Critiques spectateurs de AqME
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Predators
Il aura fallu attendre vingt ans pour que la créature de Stan Winston refasse surface dans un métrage rien que pour elle. Le Predator, chasseur ultime de la galaxie, sans peur, avec très peu de faiblesse et un arsenal qui ferait blêmir ce cher Georges W. Bush revient dans une aventure produite par Robert Rodriguez, le pote de Tarantino et réalisateur de films qui ont marqué l’histoire du cinéma fantastique (Une Nuit en Enfer, The Faculty, Planète Terreur). Le seul problème, c’est qu’il faut innover puisqu’il ne s’agit pas d’un infâme remake. En soit, c’est une bonne nouvelle, et ça change de ce que nous fournit habituellement Hollywood en ce moment, mais l’idée de départ est-elle bonne ? N’allons-nous pas risqué d’avoir un Predator aseptisé à la sauce 2010 avec en sus des vampires qui brillent le jour et jeunes gens imberbes ? Autant le dire tout de suite, le film n’a pas à rougir de ses aînés, car même s’il n’atteint pas leur niveau, nous avons devant les yeux un divertissement intéressant et bien nerveux, dirigé par un réalisateur assez inspiré. Engouffrons nous dans cette jungle pour voir comment chasse le Predator !
Il était très difficile de faire un bon scénario avec un troisième épisode de Predator. Que pouvait-on prendre comme terrain de chasse après la jungle sauvage et hostile, puis la ville tout aussi sauvage et hostile ? Faire un safari en Afrique du Sud ? Une chasse aux phoques dans l’antarctique ? Outre la platitude des décors, le Predator n’aurait pas eu à se fouler pour dézinguer de l’humain prétentieux. L’idée, c’est de mettre les proies, c’est-à-dire les humains, sur le terrain de chasse des Predator, sur leur planète ! Donc, on va se retrouver dans une jungle assez futuriste, avec des épaves de vaisseaux spatiaux, des sculptures assez bizarres et on va y mettre dedans les plus grands guerriers humains. Ainsi, se retrouve un mercenaire, un yakuza, un guerrier russe, un rebelle mexicain, un psychopathe violeur, une femme de l’armée, un mec des tribus africaine et un médecin, et tout ce joli monde va essayer de survivre face aux attaques répétées des Predators qui vont s’en donner à cœur joie. C’est vrai que pour l’histoire, ça semble un peu faiblard, mais d’un autre côté, cela semble assez logique de transposer les plus grands guerriers de notre monde dans une planète inconnue et d’inverser les rôles, là où le chasseur devient la proie. Le seul problème, c’est que l’on n’apprend pas grand-chose de neuf sur les Predator et encore moins sur la raison du parachutage des humains. La seule chose que l’on va voir, c’est qu’il existe deux races différentes de Predator et que l’une est plus forte de l’autre. Ok, c’est un peu facile, mais cela rajoute du piment et montre aussi une hostilité entre les Predator eux-mêmes. Alors, il ne faut pas non plus s’attendre à des messages sous-jacent ou autre, et tenter toute comparaison foireuse avec des valeurs véhiculées, car le film n’est qu’un gros pétard, avec fusillade, explosions et tout le toutim. Néanmoins, et c’est dommage, l’ambiance n’est plus celle du premier et on ne ressent pas de réelle motivation à faire de l’angoisse ou de la peur. Si les humains semblent assez impuissants, ils ont de la ressource, mais on ne ressent pas leur peur ou leur angoisse de se faire bouffer. Du coup, on est dans une ambiance classique de film d’action lambda, on l’on attend que ça défouraille à bloc.
On peut reprocher le manque d’ambiance et d’angoisse dans ce film, mais le casting est plutôt bon. Ici, pas de Schwarzie ni de Glover, mais Adrien Brody dans un rôle à contre emploi, qui joue un mercenaire intelligent et un fin tacticien. Plutôt à l’aise dans son rôle, il demeure la bonne surprise du film, car il semble assez investi dans son personnage et qu’en plus il semble prendre du plaisir. Pour l’accompagner, nous avons la belle Alice Braga, très convaincante et la seule présence féminine. Elle demeure celle qui aura le plus de doutes et qui se posera plein de questions alors qu’elle sait de quoi il en retourne. D’ailleurs, ce passage faisant référence au premier Predator est très sympathique. Bien évidemment, Danny Trejo est de la partie, puisque c’est son cousin qui produit le métrage. Gueule cassé du cinoche, on ne le verra pas longtemps et c’est tant mieux, car il joue vraiment mal dans ce film. Ensuite, on a Topher Grace, la nouvelle gueule d’ange du cinéma américain, mais qui cabotine à mort et qui se révèle être le personnage peut être le moins intéressant, avec une fin grandguignolesque qui n’a rien à faire dans ce genre de film. Par contre, certains seconds couteaux sont bien sympas comme le Yakuza qui jour bien son rôle, ou encore le russe qui est vraiment bluffant et qui demeure certainement l’un des personnages les plus attachants et les plus charismatiques. Quant à Laurence Fishburne, il fait une légère apparition à laquelle on ne croit pas trop (comment un type presque obèse fait-il pour survivre durant plus de 20 ans aux Predators ?), cela dit, il joue assez bien la schizophrénie et possède un rôle assez drôle. Malheureusement, l’humour flingue un peu le film et on s’en serait bien passé, car cela ajoute de la lourdeur et surtout ne rend pas le film très crédible, surtout dans une situation aussi dangereuse que celle d’être traqué par des méchants extraterrestres. Niveau effets spéciaux, le film s’en tire relativement bien. Le nouveau Predator a une belle gueule d’amour et on voit la différence avec l’autre, tout comme on voit la ressemblance. Les chiens aliens sont pas mal non plus, sorte de croisement entre le phacochère et le dinosaure, ils sont plutôt bien foutus. La fin rappelle un peu trop le premier film, sauf que Brody n’a pas la carrure ni la stature de Schwarzie et qu’il fait presque ridicule dans ce combat. Et puis le twist final à deux balles sur les réelles intentions d’un personnage reste anecdotique et hors de propos.
Au final, Predators n’est pas un mauvais film, loin de là, car il est nerveux, bien filmé et avec des acteurs assez convaincants. Le seul problème, c’est qu’il ne s’agit que d’un divertissement explosif et plus d’une métaphore sur l’être humain qui est un prédateur intelligent sur cette Terre, mais qui n’est finalement qu’n grain de poussière face à l’inconnu. Néanmoins, on prend un certain plaisir à regarder ce métrage et on ne s’ennuie jamais, et puis on ne va pas bouder son plaisir de revoir le Predator !
Publié le 5 Septembre 2012
Predator 2
C’est en 1987 qu’un certain John McTiernan va créer un nouveau mythe du cinéma fantastique avec la créature Predator. Extraterrestre chasseur à l’armement très développé, le Predator va allier un design exemplaire et un film d’action nerveux et bien maîtrisé. Bien entendu, quand le succès est au rendez-vous, on a droit à moult suites, mais celle-ci n’a eu droit qu’à une unique suite et il a fallu attendre 20 ans pour avoir un troisième épisode, mettant en scène le Predator seul, et pas avec un xénomorphe au milieu. C’est donc en 1990 que sort Predator 2, avec un nouvel réalisateur et aussi une nouvelle jungle, un poil plus bétonné. A l’époque, Stephen Hopkins était un petit nouveau dans le métier et ce film est son deuxième long métrage (dans la même année il tournera l’enfant du cauchemar, le cinquième épisode de Freddy), alors on peut craindre le pire pour le plus grand chasseur de l’univers. Mais qu’en est-il vraiment ? Visitons le Los Angeles de 1997 et voyons voir ce qu’il s’y passe vraiment.
On pourrait dire au départ que les scénaristes ne se sont pas trop foulés, et ce n’est pas faux. En gros, ils ont repris les éléments du premier et les disposés dans un monde urbain, une jungle plus violente mais moins sauvage. D’ailleurs, Hopkins ne s’y trompe pas et montre d’entrée de jeu un gang de mexicains armés jusqu’aux dents qui tire sur les flics et n’hésite pas à tuer n’importe qui. La transition entre les deux films est brutale, mais assez logique, car comme on le sait tous, la ville est une jungle urbaine peut être plus dangereuse que la jungle tropicale. C’est dans ce postulat que va entrer en jeu le Predator, se mesurant aux méchants trafiquants puis découvrant un super flic du nom de Harrigan (Danny Glover). Moins costaud que Schwarzie, il a cependant l’avantage de bien connaître la ville et d’être un poil plus malin. On rajoute à ce simple scénario, une escouade de personnes bizarres qui en savent plus que la moyenne et vous obtenez le second volet de Predator. Mais ce qui est bien, c’est que le film ne dénigre pas pour autant son prédécesseur, puisque l’on part du postulat qu’un groupuscule du FBI connait l’existence du monstre et essaye de l’attraper vivant. Ce point de vue se révèle intéressant et sera réutiliser en guise d’hommage 20 ans plus tard. On se souvient aussi de l’aspect inextricable et moite du premier épisode. L’ambiance de ce deuxième film est surement moins suffocante que le premier, mais on garde un aspect de chaleur, car il y fait très chaud, et en plus, Hopkins va rajouter une part d’urgence et un sentiment d’étroitesse assez fort. En effet, jouant avec les buildings et la foule, le réalisateur va montrer une ville chargée et pressée qui est presque aussi étouffante que la jungle elle-même. Sans pour autant parvenir au niveau de McTiernan, on ressent presque les effluves de gaz d’échappement et les odeurs nauséabondes des égouts. Alors certes, c’est moins bien que le premier, car c’est surement moins bien maîtrisé, mais cela reste quand même un moment délectable.
Au niveau du casting, on n’a pas de gros bras comme Schwarzie et consort dans cet opus. Dans un souci de crédibilité et de réalisme, Hopkins préfère prendre des acteurs normaux physiquement et cela le réussi plutôt bien. Ainsi, Danny Glover, entre deux tournages de l’arme fatale, vient se confronter au Predator. Le rôle de flic, il connait, mais un peu moins celui de gros bras qui prend tous les risques pour arriver à ses fins. Il campe Harrigan, un des meilleurs flics de Los Angeles, et il montre, dès la scène d’ouverture, qu’il est l’homme de la situation et qu’il sera parfait dans ce rôle. Alors on est à mille lieues d’un Schwarzie, mais la prestation de Glover est intéressante et il ne surjoue à aucun moment. Il est aussi entouré par quelques gueules du cinéma comme Gary Busey, impeccable dans son rôle ou encore Bill Paxton. Mais le problème avec ce dernier, c’est qu’il a un rôle assez minable, celui du bouffon de service, et que cela ne lui va pas du tout. Dragueur, bavard mais efficace, il reste trop effacé, ou au contraire trop à part dans ce métrage, dénotant dans le décor d’urgence qui en ressort. Le reste du casting demeure intéressant et il n’y a pas d’autres fausses notes. Le Predator est toujours aussi efficace et leste, ce qui le rend impalpable et donc très efficace. Si les scènes d’action sont moins belles que celles de McTi, il n’en est pas de même avec les passages un peu gores. N’hésitant pas à montrer du sang et des corps suspendus, Hopkins opte pour un rendu visuel plus sale et plus brutal. Ainsi, les corps sont écorchés sont bien visibles et les membres volent, même ceux du Predator. Le combat entre l’extraterrestre et le héros est plutôt bien fichu, commençant dans une chambre froide, puis continuant vers le vaisseau spatial, on reste en dessous de la confrontation avec Schwarzie, mais celle-ci est aussi bien amenée. La fin réserve une belle surprise et aurait pu annoncer une suite dans les années suivantes.
Au final, Predator 2 demeure un bon film, mais il souffre de la comparaison avec le premier qui aura bénéficié de l’effet de surprise et du traitement sans faille de McTiernan. Proposant quelque chose de différent et de plus viscéral, Hopkins ne perd pas de vue que le héros du film doit combattre ce monstre et le tuer. Ainsi, il ne dénature pas le matériau de base et propose une vision plus urbaine et une situation de survie moins poussée. Bref, un film intéressant, pas ennuyeux et qui a un peu plus souffert que le premier des affres du temps. Il n’en demeure pas moins un film fort sympathique.
Publié le 5 Septembre 2012
Predator
Le cinéma américain n’a pas seulement créé des méchants de légende portant une armure noire et respirant comme un asthmatique sans ventoline, il a aussi créé des monstres de légende qui feront fantasmer des réalisateurs durant de longues années. Outre Alien instauré par Ridley Scott en 1979, c’est en 1987 que vient faire irruption un autre extraterrestre relativement violent et très difficile à vaincre. Il s’agit bien entendu du Predator (sinon vous ne seriez pas en train de lire la critique de ce film…), monstre créé par Stan Winston et dont l’arsenal, la vélocité ainsi que l’intelligence n’a pas d’égal. A la fois horrible et beau, ce monstre a su s’imposer grâce à un premier film plus que dynamique, au montage exemplaire et au scénario inventif. S’il n’égale pas la frayeur que propose un Alien, il demeure néanmoins un must have en matière de film d’action fantastique sévèrement burné et avec un Schwarzie en pleine forme. Mais entrons un peu plus profondément dans cette jungle inextricable et traquons le chasseur le plus célèbre de la galaxie.
