Critiques spectateurs de AqME
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Machete
Le cinéma « Grindhouse » est le fruit d’un travail entre deux réalisateurs totalement à part dans le circuit hollywoodien actuel. Lorsque Quentin Tarantino et Robert Rodriguez évoque de faire des films à l’ancienne, montrant ainsi que humour bien gras, belle gonzesse et gore peuvent cohabiter, de nombreuses personnes se sont mises à saliver. C’est alors que déboulent deux films, Boulevard de la mort de Tarantino et Planète Terreur de Rodriguez. Mais pour attirer le chaland, les deux hommes constituent des fausses bandes-annonces à base de gros délire visuel, pour montrer que Grindhouse emmerde les poncifs hollywoodiens. Parmi ces bandes-annonces se trouvent Machete qui va faire parler d’elle, et pour cause. Mettant en avant une gueule cassée du cinoche et des explosions burlesques avec des dialogues débiles, il n’en fallait pas plus pour plaire à l’amateur de films d’action des années 80 ! Du coup, au bout trois ans d’attente, la fausse bande-annonce devient un vrai film, hommage fulgurant aux vieux films d’action et aux nanars de ces belles années. Mais que vaut le film, telle est la question ? Nanar osé ou vrai bon film ?
Le scénario du film n’est pas très fin, mais en même temps, c’est complètement assumé et voulu. Jouant sur les codes du film d’action débridé des années 80, Rodriguez propose un spectacle pétaradant et loufoque, où l’action côtoie la nudité et l’érotisme. Pour faire simple, Machete est à la base un agent fédéral du Mexique. Malheureusement, il se fait piéger par le plus grand caïd du pays et il est laissé pour mort. Quelques années plus tard, alors qu’il est au niveau de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, il va se faire débaucher pour tuer un sénateur américain raciste. Acceptant l’offre pour donner tout l’argent à une vendeuse du coin, il se retrouve une fois de plus piégé et devient l’ennemi public numéro 1. Bien décidé à laver toutes ces accusations, il va tout faire pour retrouver celui qui lui a fait porter le chapeau. Il s’agit là d’un scénario typique d’un film d’action lambda, mais Rodriguez ne va pas s’arrêter là pour autant, car sa volonté n’est pas d’en faire un vulgaire film d’action. Ce qu’il veut, c’est faire du ludique, du drôle, mais aussi du bad-ass avec des héros à la gueule cassée, des méchants très méchants et de jolies demoiselles. Et on peut dire que de ce coté là, c’est plutôt bien réussi. Le film ne baisse jamais de régime, l’ennui ne peut ainsi pas poindre son nez, mais certaines scènes restent assez douteuses. Je pense notamment à la fin, lors de la grande baston dans un pseudo camp militaire, où le film prend une tournure presque ridicule. En effet, dans ce camp, tout semble superficiel, que ce soit au niveau des plans de caméra, aux différentes morts, aux différentes séquences, bref, tout cela sent le nanar à plein nez. Mais est-ce voulu ou pas ? Quand on sait que le film se veut sévèrement burné, on peut se poser la question.
Par contre, on peut dire que le casting a de la gueule. Déjà, quand on voit les noms affichés, on ne peut que s’incliner devant tant d’acteurs connus et de talent. En première ligne, on voit Danny Trejo, qui est en fait le cousin de Rodriguez. Acteur au physique particulier, affichant une tête à faire peur à un Marines, il incarne ici le héros du film qui manie aussi bien la machette, que le flingue que la bistouquette. Qui d’autre que lui pouvait jouer ce rôle ? Peut être Ron Perlman, mais il ne fait pas du tout mexicain. Du coup, il est l’acteur qu’il fallait et il en fait des tonnes sans que cela soit dérangeant. Par contre, le revers de la médaille, c’est que ce rôle risque de lui coller à la peau. Pour l’accompagner dans cette aventure, on a le mythique Steven Seagal. L’homme se rapproche aujourd’hui plus du bovidé que de l’homme, mais il faut dire qu’il fait un méchant de premier choix. Débile et sans pitié, il fait office de salopard de première, surtout qu’avec sa tronche, on a vite envie de la lui casser. Malgré tout, sa scène finale, et donc la confrontation avec Machete reste assez décevante, ne profitant pas de quelque chose de plus explosif. En plus, il se fait voler la vedette par un certain Robert de Niro, dont le talent n’est plus à démontrer, et qui campe ici, un enfoiré de première, un raciste imbuvable et dont chaque apparition est un vrai régal. On sent vraiment qu’il s’éclate à incarner un méchant. Au niveau féminin, on a aussi de quoi faire. Si Lindsay Lohan s’en sort assez bien, mais possède un rôle assez mineur, on peut dire que Jessica Alba et Michelle Rodriguez crève l’écran. Car en plus d’être de véritables bombes, elles incarnent avec justesse et drôlerie leurs personnages. Pour une fois, on aimerait bien être Danny Trejo !
