Critiques spectateurs de AqME
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Cherry Falls
Au petit pays des états-unis d'Amérique, il existe un genre qui n'en fini pas de faire des émules. Il s'agit du slasher. Ce genre, qui existe depuis maintenant 50 ans incorpore un tueur cinglé qui se régale de tuer de jeunes gens avec un certain motif. Évidemment tout cela serait relativement plat si on connaissait dès le début l'identité du tueur et bien souvent nous avons droit à un petit twist final assez sympathique. Scream avait relancé cette mode durant la fin des années 90 et c'est avec une logique sidérante que nous retrouverons sur notre passage ce Cherry falls qui s'est fait très discret malgré un casting et une histoire pour le moins étonnante. Alors ce film est-il une pâle copie de Scream? Ou alors avons-nous droit à une bonne surprise? Et enfin, les cerises tombent-elles? (je vous laisse réfléchir sur cette dernière question complètement absurde et pour le moins idiote.)
Le scénario est très classique, mais il possède une variante qui n'est pas dénué d'intérêt et qui va imposer une structure logique dans tout cerveau normalement constitué. En effet, nous avons donc un tueur qui ne tue que les jeunes lycéens encore vierge et il grave dans le peau le mot Vierge. Le shérif du village fait alors une conférence pour prévenir les parents et les adolescents. Mais ce qui est assez fort dans ce film, et qui est totalement logique, c'est qu'il faut que les jeunes niquent pour rester en vie. Et c'est ce qu'ils font dans cette Amérique si pudique! Une réelle surprise qui reste malgré tout logique mais très couillue. Bien évidemment, on n'évitera pas le cliché du twist final avec le tueur que l'on découvre ainsi que ces motivations. On s'y attend quand même un peu et la fin est assez tirée par les cheveux.
Les acteurs sont loin d'être mauvais. La regrettée Brittany Murphy joue l'héroïne dans ce film est elle s'en tire avec les honneurs malgré quelques passages un peu niais où elle demeure assez agaçante. Michael Biehn (l'acteur fétiche de notre cher Sombrecoeur, bordel reviens!) reste égal à lui même et incarne un shérif au passé douteux mais voulant protéger sa fille à tout prix. La plus grosse surprise viendra de Jay Mohr, acteur que j'ai connu dans la mauvaise série Ghost Whisperer et dans des rôles comiques pour les fêtes de noël et qui incarne ici un professeur à l'allure sympathique mais qui réservera bien des surprises par la suite. Il y est assez bluffant et je regrette presque que sa carrière n'est pas plus décollée.
Pour ce qui est des effets de peur, de gore, d'angoisse, c'est assez particulier. En effet, certains passages sont assez inquiétants, notamment quand l'héroïne se retrouve seul dans les couloirs vides de son bahut ou encore dans la bibliothèque. Le tension y est palpable et c'est relativement bien fait. Par contre, tout cela est assez inégal car certains passages sont chiants à mourir à cause d'une volonté de montrer des jeunes qui essaye de niquer ou qui essaye de faire les gros lourds devant la caméra. De ce fait, je suis un poil hésitant que le suspens qui reste sporadique. Par contre, là ou c'est intéressant, c'est que le film, sans trop en montrer, expose un véritable carnage à l'écran. Le tueur, sur la fin investit la maison où tous les gens font leur fête orgiaque et il n'hésite pas à tailler dans la bidoche. Et puis ça y va, avec giclées de sang et grand geste souple et ample du poignet. J'ai trouvé cette partie violente et surprenante pour un slasher de moindre envergure qu'un Scream.
Autre point intéressant du film, c'est la position des ados sur le sexe et sur les relations sexuelles. Dans cette chère Amérique, le sexe est presque un sujet tabou notamment au cinéma ou dans les familles puritaines. Dans ce film, on remarque que d'un coté certains personnages sont prêts à niquer à tout va sans aucun problème et d'un autre, on remarque une certaine retenue et une certaine appréhension. C'est assez bien foutu et les réactions des acteurs sont très crédibles. On aborde aussi un thème sous-jacent qui donne une chance aux enfants qui ont un physique ingrat et qui, à cause d'une tragédie peuvent sauter une jeune donzelle. Une preuve que malgré des faiblesses, en se prenant en main, on peut arriver à ses fins.
Au final, Cherry Falls se place comme un slasher très intéressant possédant des qualités indéniables et une réalisation impeccables. Seule la musique reste anodine et parfois pénible. Comme quoi, il est possible de faire un film honnête avec un sujet déjà usé jusqu'à la corde, il suffit juste de tenir un sujet à base de sexe et d'avoir de bons acteurs. Je conseille donc ce petit film sans grande prétention mais qui m'a fait passer un agréable moment.
Publié le 13 Juin 2011
Camp Blood
Approchez mesdames et messieurs, n'ayez aucune crainte! Venez lire la nouvelle critique du soleil! Le seul et unique traité où vous verrez des mots de langage soutenu entouré par des vulgarités digne d'un film de Scorsese. Vous lirez aussi bien entendu quelques sottises pré-pubertes et, en espérant que cela vous décroche un petit sourire, vous lirez des comparaisons animalières étonnantes. La critique du soleil, la seule qui arrive à faire un pamphlet sur un des films les plus mauvais de toute l'histoire du cinéma, et c'est peu dire. La seule critique explicative sur les motivations d'un réalisateurs à mettre un mec déguisé en clown dans les bois avec une machette juste parce qu'il en a envie. La seule critique constructive qui vous expliquera que faire du cinéma avec une caméra de chez Leader Price ne recevra jamais un prix, même celui des roberts! Entrez sous le chapiteau et ouvrez grand vos yeux, vous n'en reviendrez pas!
Partie 1: le clown triste.
Bonjour, les enfants, je vais vous raconter une histoire qui se finit mal, mais alors très très mal. Vous êtes prêts? Il était une fois, 4 jeunes un peu mongoliens qui voulait aller faire du camping. Évidemment, comme ils étaient un peu cons, ils choisissent le seul endroit où un couple de naturalistes baiseurs a disparu. Mais bon, c'est pas grave, se disent-ils, on a un guide qui a fait l'armée et qui aime les moules, alors on ne craint rien. Mais c'était sans compter sur ce vilain clown à la démarche claudicante et à la machette facile qui a pété un câble à cause de sa femme qui l'a quitté. Du coup, il tue les gens qui s'aventure dans ces bois. Pourquoi? On ne sait pas et puis on s'en fout! Triste histoire n'est-ce pas les enfants? Bon, il faut dire qu'avant j'étais clown dans un Centre d'Aide au Travail et qu'un pensionnaire m'avait filé cette histoire dans l'espoir d'en faire un best-seller. En sa mémoire, je la recycle dans cette bonne vieille critique du soleil... Sur ce, je vous laisse les enfants, je vais m'acheter une corde.
Partie 2: le dompteur manchot
Bienvenue à tous, dans mon métier, pas besoin de bras, la bouche suffit pour diriger une escouade entière de jeunes acteurs ratés qui ne rêvent que de gloire et de beauté. D'ailleurs, je vais vous les présenter. Voici le jeune Mike, arrogant, malpoli, et complètement con, il fait partie de ces acteurs qui au bout d'un an de chômage s'en vont travailler chez Babou. Voici Tricia, la grosse moche de l'histoire, celle-là, je l'ai bien dressé. D'ailleurs, c'est la seule qui s'en sort, et c'est une chose rare que les moches s'en sortent dans ce genre de métrage. C'est pour vous dire le boulot que cela m'a demandé! Attention, voici Jack, le beau gosse qui se tape la grosse. Là aussi il y avait du boulot, il rechignait à la tâche le salaud, surtout lors de la scène sous la douche! Vous verrez avec vos yeux ébahis la magnifique scène de bagarre sur les bords de la rivière, où il fait plus attention à ne pas se fouler une cheville plutôt qu'au coup de machette du clown claudicant. Un grand acteur ce garçon. Et bien sûr, il ne faut pas oublier la blonde bimbo qui arrive à se fouler une cheville en marchant sur un rondin de bois. Époustouflante dans son rôle de... de quoi déjà? Non, les enfants, arrêtaient avec les cacahuètes, ils ont déjà eu leur ration de pain sec, ça suffit! Comment ça pas de bras, pas de droits, je fais ce que je veux moi! Mais arrêtez bande de sales cons, mais, mais, allez les gars, on se tire! Le public est trop difficile aujourd'hui.