Si le rapprochement et la comparaison avec Alien semble inévitable à cause de deux films aux qualités assez douteuses, le film de McTiernan s’affranchi du film de Scott par un traitement différent et surtout un genre différent. Si Scott misait sur la peur et l’horreur, McTiernan va plutôt jouer sur le côté action et survie. De plus, le lieu est différent, puisque l’action ne se déroule pas dans un vaisseau spatial lugubre, mais dans une jungle tropicale moite et sauvage. D’ailleurs, l’histoire qui va donner le point de départ à la traque du monstre est une histoire de pur film d’action avec des terroristes et des gentils de l’armée qui vont mettre une raclée aux voyous. Seulement, une fois la besogne effectuée et la prise de conscience du chef de s’être fait prendre pour un con par son supérieur, une bête invisible et rapide va les zigouiller les uns après les autres. A partir de là, le film change complètement de registre et vient sur le chemin du survival et du fantastique. Et c’est là que le film devient très intéressant sans pour autant être dénué d’intelligence. Il faut dire que le film remet l’homme, roi de la chaîne alimentaire, dans un état de bête traquée et il en devient une proie comme un quelconque animal. Si le traitement n’est pas finaud, il met tout de même en avant la faiblesse de l’homme (et ici, ce sont des costauds) et son incapacité à survivre face à l’inconnu ou à plus fort. Tout dans le film rappelle une immense partie de chasse, dans laquelle un retour à la nature et aux fondamentaux semblent efficace pour vaincre ce terrible prédateur. On attachera aussi de l’importance aux décors et à cette forêt tropicale. En effet, l’endroit est très dense, et tout devient suffocant et la faune locale est un danger de plus. Cette atmosphère moite, transpirante est parfaitement retranscrite et rajoute un climax stressant, le danger pouvant survenir de n’importe où. Le choix de la jungle n’est pas non plus anodin, représentant un grand terrain de chasse et une multitude de planques.
Si le film a aussi connu un tel succès et s’il est une référence du genre aujourd’hui encore, c’est grâce à la prestation d’un certain Arnold Schwarzenegger, colosse imposant qui va jouer ici les hommes forts et les tueurs de monstres rastas. Il faut dire qu’il y tient un rôle en or pour sa personne et qu’il prend un putain de pied à faire ce film. Charismatique au possible, de son arrivée jusqu’à la confrontation finale, il interprète à merveille le héros au grand cœur, fort et intelligent. Son interprétation est vraiment très bonne et il prouve par là même qu’il est un excellent acteur. Bien évidemment, sa prestation et son personnage ne serait rien sans la présence du Predator. Il faut dire que son design, signé Stan Winston, est une réelle réussite et on ressent une vraie terreur en le voyant pour la première fois. Monté comme un bœuf, agile et possédant un arsenal de folie (camouflage, tir guidé, double lame), il incarne un chasseur parfait et un ennemi mortel. Il faut dire aussi que malgré sa sale gueule, il demeure très charismatique et sa méchanceté justifie à elle seule sa notoriété. Bien entendu, les autres prestations sont assez bonnes, notamment chez Carl Weathers ou encore Elpidia Carillo qui est la seule présence féminine. On insistera aussi sur les autres soldats qui possèdent de vrais personnages et pour lesquels on va avoir de l’empathie. Enfin, tout le film ne serait pas aussi bon sans des effets spéciaux convaincants et quelques effets gores pas piqués des vers. Sans pour autant en rajouter des tonnes, McTiernan met juste ce qu’il faut pour suggérer la volonté du prédateur et pour nous montrer ses trophées. On retiendra aussi l’explosion d’un soldat et l’arrachage de tête et colonne vertébrale d’un autre. Les autres effets spéciaux, comme l’invisibilité ou encore les moments de vision du prédateur sont de bon acabit, et même aujourd’hui, cela ne semble pas dépassé. Les différents points de vue du prédateur renforcent notre imprégnation du métrage et montrant aussi l’adaptabilité du méchant alien.
Au final, Predator est un film fantastique très nerveux et foutrement bien réussi. S’il a des airs de film décérébré, il est aussi intelligent car il prend aux tripes et donne une image presque mauvaise de l’être humain. McTi livre une réalisation parfaite, avec des acteurs aux petits oignons. Bien entendu, le Predator est la star du film, et la scène du combat final reste un grand moment d’anthologie. Il s’agit typiquement de genre de film qui n’a pas pris une ride et pourtant, il a maintenant plus de 20 ans. Bref un film que je ne cesserai de conseiller, car il présente l’aspect d’un film d’action fantastique décomplexé sans pour autant oublier un message plus intéressant. A voir absolument.
Publié le 5 Septembre 2012
Halloween 2
Quand on fait un remake, il y a différents types d’attente. Par exemple, beaucoup de personnes espèrent voir quelque chose de nouveau tout en gardant une certaine fidélité au premier. D’autres préfèrent que tout soit nouveau sauf le fil conducteur. Enfin, certains attendent le même film mais avec de nouveaux acteurs et des effets spéciaux améliorés. Dans le premier remake, Rob Zombie avait réussi à partager les fans. Si certains lui reprochaient la liberté prise par rapport à la jeunesse de Michael Myers, d’autres ont applaudi son travail, aimant la première partie novatrice et la deuxième partie plus classique, faisant vraiment remake. Quand l’annonce de faire un deuxième film sur Halloween mais qui serait plus un reboot qu’un remake a été faite, les fans étaient toujours divisé. Alors que vaut ce second volet version Rob Zombie ? Le film va-t-il encore plus diviser les fans ou bien les rassembler devant un œuvre majeure du cinéma d’horreur ? Pénétrons donc dans l’univers glauque et malsain de Zombie et de Myers.
Pour le scénario, je ne pourrai pas dire si cela est fidèle ou pas au film de Rosenthal, le réalisateur du deuxième film, car je ne l’ai pas encore vu, mais le film de Zombie commence là où s’était arrêté le premier. On se souvient que l’on avait laissé une Laurie blessé et un Myers laissé pour mort que l’on embarquait dans une ambulance. D’entrée de jeu, Zombie nous plonge dans l’ambulance emmenant Myers à la morgue et Laurie dans son lit d’hôpital. Sauf que Laurie fait un vilain cauchemar voyant son frère dézinguer tout l’hôpital puis s’en prendre à elle. De l’autre côté, on voit Myers qui se réveille dans l’ambulance et qui crée un accident. Toujours obsédé par sa sœur, il va alors entreprendre un voyage initiatique semé de cadavres pour retrouver sa sœur. Loin de jouer seulement sur cette dualité, Zombie va aussi s’appesantir sur le sort de Loomis, l’éminent psychiatre qui a suivi Michael Myers quand il était enfant. Loin de se douter qu’il allait se mettre à dos les critiques et pas mal de spectateurs, Zombie a voulu présenter une évolution très humaine des personnages et il a sans le vouloir démystifier la légende de Myers. Mais honnêtement, ce n’est pas temps le fait d’avoir rendu tous ces personnages si humains qui m’a gêné, bien au contraire, car il s’agit là d’une évolution presque normal, plus terre à terre.
Alors il est vrai que l’on peut critiquer le fait que l’un des plus célèbres boogeyman de la planète, à côté de Freddy et de Jason, soit mal traité ainsi, mais cela donne tout de même un aspect humain à Myers et donne l’envie de se prendre d’affection pour lui. Seulement, Zombie s’est fourvoyé dans une sorte de mélo psychologique dans lequel notre psychopathe préféré voit sa mère en dame blanche, symbolisant la pureté et la puissance, sur un cheval blanc. C’est résolument ces passages qui m’ont le plus gonflé, car ils ne servent absolument à rien et de plus montrent la mère de Myers comme une matrone qui veut voir sa fille les rejoindre dans le paradis. Tout cela est bien trop religieux pour moi et n’a pas sa place dans ce genre de film. Néanmoins, et comme d’habitude avec le Zombie, on va avoir droit à notre monde bien craspec et à des personnages tous plus ignobles les uns que les autres. Il dépeint alors un milieu obscur et des personnages en dehors des normes avec un savoir-faire inouï. Sans être le cirque des horreurs comme il a pu le faire dans la maison des 1000 morts ou dans The Devil’s Rejects, il croque certains portraits comme jamais en dévoilant le pire de la nature humaine. Ainsi, la scène dans le club de striptease est assez savoureuse et bien dérangeante. Et c’est ce qui fait le charme des films de Zombie, cette ambiance poisseuse, glauque, sombre et décadente, et il faut dire que cela colle à merveille avec le thème de Halloween.
Le principal problème du film, c’est l’évolution des personnages et le traitement réservé à Myers. Dans la saga initiée par John Carpenter, on ne sait pas qui est Myers, hormis un garçon démoniaque qui ne ressent aucune émotion, mais Zombie a voulu donner un autre sens à ce tueur de légende. En dévoilant le visage de Myers et en lui donnant un but ainsi qu’un sens à ses pensées, le réalisateur donne trop de détails sur la vie et sur le mode de fonctionnement de ce meurtrier violent et silencieux. Du coup, tout le mythe qui tournait autour de lui durant de longues années et qui finalement terrifiait un grand nombre de spectateurs est parti à vau l’eau. Mais peut-on reprocher une tentative d’évolution à Zombie ? Je ne crois pas, parce que tout le reste du casting devient vraiment intéressant. En commençant par Laurie, campée, par Scout Taylor-Compton, qui la joue à merveille et qui devient une espèce de jeunes adolescentes obsédée par tous le côté dark et rock n’roll de la vie. Il me semble, pour être honnête que c’est une évolution plus que crédible quand on a frôlé la mort plus d’une fois et que l’on a comme frère un psychopathe un peu collant. Mais je pense que ce qui a le plus choqué les fans, c’est l’évolution de Loomis, devenu un riche écrivain mais complètement obsédé par la gloire et les médias. Ce traitement demeure, pour moi, une évolution logique du personnage. Qui n’a jamais rêvé de gloire en écrivant un bouquin ? Sans s’en rendre compte, Zombie rend des personnages mythiques plus humains et dans l’air du temps et je pense que c’est ce qui a perturbé un grand nombre d’aficionados.
Pour ce qui est de la violence et du gore, si Zombie est passé maître dans l’art de la violence graphique, il s’en donne à cœur joie dans ce métrage. Si les meurtres sont moins nombreux, ils n’en demeurent pas moins très vifs et d’une rare brutalité. Niveau arme de destruction massive, on fait rarement mieux. Ca taille, ça coupe, ça déboîte à tours de bras et les résultats ne sont pas très beaux à voir. Le passage dans le club de striptease est surement le moment le plus dur, car il est graphiquement réussi et travaillé. Entre celui qui se fait dégommer le crâne à grands coup de savate et celle qui se fait exploser la tête contre une vitrine jusqu’à avoir le visage en bouillie, on en a pour notre argent et on frissonne devant une telle violence. Bien entendu, ce n’est pas la seule scène de massacre, puisque l’attaque de l’hôpital et le résultat final donne l’ampleur de la force Myers. Sans parler de cette pauvre Danielle Harris qui se fait gentiment charcuter. Mais la scène la plus dure et la plus crue, c’est surement la décapitation du pauvre infirmier, filmer en gros plan avec un morceau de verre brisé. Néanmoins, il ne suffit pas d’aligner quelques moments gores pour faire oublier les moments d’errements dans le scénario et dans les pensées de Myers et on gardera en tête plus facilement le mal qui a été fait plutôt que les scènes de massacre.
Au final, Halloween 2 version Zombie n’est pas le ratage annoncé. Perçu comme une traîtrise par les fans et conspué par la critique, le film demeure un slasher de bon acabit, faisant même partie du haut du panier. Ciblant plus l’aspect humain et l’évolution psychologique normale de chaque personnage, le réalisateur désacralise tout un pan du cinéma d’horreur. Si certains ne peuvent pas piffrer le film pour avoir déstructuré ce qu’avait mis en place Carpenter, il faut, je pense, le prendre comme un film à part dans la saga, une sorte de spin-off montrant une façade inconnu du tueur. Personnellement, j’ai plutôt apprécié le film malgré des moments qui m’ont bien gonflé (comme l’apparition de Sheri Moon en dame blanche) mais encore une fois, je n’ai pas vu le deuxième version originale.