Au final, Machete est un film très sympathique mais je conseille tout de même aux hommes de le regarder seul car je ne suis pas sûr que la gente féminine apprécie les physiques alléchants de toutes ces demoiselles, alors qu’elles doivent se taper Danny Trejo, qui est loin d’être Brad Pitt. Ceci dit, le film oscille tout de même entre moments de castagnes jubilatoires et passages lorgnant surement trop du coté du nanar, comme pour la scène finale. Bref, un film hommage au cinéma Bad-ass des années 80 et qui rentre parfaitement dans la sélection des films Grindhouse. Certains attendent la suite avec impatience, moi je dis pourquoi pas, mais attention de ne pas se perdre dans le nanar façon Godefrey Ho.
Publié le 12 Juin 2012
Le Dernier Maître de l'air
Le réalisateur Shyamalan est pour moi un cinéaste très surévalué. Après avoir connu le succès avec un film fort sympathique mais dont le degré de revisualisation se révèle être en dessous de zéro (sixième sens), il a accumulé les titres de plus ou moins bonnes qualités comme Incassable ou encore le village. Il faut aussi noter que le monsieur est scénariste à ses heures perdues et qu’il est le résultat très moyen de Devil, film d’horreur en huis clos dans un ascenseur et à la morale plus que limite. Avec le Dernier Maître de l’Air (et non pas Avatar à cause du film de Cameron), il s’attaque à l’adaptation d’un dessin animé très bon en image réelle avec de vrais acteurs. Le pari est risqué, surtout quand on voit le résultat pour Dragonball ou encore Blood The Last Vampire. Alors qu’en est-il de cette adaptation ? Le film est-il réussi ? L’égo surdimensionné de Shyamaln va-t-il encore en prendre un coup ? Autant le dire tout de suite, si le film n’est pas mauvais, il demeure relativement moyen et cela à cause de différents points, dont des acteurs peu impliqués.
Si on est un fan de la série (que je ne suis pas, enfin, ce n’ai pas que je ne l’aime pas, loin de là, mais je ne l’ai jamais suivie), on pourra se réjouir de voir que Shyamalan a tout de même conserver une grande partie de la série et qu’il reste relativement fidèle au matériau de base. L’histoire demeure simple, sympathique, mais il n’y a pas de quoi se rouler dans la fange comme des gros porcs. En même temps, à la base, c’est un dessin animé, et donc le public visé sont les enfants. Sauf que pour une fois, on ne les prend pas trop pour des crétins influençables et que le scénario reste assez intelligent en mélangeant plein de thème de grande valeur. Ici, on va suivre Sokka et sa sœur, Katara qui maîtrise l’élément de l’eau. Leur village se fait attaquer par les maîtres du feu car il recherche l’avatar, un être capable de maîtriser tous les éléments et de maintenir l’équilibre du monde. Sauf que les maîtres du feu veulent le tuer pour être les maîtres du monde. Mais l’avatar est un jeune enfant chauve et il va devoir apprendre la maîtrise de tous les éléments suivant un ordre précis pour devenir l’avatar. Mais il va aussi devoir aux méchants maîtres du feu qui veulent sa peau. Bien entendu, ici, on voit bien que le scénario est assez simple et reste très accessible et Shyamalan n’a pas cherché à le complexifier. Par contre, on peut voir différents messages assez intéressants et plutôt fédérateurs. On va retrouver le dépassement de soi, le deuil et le devoir de mémoire, la révolte lorsque l’on est opprimer, l’écologie, bref que des thèmes importants et bien pensants. Mais contrairement à Avatar de Cameron, le film n’est pas trop bien pensant et manichéen et ne cherche pas à faire dans la morale à deux balles. Cela est dû à des personnages plutôt complexes.