Partie 3: Le trapéziste épileptique
Hey! Comment ça va les enfants? Vous voulez voir mon spectacle? Le seul et unique film à avoir été tourné durant une prise illicite de LSD et durant un spectacle de trapèze très dangereux! Vous pourrez ainsi voir les magnifiques bête du dompteur manchot dans une réalisation tremblotante avec notamment des objectifs de caméra qui se décroche, des prise de vues psychédélique et surtout des effets tournoyants vomitifs. Bien entendu, grâce au scénario du clown triste, vous ne serez jamais perdu dans des débats métaphysique et encore moins dans des plans profondément intéressant. Le seul intérêt résidera dans la chute apocalyptique de mon numéro qui vous clouera au sol devant tant d'amateurisme et de danger pour vos petits yeux! Bon aujourd'hui, je suis en petite forme, alors je vous épargnerez mon spectacle. A bientôt les enfants!
Partie 4: Albert le machiniste
Scusez moi les enfants, vous n'auriez pas vu un clé de douze dans le coin, j'en ai besoin pour le futur spectacle de mon cousin. Bon c'est pas grave. Vous avez tous les gus avant, et bien sans moi, il ne serait rien! Ben oui, quoi, qui sait qui a mit les litres de peinture rouge de chez St Maclou sur les seins de la bonne vieille naturaliste du début du spectacle. C'est bibi. Qui c'est qui a inventé la machette rétractable avec les capsules de peinture pour faire une effet gag au copain durant Halloween mais que ce grand niais de directeur a réutilisé durant le spectacle, c'est bibi. Qui c'est qui a ressorti du placard son masque de clown pour sa fête de l'école de 1952, c'est bibi. Alors qu'on ne vienne pas me dire que je ne fais rien. Bon elle est où cette maudite clé?
Partie 5: épilogue
Alors les enfants, le spectacle vous a plu? Comment ça non? Vous avez trouvé ce spectacle si pourri que ça? Bon me reste plus qu'à mettre la clé sous la porte alors. C'est bien dommage, j'y avais mis tout mon talent pourtant. Que dis-tu petit? Que je me recycle dans les conserves. Merci petit, je vais y songer.
Publié le 12 Juin 2011
A Bout Portant
Fort de sa renommée, Fred Cavayé continue son petit bonhomme de chemin dans le cinéma d'action français en proposant des scénario très vifs mais joué par des acteurs 100% frenchie. A l'instar d'un Pierre Morel qui n'assume aucunement le talent de certains acteurs français, Cavayé s'évertue à démontrer que certains acteurs ont du talent et pas seulement dans le drame contemplatif ou dans la comédie prout-prout. Après Pour elle, il signe A bout portant et s'attribue de suite une reconnaissance de la part des réalisateurs américains puisque Paul Haggis en a fait un remake avec Russel Crowe il n'y a pas si longtemps. Mais finalement, ce film est-il bien? S'éloigne-t-il de la platitude des films français? Et les flics sont-ils vraiment tous des pourris?
Le scénario de ce film est assez classique, même si au début on ne sait pas trop ou tout cela va nous mener. On suit Roschdy Zem qui est poursuivi par deux types armés. Il se fait renversé et se retrouve à l'hôpital. Gilles Lellouche est alors infirmier de nuit et surprend un homme qui veut tuer ce cher Roschdy. Il lui sauve la vie. En rentrant chez, il se fait assommer et sa femme, enceinte de 7mois et demi, se fait kidnapper. Il va devoir alors faire sortir Roschdy de l'hôpital s'il veut revoir sa femme. Bien entendu je ne vais pas spoiler toute l'histoire. Mais il faut savoir qu'au bout d'un moment, les pièces du puzzle se mettent en place et on commence à entrevoir le but de ce kidnapping. C'est là que l'histoire est maline, car plutôt que de nous resservir l'histoire du voyou blessé et du complice qui kidnappe la femme d'une tierce personne pour le faire sortir à a vue et à la barbe des flics, on a un sujet beaucoup plus profond avec une défragmentation corrosive du système judiciaire et policier. En effet, ne sont pas les méchants qui on pense et on se retrouve très vite devant un retournement de situation violent et inattendu.
Les acteurs sont tous très très bons. Gilles Lellouche en tête qui malgré ses faux air de Jean Dujardin s'en sort mieux que lui et propose un jeu d'acteur juste et efficace entre un mari aimant et un homme prêt à tout pour retrouver sa femme. Roschdy Zem est efficace lui aussi avec sa gueule de voyou, mais celui qui tire son épingle du jeu, c'est bien Gérard Lanvin qui joue magnifiquement les crapules prêt à tout pour faire quelques petits extras. Le jeu de certains acteurs secondaires sont épatants et instaurent à eux seuls une ambiance lourde et pesante au sein du commissariat où rivalités et morosité se mêlent et se déchirent. Un réussite.
Mais là on s'éloigne vraiment du cinéma français, c'est dans les scènes d'action. Dès le début, on est confronté à une course poursuite qui se termine de façon violente et inattendue. Puis le calme prend place pendant une dizaine de minutes, histoire d'instaurer les caractères de Lellouche et de sa femme. Mais à partir du kidnapping, on reste dans une action non-stop qui ne nous lachera pas une seule seconde. Course-poursuite, fusillade, révélation, bref, un vrai régal et un ennui qui ne s'installera jamais. Certains plans sont franchement réussis et la poursuite dans le métro est vraiment bien foutue et réaliste.
La fin reste intéressante et tire un trait sur l'avenir des ripoux qui se feront toujours avoir par des bandits plus forts qu'eux. Un twist attendu mais qui fait plaisir et qui démontre encore une fois le talent de Lanvin.
Au final, A bout portant est un excellent film d'action français, avec des acteurs très bons et surtout une réalisation franchement pas dégueulasse. Seuls les flics risquent de ne pas aimer car ils en prennent pour leur grade, malgré la présence d'un personnage secondaire féminin qui démontre qu'il existe des gens ayant foi en leur métier. Je conseille donc ce film , qui, je dois le rappeler, est 100% français ma bonne dame!
Publié le 8 Juin 2011
3 Jours à Vivre
Les pays outre Rhin ne sont pas super bien lotis avec les films d'horreur. Il suffit de voir ce magnifique Blood Trails pour comprendre que le cinéma de genre allemand n'est pas au mieux de sa forme. Alors peut être qu'un film venant d'Autriche va sauver les films d'horreur dans la langue de Goethe. Car 3 jours à vivre est bien un film autrichien. Par contre, pas de Schwarzy en vue puisqu'il est trop occupé avec ses démêlés judiciaires aux States. Néanmoins, est-ce que ce petit film d'horreur vaut son pesant de cacahuètes? Y-a-t-il un petit "je ne sais quoi" qui en fait une référence et une petite pépite? Et enfin, les autrichiens font-ils tous une gueule d'enterrement quand ils ont leur bac?
Le scénario n'est pas ce que l'on pourrait appeler une ode à l'imagination. En effet, on dirait une vulgaire resucée de Souviens-toi l'été dernier avec son lot de jeunes bacheliers qui partent faire la bringue après avoir reçu leur diplôme. Durant cette soirée, chacun d'eux va recevoir un texto lui disant que dans trois jours, il sera mort. Puis l'un d'eux disparait, puis un second et c'est l'escalade. Les policiers se sentent impuissants et les jeunes survivants vont faire ce qu'ils peuvent pour savoir qui leur en veut et pourquoi. Comme dans slasher, on essaye de trouver le meurtrier et sas motivations. Dans ce film, on devine relativement vite qui tue. Par contre, le pourquoi arrive seulement à la toute fin et ce n'est pas si mal. Malheureusement, le twist final est très attendu et cela plombe le film.
Autre chose qui plombe le film, c'est le rythme. Alors tous les codes sont réunis, pas une once de surprise. Le premier meurtre intervient à la 45ème minute, le temps de bien mettre en place les personnages, mais le plus gros problème, c'est que l'on s'en fout des protagonistes, surtout s'ils sont jeunes, cons et moches! Et puis les dialogues sont super chiants, il ne se passe pas grand chose et on attend patiemment. Le premier meurtre est chiant au possible et on se dit que si tous les meurtres sont comme celui-là, on n'a pas fini de s'emmerder. Ce rythme lent pose problème car rien ne nous accroche à l'écran et on finit par décrocher. Normal si on n'accroche pas, on décroche, logique...