Publié le 31 Août 2012
La Horde
S’il y a bien un thème qui demeure bouché dans le cinéma d’horreur, c’est bien e film de zombies. Vu et revu sous toutes les coutures et depuis un bon moment déjà, le zombie a souffert aussi bien qu’il n’a profité de bons films. Si certaines bouses se sont glissées parmi nos Direct to video, comme Automaton Transfusion ou encore les Resident Evil, il y a certains films qui demeurent et demeureront des chefs d’œuvre, tels que Zombies, L’Armée des morts ou encore 28 jours plus tard. Bien souvent, il s’agit de films américains avec ce bon vieux George Romero, parfois britanniques et de temps en temps italiens, mais rarement français. C’est alors que sort La Horde, film de zombies français, visuellement réussi mais souffrant d’un scénario un poil poussif. Essayant de faire la différence entre le bien et le mal et la fine ligne qui sépare ces deux camps, le film de Dahan et Rocher va se porter sur des points que l’on a déjà vus mais avec une ambiance particulière et des personnages hauts en couleurs. Partisans d’un cinéma français ayant une grosse paire de couilles, les deux garçons vont se mettre à fond dans leur aventure et proposer un film de zombies badass, souvent vulgaire mais dont l’action ne dépérira jamais. Alors entrons dans cet HLM et voyons un peu la population locale.
Si le scénario peut sembler idiot, il essaye néanmoins de pointer du doigt un problème de différenciation et surtout il montre que flics ou voyous, la frontière est mince lorsqu’il s’agit de vengeance ou de « famille », dans le sens collègues. Alors on pourrait reprocher le côté simpliste et clichés, avec des noirs et des gitans en gangster, et de jolis blancs en flics revanchards, mais tout n’est pas si tranché. En effet, que ce soit dans les dialogues ou dans les attitudes, les deux parties se ressemblent et cela démontre que malgré nos guerres, nos combats, ou encore nos rivalités, nous sommes tous pareils. Alors évidemment, tout cela passe au second plan, mais ce moment est vraiment fort dans l’appartement du vieux et quand ce dernier explique aux autres pourquoi il reste dans ce quartier. Alors l’histoire de zombie n’est ici qu’un prétexte pour faire avancer nos personnages vers une alliance improbable et forcée, mais qu’y-a-t-il de mieux qu’une horde de morts-vivants affamés pour faire cause commune ? C’est donc en s’infiltrant dans un HLM pour buter une bande de gangster qui a tué un flic, qu’une bande de quatre policiers entrent en cachette et se font lamentablement prendre en otage. Sauf qu’au moment fatal, un zombie entre dans la pièce et s’attaque aux gangsters. Cela peut paraître très con et très binaire, mais faire du philosophique avec des zombies, il faut être sacrément fort sinon ça devient très vite chiant à mourir.
Voulant mettre un coup de pied au cul au cinéma français, les deux réalisateurs n’ont pas hésité un seul instant pour proposer quelque chose de violent, vulgaire et véritablement badass. S’abrogeant ainsi des vacuités françaises et des inepties dramaturgiques de ce cinéma latent, on va avoir droit à du sang, de la chair, de l’action et une grosse dose de dialogues aussi vulgaires que grammaticalement pauvres. Mais le pire dans tout ça, c’est que l’on s’en fout, car le film se veut décomplexé et profondément tourné vers une action non-stop. Et ça marche ! Si certains vieux cons vous diront que c’est nul, et à quelque part, ils n’ont pas forcément tort, on prend tout de même un pied terrible devant tant de bonnes volontés françaises. Evoluant dans un univers bien sale et délabré, on ne se sent déjà pas tellement en sécurité dans ce pauvre immeuble, mais avec une horde de zombies, le tout devient carrément terrifiant pour un peu que l’on y rentre dedans. Alors l’ambiance environnante n’est pas ce qu’il y a de plus travaillé dans ce métrage, mais on ressent tout de même cette promiscuité et cette insalubrité qui règnent dans certains bâtiments. On ressent aussi un certain étouffement, notamment dans les déplacements, puisque tout cela est étroit et mal entretenu. Enfin, certaines séquences dédramatisent tout ça, mettant en avant un humour potache, mais qui rentre bien dans le film.
Quand on fait un premier film, et que notre seul bagage est un court-métrage, il est parfois difficile de trouver des acteurs voulant prendre le risque de tourner pour vous. Surtout si le film est un film français de zombies avec d sang et des tripes dedans. Et pourtant, dans celui-ci, le casting est assez bon, proposant certains clichés mais aussi quelques personnages assez savoureux. Parmi les personnages emblématiques, on retrouve Claude Perron, incarnant la seule femme du film et il s’agit là du personnage le plus fort. Jouant à merveille un personnage torturé et qui vrille définitivement dans une espèce de folie, elle en devient insupportable et possède le titre du protagoniste que l’on aime détester. A ses côté, on a Jean-Pierre Martins, le chanteur de Silmarils, qui joue le flic au grand cœur et qui demeure le personnage le plus emblématique. Profondément sérieux et dévoué, il incarne le juste du film et il le fait très bien. Crédible et prêt à tout pour sauver ceux qu’il aime, il incarne le personnage le plus aimé du métrage. Eriq Bouaney, déjà vu dans des films comme 600 kilos d’or pur, incarne avec justesse le chef des gangsters et s’il parait pénible au départ, il demeure crédible et l’évolution de son personnage est la plus grande. On notera aussi les prestations de Jo Prestia en gitan ultra violent et Yves Pignot en vieux de la vieille au franc-parler très drôle et surtout détenteur de la clé de l’histoire sur le pourquoi certaines personnes préfèrent rester dans les HLM qui craignent.
Au niveau du gore, voulant s’affranchir d’un cinéma français en dormance, les deux réalisateurs vont se faire plaisir et proposer quelque chose qui n’est pas outrancier mais qui est pas mal tout de même. Si tripes, boyaux et autres organes semblent absents du film, il n’en est pas de même pour certains passages bien dégueulasses comme le mec qui se fait exploser la tête à coup de chevrotine ou encore le sympathique fracassage de figure contre un pilier en béton, scène efficace, bien fichue et assez dérangeante. Le seul gros point noir concernant les effets gores, c’est le sang. En effet, si les effets sur la bouche, les blessures ou les vêtements sont assez classique, entendez par là du sirop de framboise à foison, il n’en est pas de même avec le sang qui gicle notamment lors des scènes de grand massacre, car on aura droit à des images de synthèse et un faux sang vraiment terrible. Il est vrai que son utilisation reste restreinte eu que l’on ne verra cela qu’à deux reprises, mais c’est assez dommage, surtout pour moi qui aime les effets old school. Certaines scènes sont de même assez jouissives, comme le coup de la mitraillette dans le couloir ou encore le sacrifice du héros sur le toit d’une bagnole, déchiquetant des mains à grands coups de machette. La fin reste assez décevante, même si elle correspond à l’évolution presque logique d’un des personnages.
Au final, La Horde est un film sympathique qui change des métrages actuels français. Profondément bête et méchant, il assume un cinéma badass et qui envoie du bois dans le massacre de zombies. Vulgaire et parfois idiot, le film peut avoir ses détracteurs, mais il en résulte un défouloir jubilatoire, parfois drôle et parfois sale qui s’assume complètement. Les acteurs sont convaincants, la réalisation est propre et surtout les effets gores sont assez réussis. Un divertissement chaud bouillant bien loin de la comédie grasse.
Publié le 31 Août 2012
Le Cauchemar de Freddy
Quatrième volet d’une saga épique du cinéma d’horreur, le cauchemar de Freddy s’annonce comme une suite directe du troisième opus. Le problème quand une saga s’éternise comme c’est le cas ici, c’est que les phénomènes de redondance et le manque de créativité se fait très rapidement ressentir. Le monde des rêves étant un espace sans limite, tout du moins quand on a de l’imagination, il est tout à fait possible de faire une palanquée de film avec le même croquemitaine sans pour autant tomber dans la facilité et présenter des meurtres à la chaîne avec une survivante. Seulement, si l’on doit comparer les trois premiers métrages, on se rend vite compte que le deuxième est quasiment identique au premier dans sa démarche et son déroulement. Alors que nous réserve ce quatrième opus, qui va revoir sa copie avec une démarche presque identique au troisième mais avec une nouveauté loufoque et qui va desservir tout le film. Que vaut vraiment le film et qu’est devenu Freddy, notre croquemitaine préféré ? Entrons dans son cauchemar pour découvrir de quoi il en retourne.
L’histoire de ce Freddy se déroule après les évènements du troisième opus et propose de suivre trois personnages que l’on a déjà vu auparavant, le black qui rêve d’être un homme fort, le muet qui parle et l’héroïne qui peut appeler les autres dans son rêve. Bien entendu, le scénariste propose quelque chose de nouveau, mais pas dans le fond, seulement dans la forme. En gros, la présence de Freddy se fait de plus en plus sentir. L’héroïne a peur et appelle ses camarades à la rescousse qui ne sont pas très satisfaits de ces appels. Malheureusement, Freddy revient et il va s’en donner à cœur joie. Le problème avec suite, c’est qu’elle se révèle assez inutile et ne propose rien de neuf sauf, peut-être, l’accumulation de pouvoir de l’héroïne. En effet, et sans spoiler, à chaque victime, elle gagne les pouvoirs de ceux-ci, comme par exemple la maîtrise du kung-fu ou la force du gros black. Si cela peut sembler assez logique et novateur, il reprend quand même allégrement le concept du troisième film en le transposant dans une seule personne. Et c’est d’ailleurs le plus gros défaut de ce film, en plus du manque d’horreur, c’est que l’on a l’impression de voir un énième Freddy sans grand intérêt et que finalement, tout cela a été mis en place pour faire un maximum de fric. C’est d’autant plus dommage que le film est loin d’être mauvais mais qu’il est plombé par un manque flagrant d’originalité.
Niveau ambiance, on est très très loin du premier opus qui demeurait et demeure effrayant à plus d’un titre. Il faut dire que Craven avait chouchouté son projet et il avait rendu un monstre sans pitié et complètement cinglé. Petit à petit, on a vu que Freddy devenait plus drôle que malsain et même si cela passait plutôt bien sur certains passages meurtriers (comme la fameuse scène de la télé), cela dédramatisait les crimes et rendait un croquemitaine plus amusant que réellement effrayant. Seulement, Renny Harlin, réalisateur assez talentueux, s’est évertué à rendre un Freddy loufoque, presque en roue libre pour faire des meurtres débridés et qui n’ont plus rien d’effrayants. Alors bien entendu l’ambiance est toujours aussi bizarre et glauque par moment, mais d’autres passages, en dehors du pays des rêves demeurent classiques et peu passionnants. D’ailleurs, cela porte préjudice au film, car on ne s’attachera qu’à un seul personnage. Néanmoins certaines scènes valent le coup d’œil, comme pour la pizza dont je parlerai ultérieurement ou encore les divers déguisements de Freddy, qui rende celui-ci assez imprévisible dans ses apparitions. Alors c’est loin d’être mauvais, mais il faut dire que tout cela ressemble aux précédents épisodes et que l’on n’y trouve rien de nouveau.
Au niveau du casting, il y a un gros défaut qui fait tâche c’est la présence du personnage de Patricia Arquette, mais sans l’actrice. Du coup, c’est Lisa Wilcox qui s’y colle et cela fait vraiment bizarre de voir le même personnage mais joué par quelqu’un d’autre alors que le film est une suite directe. En plus, cette charmante Lisa n’a pas le charisme et le talent de Patricia Arquette, ce qui fait que le film en prend un petit coup. Cela dit, on sera vite rassuré, car Robert Englund est absolument charmant dans son rôle de psychopathe surnaturel. Comme à son habitude, il est à fond dans le rôle et ici, il se paye même le luxe de sortir des vannes bien dégueulasses en présentant un sourire bien sadique. Il est impérial dans ce rôle et Freddy c’est Englund point barre. Pour le reste du casting, on a que de jeunes acteurs de l’époque et pas de têtes très connues. Cela dit, si l’on enlève l’intello asthmatique ainsi que la grande sportive écervelée, on a un personnage sympathique qui est le frère de l’héroïne. Amateur de kung-fu, il reste le personnage le plus normal, un peu déjanté mais aux valeurs sûres et il joue très ben son rôle. C’est d’ailleurs le personnage le plus attachant du métrage. Pour le reste, ce n’est pas catastrophique mais ce n’est pas la panacée non plus.