En effet, si l’avatar doit être quelqu’un de profondément bon, cela sera très difficile pour lui, car il sera confronté aux horreurs de la guerre, à l’esclavagisme et surtout à la mort des siens. Les autres personnages ne sont pas en reste puisque Sokka est le seul personnage à ne pas avoir de pouvoir et il aura parfois le sentiment d’être inutile. On peut aussi parler du méchant, le fils du roi du royaume de feu, mais qui possède une grande aversion envers son père et son peuple en général. On peut donc dire que les personnages restent bien travaillés et intéressants. Malheureusement, les acteurs sont loin d’être au niveau. Noah Ringer, interprétant le personnage principal, demeure assez convaincant malgré des mimiques assez simiesques, des gestes farfelus rappelant Naruto et surtout des poses débiles à la Power Ranger. Ceci dit, c’est surement l’acteur le plus convaincant du métrage. Dev Patel, déjà vu dans l’excellent Slumdog Millionnaire, incarne ici un méchant en total roue libre, surjouant à mort les émotions et les expressions et n’étant pas crédible pour deux sous. Je ne parle même pas de son père, campé par Cliff Curtis qui ressemble plus à un trafiquant de drogue dans les favelas qu’à un seigneur de guerre. Parlons aussi de Jackson Rathbone, un des vampires de la saga Twilight, qui joue ici Sokka et qui est à la limite du supportable. Surjeu, aucune émotion, pas un poil qui dépasse, il incarne la nouvelle génération d’acteurs qui n’ont aucun talent et aucun charisme. Ceci dit, il le fait avec brio ! Les effets spéciaux restent convaincants et on sent bien que le réalisateur a mit le paquet la dessus. Par contre, le coup des ralentis et des zooms durant les combats, tout ça pour faire plus classe, c’est franchement inutile.
Au final, le dernier maître de l’air demeure un film moyen, pas inintéressant, autant sur le fond que sur la forme, mais il possède des petites choses qui en font un film passable. Si les personnages ont un background travaillé et très loin d’un manichéisme latent, les acteurs les interprétant sont relativement catastrophiques et plombent le film, notamment avec des poses frisant la débilité et des dialogues insipides. La fin laisse sur la faim, laissant présager des suites, ce qui n’est jamais très bon. Bref, un film pour jeunes et adolescents et qui prouve que Shyamalan est une fois de plus un réalisateur très surestimé.
Publié le 12 Juin 2012
Hellraiser : Le Pacte
Pour tout amateur de films d’horreur, le nom de Hellraiser signifie forcément quelque chose. Saga mythique du cinéma de genre ayant débuté en 1987 avec un certain Clive Barker aux commandes, le premier film sera l’amorce d’une série de nombreuses suites et d’une présence maléfique incroyable du nom de Pinehead (non, cela ne veut pas dire tête de bite). On reconnait un film culte à son image dans le monde, et Hellraiser en fait partie, car que l’on ait vu ou pas un des films de la saga, la figure pleine de clous de ce cher cénobite nous reste en mémoire et a surement du traumatisé un bon nombre de bambins amateurs de frisson. De plus, pour tout lecteur passionné par le genre fantastique/horrifique, Clive Barker n’est pas non plus un inconnu. Romancier de talent et connu pour ses livres de sang, il est aussi le scénariste de l’incroyable Candyman et le réalisateur de ce Hellraiser. Partisan du mouvement Splatterpunk, c’est-à-dire introduire un modèle urbain, avec des gens souvent asociaux ou en marge avec des tueurs sanglants, des monstres jusqu’auboutistes, bref avec de joyeux tarés plus que violents, voir carrément déviants. Alors qu’en est-il de ce Hellraiser, premier film de Barker ? Son statut de film culte est-il mérité ?
On reconnait très rapidement la patte de Barker, car avec Hellraiser, il signe ses thèmes favoris en proposant quelque chose de profondément malsain, urbain et fantastique. L’histoire de ce premier film commence par une scène assez bizarre, avec un homme se livrant à l’ouverture d’un cube dont l’aspect laisse présager quelque chose de diabolique. Et effectivement, l’homme va se retrouver découpé en morceaux et une main bizarre va s’amuser à faire un puzzle avec son visage. Quelques temps après, une famille vient vivre dans la maison du drame et l’homme de famille n’est autre que le frère du disparu dont sa femme était amoureuse (oui, c’est une salope !). Sauf que le mari va entrer dans la pièce où est mort son frère en laissant tomber une goutte de sang sur le sol. Cela suffit à faire ressusciter son frère mais pas entièrement. Complètement dévoué à rendre forme humaine à son amant, la femme va ramener et tuer des hommes dans cette pièce pour donner du sang. Sauf que cet homme est recherché par des êtres difformes, des cénobites, alliant plaisir et souffrance et dont les pouvoirs sont exceptionnels. Bien entendu, la fille du père va se douter de quelque chose, va trouver le cube et va se retrouver confrontée aux cénobites. Elle est face à un cruel dilemme, faire un marché avec les cénobites pour leur donner son oncle ou se débarrasser du cube. Si le scénario parait assez simple, il a le mérite de présenter des personnages qui sont devenus incontournables de la scène horrifique, avec Pinehead et ses compagnons de torture, au look si particulier, et si gênant.