Par contre, il y a un point positif. L'ambiance du film. En effet, on ressent une grande mélancolie durant tout le métrage. Alors je ne sais pas si c'est voulu, mais c'est drôlement bien foutu. Tout est morose, jusque dans les décors et l'attitude des personnages. Un peu comme si rien ne pouvait sauver les personnages, comme si l'Autriche était un pays pauvre et et où la justice n'était que superflu. En bref, c'est assez désespérant comme tableau mais ça fout foutrement les boules. Et heureusement que les acteurs jouent bien cet aspect là. Tout fait vieilli, tout fait pauvre, tout fait humide.
Les acteurs sont assez bons. L'actrice principale, malgré sa tête de gouine, reste bien dans le ton un peu désespéré et s'en sort relativement bien. Les autres acteurs sont bons et restent dans la moyenne pour tout slasher. Le tueur mystérieux quant à lui ne se montre pas souvent, et il est difficile de se faire une opinion sur son charisme ou sur ses apparitions. Néanmoins, à la fin, on peut dire qu'il a la tête de l'emploi et que cela change des slashers américains. En gros, le tout est plutôt pas mal, même si on a vu mieux.
Les effets de peur ou gore ne sont pas nombreux et encore une fois, je pense que le rythme du film n'y est pas pour rien. Pour le gore, on passera notre chemin avec une décapitation assez originale et une gorge tranchée, mais pas de quoi sauter au plafond. On ressent quand même que le film a été fait pour que les 12 ans puissent le voir. Les effets de peur quant à eux, ne sont pas visibles, enfin, pour ma part, je n'ai rien vu d'effrayant hormis quelques plans de caméra bien choisis et assez efficaces. Pour le reste, c'est assez aseptisé.
Au final, 3 jours à vivre reste bien loin derrière ses aînés et ne parvient pas à décoller. Seule l'ambiance morose sauve le film d'une vilaine note. Un slasher qui copie honteusement souviens-toi l'été dernier mais qui restera anodin dans le domaine horrifique. Dommage, j'en attendais un petit peu plus.
Publié le 5 Juin 2011
Daybreakers
Les vampires ont du être déclinés sous toutes les formes et sous toutes les coutures. D'ailleurs, au bout d'un moment, on en a un peu ras le bol de voir toujours des suceurs de sang traqués par des chasseurs ou alors des vampires asexués qui font leur charme en faisant des tonnes de gestes parasites et en se gominant les cheveux. C'était sans compter sur un duo de réalisateurs qui réussissent avec ce Daybreakers à faire du nouveau avec un sujet vieux comme Bram Stoker. Mais finalement, malgré un scénario détourné, ne retrouvons pas la même chose que dans un énième film de vampires ? Qu'est-ce qui fait de ce film un bon film à voir? Et enfin, trouverons une cure pour pallier à l'invasion vampire?
Le scénario veut prendre à revers toutes les histoires de vampires. En effet, dans bon nombre de films, le vampire vit reclus, il est pourchassé le jour par une bande de chasseurs sans pitié et il se nourrit la nuit pour pouvoir survivre. La plupart, il est vu comme un monstre sanguinaire, à la fois sexy et charmant mais il peut être aussi bestial et cruel. Dans Daybreakers, les vampires sont devenus majoritaire dans notre société. Ils sont tellement nombreux que les humains ne sont que du bétail que l'on élève pour le sang. Évidemment, les vampires ont établit une société avec une technologie avancée et ils commencent à s'inquiéter par le manque de sang. Bien entendu, un gentil vampire va rencontrer un ancien vampire redevenu humain. Et c'est là que le scénario est génial car jamais on avait vu ça. Enfin un peu d'imagination dans un univers au filon fort exploité.
Les acteurs sont tous très bons. Il faut dire que le casting donne la grande classe avec trois acteurs de talent. Ethan Hawke avec sa belle gueule joue le gentil vampire avec une nonchalance qui sied vraiment au personnage qui n'a jamais souhaité être un vampire. Willem Dafoe joue l'ancien vampire avec maestria et son personnage fan d'Elvis est juste excellent. Et que dire de Sam Neil qui restera un très grand acteur avec une classe incroyable et surtout une froideur exemplaire. A croire que le gars était vampire avant! Pour le reste, c'est pas dégueulasse et ça tient bien la route.
Ce qui fait aussi la force du film, c'est l'ambiance. Elle est froide à souhait, à la fois aseptisé et glauque, avec tous ces éclairages artificiels, ces murs blancs et ces pubs vampires. Le tout est très cohérent et donne une véritable ambiance impersonnelle et futuriste. Les différents outils technologiques reste aussi en cohérence avec l'ambiance et la période, donc c'est bien sympa.
Les effets spéciaux et les effets gores sont plutôt bien foutus. Pour les premiers, certains plans m'ont un peu surpris comme le sang qui coule au niveau du monstre au plafond qui fait assez faux et sur un autre passage qui fait assez faux aussi. Par contre, le reste est de bonne facture et il n'y a pas de problème de ce coté là. Niveau barbaque, on n'est pas en reste. Le sang coule à flots, des membres et des têtes sont arrachés et cela reste de bonne facture. Pour une fois que l'on a du sang dans un film de vampires, on ne va pas tirer la gueule. On est bien loin de l'esprit moisi de Twilight.
La dernière chose que j'ai apprécié dans ce métrage, c'est le message de fin et les questions qu'il nous pose. En effet, être vampire donne l'immortalité tout en étant mort et en se privant de certaines choses primordiales comme le soleil ou sortir le jour. Du coup, ne vaut-il pas mieux se savoir mortel et profiter de toutes ces choses? Ou alors faut-il accepter les sacrifices pour être immortels et voir les siens mourir? Bref des questions existentielles qui n'apparaissent pas dans d'autres films de vampires. Le message de fin nous met face à nos propres responsabilités en nous incluant comme des vampires et ce n'est pas faux avec ce que l'on fait à la terre, et qu'il n'appartient qu'à nous de guérir. Un message fataliste mais réaliste.
Au final, Daybreakers s'impose comme un très bon film de vampires, avec des questionnements intelligents, un déroulement novateur et intéressant et aussi un tantinet de gore qui rend le tout plus bestial et plus animal pour le vampire. Une réussite sur plusieurs plans qui devrait emplir de joie les amateurs de canines et de suceurs de sang.
Publié le 4 Juin 2011
Carver
Ah! L’Amérique et ses grands détraqués mentaux. L'Amérique et ses jeunes idiots qui rêvent de faire la fête et de se bourrer la gueule tout en niquant à tout va. Et oui, Carver est typiquement le genre de films d'horreur que l'on croise un peu partout et qui sort de part chez nous sous la forme d'une galette plus ou moins dégueulasse. Ici encore, on a affaire à un film qui est soi-disant tiré de faits réels avec un taré qui aime filmer ses meurtres, et une bande de jeunes gens qui n'aiment pas se faire zigouiller. Mais ce film sort-il de l'originalité de la masse? Y-a-t-il un soupçon de créativité qui le fait ressortir du lot? Tourner des films d'horreur est-il un bon exutoire?
Le scénario est relativement basique. Pas de nouveautés, de jeunes personnes veulent faire du camping et la fête et se retrouve dans un bled paumé au fin fond d'une forêt. On voit un tenancier barbu quelque peu inquiétant et un gros tas à l'air débile qui a l'air encore plus inquiétant. Et on ne se trompe pas! Dès le départ, on nous présente le gros comme un tueur de jeunes donzelles que la police connait. Après tout va doucement, car le premier meurtre n'intervient qu'après 45 minutes de pellicule et on reste dans une sorte de léthargie même s'il reste traumatisant pour un homme.
Mais ce qui fait le plus défaut au film, c'est la qualité de l'image et la noirceur du film. Le réalisateur a voulu être au plus proche du réalisme avec un éclairage minimaliste et une image granuleuse qui renforce un aspect gras et sale. Malheureusement, cela se sert pas vraiment le film car on ne voit pas grand chose et bien souvent la lisibilité de l'action s'en retrouve gâchée. Alors oui, par moment ces effets peuvent être pas si mal que ça, mais sinon, pour la plupart du temps, on ne voit rien et on se nique les yeux. Et puis d'un autre côté, cela permet de cacher les défauts de budget et des effets spéciaux sûrement pas terrible.