Ce qui rattrape le film, c’est essentiellement les mises à mort inventives et le caractère graphiques qu’elles relèvent. En effet, dans les rêves tout est permis et il faut dire que certains meurtres sont très inventifs et très sales, notamment la transformation en cafard. Tout débute avec une séance de musculation où il faut soulever du poids en étant allongé sur un banc. Sauf que ce cher Freddy va rajouter du poids et empêcher les mains de la jeune femme de se retirer de la barre. Il en résulte deux coudes brisés vers l’arrière et une séquence fort peu agréable. Mais loin de s’arrêter là, la jeune femme va se transformer petit à petit en un cafard géant, dans une transformation gore et bien salace. Mais le pire, c’est que ce n’est pas la seule scène marquante du film, car la pizza avec des boulettes de viande qui ont la forme de têtes humaines et dont Freddy s’en fait un régal est une vraie scène culte et abjecte. On verra ainsi toute la fantaisie et la folie du plus célèbre croquemitaine. Bien évidemment, il ne faut pas s’arrêter à cela, car on a aussi une asthmatique qui meurt magnifique en se faisant aspirer de l’intérieur, ou encore un jeune homme qui se fait séduire par une bombe atomique et qui va finir noyer dans son matelas à eau. Bref, le film se veut déjanté et gore et finalement, cela prend bien et donne envie. Le seul problème, c’est que tout cela prête plus à sourire qu’à avoir peur et c’est le comble pour un film d’horreur.
Au final, ce quatrième opus des aventures de Freddy est largement moins bon que le premier film et le troisième, mais bien au-dessus du deuxième. Délaissant le côté horrifique pour un passage vers le loufoque et le Grand-Guignol, le film de Renny Harlin se rattrape grâce à des meurtres inventifs et gores à souhaits, et une mise en scène inspirée. Mais le film possède aussi son lot de défaut comme des acteurs pas hyper convaincants et des personnages peu attachants ainsi qu’une histoire qui n’est qu’un prétexte à une série de meurtres. Bref, un film assez moyen mais qui se laisse regarder.
Publié le 16 Août 2012
Freddy 3: Les Griffes du Cauchemar
Quand une saga est juteuse au cinéma, on voit des suites interminables débouler presque chaque année. C’est d’autant plus vrai dans le cinéma horrifique lorsque l’on tient un tueur charismatique et violent. Dans quel autre genre avons-nous des sagas comme les Vendredi 13, les Halloween, les Malédictions et bien évidemment, les Freddy ? Car c’est de cette saga dont je vais parler maintenant et plus précisément du troisième volet de cette série qui compte sept suites et un remake. Le challenge, quand on arrive à un troisième film, c’est de renouveler l’histoire, la mythologie du film, pour ne pas tomber sur quelque chose de dénaturé ou pire de similaire aux deux premiers films. Alors que le premier était relativement bien foutu, effrayant et gore, le deuxième laissait un gout amer en bouche, délaissant l’onirisme du premier pour plus s’accentuer sur la folie et la schizophrénie. Malheureusement, le résultat n’était pas très bon et la déception était bien présente. Qu’en est-il avec ce troisième opus qui se relie avec le premier tome ? Le film est-il mieux que le deuxième ou descend-il encore la saga en flèche ? Essayons d’entre dans la tête de Chuck Russell et de découvrir son cauchemar.
Si l’on doit resituer le troisième dans sa place auprès de la saga, je dirai plutôt qu’il s’agit de la suite directe du premier. Le deuxième épisode mettant en scène une autre famille mais habitant dans la maison de Nancy, l’héroïne du premier, il ne suit pas forcément l’histoire du premier film. Le film de Chuck Russell, est plus une suite directe car il met en scène la Nancy du premier, dans un tout autre rôle, mais aussi son père qui va avoir un rôle important. Dans ce sens, le film se veut plus fidèle à la série. Sauf que nous changeons un peu d’endroit. Ici, nous sommes dans un centre hospitalier, traitant des troubles du comportement. On aura donc droit à celui qui ne parle pas, celle qui veut être célèbre et tout le bazar. Seulement, depuis quelques temps, les jeunes internés se plaignent de faire le même cauchemar et de voir un croquemitaine en pull rayé et à la peau brûlée. Nancy, devenu médecin, va tenter de les aider car elle connait bien le problème. Voilà qui augure un bon moment car le scénariste remet en scène deux personnages qui se détestent et surtout un paquet de chair à canon au milieu, en traitant des psychoses dont Freddy va se servir. Scénario assez malin donc, reprenant des personnages attachants, mais en ajoutant d’autres jeunes adolescents dans la détresse et qui vont se découvrir au fil du film et des cauchemars.
De plus, au lieu de remettre en avant la ville et plus précisément la maison maudite de Nancy, le réalisateur va proposer un environnement beaucoup plus stressant et sujet à bien des phobies, les hôpitaux. Car si au départ ce lieu semble plutôt accueillant et rassurant, on va vote se rendre compte que Freddy sait jouer avec ce lieu et que chaque recoin peut devenir un coin pour mourir. De plus, l’utilisation du sous-sol, en tant que chaufferie et endroit immense plein de tuyaux et de vapeur demeure une bonne idée, car cela renforce l’aspect pas si sain de l’hôpital. Mais ce qui fait la force de Freddy, et surtout du premier, c’est la présence de personnages attachants, auxquels on peut très facilement s’identifier, et Chuck Russell va reprendre cette bonne idée, en présentant cette fois des ados en mal-être et sur lesquels Freddy va se faire un malin plaisir pour les torturer. Mais il y a une ombre au tableau. Si tout cela reste assez glauque, le film va tomber dans la comédie puérile, notamment quand les ados prennent conscience qu’ils peuvent assouvir tous leurs rêves et devenir ce qu’ils veulent. On aura droit au magicien, à l’homme fort, à la gymnaste et même à la rockeuse jouant avec des couteaux. Si l’idée de base est bonne et juste, car on peut bien faire ce que l’on veut dans un rêve, cela plombe l’ambiance et dessert totalement tout ce qui a été fait auparavant.
Au niveau du casting, on retrouvera des stars qui sont devenues célèbres maintenant, mais qui faisaient leurs premiers pas à l’époque. Par exemple, nous avons Laurence Fishburne, le célèbre Morpheus de Matrix qui joue ici un rôle mineur mais il a le bon gout de le faire correctement. On retrouve aussi Patricia Arquette, en jeune fille névrosée qui va livrer un gros combat contre le croquemitaine. Attachante et pas désagréable à regarder, elle livre une bonne prestation, oscillant entre peine et désespoir puis volonté sur la fin. On retrouve bien entendu notre bon vieux Robert Englund dans le rôle de Freddy, et il est toujours aussi attaché à son personnage (chose qui va marquer les spectateurs à vie et rôle dont il aura bien du mal à se défaire). Sauf que cette fois, en plus d’être violent et sans concessions, il est aussi relativement sarcastique, donnant à ses mises à mort un gout particulier et de bonnes raisons de rire. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait du rester, maniant un humour noir mais ne perdant pas sa violence et sa hargne. Bien entendu, on retrouvera la jolie Heather Langenkamp, reprenant son personnage de Nancy, et elle reste toujours aussi intéressante et persuasive dans ce rôle de jeune fille hantée et perturbée. John Saxon reprend aussi du service, rejouant le père de Nancy avec cette fois une propension pour l’alcool, montrant que le scénariste à su suivre les évolutions des personnages et a voulu donner de l’importance au lien entre le premier et celui-ci. Pour le reste du casting, il y a à boire et à manger, si le jeune homme ne parlant pas s’en sort à merveille, il n’en est pas de même pour tous les autres pensionnaires, notamment le gros black ou le frêle magicien.
Qui dit Freddy, dit rêves et dit passage gore et flippant obligatoire. Dans ce métrage, il y a bien quelques passages intéressants et plutôt bien fichus, mais il y a un délai d’attente pour que tout cela démarre qui est assez longuet. De plus, la volonté de mettre en avant des allusions sexuelles dans les transformations de Freddy ne me semblent pas forcément judicieuses. Ainsi, lorsque Freddy se transforme en une espèce de serpent/phallus géant pour absorber l’héroïne, on ne ressent pas vraiment de peur ou d’urgence dans cette situation et même si l’effet spécial est bien fait, cette scène demeure presque inutile. Par contre, on pourra se réjouir de revoir des passages bien gores, comme le mort sous la forme de pantin, où Freddy prend ses tendons et vaisseaux sanguins pour en faire des fils et le manie comme une vulgaire marionnette afin de la balancer par-dessus bord. La scène de la télévision est aussi bien sympathique et rigolote, montrant la puissance de Freddy, son humour bien grinçant et sa violence implacable, éclatant la télé avec la tête de sa victime. Malheureusement, le film se perd dans les différents pouvoirs des protagonistes et le tout devient trop enfantin, à l’image du magicien ressemblant à Harry Potter et dont les effets spéciaux demeurent désuets. Par contre, la fin du film renoue un petit peu avec l’onirisme proposé par Craven et cela est plus intéressant que dans le deuxième métrage.
Au final, les griffes du cauchemar est un film d’horreur moyen qui renoue tout de même avec le premier film qui avait initié la saga. Les effets gores ainsi que les prestations fournies font que ce film n’est pas désagréable à regarder mais il laisse tout de même quelques défauts derrière lui, à savoir un manque de maturité dans les cauchemars à cause des pouvoirs des protagonistes, une lenteur un peu trop prononcée et une ambiance déclinante au fur et à mesure du film. Bref, un film, certes agréable, mais pas culte comme le premier et qui reste bien au dessus du deuxième. Ce film est un peu ce qu’aurait du devenir Freddy, mais la saga va prendre un autre tournant, dommage.
Publié le 15 Août 2012
La Revanche de Freddy
S’il y a bien une série qui a marqué le cinéma d’horreur, c’est bien les Freddy. Initié en 1984 par un certain Wes Craven et inventant par la même occasion l’un des plus célèbres tueurs de l’histoire du cinoche, Freddy Krueger a eu des millions de fans et sept suites, dont un remake vraiment pas terrible. Comme on le sait tous, les suites sont toujours des moments où l’on craint le pire, car bien souvent on est déçu par rapport au premier et notre héros, ou méchant préféré se fait malmener. Il faut dire que la Revanche de Freddy fait partie de ces films décevants, presque opportunistes, surfant sur une vague de succès et essayant de faire du bénéfice plutôt que de la qualité. Exit Craven pour cette suite, c’est Jack Sholder, le papa de Hidden et de 12 jours de terreur (rebaptisé panique à New Jersey pour la télévision) qui s’y colle et qui va proposer sa vision des choses avec le plus célèbre boogeyman du cinéma. Alors que vaut vraiment ce deuxième opus ? Avons-nous droit à une suite digne de ce nom ou à une belle dénaturation de Freddy ?
Pour expliquer le scénario du deuxième film, il me faut faire un léger rappel de ce qui se passe dans le premier. Nancy est une jeune fille qui fait des cauchemars, rêvant qu’un tueur brûlé aux griffes acérés la harcèle, elle et ses potes de Elm Street. Après avoir décimé dans les rêves de chacun une bonne partie des potes de Nancy, elle bat le terrible monstre en refusant de croire en son existence, faisant donc disparaître Freddy. Seulement, 5 ans plus tard, voilà qu’emménage une nouvelle famille, avec un jeune en proie à des cauchemars, dans l’ancienne baraque de Nancy. Bien évidemment, Freddy va signer son retour et il va harceler notre héros ainsi que son entourage. Proposer une suite comme ceci demeure assez facile. En effet, on prend quasiment les mêmes personnages, puis on fait revenir le monstre dans un système quasiment identique au premier. Seulement, le scénariste ne va pas jusqu’à faire la même chose avec des protagonistes différents, ici, on v plus se reposer sur la folie du héros et sur sa dégradation progressive. Ainsi, on se pose des questions sur la véritable existence de Freddy ou si ce garçon n’est pas en train de devenir cinglé. Cela aurait pu être sympathique, si la réalisation avait été à la hauteur et si le film n’accumulait pas des longueurs insupportables.
Loin d’être mauvais, le film se plombe tout seul alors que l’idée de base semblait être intéressante, notamment avec un traitement différent de Freddy tout en gardant son côté obscène. Jouant plus sur la possession et sur la folie, l’ambiance aurait pu être très intéressante et fortement convenir à Freddy, surtout qu’ici, il n’est pas encore aussi taquin qu’après. Seulement, Sholder va choisir la facilité, et il va copier certains passages du premier sans vergogne. Ainsi, la découverte du gant ou les phases de cauchemar dans l’espèce de chaufferie rappellent indéniablement le premier opus. Mais le plus gros défaut, c’est que niveau ambiance, on est à mille lieux du premier. Les phases de cauchemar ne sont pas vraiment réussies et les moments de frayeur sont plombés par des longueurs insupportables qui ne posent même pas le tableau. Les éléments marquants sont très rares contrairement au premier (à part peut-être le coup de Freddy en serpent) et on attend plus qu’autre chose dans ce film. C’est d’ailleurs bien ennuyeux car les moments au lycée aurait pu être agréable, notamment dans les relations entre notre héros et ses pote plus ou moins voyous, mais tout cela semble bien trop superficiel et les personnages assez peu attachants, et même le personnage central est pénible.