Les thèmes forts de ce métrage se retrouvent dans une ambiance très malsaine et pourtant très contemporaine et très urbaine. Barker va proposer une horreur indicible d’antan dans un monde actuel et presque rassurant. Sauf que cette horreur, ces créatures, sont au-delà de la technologie et apporte une angoisse constante dans un milieu familier. Bien évidemment, tous les personnages on des vices plus ou moins cachés, et cela fait partie de l’univers de Barker qui aime présenter des personnages marginaux et des monstres issus de quelque chose de profondément mauvais. On a pu le voir avec Candyman, bien que postérieur à Hellraiser, où la présence des HLM et le racisme latent ont créé un monstre de toute pièce. Hellraiser explore un peu moins le thème de l’urbanisme, mais il va aller plus loin dans la démonstration de la déchéance humaine et de son incapacité à se délester de ses vices, voulant toujours plus et étant trop curieux. Ainsi, les cénobites sont les gardiens de ses vices et mettent les humains face à leurs déviances, arborant un physique punk extrême, suggérant une douleur permanente. L’ambiance résultant de ce postulat est profondément malsaine, glauque, montrant que finalement l’homme n’est rien et qu’il n’assume aucun de ses actes. A quelque part, le film est vraiment très noir voir dépressif dans un traitement visuel fort.
Ce qui est fort dans Hellraiser, c’est que l’on accordera de l’importance à trois acteurs, mais surtout aux cénobites et au maquillage des créatures maléfiques. Bien entendu, l’homme qui incarne Pinehead est vraiment très convaincant. Doug Bradley arrive à donner une aura très personnelle au chef des cénobites et cela le rend d’autant plus dérangeant. Et pourtant, ce n’est pas le pire au niveau du maquillage. La femme ou encore celui qui claque des dents sont bien plus terrifiants, physiquement parlant, mais on voit très rapidement que ce ne sont que des subalternes. Tout cela grâce à la prestation sobre et glaçante de Doug Bradley. Après, on s’attachera relativement vite à la jeune fille du métrage, Kristy, qui va être l’héroïne du film. La prestation d’Ashley Laurence reste efficace et correcte, bien que son personnage soit assez quelconque. Mais les deux acteurs les plus efficaces sont Claire Higgins, dans le rôle de la belle mère vénéneuse et amoureuse du défunt frère de son mari, et le frère en question qui tente désespérément de ressusciter. Si Claire Higgins surjoue un peu, elle n’en demeure pas moins intéressante dans un rôle froid et sans pitié où l’on voit que l’amour peut rendre cinglé. De l’autre coté, Sean Chapman reste très convaincant en beau gosse machiavélique et il arrive presque à devenir plus détestable que les cénobites, finalement victimes de leur propre rôle. Et c’est assez fort de la part de Clive Barker, car les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Ce qui reste hallucinant dans ce film, outre sa marque visuelle assez forte, ce sont les effets spéciaux et les maquillages. Quand on sait que le film date de 1987, on en apprécie d’autant plus le travail fourni pour donner quelque chose de sombre et glauque. Ainsi les cénobites sont les plus hideux personnages vus jusqu’ici. Sorte de démons intemporels, leurs physiques et leur ingratitude frôle le dégout tout en leur donnant une sorte de force qui impose le respect. Les maquillages sont sublimes et ce n’est pas rien qu’ils sont devenus des personnages cultes parmi les plus célèbres boogeymen. Mais le meilleur travail revient sans aucun doute à la résurrection du mauvais frère qui se reconstitue avec du sang frais. Si l’on excepte sa première transformation qui ressemble à un modelage filmé à l’envers, les effets du maquillage qui montre son évolution sont assez remarquables pour l’époque. Bien évidemment tout cela a un impact assez fort qui font de Hellraiser un film à part, noir et sale voir cauchemardesque. Les effets gores, bien qu’assez grossiers, ajoutent à l’horreur ambiante du métrage. Bien entendu, tout n’est pas parfait, comme le monstre à l’envers qui avance en bavant et qui n’est pas aussi crédible que les cénobites. D’ailleurs, on remarquera le chariot derrière lui qui le pousse et qui le fait avancer vers sa victime. Mais d’un autre coté, cela rajoute un charme intéressant au film.