Par contre, pour le gore, on en a pour notre argent. Le réalisateur n'y va pas mollo avec le trash et les meurtres qui sont à la fois réalistes et très dérangeants, et pourtant pour me déranger, il faut en faire. Bon en même temps, il faut dire qu'il s'attaque à des zones très sensibles. Le premier meurtres est l'éclatement pur et simple en gros plan d'une testicule (ouille!) et la caméra est plutôt bien placée pour que l'on en voit le maximum. Par contre, c'est relativement bien fait et on a mal pour le pauvre bougre. Le reste des meurtres se veut violent avec un plantage de clou dans la cheville, puis dans le genou, puis... vous vous doutez de la suite des opérations, jusqu'au front. Et puis il y a aussi les coups de marteau qui sont vraiment réalistes et on souffre avec le bonhomme jusqu'au coup final dans la tête qui s'enfonce. Malheureusement tout ça reste assez gratuit et puis les personnages sont si peu travaillés que l'on ne s'attache pas une seule seconde à eux.
Mais on ne s'attache pas du tout non plus au meurtrier qui ressemble à la boule de Fort Boyard avec un peu de barbe en plus et habillé comme un paysan avec une salopette dégueulasse. Bien entendu comme tout bon tueur psychopathe, il reste très difficile à buter, et au bout d'un moment, on en a ras le bol de le voir se relever ou surgir d'un coup alors qu'il a du plomb dans la bidoche. D'ailleurs, le coté réaliste en prend un coup, car bon nombre de personnages meurent sous les coups du criminel, mais lui il reste assez tranquille malgré les quelques blessures qu'il encaisse. Mais bon, la graisse, ça aide.
Les acteurs sont assez mauvais, il faut bien le reconnaître. On a droit à notre alcoolo de service qui se fera buter en premier, notre blonde à petite culotte qui va se balader toute seule dans les bois, la nuit, ou encore nos frangins à la vie à la mort. Ça surjoue à mort et malheureusement, on n'a pas du tout envie de s'attacher à ce lot de crétin. C'est dommage. D'ailleurs les acteurs, tout comme l'ambiance glauque du film se rassemble dans un même lieu dans le film, c'est à dire les chiottes qui sont infestés de merde. A croire que le réalisateur a un problème scatologique important. La merde est très présente dans tout le métrage, donc pas étonnant que les acteurs jouent comme le décor.
Au final, Carver est un film qui se veut violent et réaliste mais qui ne parvient pas à décoller malgré des scènes très crues, sales et dérangeantes. Les dialogues sont quasiment inexistants ou très pauvres et inutiles, les acteurs sont moins que moyens et le tueur n'est pas très charismatique. Il nous reste la fin qui est bien sympathique et qui se veut relativement réaliste, changeant un petit peu de se que l'on voit ces dernier temps. Un film très moyen qui ne vaut le coup d'oeil que pour les scènes gores malgré la noirceur de la pellicule.
Publié le 2 Juin 2011
Le Labyrinthe de Pan
Guillermo Del Toro est résolument mon réalisateur préféré. Non pas que tous ses films soient des tueries (même si je le pense), mais dans chacune de ses réalisations, on peut déceler une relecture impressionnante et surtout une magie, une fantaisie époustouflante qui tutoie les maîtres du genre comme Lovecraft, Poe ou encore King. Si certains de ses films souffrent d'un rythme un peu lent au profit d'une ambiance pesante (l'échine du diable ou cronos) et que d'autres posent un univers complètement fantaisiste et uchronique (les hellboy), c'est avec le Labyrinthe de Pan que Del Toro signe son chef d’½uvre, le point d'orgue de tous ses films, sa Joconde à lui. Autant ne pas tourner autour du pot plus longtemps, il est vrai que j'adore ce film, qui fait partie de mon top 3 (avec la colline a des yeux et shaun of the dead, très éclectique le garçon!), mais essayons de faire une petite critique sympathique qui va montrer tous les points que l'ai aimé.
Le scénario est sûrement l'un des meilleurs que j'ai pu voir depuis longtemps. En effet, il mélange avec une maestria effroyable fantastique, temps de guerre, horreur et conte enfantin. Nous suivons donc les pas d'une jeune fille du nom d'Ofélia, et dont le beau père est un des généraux de ce cher Franco. Pour échapper à l'horreur de la guerre et à la folie de son beau-père, elle se réfugie dans la lecture de contes. Jusqu'au jour où elle rencontre Pan, un satyre qui lui annonce qu'elle est la fille du roi du monde souterrain et que pour y accéder, elle doit accomplir trois missions. Ces missions sont évidemment périlleuses et surtout fantastiques. Mais la force de ce scénario c'est cette double lecture, cette oscillation entre ce qui se passe en réalité et ce qui se passe dans la tête de la jeune fille. Le spectateur ne sait pas ce qui est réel de ce qui ne l'est pas et ce sera comme cela jusqu'au clap de fin. Il est vrai que cela peut dérouter, voir déranger, mais avec un talent et une poésie comme celle de Del Toro, on se sent porter par ce film et cette histoire à la fois triste et belle.
Les acteurs ne sont pas en reste. La jeune fille est époustouflante de réalisme et de justesse. On la sent réellement investit dans son rôle et elle est juste parfaite. Quant à Sergi Lopez, il est tout simplement fantastique en beau-père arrogant et fou furieux. Les autres acteurs sont splendides et j'apporterai une mention spéciale au faune qui est à la fois inquiétant et rassurant, être ambigu qui apporte un réel aspect fantasmagorique au film. Il faut dire aussi que Del Toro est un grand maître de l'imagination comme l'atteste aussi le monstre qui a les yeux dans le creux de ses mains. Le tout est somptueux et tout s'encadre de façon merveilleuse que ce soit avec le décor, avec l'ambiance ou encore avec les lumières.
Certains effets gores ponctuent le film et ils sont eux aussi absolument réalistes. Je pense notamment à la couture de l'entaille sur la joue de Lopez, ou encore de la défonce à coup de bouteille sur le nez. Même si ces effets restent brutaux, ils semblent nécessaire pour ne pas oublier l'horreur de la guerre et montrent une nouvelle fois pourquoi l'héroïne se réfugie dans ce monde fabuleux. D'ailleurs, c'est ça la force du métrage. Tous ces rappels entre horreur de la guerre et évasion fantastique et la dureté pour une enfant de vivre cela. C'est vraiment un coup de génie.
Au final, le labyrinthe de Pan est un chef d’½uvre incontestable, une ode à la magie, à la poésie et aux grands écrivains du XIXème siècle et du XXème siècle dans la littérature fantastique et horrifique. Il demeure comme un film intelligent et beau, à la double lecture et à la fin ouverte qui restent inoubliables. Une pure merveille.
Publié le 2 Juin 2011
Là-haut
Pixar est bien connu pour ses films d'animation de très grande qualité. On se souvient tous (du moins ceux qui les ont vu) de Cars, ratatouille ou encore Wall-E. Il réitère leur coup avec un film d'animation basé sur une amitié naissante entre un vieux grincheux qui perd sa femme et un jeune scout maladroit un peu collant. Si on voit de suite le message positif du métrage, qu'en est-il vraiment de sa profondeur et de ses répercussions? Le film est-il aussi bon que les précédentes productions de ce célèbre studio? Et enfin, les voyages en maison, rentable ou grosse arnaque?
Le scénario, et certainement comme bon nombre de scénarios pour enfants, se base exclusivement sur un message positif lié avec une aventure fantastique. Je m'explique. On nous sert une introduction assez charmante avec l'amitié de deux jeunes enfants qui finissent par se marier et vivent heureux jusqu'à la mort de la jeune femme (qui est devenu une personne âgée entre temps quand même). Puis le papy souhaite réalisé le dernier v½u de sa tendre et défunte épouse en amenant ses cendres dans le lieu de ses rêves. Bien sûr, un jeune enfant va se trouver dans la maison au mauvais moment et partir avec ce vieux papy. Malgré les différences d'âge, de culture, de dynamisme, nos deux joyeux lurons vont devoir s'unir dans ce voyage qui regorge de dangers. Un scénario classique dans l'univers de l'enfance avec ce voyage initiatique où vont se mêler bons sentiments, aventure et frissons. Il faut quand même signaler que la mort est particulièrement présente dans ce dessin animé et elle y est traitée de manière fine et relativement intéressante. C'est une chose d'autant plus appréciable car elle est peut développée dans les dessins animés et en plus, les enfants se retrouvent souvent démunis face à la perte d'un être proche, ne comprenant pas se qu'il se passe.
Les graphismes sont vraiment réussis. Pourtant au début, j'ai eu un peu de mal avec les têtes un peu grosses et la morphologie du jeune héros qui ne ressemble pas à grand chose. Mais il faut dire que le tout est parfaitement en cohérence et que ce graphisme si particulier donne une ambiance particulière entre jungle et urbanisation. Bien entendu le graphisme du méchant ne trompe pas le jeune spectateur puisqu'il a vraiment une tête de méchant avec ses chiens arrogants et cruels. Le tout est très coloré et attire vraiment l’½il.