L’autre problème du film, avec la longueur, ce sont les acteurs. Le seul qui s’en sort formidablement bien, c’est Robert Englund. Complètement investit dans son personnage, il incarne à la perfection notre boogeyman préféré. Sadique, violent, glauque, avec un maquillage fort convaincant, il reste le seul personnage valable du métrage. Par contre pour le reste, c’est assez catastrophique. Prenons en premier lieu notre héros, qui est censé être le personnage le plus attachant, celui pour lequel on va éprouver des sentiments, peu importe s’ils sont sympathiques ou antipathiques. Malheureusement, Mark Patton a bien du mal à convaincre et il surjoue énormément les émotions, que ce soit la peur quand il hurle comme une gonzesse ou encore quand il danse comme un benêt alors qu’il a Freddy au cul. Ce n’est pas mieux pour sa copine, qui, en plus d’être moche, a l’air complètement à côté de ses pompes. Les seconds rôles sont vraiment minimalistes, et on retrouve tout ce qui fait le mauvais charme des films d’horreur, à savoir un gros lourd, pas lourd du tout, des jeunes qui ne pensent qu’à baiser et profiter un maximum. Tout prouve bien le manque d’inspiration de Sholder, se resservant allègrement dans tout ce qui fait un slasher, le l’onirisme de Freddy en moins.
C’est d’ailleurs ces phases de rêve qui font de Freddy ce qu’il est aujourd’hui, et c’est dans ces dernières que l’on va avoir droit à notre lot de passages plus ou moins gores ou drôles. Le métrage commence d’ailleurs assez fort, avec une scène de bus scolaire déviant de sa route et se retrouvant en équilibre en plein centre d’un gouffre. Mais hormis cela et une autre scène sympathique, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Alors parlons rapidement des autres scènes agréables du film, il y a quelques passages un peu sales, comme lorsque Freddy s’ouvre la tête et montre son cerveau ou encore quand il griffe le dos du pauvre Jesse. Il reste aussi la scène où Freddy sort du corps de Jesse, passage qui se veut très gore et très viscéral, mais les effets de l’époque ont bien du mal à convaincre aujourd’hui, car on voit très vite le mannequin en plastique. Par contre, plusieurs scènes demeurent très décevantes, malgré la bonne volonté du réalisateur, mais l’attaque grotesque lors de la fête au bord de la piscine, l’attaque de l’oiseau dans la maison ou encore la fin assez minable, font que le film déçoit plus qu’il ne surprend et c’est vraiment dommage.
Au final, La revanche de Freddy est une suite très décevante si on doit la comparer au premier opus. Différente dans son traitement du tueur à la peau brûlée, l’histoire peine à convaincre et la fin, basée sur la force de l’amour, démonte complètement l’onirisme instauré par Craven avec le premier. Si le film se permet quelques passages assez gores, cela n’enlève en rien l’ennui que l’on ressent durant tout le métrage et le ridicule de certains passages (ah, l’attaque de l’oiseau dans la maison !). Bref, un film ennuyant, une suite indigne qui n’augure rien de bon pour la suite.
Publié le 13 Août 2012
Midnight Meat Train
Adapté une œuvre de Clive Barker, c’est très difficile, surtout si l’on n’est pas Clive Barker. La raison est bien simple, me bonhomme a un univers tellement particulier et tellement glauque, qu’il est très difficile de s’imprégner entièrement de toute l’œuvre. Il en est de même avec d’autres écrivains comme le très prolifique Stephen King ou encore Graham Masterton. Ceci dit, on voit de temps en temps des réalisateurs qui arrivent à rendre leurs lettres de noblesse à des récits fantastiques et horrifiques avec une justesse rare et surtout un talent incroyable. C’est le cas par exemple pour Frank Darabont qui est devenu le spécialiste des adaptations de Stephen King (Les évadés, The mist, La ligne verte). Mais quand on sait que Barker est aussi un réalisateur émérite, notamment avec Hellraiser, on peut craindre le pire, surtout quand le réalisateur en question est un japonais pas hyper connu. Alors Midnight meat train rend-il honneur au roman ? Le film est-il digne de l’univers de Clive Barker ? Enfonçons-nous dans le métro et profitons de l’éclairage blafard des lumières artificielles.
Quand on évoque le nom de l’écrivain Clive Barker, on sait à peu près à quoi s’attendre. Un univers glauque, des créatures fantastiques au faciès peu avenant et une bonne grosse touche de gore histoire d’amener un peu de couleur dans ce monde trop sombre. Après un excellent Candyman dans lequel il n’était que scénariste et un Hellraiser avec un fort impact visuel, le voici producteur de ce film, encore une fois d’horreur mais qui est une adaptation d’une de ses nouvelles. Après avoir évoqué le racisme, puis la lâcheté de l’être humain face au plaisir et à la douleur, il revient à la charge en proposant une vision sombre de l’être humain, mais cette fois-ci dans sa curiosité et dans sa volonté d’aller toujours plus loin, même dans le mauvais. On va donc suivre un photographe (Bradley Cooper), qui rêve de percer dans ce métier. Il va rencontrer un grand mécène qui exige de lui des clichés plus forts, plus percutants. Il va donc se rendre dans le cœur de la ville, le métro et il va tomber va à un homme, massif, silencieux qui se révèle être un tueur en série qui utilise un marteau de boucher. Il va alors le prendre en chasse pour avoir un cliché de lui et le dénoncer à la police. Sauf qu’il va entrainer sa copine avec lui et ce tueur va devenir une obsession, jusqu’à l’inévitable vérité. Relativement intéressant et sombre, le film possède une histoire assez forte mais surtout un dénouement très inattendu.
Mais l’autre force du film, c’est le traitement qu’en fait Kitamura. Il faut dire que le réalisateur est assez méconnu et qu’il n’a pas beaucoup de films à son actif. Mise à part Azumi que j’ai vu il y a quelques temps et qui était fort sympathique, je ne connais pas des masses le travail de ce réalisateur, mais il faut dire qu’avec Midnight Meat Train, il est devenu l’un de ceux qu’il faut suivre de très près. Loin de rester dans le film d’horreur basique accumulant des scènes de tueries et du gore à tout va, le japonais va essayer de traiter son film comme une photographie morbide et glauque. Alignant des plans forts et des séquences visuellement très fortes, le réalisateur nous plonge dans une horreur viscéral et jusqu’auboutiste. Teintant son film d’un couleur grise quasiment tout le temps, on ressent vraiment un univers sombre et d’une noirceur sans fond. Les séquences de nuit sont vraiment bien filmées et encore une fois, une atmosphère collante, poisseuse s’en dégage. Certains plans sont très frappants, comme celui dans la boucherie avec les corps de vache accrochés aux esses ou encore les moments dans le métro quasiment vide. D’ailleurs les scènes présentes un même aspect, celui d’un couloir longiligne dans lequel on ne peut pas faire demi-tour. Et je pense que c’est cette horreur que Kitamura et Barker ont voulu montrer, celle d’un point de non-retour dans le morbide et le viscéral, une sorte de cascade de l’horreur qui nous entraine vers un changement ou vers la mort.
Comme on le sait tous, les films d’horreur ne seraient pas ce qu’ils sont sans des acteurs talentueux. C’est d’ailleurs le point le plus important entre un navet et un très bon film d’horreur. Il faut des acteurs crédibles et avec un panel d’émotions important. Dans ce film, il y a un duo d’acteurs exceptionnel puis une présence féminine assez intéressante. On va commencer par le héros, alias Bradley Cooper, qui sous ses airs de beau gosse insipide se révèle être un très bon acteur. Alternant entre la peur, la volonté d’aller jusqu’au bout et la joie, il montre dans ce film qu’il est capable de tout jouer même les psychopathes introvertis. Bien entendu, tout cela ne serait rien sans une rivalité musclée et elle va venir de la part de Vinnie Jones, acteur hautement charismatique mais accumulant les rôles merdiques dans des films de seconde zone (Carnage Blood Hunt pour ne citer que lui). Dans celui-ci, il joue Mahogany, un tueur froid, silencieux et extrêmement mystérieux. Il est complètement habité par ce rôle et il fait vraiment froid dans le dos. Il faut dire que ses yeux bleus perçants sont d’une rare intensité et vu sa carrure, il ferait peur à un gangster psychotique. En contrepartie de ce duo masculin, on a Leslie Bibb qui joue la copine de Bradley Cooper et qui s’en sort assez bien dans le rôle de celle qui voit son copain sombrer peu à peu dans la folie. Brooke Shields en femme fatale reste très convaincant et ce bon vieux Roger Bart qui va encore se faire dézinguer. Bref, tout ce petit monde est bien dans son rôle et le tout tourne fichtrement bien.
Ce qu’il y a de bien dans ce film, en plus de son aspect glauque au possible et de sa noirceur insondable, c’est qu’en plus, cerise sur le gâteau, il y a du gore et du bon ! Relativement violentes et brutales, les morts sont très bien mise en scène et proposent des moments visuels tout aussi violents. En atteste le triple meurtre dans le métro avec un gros coup de massue derrière la tête et auquel nous avons droit en pleine face, avec éjection oculaire et gerbe de sang sur la caméra. Les autres mises à mort sont tout aussi dantesques, proposant même un combat en Mahogany et un gros black qui vire au bain de sang et à une première révélation. Ceci dit, le gore est aussi présent ailleurs que dans les meurtres. Par exemple, on peut être vite révulsé par la course-poursuite dans la boucherie industrielle au milieu des carcasses de bœufs et autres joyeusetés. On pourra aussi faire une mine de dégout devant la maladie du tueur et sa collection de pustules dans le formol. Enfin, la scène absolument jouissive mais abjecte, où l’on voit les corps suspendus dans le métro et comment fait Mahogany pour les accrocher. La fin réserve une belle surprise et reste vraiment dans l’esprit de Barker, avec un retournement inattendu et qui vire dans le fantastique. Certains pourraient dire que c’est ridicule, mais il en ressort une certaine logique quant aux meurtres commis.
Au final, Midnight Meat Train est un excellent film d’horreur, mais il est beaucoup plus profond qu’il n’y parait. Essayant de sonder le côté le plus sombre de l’être humain, ce métrage profite d’un traitement magnifique et d’une mise en scène digne d’une photographie urbaine. Mettant en avant une ambiance grise et glauque, Kitamura en profite pour accumuler des scènes coups de poing et des plans de toute beauté. Si la fin reste surprenante, elle n’est en rien ridicule et correspond tout à fait à l’univers cher à Clive Barker. Bref, une réussite sur tous les plans et un film que je conseille particulièrement.
Publié le 13 Août 2012
Scream 4
Il fut un temps où Wes Craven faisait de bons films d’horreur. En atteste des films comme l’emprise des ténèbres ou encore les griffes de la nuit. Seulement le bonhomme est aussi connu pour faire des merdes infâmes comme Cursed ou encore la créature du marais. Du coup, à chaque fois qu’un nouveau film portant son nom sort en salle ou en DVD, on est toujours méfiant. Le succès allant déclinant, notamment à cause d’un My Soul to take assez mal accueilli, il propose alors de repartir sur son succès des années 90 et de refaire un Scream 10 ans après la première trilogie. Manque d’inspiration ? Propos opportuniste pour faire du blé et relancer le slasher ? Je ne sais pas, mais quoi qu’il en soit, le papy des films d’horreur (il est de 1939 quand même !) fait de la résistance et propose une autre trilogie en prenant les même acteurs, mais en changeant quelques peu les règles, histoire de ne pas faire redondant. Alors qu’en est-il avec ce film ? Bon film ou bouse ? Coup marketing réussi ? Tentons une petite analyse rapide d’un slasher qui rappelle des souvenirs et un brin de nostalgie adolescente.
Le premier Scream, sorti en 1996, a été surement le deuxième plus gros succès de Craven en matière de films d’horreur après les griffes de la nuit. Initiant un slasher d’un temps nouveau, assez nerveux, violent et avec un boogeyman au costume intéressant. Mais outre tous ces artifices, le réalisateur avait instauré le twist final, sorte de rebondissement inattendu qui révélait l’identité du tueur. Bien évidemment, on se sentait un peu con, car en général, il s’agissait de quelqu’un que l’on avait sous le nez mais dont on ne soupçonnait même pas la vraie nature. Rompu au genre, Craven va insister en proposant deux suites, beaucoup moins bonnes que le premier, et il va par la même occasion lasser les spectateurs. C’est alors que 10 ans plus tard sort Scream 4, proposant à la génération actuelle et aux nostalgique du premier de revivre une nouvelle aventure de Sydney et de Ghostface. Le scénario est très simple, Sydney Prescott, l’héroïne, a écrit un roman sur ce qu’il lui est arrivé auparavant, sa confrontation avec plusieurs tueurs. Bien évidemment, les évènements s’étant déroulés à Woodsboro, elle retourne là-bas pour faire une séance de dédicaces, mais les meurtres reprennent de plus belle, et Sydney ainsi que ses deux amis semblent être des cibles potentielles. Alors voilà, on reprend les mêmes et on recommence, tout en y insérant quelques nouveautés éparses. Franchement, il ne s’est pas foulé au niveau du scénario.