Au final, Hellraiser demeure un très bon film d’horreur qui n’a pas volé son statut de film culte. Totalement à part dans son thème et dans son traitement, Hellraiser propose un mélange d’urbanisme, de modernité et de monstres intemporels rappelant presque les ouvrages de Lovecraft avec ses grands anciens. Profondément glauque, sale, explorant les vices de l’être humain, Clive Barker signe une œuvre malsaine qui renvoie l’homme à son état de petit poussière dans l’univers. Si tout n’est pas parfait, on reste quand même scotché devant une si belle maîtrise et devant ce visuel très travaillé. Bref, une réussite pour ma part.
Publié le 12 Juin 2012
La Chose
John Carpenter est devenu une légende vivante du cinéma fantastique et cela, personne ne peut le renier. Il faut dire que lorsque l’on jette un coup d’œil à sa filmographie, il y a de quoi être impressionné. Avec des films mythiques comme Christine, Halloween la nuit des masques, New York 1997, Fog, L’antre de la folie ou encore Vampires, il a su imposé sa patte et surtout tous les messages sous-jacents qu’il souhaitait faire passer. Il y avait un film au succès critique et mondial que je me devais de voir, c’était The Thing, et c’est maintenant chose faite. Avec le préquel sorti il y a peu de temps, je ne pouvais passer à coté de ce film qui allie avec maestria horreur, science-fiction et thriller. Alors ce film mérite-t-il son appellation de film culte ? Au regard d’aujourd‘hui, le film ne parait-il pas trop obsolète ? Les effets spéciaux tiennent-ils la route ? Autant de questions auxquelles je vais m’efforcer de donner des réponses.
Le scénario de ce film est savamment abordé. Évitant les poncifs du genre dans la science-fiction, avec un méchant bonhomme vert qui va tout dézinguer sur son passage, Carpenter va préférer construire une créature symbiotique qui peut prendre le contrôle de ses hôtes, voir les déformer pour devenir plus agressive. De ce fait, il va créer une nouvelle peur, et surtout, il va instaurer un climat anxiogène au possible où tout un chacun peut être la bête, la chose. L’histoire se passe dans en Antarctique, des hommes d’origine norvégienne tentent d’abattre un chien qui se réfugie dans un camp Américain. Les norvégiens, hystériques, ne cherchent même pas à entamer le dialogue avec leurs homologues américains et ils vont se faire dézinguer. Malheureusement, le chien n’est pas la bête que les hommes croyaient et un mal inconnu se répand dans la base. Du coup, une enquête approfondie dans la base norvégienne s’impose et l’existence d’une créature parasite extraterrestre fait son chemin. J’en vois certains faire la fine bouche, disant qu’il s’agit encore d’extraterrestre, mais il faut surtout voir que nous sommes en 1982 et que pour cette époque, cette histoire reste inédite et vraiment brillante, se posant sur certaines méthodes de survie des insectes.
Bien évidemment, le père Carpenter aurait pu se contenter d’un monstre inhumain et de transformation hideuse, mais c’est sans compter sur une idée de génie, celle d’en faire un huis-clos étouffant dans une ambiance glaciale, isolée et masculine. Le film se déroulant en Antarctique, l’effet d’isolement et de renfermement est vraiment très fort. D’autant plus que seule la base devient un lieu de sécurité au milieu de toute cette glace et que finalement, avec la venue de cette créature, la sécurité devient totalement absente et le danger rode de partout. Mais si en plus la créature prend la possession des corps humains, alors le danger peut subvenir n’importe qui et la paranoïa n’est jamais très loin. Profitant de ce climax oppressant, Carpenter propose alors un jeu du chat et de la souris dans une base qui devient vite trop petite. Certains passages du film restaurent merveilleusement bien cette angoisse et cette peur de l’autre, comme le passage du test de sang, ou encore l’autopsie du corps d’un défunt. Encore une fois Carpenter aborde ses sujets favoris comme le conditionnement, et l’effet de masse avec nos hommes s’opposant à une force surnaturelle et très violente.