Pour ce qui est du rythme, les enfants ne s'ennuieront pas un seul instant. C'est rythmé, entre dialogues à tendance humoristique puisque le vieux ne peut pas voir le petit au début, et action en tout genre, on en a pour notre compte. Les courses poursuites sont infernales, les effets de caméra donnent une grande impression de vertige par moment, et on a vraiment l'impression d'être dans un vrai film. Je passerai sur la violence qui est assez absente du métrage, ce qui est appréciable par les temps qui court. Évidemment, on a aussi notre lot d'émotions sur tout dessins animés qui se respectent.
Au final, Là-haut est une réussite, une petite pépite de chez Pixar qui montre encore une fois toute sa maestria dans la réalisation de film d'animation. Une aventure qui ravira petits et grands et qui rassemblera en n'en pas douter les grands-parents et leur petits enfants.
Publié le 2 Juin 2011
Carrie 2 : la haine
Le premier film, signé Brian De Palma, a été un franc succès pour moi. Fidèle au bouquin de Stephen King, avec des acteurs crédibles et surtout une ambiance franchement angoissante pour cette pauvre Carrie. Il était presque évident qu'une suite voit le jour, mais elle mettra un certain temps à venir de par chez nous. C'est en 1999 que sortira ce film en salles, et en général, qui dit attente longue, dit gage de qualité. Cette maxime est-elle applicable avec ce film? Dépasse le premier qui était tout de même un très bon film? Les jeunes américains sont-ils toujours aussi cons? Voyons cela de plus près.
Le scénario du premier Carrie était relativement éprouvant car il traitait de plusieurs sujets propres au monde de l'adolescence et à la cruauté des jeunes adolescents envers ceux qui peuvent paraitre différents. Bien entendu, quand on voit un film proposant une suite, on peut s'attendre à ce que le scénario ne soit qu'une resucée du premier ou alors une suite directe. Malheureusement, on peut exclure la dernière idée car il est impossible de faire une suite au premier Carrie. Mais de quoi ça parle? Eh bien, nous avons une jeune fille mal dans sa peau, dont la mère est tarée, la famille adoptive pas sympa et les copains de bahut bien relous. C'est alors que sa meilleure amie se suicide suite à une mésaventure sexuelle avec un membre du club de football. Pour empêcher Rachel de parler, les autres membres de l'équipe veulent lui faire peur et l'humiliée devant tout le monde durant une petite fête. Il ne connaisse pas le terrible pouvoir de Rachel. Finalement, on est pas très loin du premier film, sauf que l'on a remplacé Carrie par une brune et que l'humiliation ne vient pas de la mère mais des autres jeunes complètement débiles. Ça ne casse pas des briques mais ça passe encore.
Ce qui m'a certainement le plus gêné, c'est que durant les trois premiers quarts du film, j'ai eu l'impression d'être dans un mauvais American Pie. Les acteurs n'aidant pas car certains d'entre eux font des apparitions dans le film. Effectivement, si l'on veut de l'angoisse, et un poil de gore, il faut attendre au moins 1h15 pour avoir un final assez explosif. Mais l'attente vaut-elle le coup? Les dialogues sont creux, l'influence des parents riches sur les ignares du football est juste survolée, les différentes misères entre ados ne sont pas exploitées à fond, bref, beaucoup de bonnes idées mais qui sont juste effleurées, et c'est bien dommage. De plus, les quelques flashbacks du film de De Palma ne sont pas forcément les bienvenues car malgré le lien volontaire que veut faire le scénariste, cela casse le rythme et n'apporte rien au métrage. D'ailleurs, j'ose espérer que ceux qui ont vu le 2, on vu le premier auparavant, sinon cela n'aura aucun intérêt. Enfin, les effets de couleurs quand Rachel utilise son pouvoir sont inutiles et ne donne aucun style au métrage (le film devient en noir et blanc).
Les acteurs ne sont pas mauvais. L'actrice principale est bien dans son rôle même si je trouve qu'elle possède un certain charme alors qu'elle est censée être moche. Les autres acteurs sont assez anecdotiques. Les footballeurs restent bien débiles avec leur concours de baise, leur coupe rasé et leur pauvre style bad guy. Les filles qui sont censées être jolies sont en fait pas terribles et il faudrait surement donner des lunettes de vue à tous ces footeux. La présence d'une des actrices du premier ne sert à rien, et je ne m’appesantirai pas sur la présence de Pause Caca de American Pie et de son humour à deux balles.
Les effets de peur, et les effets gores sont surtout présents dans le final du film. Par contre, ils sont du plus bel effet. On peut ainsi voir une belle trépanation, des décapitation avec des CDs et des éclats de vitre, une bonne noyade et même des yeux crevés par des lunettes qui se brisent. Le tout est plutôt bien foutu, même si l'actrice en fait des tonnes pour paraître effrayante. Par contre le tout est gâché par une fin typiquement américaine qui veut être triste mais qui reste pathétique.
Au final, Carrie 2 n'est pas un mauvais film mais pendant presque 1h15 on est devant un pauvre teen movie misérabiliste pour attendre un final agréable et assez gore mais qui n'est pas non plus à sauter au plafond. Un film qui est loin de surpasser le premier, ni même de l'égaler, mais en même temps, je me doutai bien que cela serait mission impossible. Juste en dessous de la moyenne pour un film sympathique mais beaucoup trop volage. Dommage.
Publié le 1 Juin 2011
Carny - Carnage
Quand on voit l'affiche du film et quand on s'attarde un temps soit peu sur le synopsis, on sait que Carny sera un bon gros nanar au budget limité et aux acteurs approximatifs. Malgré tout, c'est avec une certaine malice que je me lance dans la vision de ce métrage, car je sais que je peux avoir du très mauvais, comme du sympathique. Mais je ne m'attendais pas à avoir un tel écart entre le navet et le cinéma inventif. De ce fait, il est assez dur pour moi de donner une note à Carny tout en restant raisonnable mais en ayant une forte envie de mettre une bonne note à cause de son capital sympathique. Alors, ce film est-il une vaste farce? Ou bien est-il une bonne surprise?
Le scénario est tout ce qu'il y a de plus nanardesque dans le cinéma. Et quand on sait que ce film est une commande de la chaîne Sci-fi, on peut être très très inquiet. Pour le petit pitch, un cirque de "freaks" (monstres) se met en place dans une petite ville des états-unis. C'est alors que ce cirque ambulant reçoit une nouvelle attraction sous la forme d'un animal ressemblant étrangement à une gargouille mais qui surfe sur la légende du diable du New Jersey. Cette dernière s'échappe et la traque s'impose, dirigée par le shérif du bled. Rien de bien transcendant, on oscille entre le genre animalier et le survival pur et dur avec traque de monstres. Néanmoins, le scénario se révèle assez habile sur le point religieux qui enfonce le fanatisme religieux au travers d'un prêtre retors et revanchard. Du coup, on oscille aussi entre le drôle, le mauvais et le moyen.
Les acteurs ne sont pas des foudres de guerre, bien au contraire. Néanmoins, Lou Diamond Phillips s'en sort assez dans un registre qu'il connait assez, c'est à dire le héros raté de service qui combat des monstres pas gentils du tout. Pour le reste, c'est très moyen. Le gérant du cirque ressemble plus à Guy Carlier qu'à un être machiavélique, son acolyte est une vraie caricature des personnages inquiétantes de cirque, et bien entendu, cela sans parler des acteurs qui jouent des monstres, qui restent malheureusement plutôt anecdotiques. Il reste alors le révérend, assez sympathique mais qui est loin de posséder un charisme digne de ce nom. Pour le monstre en lui même, le réalisateur s'amuse au début du métrage de nous montrer que des petits bouts en animatronics, puis viennent les images de synthèse qui sans être orgasmiques sont assez sympathiques, même si là aussi on oscille entre bon et moins bon. Son design reste simple mais plutôt efficace.
Le gros problème du film est qu'il ne va pas au fond des choses. En effet, malgré une présentation réussie des différents personnages du cirque, malgré une personnalité détestable avec le gérant, malgré une bête féroce qui est attirée par le sang, on reste tout de même superflu. Il ne faut pas chercher de messages clairs et précis, et il ne faut pas non plus s'attendre à un tollé express contre la religion. De plus, l'aspect humain de ces bêtes de foire est totalement occulté et c'est bien dommage.