Tout le monde se souvient encore de la fameuse scène du téléphone, puis de la course poursuite dans le jardin se terminant par un meurtre sauvage au couteau. Mise à part cela, l’ambiance du film n’était pas particulièrement effrayante, et seule demeurait une sorte de psychose légère, mélange de paranoïa et de soupçon envers tous les personnages. Avec Scream 4, Wes Craven reste sur le même type d’ambiance, proposant une recherche accrue du méchant tueur au milieu des gentilles victimes. Mais ce qui est assez drôle, c’est que l’on se laisse prendre au jeu et que l’on reste encore surpris par la pirouette artistique du réalisateur et du scénariste. Seulement, on se dit tout de même que le tout reste assez léger et que même si on se fait gentiment embarquer, on reste sur notre faim. Voulant marquer son époque et insérer des éléments de modernité, Craven essaye aussi de faire l’apologie des méfaits des nouvelles technologies, ainsi que d’établir un listing impressionnant de films d’horreur dont tout amateur de films de genre se doit de connaître. L’évocation du film le voyeur ou encore de la longue liste des remakes, montre encore une fois que Craven connait son univers et que ce ne sont pas des petits jeunes qui vont lui apprendre ce qu’il doit faire. Seulement, malgré l’intelligence du propos et les différentes mises en abîme avec le jeu des caméra de surveillance ou des webcams, le réalisateur reste trop superficiel et ne rentre pas à fond dans son déni de la nouvelle technologie.
On peut faire pas mal de reproches à Wes Craven sur ses films, mais bien souvent, c’est à cause d’une histoire bidon ou alors d’une direction artistique foireuse. Si les acteurs jouent mal dans un film d’horreur, on peut dire adieu à toutes nos sensations de frayeur. Mais dans ce Scream 4, on a à boire et à manger. Si le trio d’acteur toujours présent dans les Scream s’en sort bien et que les principaux jeunes sont sympathiques, il n’en est pas de même avec certains seconds couteaux dont l’insupportable libraire. Quand j’ai parlé de trio, j’aurai du dire duo, car Courteney Cox, dont l’âge se fit sentir de plus en plus, demeure elle aussi insupportable dans son rôle et dans sa manière de faire. Surjouant au possible, elle demeure la moins crédible du lot et sa piètre scène dans le foin est assez ratée. De son côté, Neve Campbell s’en sort correctement et parvient bien à jouer les victimes comme la tante protectrice et la femme qui a appris à se défendre et se battre. David Arquette a toujours le rôle de fanfaron, de raté, mais il le fait avec un certain brio et semble être le seul à ne pas subir les affres du temps. Du côté des jeunes acteurs, on retrouve Hayden Pannetière, la fille indestructible de la série Heroes, et elle est assez convaincante. Par contre, on applaudira les performances de Rory Culkin et Emma Roberts, personnages peu attachants mais étant finalement très importants. J’en oublie presque les guests stars qui font des apparitions au tout début et qui sont assez rigolotes, notamment avec Anna Paquin et Kristen Bell et qui sans être foncièrement utiles restent de jolis clins d’œil.
S’il y a des choses que l’on peut imputer au slasher, c’est l’absence de gore et de mettre en avant des attaques surprises et des meurtres un tantinet violents, ou inventifs. Le problème, c’est que dans les Scream, les meurtres ne se font qu’au couteau et que les crimes ne sont pas du tout originaux. Avec la mode actuelle, les jeunes veulent voir du gore, du sang, du bien dégueulasse et finalement Craven ne verse pas trop là-dedans, même s’il propose tout de même une scène qui ne sert à rien. Le coup où on a un plan fixe sur les intestins de la morte demeure surement le plan le plus inutile du métrage. Pour ce qui est des autres meurtres, on restera sur notre faim et ce n’est pas la scène finale qui changera la donne, malgré les fortes connaissances en horreurs filmiques des jeunes gens. Il est vrai que de ce côté-là, le film demeure très décevant, car les attaques sont prévisibles, peu inventives et manquent d’un certain peps pour enflammer le tout. La scène de l’attaque dans la grange avec Courteney Cox, même si elle est bien amenée et montre une mise en abîme maîtrisée, reste un peu ratée à cause d’un manque flagrant de prise de risque et d’une énergie dans les chaussettes.
Au final, Scream 4 est une demi-déception. Divertissant et regardable, il demeure néanmoins trop lisse et superficiel, ne proposant comme nouveauté qu’une sorte de tollé contre les nouvelles technologies et apporte la preuve que même si on s’y connait en film d’horreur, ce n’est pas cela qui nous sauvera la mise. Bref, un coup marketing réussi pour Craven puisqu’il relance une trilogie et j’espère sincèrement qu’il ne va pas tomber dans la facilité, comme cela avait été le cas dans les années 90 avec la première trilogie. Si la fin du 4 est assez sympathique, bien que par trop superficielle, démontrant les effets de mode et des médias sur notre société, j’espère que le papa de Freddy ne va pas tirer sur la corde et nous proposer comme Romero la même rengaine à chaque épisode. Affaire à suivre donc.
Publié le 13 Août 2012
Largo Winch 2
Les films français ont très mauvaise réputation, notamment auprès des jeunes adolescents ou des fans de films de genre comme moi. La faute à un cinéma trop timide, à une redondance vers les films d’auteur, les non-dits, les drames faisant pleurer les ménagères de plus de 40 ans, les films soi-disant intellectuels, bref, le cinéma français est perçu comme un beau cinéma mais mou. Heureusement, certains réalisateurs talentueux s’évertuent à le rendre plus dynamique et à diversifier cette morosité ambiante. Quand on voit des mecs comme Alexandre Aja, Maury et Bustillo, Louis LeTerrier ou encore Jérôme Salle, on peut se dire que finalement, le cinéma français a des couilles et il serait peut être temps de les montrer. Avec Largo Winch 2, on peut dire que le cinéma français sait faire des films d’action qui peuvent rivaliser avec James Bond. Seulement, parfois, il ne faut pas recopier les américains et prendre des scénarios tout pourris ou encore faire un pot-pourri de plusieurs histoires prises dans des BDs. Car oui, Largo Winch 2 est assez bon, mais il possède un scénario très décevant. Je vais expliquer cela un peu plus en détail.
Quand on est un lecteur de la série en bande dessinée, ce qui est mon cas, on s’attend à de l’aventure, à de l’humour et à une pointe de rocambolesque. Il est très difficile de retranscrire cela à la télé et au cinéma. Pourtant, c’est avec un certain brio que Jérôme Salle y était parvenu avec le premier Largo Winch. Le succès étant au rendez-vous, c’est donc un deuxième opus qui voit le jour et là, c’est plutôt décevant. Je ne comprends toujours pas la volonté des scénaristes de ne pas suivre l’histoire originale, surtout qu’avec les 17 tomes sortis, il y avait de quoi faire. Or, ils ont décidé de faire un melting pot de tout ça, et on se retrouve entre des tomes différents n’ayant à la base aucun rapport les uns avec les autres. Pour faire simple et pour raconter la petite histoire, Largo Winch souhaite vendre le groupe W dont il a hérité pour faire une œuvre humanitaire grandiose. Seulement, au moment de signer le contrat, il est accusé de crimes contre l’humanité au Cambodge. Il va donc tout faire pour prouver son innocence. Alors quand on lit le synopsis, on se dit chouette, il va y avoir de l’action, du dépaysement, des intrigues bureaucratiques, bref, on se dit que l’on va en prendre plein la gueule. Malheureusement, le film se fourvoie dans une intrigue à deux, incluant un traitre au sein de la société et un méchant très méchant faisant chanter un membre du groupe W. Le gros problème, c’est que tout cela est prévisible et que l’on n’attend vraiment rien de particulier à part peut être quelques bastons et quelques phases d’action maîtrisées. Le film est assez rythmé, tout va relativement vite, mais tout est assez superficiel et ne vaut pas vraiment le coup, du coup. Le pire, c’est que si vous avez une version non sous-titrée, comme mon cas, vous avez intérêt à bien comprendre l’anglais et le cambodgien parce que sinon, le scénario va vite devenir incompréhensible.
Au niveau du casting, je suis assez partagé, et cela en ce qui concerne plusieurs personnages. On va commencer par le héros, Largo Winch et c’est encore Tomer Sisley qui se faufile sous la peau du multimilliardaire. Franchement, j’étais très sceptique lors du premier film, mais une fois le visionnage établi, on se rend compte du talent de ce beau gosse et il incarne parfaitement le héros de Van Hamme. Dans ce deuxième opus, il ne change rien et prouve qu’il a vraiment du talent dans le cinéma, et pas seulement pour faire des rôles de séducteur. Bien évidemment, la deuxième super star est la sublime Sharon Stone. Il faut dire que malgré son âge, elle fait toujours partie des plus belles femmes du monde, et elle incarne ici l’avocate qui veut faire tomber Largo. Mais elle demeure assez effacée et seule une petite confrontation avec Tomer Sisley vaut le coup d’œil. Pour le reste, elle passe son temps à courir à droite ou à gauche et à répondre au téléphone. Rien de bien transcendant pour cette grande dame. Par contre, je vais me mettre très en colère concernant l’acteur qui incarne Simon Ovronnaz. Dans les livres, il est le meilleur ami de Largo, car il le sort de prison, et ce petit malfrat suisse est un séducteur né et trempe dans divers magouille notamment à cause de son bagou. Si on ne s’en tient qu’aux traits du personnage, pas de problème, l’acteur est dans le rôle. Mais physiquement, il est juste insupportable et ne tient pas la comparaison. D’ailleurs, il est plus haïssable qu’autre chose dans le film et semble plus ingrat envers Largo que fidèle. Bref un ratage complet. Par contre, le personnage du majordome demeure assez intéressant et il est le rigolo de service. L’acteur le jouant est parfait dans ce rôle. Du coup, on a un casting assez disparate et parfois plutôt hasardeux, surtout quand on sait qu’il manque de grands personnages issus de la bande dessinée.
Au final, Largo Winch est un film d’action assez décevant et un peu trop léger. Bien inférieur à son aîné le film se repose sur des acquis et cela est une grosse erreur. Beaucoup moins fidèle au support BD, les scénaristes tentent en vain d’insuffler une intrigue complexe dans une histoire finalement banale et déjà vue. Bref, un film d’action qui ne vaut le coup d’œil que pour ses scènes d’action bien réalisées et bien maîtrisées, mais qui laisse un gout amer, surtout au niveau de l’histoire proposée. Une semi déception en somme.
Publié le 2 Août 2012
Halloween
En général, et selon les clichés actuels dans la tête des gens, le métal est quasiment indissociable du gothique et donc de l’horreur. C’est un peu comme la pornographie et les films d’horreur, qui, pour les soi-disant intellectuels croyant détenir le monopole du bon gout, pensent que c’est du pareil au même. C’est donc sans grande surprise qu’un certain Rob Zombie, chanteur et musicien de métal, ayant fondé le super groupe White Zombie puis entamant une carrière solo, se lance dans une carrière de réalisateur avec à son actif quatre films d’horreur. Le premier, la maison des 1000 morts est un peu un pot-pourri de tout ce qui a fait la vie de Zombie, avec des personnages haut en couleurs et complètement timbrés, des monstres, et surtout une ambiance très lugubre. Son second film est un pur chef d’½uvre du genre, The Devil’s Rejects est vraiment l’un des meilleurs films d’horreur que j’ai pu voir mélangeant western et violence exacerbée. Mais aujourd’hui, c’est son troisième film qui nous intéresse et il n’est pas des moindres, puisqu’il s’agit du remake du mythique Halloween de Big John Carpenter. Alors que vaut ce remake ? Zombie a-t-il su conserver le mythe Michael Myers ?
Pour tous ceux qui ont vu l’original, il est impossible d’oublier certaines scènes mythiques, notamment le tout début où Michael Myers enfant va buter sa s½ur avec un couteau et que l’on voit cela à travers les yeux du gosse. Par la suite, le film va se concentrer sur la fuite de Myers, sa tuerie de jeunes filles légèrement vêtues puis la course folle pour l’arrêter du docteur Loomis et de la jeune Jamie Lee Curtis. Si le film reste bien présent dans les esprits, c’est grâce à une mise en scène exemplaire, une musique fabuleuse et surtout un tueur charismatique et énigmatique. Dans son remake, Rob Zombie a bien compris qu’il ne pouvait échapper à ces scènes de tuerie, mais il n’a pas versé dans le gore pour autant, et la première partie de son film, celle qui fait beaucoup moins remake, est surement la plus intéressante. En fait, on commence le film avec Michael Myers jeune, sauf que Zombie va longuement s’appesantir sur cette jeunesse et sur les blessures que va endurer le jeune Michael Myers. On va donc voir son beau-père alcoolique, sa mère, stripteaseuse, sa grande s½ur dévergondée, et sa petite s½ur encore innocente. A l’école il en prend plein la gueule et le soir d’Halloween il se retrouve seul car sa grande s½ur s’envoie en l’air avec un type. Bref, le portrait dressé est implacable et très sombre. On comprend très rapidement pourquoi le jeune Myers va sombrer dans la démence.