La réussite du film vient aussi des acteurs et de leur personnage. Kurt Russel en tête, ils interprètent tous leur rôle avec une justesse bienvenue. De ce fait, on prend vraiment part à l’histoire et on rentre vraiment dedans, s’inquiétant pour chaque protagoniste. Ce qui est intéressant dans ce film, c’est qu’il n’y a aucune présence féminine, et de ce fait, on se retrouve dans un univers purement machiste où tout un chacun veut montrer son courage ou sa ténacité. Kurt Russel, barbu, hirsute et chevelu est le grand mâle dominant de cette meute, et c’est d’ailleurs le premier à sentir le vent tourner. Il s’impose à l’écran grâce à une prestance sans égale et à un charisme inné. Alors bien entendu, il n’est pas le seul à crever l’écran, car on peut voir d’autres acteurs moins connus, mais néanmoins excellent dans leur rôle. Il faut dire aussi que la bestiole parasite est aussi un acteur à part entière. Les différentes transformations donnent une entité propre à la créature et il faut dire qu’elle fout vraiment les chocottes. Monstruosité à part dans ce monde d’humain, elle arrive à transformer les corps pour rendre les humains aussi moches qu’elle. Et le réalisateur a su s’entourer des meilleurs maquillages pour faire un travail exceptionnel.
Les effets spéciaux du film sont très impressionnants pour l’époque. Il faut dire que je suis partisan des animatronics, des maquettes et autres effets de la belle époque. Mais Carpenter a véritablement un don pour choisir ses techniciens et autres plasticiens. Les différentes transformations des personnages sont absolument incroyables et carrément effrayantes. La première, celle du chien, est très gore, et donne l’impression de voir une sorte de pieuvre échouée en pleine terre, tentant vainement de retrouver du souffle. L’effet est saisissant et malgré le fait que tout cela soit en plastique, il reste un moment franchement glauque et poignant. Bien entendu, on ne peut passer à coté de la tête araignée, qui se détache doucement du corps, pour ramper puis se retransformer en un monstre encore plus effrayant. Tous ces effets gores possèdent un charme fou et rentrent très bien dans l’univers du métrage. La fin, nihiliste au possible, demeure un modèle de suspens et de gros monstre, avec une réelle maîtrise de la caméra et des effets spéciaux.
Au final, The Thing de Big John est un véritable chef d’œuvre du genre. Mélangeant habilement et subtilement les genres, il instaure en plus un climat oppressant, rajoutant la paranoïa à l’isolement, la peur et la crainte de l’inconnu. Servi par des acteurs talentueux dont un Kurt Russel au sommet et qui est la classe incarnée, et des effets spéciaux magnifiques, gores et foutrement bien distillés dans le film, The Thing s’installe, pour moi, comme une référence du genre. Bref, un film angoissant, surprenant et qui n’a pas pris une ride depuis maintenant 30 ans. Je ne peux que conseiller.
Publié le 12 Mai 2012
Faster
Depuis l’assez récent Expendables de Stallone, les films d’action tendent à revenir vers des fondamentaux propres aux années 80. Scénario épuré, gunfights dans tous les sens et vieux routards en guise d’acteur, on peut dire que le film de Stallone a un peu redonné du sens à tout ça. Bien entendu, cela a fait beaucoup d’émules et certains réalisateurs peu scrupuleux ont vu un filon doré se profiler. Avec Faster, c’est bien simple. On prend un scénario simple de revenge movie, on prend un acteur principal à la carrure massive et si possible possédant une gueule tueur, on prend un lieu évoquant la chaleur, la sueur et l’étouffement. Bref, avec ce film, on fait dans la simplicité. Mais cela est-il un bien pour un film d’action ? Le fait de prendre un acteur à sa gueule et non à son talent est-il une bonne chose ? Simplicité rime-t-il avec efficacité ?