Pour les scènes de peur, le film en possède quelques unes pas piquées des vers. Cela peut sembler hallucinant, voir irréel, mais on a effectivement quelques scènes qui m'ont fait sursauté. Bien souvent ce sont des apparitions de la créature qui arrive quand on ne s'y attend pas en cassant des vitres, ou en piquant droit sur un jeune. Les scènes gores ne sont pas légion, mais elle restent assez bien foutues et même si ce n'est que des cadavres ou des blessures, on reste quand même dans du gore assez gras. Il est vrais que de carnage, il n'y en aura pas beaucoup, mais on ne va cracher dans la soupe avec un monstre qui tue quand même pas mal de monde.
Au final, Carny reste un bon divertissement, mais il pêche par une réalisation approximative, des effets spéciaux parfois ratés, des acteurs mi-figue, mi-raisin et surtout un scénario bancal qui ne va pas au fond des choses et qui n'exploite pas à fond les personnages du cirque de monstre en les humanisant un petit peu. Dommage, il aurait eu matière à bien faire, mais le budget a du être limité, comme c'est bien souvent le cas sur ce genre de productions. Je dirai aussi que le rythme, un peu lent ne rend pas grâce à ce film. Mais bon, comme le dit le proverbe: "s'il n'est pas bon d'avoir le cul entre deux chaises, il est encore pire d'avoir deux chaises dans le cul".
Publié le 31 Mai 2011
Carnage
Film datant de 1981, Carnage (ou The Burning pour les puristes) est un slasher bien ancré dans son époque et lorgnant très nettement du coté de Vendredi 13 ou d'autres productions dans le genre se passant dans un joli petit camp de vacances. Bien entendu, il n'y a pas de Pierre Perret dans cette colonie, mais une bonne tranche de jeunes gens obsédés qui ne demandent qu'à se faire découper en rondelles. Mais ce film est-il juste un copier/coller des slashers de l'époque? Ou alors tient-il une part d'originalité qui va le faire sortir de l'eau? Et enfin, les camps de vacances sont-ils encore ce qu'ils étaient?
Le scénario demeure très simple. Vous prenez une bande de jeunes qui veulent se venger d'un animateur un peu trop taré et ressemblant à Philippe Katerine. Ils veulent lui faire une mauvaise blague pour lui foutre la peur de sa vie. Malheureusement, le pauvre homme se retrouve grièvement brûlé et il ne rêve que d'une chose, se venger. Pas super original, certes, je le concède, mais ce n'est que très rarement le scénario qui apporte un élan de fraîcheur dans le monde du slasher. En effet, on a toujours un taré qui veut se venger ou qui tue par plaisir simple, mais la différence entre tous ces films, ce sont les acteurs et l'inventivité des meurtres ou encore du meurtrier en lui même.
Et le meurtrier reste assez sympathique. Évidemment, on ne verra son vilain visage qu'à la fin, mais il faut dire que ses apparitions restent assez surprenantes. Tony Maylam reprend un procédé classique de ce genre de film en nous mettant à la place du tueur et en mettant en bruit de fond sa respiration. Effet rencontré sur Vendredi 13 mais aussi sur Halloween. L'allure général du tueur est bien mise en avant et on attend avec impatience la fin du film pour voir sa gueule. Le travail de Tom Savini reste irréprochable et on a un criminel relativement intéressant.
Pour ce qui est des acteurs, on oscille entre les bons acteurs, et les moins bons. Si certains personnages sont bien sympathiques ou détestables grâce à un background un peu plus fouillé, d'autres sont beaucoup moins attachants et cela est bien dommage. Mais ce qui est intéressant, c'est que les personnages travaillés auront le même traitement que les autres, et en ce sens, c'est appréciable. On a droit aussi à notre raté, à notre héros et à sa jolie conquête. On peut dire que le film accumule des clichés sans pour autant tomber dans la facilité.
Les effets gores sont relativement bien foutus pour l'époque. Là encore, on a un travail propre et net. Pour l'époque (1981 je le rappelle), on reste dans un excès bien sympathique. Doigts tranchés, gorges coupés, taillades en tous genres, bref, de bons effets avec un maquillage efficace et bien sanguinolent. La fin réserve aussi son petit lot de "too much" avec de bons coups de hache et un final qui tient ses promesses au niveau du trash. On pourrait quand même reprocher un manque de variations dans les meurtres à cause d'une arme fétiche qui limite les actions. Mais bon on ne va pas être tatillon sur ce genre de choses.
Le rythme est assez délétère, mais malgré tout, le film ne dure pas très longtemps et on ne s'ennuie pas trop. Les scènes se déroulant dans le centre aéré sont rigolotes, on prend le temps de s'attacher à certains personnages et même à s'identifier à certains d'entre eux. Du coup, et malgré le fait d'attendre 40 minutes entre le premier meurtre et le second, on ne voit pas trop le temps passé et c'est agréable. Autre point agréable, cette liberté des 80's. En effet, on voit des culs (hommes comme femmes), on voit des nichons (pour les hommes c'est plus dur) et même des sexes, chose inconcevable de nos jours sans avoir une interdiction au moins de 18 ans et une interdiction de sortie en salles. Je ne dis pas que c'est indispensable, mais cela rajoute en crédibilité et en naturel. Où a-t-on vu des femmes faire l'amour avec un mec en gardant la couette autour des seins?
Au final, Carnage s'avère un bon petit film horrifique des années 80 où se mêle agréablement meurtres gores, romance adolescente et conneries en tous genres dans un centre aéré. Un film pas super original, qui souffre d'une comparaison avec Vendredi 13 pour le lieu et les meurtres, mais qui s'en détache grâce à un meurtrier assez original. Un film qui n'a pas trop vieilli et qui reste agréable, je dis oui!
Publié le 29 Mai 2011
Carnage - Blood hunt
Il y a des fois où les réalisateurs devraient s'abstenir de faire des films d'horreur, voir même des films tout court. Avec Carnage blood hunt, on a l'exemple typique de ce qu'il ne faut pas faire dans un film d'horreur. Mais outre le fait que ce métrage soit mauvais, il nous montre aussi que faire un film avec 1,50 euros en poche est très difficile. En même temps, j'aurai du me méfier. En effet, le titre original est Legend of the Bog (la légende du marais pour unilanguiste (punaise, il me plait ce néologisme)) et pour rendre le tout plus vendeur, les français ont eu la bonne idée de renommer ce film, carnage blood hunt, bien plus percutant et sentant le sang à plein nez. Avec une introduction comme celle-ci vous vous doutez bien que ce film est mauvais, et que même la présence d'une guest star ne suffira pas à rendre le film attractif et plaisant.
Le scénario est d'un débilité affligeante. Un trisomique sous méthamphétamines aurait été capable de faire bien mieux. Et encore, je suis méchant avec les trisomiques et les dealers. On va suivre des personnes qui vont se retrouver dans une cabane au fin fond d'un marais irlandais. Évidemment, la question est que vont-ils devenir? J'aurai bien envie de vous répondre que l'on s'en fout, mais je serai cruel. En fait, le chasseur à qui appartient la cabane arrive et leur dit de rester là la nuit. C'est sans compter sur une momie d'un ancien homme des tourbières qui revit et qui veut buter tout le monde. Je sens déjà que vous êtes sidéré par la bêtise du scénario.
Le film se perd dans des dialogues sans fond et surtout sans aucun intérêt. Du coup, on ne s'attache à aucun personnage, et surtout pas à la vieille femme insupportable. Mais faute d'action, c'est le rythme du film qui en prend un coup aussi. Comment peut-on perdre 3 minutes de bobines pour filmer des gens cueillir des champignons? Ou encore, comment peut-on concrètement filmer pendant 5 minutes la découverte d'une voiture par un homme des tourbières mort depuis 2000 ans? De ce fait, on a envie de lâcher le film au bout de 30 minutes et on s'ennuie ferme devant si peu d'actions et surtout devant si peu d'intérêt.
Le ton du film est aussi très trompeur. En effet, l'introduction laisse présager un humour, ou tout du moins, un ton décalé. De décalé, on aura que notre cerveau qui va partir à 180° et se retrouver à l'envers. Le film se veut sérieux, avec des acteurs sérieux, mais quelques passages sont juste totalement en désaccord avec le ton voulu. Je veux dire, quand on voit la momie en question qui trouve deux cockers et qui s'en fait des chaussons avec aucun outils, on est en droit de se dire que l'on va regarder un film humoristique à tendance Troma. Et bien non, on aura juste deux scènes qui ne dérideront personnes à part des trisomiques sous méthamphétamines.