Mais ce n’est pas pour autant que Rob Zombie va s’arrêter là, car ce serait trop facile et l’ellipse temporelle serait trop grande. Après une scène de tuerie d’une rare violence et d’une rare vraisemblance, Zombie va nous montrer la relation étroite que va entretenir le pédopsychiatre Loomis avec le jeune Myers. Puis il va nous montrer petit à petit la descente aux enfers du jeune homme qui ne souhaite que rentrer chez lui. Ces passages sont très forts, car il démontre l’incapacité des adultes à assumer leurs actes et surtout leur incapacité à comprendre les maux des enfants. Loomis, obstiné, veut absolument des réponses alors que Myers veut simplement rentrer chez lui. Passages très forts aussi car on voit progressivement la chute psychique de l’enfant, le point de paroxysme étant le suicide de la mère. Rob Zombie arrive à instaurer une ambiance assez noire, mais qui est en plus remplie de désespoir et de folie. Loin de son univers de prédilection avec ses hommes de cirque et ses monstres de foire, le réalisateur met en place une mécanique très huilée pour expliquer un comportement meurtrier et impulsif. Sur la deuxième partie, on restera plus dans le classique, avec des meurtres sympathiques et une partie survival rondement menée où on ne s’ennuiera jamais. Seulement, étant donné que l’on a déjà vu cela un paquet de fois, on sera forcément plus déçu en comparaison de la très bonne première partie.
Dans ses deux premiers films, Rob Zombie s’est entouré des mêmes acteurs, et il faut dire qu’il a eu raison car ils étaient diablement bons, sauf peut être sa très chère femme Sheri Moon Zombie. Actrice revenant sans cesse dans ses métrages, il était donc logique de voir la belle blonde dans cet Halloween. Mais, je dois confier que pour une fois, je l’ai trouvé très bonne et très convaincante en mère de famille désabusée puis désespérée. Elle m’a d’ailleurs bluffé durant les scènes à l’hôpital psychiatrique où elle parle avec son fils et montre un visage d’une détresse incroyable. Mais dans ce film, ce n’est pas la seule à être très forte, car Scout Taylor-Compton, incarnant la jeune s½ur de Myers est vraiment très bonne et très convaincante notamment lors de la scène finale, lorsque la survie prend le pas sur la raison. Mais la force du casting réside dans les gueules du cinéma dont sait s’entourer Zombie. Malcolm McDowell en tête, remplaçant un certain Donald Pleasance dans le rôle de Loomis, et il faut dire qu’il reste un putain d’acteur avec une putain de gueule et une putain de classe. Incroyable de mégalomanie, il incarne un personnage à la fois attachant et détestable, mais qu’est-ce qu’il le fait bien ! En contre partie, on retrouve Brad Dourif, le fameux Chucky, dans le rôle du shérif impuissant et il démontre là aussi que son talent n’est plus à démontrer, jouant parfaitement le père de famille inquiet. Et que dire du jeune Daeg Faerch, très bon dans le rôle de Myers jeune. Enfin, je passerai sur les seconds rôles à la bonne trogne comme William Forsythe, Danny Trejo, Ken Foree ou encore Sid Haig.
Bien entendu, si l’on doit refaire l’historique de Rob Zombie, on voit bien que dans ses deux premiers films, le gore a une place assez importante. Bien que ce ne soit pas le premier truc mis en avant, puisqu’il privilégie tout de même une ambiance très glauque, dans cet Halloween, le gore n’est pas non plus hyper présent. En fait, plutôt que de montrer des décapitations, des membres arrachés ou autre, Zombie va favoriser une violence impressionnante et implacable dans les actes et dans les meurtres. Ainsi, Michael Myers, va s’acharner sur une victime, mais on ne va pas pour autant voir le résultat. Je pense notamment à ce pauvre Danny Trejo qui va en prendre plein la gueule et qui va voir sa tête éclatée contre un écran d’ordinateur. Ceci dit, la scène la plus marquante et la plus gore vient du meurtre de masse de Myers enfant, avec un petit égorgement de son beau-père, un matraquage à la batte du petit ami de sa s½ur, et bien entendu le meurtre très efficace et sanglant de sa grande s½ur. On reverra aussi la fameuse scène du mec planté dans un meuble avec le couteau, figure hautement artistique de la part Myers. Finalement, on se rend compte après coup, que si le film demeure violent, il n’est pas pour autant gore et c’est cette explosion de meurtres qui rend le film vraiment horrifique, mais aussi véritablement addictif.
Au final, Halloween version 2007 est une réelle réussite. Proposant une première partie vraiment jouissif et donnant corps au malaise de Myers et à son addiction pour les masques, Zombie rend honneur à Carpenter tout en y apposant sa patte. Si le métrage ne dépasse pas l’½uvre du maître, il n’en demeure pas moins un excellent film d’horreur, fort, violent, intelligent et qui ne décevra, en terme d’originalité, que dans sa deuxième partie plus classique, plus slasher. Bref, un film que je conseille fortement et qui fait que Rob Zombie est vraiment un réalisateur à suivre de très près !
Publié le 15 Juillet 2012
Insidious
De l’avis de beaucoup de personnes, James Wan est le nouveau petit prodige des studios hollywoodiens. Il faut dire que le petit bougre s’est très rapidement taillé une forte réputation avec un certain Saw, grande nouveauté dans le monde de l’horreur et du thriller donnant un nouveau souffle au genre et bien entendu une saga plus ou inégale. Ceci dit, il ne s’est pas cantonné à ce succès durable, puisque il enchaîne derrière avec Dead Silence, film d’horreur avec des poupées et des fantômes, Death Sentence, film de vigilante très nerveux puis Insidious, encore un film d’horreur, explorant cette fois-ci l’univers de la possession et des démons. Ceci dit personne n’est parfait et un faux pas est toujours possible, d’autant plus que je n’ai pas trop aimé le pourtant très apprécié Dead Silence. Alors que vaut ce Insidious ? Vrai film d’horreur qui fait sursauter, ou grosse campagne de promo pour ameuter le plus de gens ?
Le scénario n’est pas de James Wan, mais de son plus fidèle compagnon, Leigh Whannel, acteur dans le film mais aussi scénariste de renom puisqu’on lui doit les trois premiers Saw. Ici, on va s’intéresser à la possession et plus spécialement à la possession et la hantise d’un corps. En effet, le film va s’éloigner rapidement des Amityville et autre Hantise, pour proposer un sorte de concept nouveau bien que déjà vu dans Paranormal Activity et l’Exorciste. Sauf que cette fois-ci, il n’est pas question de possession classique mais de vol de corps. Pour faire simple, on va suivre la vie d’une famille modèle, mais l’enfant de la famille va tomber dans le coma du jour au lendemain et les médecins ne trouvent pas de réponses logiques à ce trouble. Relativement inquiets, les parents font faire appel à une exorciste du nouveau genre qui visiblement connait bien la famille, et elle leur explique qu’un démon serait peut être la cause du coma et que le père devrait être au courant. Utilisant plusieurs ficelles de différents films, Whannel a su tirer le meilleur de partie de chaque métrage en proposant ainsi un scénario inédit, dans l’air du temps, remettant au gout du jour les actes d’exorcisme en échappant ainsi au sempiternel curé et aux prières latines. Le seul problème dans ce film, c’est que la nouveauté, venant à la fin, demeure un peu trop brouillonne et bien trop abstraite, proposant un univers bizarre et une exploration un peu trop hasardeuse.
Le film se décompose en deux grandes parties qui ont chacune des qualités, mais avec une première phase vraiment excellente et une deuxième surement plus expérimentale et tâtonnante. Du coup, on obtient deux ambiances complètement différentes et une rupture au milieu qui concerne la tentative de communication avec le démon ressemblant à Darth Maul. Durant la première partie, le film est vraiment bien amené et l’ambiance qui en ressort est vraiment flippante. Outre une très bonne actrice, certains effets de peur sont inattendus et cela fait bien longtemps que je n’avais pas sursauté comme ça sur mon siège. Cela est d’autant plus bizarre que les effets sont archi connus, mais dans ce film ils fonctionnent très bien et sont parfaitement amenés. Je serai surement plus difficile avec la seconde partie qui explore le monde de l’au-delà et qui obtient un contrat à moitié rempli. Si l’univers en lui-même reste assez cohérent et propose à la fois une vision sombre puis un démon déluré évoquant les prostitués des années 50 au Moulin Rouge, il en demeure un peu trop perché et nos deux compères (Wan et Whannel) veulent trop en faire pour essayer d’en mettre plein la vue. Le seul problème c’est que le contraste avec la première partie est trop fort et que le démon de la vieille dame aurait surement été plus fort et plus dans la lignée du début.
Outre l’aspect assez terrifiant de la perte brutal d’un enfant et de sa hantise par un démon assez violent, le film ne se cantonne pas à quelques effets de peur bien distillé et savamment amenés. On peut rajouter à cela des acteurs qui font partie du haut du panier en ce moment et qui joue leur rôle à merveille. Ainsi, Rose Byrne, incarnant la maman est criante de vérité et de compassion. Jouant à merveille la tristesse, voir la dépression, elle donne une grande part de véracité et de réalisme au métrage. De son coté, Patrick Wilson, le Hibou de Watchmen ou le pseudo pédophile dans Hard Candy, joue très bien son rôle de père aimant et il incarne bien la part de scepticisme face à cette histoire surnaturelle. Il se révèle impeccable dans ce rôle mais aussi à la fin dans un rôle un peu plus sombre. Je passerai rapidement Ty Simpkins, l’enfant qui passe son temps à roupiller dans un lit. Par contre, on pourra applaudir encore une fois la prestation de Lin Shaye dans le rôle d’une médium new age, qui demeure très très bonne dans ce rôle. Bien entendu les démons ont leur mot à dire et même s’il ne parle pas trop, ils restent dans un design assez particulier. Dans le film, il y en a deux qui sont très marquants, c’est le grand méchant qui ressemble à Darth Maul avec des pieds de boucs et la vieille dame ressemblant un tantinet à la vieille sorcière dans Dead Silence. Si le premier n’est pas très effrayant et pêche son style dans les démons japonais, la seconde est vraiment flippante et aurait mérité un meilleur traitement (en espérant qu’elle soit de retour dans le deuxième volet).
Après un passage par le gore ou tout de même le pas très propre, James Wan s’essaye ici à quelque chose de nouveau et de plus vieux, puisqu’il s’agit de faire sursauter le spectateur avec des effets de peur et des apparitions, certes archi convenus depuis des lustres, mais maîtrisés de bout en bout. Il faut avouer que le film a du me faire sursauter trois ou quatre fois, et c’est assez rare. Mais il faut dire que James Wan sait où il veut en venir et connait tous les chemins pour parvenir à susciter une mauvaise impression au spectateur. Ainsi les apparitions derrière la moustiquaire du bébé, l’apparition soudaine dans la chambre du fantôme alors qu’il fait les cent pas sur le balcon, la tête du démon derrière Patrick Wilson, les gens semi-immobiles dans la maison, bref tout cela sont autant d’effets assez classiques mais qui sont amenés à la perfection et qui fonctionnent diablement bien. La séance de spiritisme montre aussi à quelque part ce léger mal-être en transformant les prières par un mécanisme à base de masque à gaz, de trompe et d’appareil électronique, et si tout cela forme quelque chose de récent, on ne peut s’empêcher d’y voir quelque chose de rétrograde et cet aspect dichotomique est très intéressant et instaure un malaise palpable.
Au final, Insidious est un très bon film d’horreur. Classique dans son schéma narratif et dans ses effets de peur, il reste novateur grâce à une réalisation léchée, des passages inédits comme la scène de l’exorcisme, et surtout une idée intéressante sur le voyage dans le plan astral. Bien entendu, le film a ses défauts comme le design du démon ou encore la fin grandguignolesque qui demeure hasardeuse malgré l’idée de base qui est bonne, mais on se laisse facilement surprendre par cette histoire et les personnages sont très attachants, notamment Rose Byrne qui joue vraiment très bien. Bref, un film que je conseille vivement, en espérant que le deuxième volet sera du même acabit.
