tendue comme un string qui n'a comme défaut que de tomber un brin dans la facilité sur sa fin, ce qui n'entache qu'à peine sa réussite.

Le cinéma de genre coréen dans toute sa splendeur.

Publié le 22 Avril 2024

Joker

Joker

par Hades

On pourrait reprocher à ce film un opportunisme flagrant de par l'exploitation de l'aura du petsonnage du Joker, antagoniste iconique du super héros Batman, qui se retrouve dans une histoire beaucoup plus orienté thriller que film de Super-héros.

Il est bien vrai qu'hormis l'apparition de quelques personnages emblématiques du comics d'origine, l'histoire s'écarte beaucoup du monde des super-héros et tend plus à dresser un cadre social dans lequel Arthur Fleck, le futur joker, est un paria.

Faire du Joker une figure tragique et pathétique était un pari risqué au vu du personnage d'origine, mais sa descente progressive vers une folie croissante et les répercussions sur cette même société ou il est rejeté en tant qu'homme mais adulé en tant que symbole, voilà la vraie force de ce film.

Il s'agit ici vraiment d'un film ou se mêle le tragique et le chaos dans une lutte des classes qui dresse un miroir assez malaisant de notre propre société. Arthur est ici le levier qui libère une violence sociale bien malgré lui car à la diffèrence du Joker de "The Dark knight " ce n'est pas un criminel recherchant le chaos mais plus une victime/psychopathe se complaisant petit à petit dans ce brasier.

Joaquin Phoenix interprète ici une figure bien plus humaine du Joker . Ne pas oublier que Arthur reste néanmoins un être dangereux et instable dont les actions demeurent imprévisibles. Cette ambiguïté du personnage renforce l'intérêt du film.

Ceux qui voudraient voir un face à face du Joker et de Batman vont étre déçu car celui-ci est encore un enfant mais la seule interaction entre les deux va néanmoins demeurer très intéressante et renforcer la complexité de cette dualité.

Un film bien structuré qui offre un récit très fort et un joker troublant. L'action y est peu présente mais est compensé par une approche sociologique assez crue qui ne laisse pas indifférent. On peut avoir plusieurs lectures du film au vu de ce qui est montré, ce qui donne un visionnage complexe mais riche en détails.

Publié le 22 Avril 2024

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