Les acteurs ne sont pas mauvais. Ils sont pitoyables. Je crois même qu'ils sont en dessous du niveau de la mer. Si je devais donner un barème, je pense qu'ils se retrouveraient quelque part entre le noyau et le magma terrestre. Seul Vinnie Jones sort son épingle du jeu et encore, son regard bleu perçant est bien terne et il parait beaucoup moins inquiétant qu'à l'accoutumée. Je pense qu'il devait payer des factures importantes pour avoir accepté de jouer dans ce film. Quant aux autres acteurs, je pense que le casting a du être fait par un tri... pardon, j'arrête avec les trisomiques, alors disons par un handicapé mental et visuel. Je ne vois que ça. L'acteur jouant la momie ressemble à un clodo qui a abusé de la Guinness et sa démarche est plus que ridicule. Les personnages secondaires sont imbuvables et l'envie de se tirer une balle n'est pas loin.
Pour les effets de peur, on repassera, parce que c'est le néant le plus total. Et on ose appeler cela un film d'horreur. Il n'y a rien, pas de sang, pas de gore, pas d'épouvante et pas de suspens. En gros, on se fait chier. Il y a bien une décapitation, mais hors champs et quand on voit la tête, on comprend pourquoi il n'y a pas de sang, mon dieu que c'est moche. La momie étant ridicule, les effets de peur ne peuvent être crédibles et surtout, il n'y a aucune surprise. Du coup, on a aucun sursaut et le film ne nous tient pas en haleine. Les quelques effets spéciaux datent d'avant guerre et les quelques morts sont d'un ridicule incroyable et d'une connerie inhumaine.
Au final, Carnage blood hunt est un navet dans la plus pure tradition. Aucun suspens, aucune peur et surtout aucune scène de gore. Le tout servi par des acteurs ressemblant à des méduses s'échouant en bord de mer, on reste sur le cul devant tant de débilités et d'inepties. Un ratage total, complet, et une insulte pour l'Irlande qui est montrée comme un pays bourbeux, moche et sale. Un film à éviter de toute urgence sous peine d'être de mauvais humeur pour le restant de la journée...
Publié le 25 Mai 2011
Blood Creek
Joël Schumacher, habitué des films à gros budget et destructeur innommable de la série batman au cinéma (et oui, Batman et Robin, c'est lui) s'était fait un peu discret après un film mi-figue mi-raisin avec un Jim Carrey en petite forme (le numéro 23). C'est alors que sort de par chez nous, un direct to dvd au nom évocateur et à la jaquette alléchante, Blood Creek. Évidemment, quand on voit la photo du DVD, on sait de suite que l'on va avoir du nazi dans l'air, mais on peut aussi espérer un petit uchronisme pas dégueulasse ou encore du surnaturel bien gras sous fond de rébellion aryenne. Alors ce film vaut-il le détour? Le message est-il malsain? Les nazis vont-ils revenir nous casser encore une fois les couilles? Et en parlant de couilles, le film est-il couillu?
Le scénario se veut plutôt original, mais j'y ai vu comme une resucée de celui de Hellboy avec beaucoup moins de fantastique et surtout beaucoup plus de gore. En gros, un nazi part aux états-unis dans une famille pour faire des recherches sur des pierres runiques qui détiendraient un pouvoir extraordinaire, celui de rendre immortel. Mais, bien entendu, on va avoir droit à deux frères qui veulent se venger de ce monstre sanguinaire qui force une famille à séquestrer des gens pour le nourrir de leur sang. Alors, en ce moment, on peut dire que le nazi mort-vivant est plutôt à la mode, entre Dead Snow, Outpost et autre jeux vidéo comme Wolfenstein, on est pas en reste au niveau du nazi fantastique. Que peut-on y voir? Une diabolisation du nazisme, qui est justifiée, mais qui manque d'un cruel fond. Pourquoi donner l'immortalité à des sbires? Pourquoi Hitler ou Himmler en personne n'ont-ils pas fait cette expérience? Beaucoup de questions qui restent en suspens.
D'ailleurs, c'est bien tout le problème de ce film, le fond. En effet, on peut très bien imaginer un malade comme Hitler faire des expériences sur des gens (chose avérée), mais de là à aller aux States pour trouver des pierres runiques d'Europe du Nord et attendre presque 70 ans pour ressusciter des animaux morts et devenir un monstre, on fait un peu fort. Mais comme je suis bon public, je passe outre cette énormité. En plus, j'aime la période 39/45 avec du fantastique dedans. Le deuxième problème est que l'on ne nous explique pas comment fait ce cher allemand pour développer ses pouvoirs et finalement, le sujet occulte est juste survolé, ce qui est dommage. Enfin, on se retrouve très rapidement dans le vif du sujet, ce qui d'habitude ne me gêne pas, bien au contraire. Mais ici, le frère disparu déboule sans crier gare et demande à son frère de l'aider sans lui expliquer. On se retrouve aussi paumé que lui et les suivre devient difficile.
Les acteurs ne sont pas mauvais. Dominic Purcell, le grand frère dans Prison Break et Dracula dans Blade 3, joue un rôle de justicier assez sympathique et sans surjeu. Il joue juste et c'est tout ce qu'on lui demande. Henry Cavill, qui son joue le jeune frère reste assez anecdotique et pas super intéressant. Mais finalement, ce qui fait la force des acteurs est leur duo assez homogène tout en étant hétérogène dans leur compétence et c'est assez intéressant. La palme revient à Michael Fassbender en nazi inquiétant au début, puis en monstre sanguinaire qui respire la classe avec son long manteau de cuir noir et sa face complètement défoncée.
Les effets de peur sont assez sympathiques et le film n'est pas avare en sang. D'ailleurs la plupart des effets spéciaux sont bien foutus, avec un mention spéciale au canasson crevé qui se prend des cartouches de chevrotine et dont les impacts font très réels. Par contre, certains effets sont vraiment ratés, comme lorsque le monstre s'arrache la peau au clair de lune (comme c'est romantique) ou encore lorsque le cheval prend feu. Mais bon, on passe facilement outre ces dégâts matériels pour profiter des joyeusetés gores comme un coup de pied de biche dans le crâne ou une décapitation au fil barbelé. Par contre, le suspens est assez plat, car l'histoire est trop linéaire et il n'y a aucun rebondissement, ce qui est dommageable pour le métrage. Enfin, certains effets de caméra sont plus que pénibles, car elle bouge tout le temps, et, certes, cela fait plus réel, mais cela donne aussi envie de vomir et la lisibilité de l'action devient difficile. La fin ne sauvera le film d'un ennui progressif car elle très téléphonée et ressemble à un épisode des Supernatural.
Au final, Blood Creek n'est pas un mauvais, mais il n'est pas génial pour autant. Sans rebondissements, le film devient trop linéaire et l'ennui nous gagne progressivement malgré une histoire sympathique, et surtout un monstre plutôt bien foutu. Joël Schumacher s'essaie au film de genre et n'y parvient que partiellement. Il va falloir délaisser l'esthétisme et les jolies couleurs pour un peu plus de fond mon cher monsieur, car même si votre film demeure intéressant, on ne va pas assez au fond des choses.
Publié le 22 Mai 2011
Captifs
Les films de genre français ont un peu le vent en poupe en ce moment. Malheureusement, les sorties hasardeuses dans nos salles obscures font que certains films de genre français sont assez méconnus, alors que des comédies ou des drames pseudo intellectuels, on en voit toutes les semaines. C'est donc avec un certain plaisir que je regarde des films relativement discrets même si pour certains, le niveau n'est pas au rendez-vous. Quand je dis ça, je pense notamment à Frontière(s) ou à Baby Blood. Malgré tout, certains films ont su me charmer et me convaincre que le cinéma d'horreur en France n'est pas mort comme Ils ou encore à l'intérieur. Qu'en est-il avec Captifs, film qui oscille entre thriller et épouvante?
Les terres de l'Est inspirent beaucoup de réalisateurs mais pour faire des films sympathiques. En effet, si on ne regarde que des films se déroulant dans ces pays, on a pas trop envie d'y passer des vacances. Dans Ils, on a des enfants psychopathes en Roumanie, dans Hostel, c'est carrément un défouloir pour tarés et dans Captifs, on a droit à des ex-yougoslaves pas très amicaux qui s'amusent à enfermer des gens pour leur faire des choses pas très gentilles. Je n'ai pas trop envie d'en dire pour ne pas dévoiler le scénario, mais il faut savoir que l'on se doute de beaucoup de choses bien avant qu'elles n'arrivent. Ceux qui ont lu le vol des cigognes de Grangé comprendront encore mieux le film, et c'est ce qui s'est passé avec moi. Du coup, on a un scénario aussi épais qu'une feuille de PQ et des rebondissements prévisibles sans être un prestidigitateur de renom. Ce qui fait que le film part avec de mauvaises bases.