Publié le 10 Juillet 2012
Paranormal Activity 2
Quand un film d’horreur fonctionne et fait le buzz autour de lui, il est d’une logique implacable qu’une suite fasse immédiatement surface. C’est le cas avec Paranormal Activity 2 qui est à la fois prélude, présent et suite du premier épisode qui a tant déchiré les critiques et les spectateurs. Si l’on se penche un petit peu du coté purement monétaire du projet, on est en droit à s’attendre à un film identique au premier et qui ne se renouvelle pas des masses. Sauf qu’ici, la donne est différente, car les producteurs ont du se dire que ce qu’il y a de pire après un jeune couple dans la fleur de l’âge, c’est une famille entière avec un nouveau-né. Faisant fi de la facilité scénaristique pour instiller la peur chez le spectateur, je me mate donc cette suite presque immédiatement après avoir vu le premier, mais était-ce une bonne chose ? Le film est-il aussi sympathique que le premier métrage ? La malédiction des suites est-elle encore une fois avérée ?
Le scénario de ce deuxième opus fait très largement dans la facilité. Après avoir torturé un jeune couple amoureux auquel on pouvait facilement s’identifier, voici que maintenant on s’attaque à une famille complète et surtout au petit dernier de la famille. Bien entendu, les scénaristes ne se sont pas foulés puisque la logique après un jeune couple, pour monter dans l’angoisse et la peur est un enfant et si possible un bébé. Ce deuxième opus est donc dans la continuité du tout premier. Sauf que les scénaristes ont eu une fulgurance sur la fin et dans le déroulement global de l’histoire. En effet, plutôt que de prendre une autre famille et de refaire bouger les lustres, on nous présente la famille de la sœur de la victime du premier métrage. De ce fait, on revoit rapidement la nana du premier film sans qu’elle soit possédée. Néanmoins, on comprend que tout a commencé ailleurs et que finalement, le démon ou l’esprit qui les tourmente est présent depuis leur jeunesse. Le seul problème, c’est que tout cela ne dure pas bien longtemps et que la plupart du temps, on attend les différents phénomènes dans la baraque et les différents moments de frousse. On peut donc dire que scénaristiquement parlant, le film est quasiment identique au premier sauf qu’il y a plus de personnages et qu’il est plus long.
Mais pourquoi une telle longueur ? Le premier métrage durait à peine plus d’une heure vingt et c’était largement suffisant. En effet, dans ce genre de film, il n’y a pas beaucoup d’action et quand il y en a, les phases où ça bouge un peu se résument la nuit, sur caméra fixe, puis avec une réaction plus ou moins rapide de la famille. Avec ce deuxième volet, le film prend quasiment plus d’une demi-heure et il en devient presque trop long. D’autant plus que l’on connait déjà l’histoire et que cela risque de paraître pour une simple resucée du premier film. Du coup, l’ambiance a énormément de mal à s’installer et on attend impatiemment le prochain coup d’éclat de l’esprit. Seulement, il ne se passe pas grand-chose, tout du moins, il se passe beaucoup moins de chose que dans le premier. De ce point de vue là, c’est déjà une déception. Comme l’ambiance a du mal à s’installer et que l’on s’emmerde plus qu’autre chose, les différents effets ne prennent pas et les sursauts sont beaucoup moins présents. Le coup du robot de piscine est d’une nullité affligeante, et seuls les assauts sur le bébé sont intéressants et relativement bien fichus. Néanmoins, c’est une bien maigre consolation et le sentiment de malaise qui m’avait envahi lors du premier métrage a été absent lors du visionnage de ce deuxième film.
Au niveau des acteurs, on retrouve deux personnages du premier film. Micah Sloat et Katie Featherston font quelques apparitions car il s’agit de la sœur de la mère de famille. Bien entendu, il s’agit d’acteurs inconnus, mais ils tiennent bien leur rôle et c’est l’essentiel. Celle qui va être possédée, la mère de famille est une actrice un peu plus connu. Il s’agit de Sprague Grayden, qui a joué dans toute sorte de séries dont l’excellente Sons of Anarchy dans laquelle elle incarnait la femme d’un des héros. Dans Paranormal Activity 2, elle incarne une mère de famille tout ce qu’il y a de plus banal et il faut dire qu’elle le fait relativement bien. Il n’y a pas de surjeu, pas de fausses notes, donc c’est agréable. Le reste du casting reste très effacé et cela pour plusieurs raisons. La première, la plus évidente, est que leurs rôles ne sont pas hyper importants, comme le père de famille, même si son rôle reste déterminant par la suite ou encore comme la fille de la famille qui demeure relativement inintéressante. Par contre, il faut rajouter un gros plus pour le bébé de la famille qui demeure relativement bon, notamment lors des phases d’attaque.
Evidemment, tout ceux qui connaissent Paranormal Activity savent qu’il ne faut pas s’attendre à du gore et à du sale. Le film mise tout son potentiel horrifique sur des effets du quotidien mais dans un contexte incongru, comme une lumière qui s’allume et qui s’éteint alors que personne n’est débout dans la maison, des portes qui claquent sans que personne ne les touchent et sans courant d’air, etc. Le deuxième volet ne fait exception à la règle même si j’ai trouvé que les effets étaient beaucoup moins forts que dans le premier. Il faut dire aussi que l’on sait à quoi s’attendre et ce n’est pas la multitude de caméras filmant les trois quarts des pièces de la maison qui va changer quelque chose. D’ailleurs, mettre plus de caméra est une évolution bien maigre entre les deux films. La chose intéressante, c’est que les scénaristes ont voulu intégrer les personnages du premier opus et surtout montrer la continuité entre les deux métrages. Ainsi, après une scène gerbante où l’on pense être à la fin du film, un rebondissement survient et montre une vraie suite au premier film. Il y a là quelques effets sympathiques comme un petit brisage de nuque et le tout reste relativement nihiliste avec une désagréable sensation d’impuissance.
Au final, on se retrouve devant un opus bien décevant et très en dessous du premier qui arrivait à distiller une peur grandissante au fur et à mesure des découvertes et des effets de plus en plus forts. Dans le deuxième film, les effets sont bien moins puissants et on sait à quoi s’attendre. Ayant énormément de peine à se renouveler, Tod Williams essaye tant bien que mal de proposer quelque chose de divertissant et d’effrayant, mais la sauce ne prend pas. Si l’idée de l’enfant semblait facile et l’histoire de la famille très réaliste, le film s’enlise dans un rythme lent et dure beaucoup trop longtemps car seule la fin présente un intérêt pour la série. Dommage, il y avait matière à faire.
Publié le 17 Juin 2012
Paranormal Activity
Le faux documentaire a connu un vif succès dans les années 90 avec un certain « Projet Blair Witch » et depuis, le soufflé est retombé est peu de films se sont réessayés à ce genre si particulier et propre aux films d’horreur. Mais c’est en 2009 qu’une bande annonce fait un buzz terrible sur la toile et annonce le film d’horreur le plus épouvantable de tous les temps. Construit comme une bande amateur avec des acteurs inconnus et renforcé par des images d’un public effrayé lors de projections en salle, le film Paranormal Activity partait avec des attentes énormes de la part des fans du genre horrifique. Et il faut dire que le film divise vraiment les foules, car soit on a détesté ce film, souvent jugé trop mou, soit on a adoré et on a frémit devant son écran devant tant de réalisme et d’effets si banals. Alors que vaut ce film qui va donner 2 suites et un spin-off japonais ? Film ennuyeux ou film effrayant ? La caméra statique est-elle une bonne idée ou rend-elle le film encore plus mou ?
Le scénario de Paranormal Activity n’est pas quelque chose de nouveau en soit. Il s’agit d’une histoire de fantôme hantant une maison et terrifiant ses habitants. Jusque là, rien de neuf. Mais la nouveauté de ce métrage, c’est de proposer une manière de filmer étonnante et d’en faire un traitement dans le genre « images d’archive ». Bien entendu, on sait que tout cela est monté, truqué, mais tout cela est diablement bien fichu. On va donc suivre les enquêtes d’un couple, qui tente de prouver qu’une présence hante les lieux. Pour cela, le mari va acheter une grosse caméra et il va filmer toute sa vie avec, même les moments où ils dorment. En gros, c’est Secret Story, les débiles en moins. Ce qui devait être au début un moyen de calmer sa femme devient vite une découverte dangereuse et angoissante. Bien entendu, l’histoire va révéler par la suite un secret de famille concernant la jeune femme et on va plus ou moins comprendre pourquoi il y a une présence dans cette baraque. Mais encore une fois, l’histoire, assez angoissante bénéficie d’un traitement nouveau et plus réaliste. Seulement, réalisme ne rime pas forcément avec efficacité (franchement, si je devais filmer ma vie, on se ferait chier !), alors pour quoi j’ai bien aimé ce film à l’histoire si classique.
En fait, il se dégage clairement quelque chose de malsain dans ce film. Ceux qui ont détesté ce film doivent bien rire devant cette phrase, mais il suffit de se foutre dans le noir, un casque sur les oreilles et on y croit vraiment. Ce qui est d’autant plus incroyable, c’est que les effets utilisés pour susciter la peur sont vraiment très simples et très cheap. D’ailleurs la plupart des effets concernent une ampoule qui s’allume, une porte qui claque, une applique qui bouge sans le moindre courant d’air, bref que des trucages facilement réalisables. Mais bizarrement, le film introduit une montée crescendo des évènements et on sent poindre le point de non retour, et c’est cela qui reste franchement angoissant. S’identifiant rapidement aux personnages, on a presque envie de leur dire de foutre le camp ou d’arrêter de fouiner là où il ne faut pas. Et c’est ce point là qui reste essentiel au film, c’est que le moindre couple lambda peut s’identifier aux protagonistes du film. Ensuite, il y a une donne qui a très bien fonctionné avec moi, c’est le son. Pas de musique dans le film, mais les bruitages sont savamment utilisés dont celui précédant l’arrivée du fantôme. Un bourdonnement sourd commence à se faire entendre et il instaure à lui seul un sentiment de malaise et on reste à l’affut de ce qu’il va se passer. C’est vraiment le point fort du métrage.
Je l’ai déjà dit plus haut, mais je le redis ici, le fait que s’identifier aux personnages est un des points essentiels du film. Les acteurs ne sont pas des canons, ils ne sont pas forcément maquillés, ils ne sont pas célèbres, et tout ceci constitue à la projection du spectateur se demandant comment lui aurait réagi dans de telles conditions. De plus, les prestations du couple, d’un point de vue acteur, sont relativement bonnes. Pour les départager, je dirai que la jeune femme est bien meilleure. Bon en même temps, c’est le personnage central, mais elle reste convaincante, notamment quand il faut jouer la peur ou l’inquiétude. Pour son compagnon, Micah Sloat, c’est un peu plus délicat, car son personnage est plus effacé et surtout plus pénible par moment. Il s’agit du cartésien qui vient de faire une découverte et qui veut aller jusqu’au bout de son investigation. L’acteur s’en tire bien mais il n’est pas inoubliable. Les personnages secondaires sont très peu nombreux et pas franchement intéressants. Bref, le film repose sur deux acteurs inconnus et ça tient bien la route.
Bien évidemment, qui dit film de fantôme et d’épouvante, dit absence de gore. C’est bien le cas avec Paranormal Activity. Il faut dire qu’en rajoutant du gore, le film aurait perdu de son angoisse et de son coté fantastique. Néanmoins, sans grand effet sanguinolent, le réalisateur a su trouver des effets faisant mouche et instaurant un certain mal-être chez les spectateurs. Par exemple, le passage où le mari met de la farine sur le sol et trouve des traces de pas à l’intérieur est une scène assez inquiétante, car elle prouve que l’entité est bien là et qu’en plus, elle n’est pas humaine, vu la forme des trace. Autre passage angoissant, c’est lorsque les pas les mènent vers les combles de la maison et que le mari décide d’y aller. Cette scène m’a rappelé The Grudge et on sait à quoi s’attendre avec ce genre de passage. Donc finalement, tout cela est intégré pour instaurer un climax inquiétant et angoissant et l’ajout de gore aurait été un gâchis. Ceci dit, la scène finale, provoquant un ultime sursaut demeure la scène la plus dérangeante, laissant le spectateur dans un état de stupeur. Enfin, les bruits sourds et les différentes altérations physiques de la demoiselle, notamment quand elle reste debout des heures à mater son copain, sont autant de petites choses qui font l’ambiance du métrage.
Au final, Paranormal Activity est un film relativement efficace et qui parvient à faire peur avec des effets simples et praticables chez soi. Seulement, pour bien apprécier le métrage, il faut être seul, dans le noir et dans une sorte de bulle pour qu’aucun bruit nuisible nous dérange. Doter d’un climat angoissant et d’une montée crescendo dans la puissance de la présence, le film peut se targuer de faire peur avec des effets minimalistes. Si le fond demeure commun, la forme explore un nouvel aspect de la caméra à l’épaule et du documenteur et il faut dire que Oren Peli sait entretenir le suspens. A mille lieux d’un Apollo 18 ou d’un Atrocious, je conseille ce film qui m’a laissé mal à l’aise, surtout sur la fin.
Publié le 17 Juin 2012
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