Le scénario de ce film est assez simple. On va suivre les aventures d’un homme, surnommé le conducteur, qui sort de prison et qui se met bille en tête pour aller savater gaiement une bande de personnes qui n’ont visiblement rien en commun. Bien évidemment, au bout d’un moment on comprend les volontés du conducteur. Il souhaite venger la mort de son frère qui a été abattu sous ses yeux lors d’un braquage. Mais histoire de lui mettre des bâtons dans les roues, deux personnes vont être activement à sa recherche. Le premier est un flic très proche de la retraite et le second est tueur à gages légèrement taré qui voit ici un ennemi à sa taille. Bref, il s’agit d’une chasse à l’homme dans une chasse à l’homme. Le problème, c’est que pour un film d’action, c’est vraiment mou. Alors c’est vrai que par moment, on a des gunfights, je pense notamment à la scène dans l’hôtel où le tueur égocentrique s’en prend au héros, mais cela ne constitue pas forcément un grand moment. A la place de scènes nerveuses auxquelles on était en droit d’attendre, on nous balance à la gueule les méditations plus que douteuses du tueur à gages ou encore les doutes et les révélations grossières du héros au fur et à mesure de sa vengeance. Le pire moment étant celui avec le prêtre évangéliste, reflétant un manque total d’engagement dans le film.
Alors évidemment, quoi de mieux qu’un ancien catcheur très connu, au physique bourré d’hormones et testostérones, à la gueule patibulaire et au jeu plus que limité ? C’est donc Dwayne Johnson, alias The Rock, qui prend le rôle titre du film et qui incarne donc le héros vengeur (non, lui, il n’est pas masqué). Malheureusement, je trouve que cet acteur manque de classe dans ce rôle et qu’il n’arrive pas à donner de l’épaisseur au personnage. Bon, en même temps, le personnage du conducteur reste assez binaire, oscillant entre deux émotions, la colère et le questionnement. Pour accompagner cet acteur, il fallait encore quelqu’un de connu et c’est Billy Bob Thornton qui s’en charge. Il tient assez bien son rôle, mais il faut dire qu’il est habitué au rôle de flic. Néanmoins, son personnage reste plus travaillé et surement plus intéressant que le héros lui-même, ce qui est un comble. Il reste ensuite, le rôle du tueur à gages et c’est Oliver Jackson-Cohen qui s’en charge. Il reste lui aussi assez sympathique, malgré des états d’âme inutile et une love story aussi chiante qu’inutile. Bien entendu, l’ambiance moite du film, rappelant certainement certains westerns est une bonne idée, mais elle est très mal exploitée et ne sert pas vraiment à grand-chose contrairement au film No Country for Old Man.
Au final, Faster n’est pas rapide du tout et je l’ai trouvé plus ennuyeux qu’autre chose. Si le scénario de vengeance avec les questionnements du héros peut s’avérer intéressant, il est ici mal exploité et montre les limites du jeu d’acteur de Dwayne Johnson. Il faut dire qu’il n’est pas bien servi par son personnage, fade et unilatéral, alors que ces deux ennemis sont franchement plus travaillés et plus intéressants. Bref, un film d’action très moyen, sans grande envergure ni grande envie, résolument pour les fans de The Rock.
Publié le 12 Mai 2012
Freddy: Les Griffes de la Nuit
Freddy est une icône du cinéma d’horreur. Au même titre que Michael Myers, Jason Voorhees, Chucky ou encore plus récemment Ghostface (Scream), Freddy a su se faire un nom à partir de 1984 et la saga s’est poursuivie plus ou moins inégalement jusqu’à aujourd’hui. Comme la mode est au remake en tout genre, ou encore au reboot, et après les passages d’Halloween, Vendredi 13 ou encore Amityville à la moulinette des remakes plus ou moins réussis, il était assez logique de voir le film mythique de Wes Craven subir une cure de jouvence. Mais bien souvent, les cures de jeunesse dans le cinéma sont synonymes de désastre ou tout du moins de déception. De ce point de vue là, on n’est pas loin du lifting dans la vraie vie, il suffit de regarder la gueule de Meg Ryan pour s’en rendre compte. Alors que vaut ce nouveau Freddy ? L’acteur remplaçant Robert Englund est-il à la hauteur ? Le film est-il aussi effrayant que le premier ?