Malgré tout, l'introduction était sympathique et promettait de bon moment. Un tension palpable, une luminosité chaude et poisseuse. Bref, on avait de quoi faire. malheureusement, le film s'enfonce très vite dans des clichés déjà vus maintes fois auparavant et on va très vite s'ennuyer. Comme le laisse présager le titre du film, des médecins vont être séquestrés mais ils ne savent pas pourquoi et surtout, ils ne savent pas par qui. Bien entendu, la vérité va nous sauter aux yeux mais bien avant que les acteurs ne s'en rendent compte. La volonté de faire une sorte de huis clos aurait pu être intéressant, mais la répétition des plans avec Zoé Félix en train de dormir à même le sol, ou encore les allers-retours des gardiens à sales gueules dans le couloir rendent vite le film répétitif et ennuyeux.
Les acteurs ne sont pas mauvais, mais on ressent tout de même un manque d'investissement, surtout de la part de Zoé Félix. Elle est assez crédible, et sa plastique est relativement agréable, mais elle demeure assez plate dans son interprétation et pas assez battante par camper une jeune femme prête à tout pour s'enfuir. Arie Elmaleh, le frère de Gad, est quant à lui bon. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il joue un rôle peu drôle et dont le sort est assez sordide et il s'en sort avec les honneurs. Les gardiens sont moches, et leur jeu d'acteur n'est pas des plus fins. Enfin, le médecin yougoslave n'est pas crédible avec sa vieille coupe au bol et son air apathique.
Les effets de frousse sont rares. On ne tremble pas souvent et finalement, on se fout un peu du sort des français dans ce vilain pays. Effectivement, peu d'éléments nous permettent de s'identifier à eux, alors leur sort, on s'en tape. Ensuite, les différents cauchemars liés à l'enfance de l'héroïne ne sont là que pour rallonger la durée du film et montrer sa phobie des chiens. Concrètement, ils n'apportent rien au métrage. Je passerai aussi sur la musique qui reste la même dans tous ces films, avec des petits bruits lors de moments lents censés être stressant. Mais s'il y a une chose qui m'a agacé durant tout le film, c'est la bêtise des protagonistes. Je veux dire, la nana se procure un scalpel, mais elle le jette. Ensuite, ils récupère une pince-monseigneur, et ils la balancent plutôt que de s'en servir comme une arme. Bref, en fait, ils ont envie de mourir dans le film. La fin reste débile, inintéressante et surtout très peu crédible avec un happy end improbable et énervant. Pour les effets gores, à part deux corps ouverts, on aura rien à se mettre sous la dent. En même temps, ce n'est pas le genre de film où l'on voit du gore.
Au final, Captifs reste un film peu intéressant, avec un scénario simple et plat, des rebondissements prévisibles et une fin dispensable. Heureusement que l'atmosphère et l'ambiance sont bien rendues et que les acteurs sont assez sympathiques sinon, il y aurait eu sanction. Un film durant 1h20 mais qui semble en durer 2, on ne va pas perdre trop de temps devant ce film inoffensif et dispensable, sauf si l'on est fan d'histoires inspirés de faits réels. A voir si on aime malgré tout les pays de l'Est.
Publié le 18 Mai 2011
Cannibal Holocaust
Film à la réputation sulfureuse par excellence, Cannibal Holocaust s'imposait comme LE film de cannibales depuis des générations. Il faut dire que le film de Deodato aura fait couler beaucoup d'encre et jamais un film n'aura divisé autant la foule, et cela, que ce soit du coté des amateurs de gore et d'horreur que des autres spectateurs. Néanmoins, datant des années 80, le film a-t-il vieilli? Pourquoi ce film reste-t-il aussi controversé de nos jours? Qu'est-ce qui permet à ce film de rester intemporel et si sujet à insultes pour certains et louanges pour d'autres? Et, enfin, aurons-nous enfin la réponse si la viande humaine à bien le gout du poulet? Le suspense est insoutenable!
Je n'ai pas pour habitude d'être direct, mais le scénario est d'un classicisme incroyable. Des journalistes se paument dans l'enfer vert (Amazonie) où vivent des tribus de cannibales. Un docteur part en expédition pour les retrouver où tout du moins, retrouver les cassettes pour voir le reportage. Rien de neuf de nos jours, mais il faut dire que pour l'époque, c'était révolutionnaire. Il s'agissait du premier film avec un procédé de caméra à l'épaule. Malgré la pseudo prouesse technique, le scénario réside sur une histoire classique et qui m'a drôlement gêné. Pourquoi? Et bien sous couvert d'un message que l'on connait tous (l'homme est un loup pour l'homme), le réalisateur détourne aussi ces tribus pour les montrer sous un jour abject et repoussant, alors qu'elles ne tentent que de survivre dans un milieu hostile et avec des règles qui nous sont inconnues. Donc déjà, on part avec un mauvais point avec un scénario qui me parait presque raciste en incluant une volonté de dominant (l'homme civilisé) et de dominé (l'homme sauvage).
Certaines scènes sont volontairement choquantes, mais elles ne servent en rien le film. Je veux dire, quand on voit les deux journalistes baisées devant la tribu, à quoi sert cette scène? Quand on voit les trois journalistes sauter une jeune indigène à tour de rôle devant un autre indigène, à quoi cela sert-il? Autant de question sans réponses et qui laisse un arrière goût de malaise voir de dégoût. Je ne parle même pas des tueries sur les animaux qui sont réelles, dont la scène de la tortue qui se veut dégueulasse pour nous laisser aucune empathie envers les journalistes, mais qui demeure d'une barbarie affligeante et d'une inutilité crasse. Exactement comme pour le singe ou encore pour le porc. Des scènes volontairement gores mais qui ne servent à rien et qui demeurent injustifiées. Je n'ai aucun problème pour le gore. On peut faire du gros gore pour rire comme pour les Butcher. On peut faire du gore sale comme pour à l'intérieur. On peut même faire du gore pour du gore comme dans Hostel. Mais là, on ne sait pas à quoi sert ce gore. Pour éc½urer? Pour choquer? En tous les cas, pas pour réfléchir.
Les acteurs s'en sortent moyennement. Les quatre journalistes parviennent à nous énerver et on est bien content de leur sort, mais finalement, leur rôle reste mineur. Les indigènes sont tournés en dérision et on dirait que le réalisateur a voulu les montrer comme un peuple barbare, immoral et surtout dangereux. Il nous reste le docteur qui joue assez bien sans pour autant être incroyable. Par contre, la nostalgie des fringues et des dialogues des années 80 reste intact et on rigole sur certaines figures avec de grosses lunettes ou encore sur des tenues improbables de nos jours.
Le rythme du film est très lent. Mais il est lent car on s'attend à du gore, à du sang qui tâche et finalement, on n'a pas grand chose. On a des mecs qui crapahutent dans le jungle, des scènes de viol dispensables, des animaux qui se font trucider sans réels intérêts, puis vient le reportage qui montre la cruauté des hommes civilisés. Le film se lâche sur les 2 dernières minutes avec les meurtres des journalistes et avec des scènes de viols (encore une fois) et du gore certes assez réaliste, mais que l'on prend avec un certain détachement et qui nous empêche de frissonner ou d'être dégouté. A noter aussi une scène de meurtre inutile avec une femme qui se fait pénétrer par une sorte de rondin de bois et qui se fait assommer avec des gens qui regarde sans rien faire pour pouvoir suivre ensuite l'homme jusqu'à son camp. C'est pathétique et lé réaction est juste improbable.
Au final, j'ai vraiment été dégouté par ce film qui ne dénonce rien d'autre que la violence gratuite des hommes, qu'ils soient civilisés ou sauvages. Les scènes perturbantes ne servent en rien le scénario, la violence y est gratuite et n'est là que pour choquer le spectateur. Franchement déçu et énervé que des films comme celui-ci parviennent à se faire un nom dans le cinéma de genre, car finalement, on se rapproche plus du porno que de l'horreur qui fait passer une émotion. Je ne conseille pas. Et en plus, on ne touche pas aux singes, c'est comme les chats, c'est sacré à la maison!
Publié le 15 Mai 2011