Le scénario de ce remake ne suit pas ostensiblement le même scénario que celui de Craven. Si dans le fond, l’histoire de base reste la même avec des jeunes gens qui rêvent d’un croque-mitaine au pull rayé et à la peau brûlée qui veut les tuer à travers leurs rêves, la forme s’avère différente incluant de petites nouveautés, pas mauvaises à la base mais qui s’avèreront assez inutiles sur la fin. Donc, en gros, on va suivre un tueur psychopathe s’incarnant dans les rêves de jeunes gens et ces derniers vont tout faire pour découvrir une vérité que leurs parents ont cachée précieusement. Malheureusement, il est assez difficile de revisiter un mythe et j’ai eu l’impression durant tout le film que Freddy était devenu un gentil petit jardinier, du coup, l’icône mis en place en 1984 en prend pour son grade et le méchant sadique devient un tueur lambda dont la motivation ne sera dévoilée qu’à la fin. Les incohérences viennent aussi de l’histoire en elle-même et de l’amnésie générale touchant tous les jeunes du quartier rêvant de Freddy. Il faut dire qu’ils ont un lourd passé, mais aucun d’eux ne s’en souvient. Personnellement, si je subis des attouchements sexuels de la part d’un jardinier et qu’en plus il me griffe le dos, je pense m’en souvenir toute ma vie ! Enfin, la venue des micro-siestes restent trop anecdotique et juste un moyen pour faire venir le tueur plus souvent.
Mais je crois que le plus gros défaut, en plus du casting, c’est le manque flagrant d’ambiance et de moments vraiment flippants. Il faut dire que Craven avait mis la barre assez haute avec les Griffes de la Nuit, et que le réalisateur, Samuel Bayer, n’a pas les moyens de rivaliser. Craven s’amusait à jouer avec nos nerfs en proposant le moins de ruptures possibles entre les moments de réveil et les moments de dormance. Sauf que Samuel Bayer, réalisateur de clips à la base, préfère jouer sur l’esthétique que sur la surprise. Le résultat est assez navrant et n’est pas du tout à la hauteur de nos espérances. Alors oui, c’est joli, les différents effets quand les personnages arrivent dans les rêves sont plutôt bien trouvés comme le nuage de cendres où la décrépitude des murs, rappelant un certain Silent Hill, mais l’effet de surprise est atténué et la peur ne vient pas pointer le bout de son nez. C’est d’autant plus dommage que les passages de Freddy, dans le premier étaient assez effrayants, voir inattendus. Le réalisateur s’évertue aussi à reproduire des passages cultes du film d’origine, mais ils les posent dans des contextes inadaptés, un peu comme si cela lui était imposé. Le constat est que tout cela manque de force et ne fait pas vraiment peur.
Le casting représente aussi une grosse erreur. Le film de Wes Craven proposait de jeunes acteurs pas forcément beaux, pas forcément propre sur eux, ce qui favorisait une identification à certains personnages. Bon, c’est vrai qu’il y avait Johnny Depp dans le film, c’est d’ailleurs son premier rôle, mais il n’était pas le sex-symbol d’aujourd’hui. Dans la nouvelle mouture, tous les jeunes sont beaux, propres, avec des petits culs bien arrondis et bien épilés. De ce fait, on a du mal à s’identifier à eux et à prendre part à leur cauchemar. C’est d’ailleurs le plus gros point noir de tous les films des années 2010, où tous les acteurs ou actrices sont lisses et réel talent, un peu comme Kristen Stewart dans Twilight. Mais le plus gros coup dur vient de Jackie Earle Haley, magnifique Rorschah dans Watchmen, qui essaye de prendre la relève de Robert Englund. Malheureusement pour lui, le personnage est tellement bien interprété par Englund, qu’il semble indivisible de l’acteur et malgré tous les efforts de Haley, la sauce ne prend pas, surement à cause d’un personnage trop sérieux, et pas assez cynique comme celui du premier film.
On peut aussi émettre quelques doutes sur le maquillage du grand méchant. Si tout cela fait plus réaliste, il n’en demeure pas moins trop lisse et beaucoup moins effrayant que celui du premier film. Le film de Samuel Bayer est aussi plus sage que celui de Craven. Si dans le premier métrage on voyait des geysers de sang ou des entailles délivrant des asticots, dans la dernière version, on ne verra presque rien, si ce n’est deux cadavres pendouillant et un égorgement en bonne et due forme (en même temps, c’est Kellan Lutz qui s’égorge et quand je vois un acteur jouant comme un mongol qui s’égorge, je suis d’humeur joyeuse). Là où le film aurait pu se rattraper, c’est sur les effets spéciaux, mais il faut avouer que l’artisanal de Craven fonctionne beaucoup mieux. Je pense notamment à la scène du mur au dessus du lit qui est complètement ratée à cause de CGI bien foireux ou encore lorsque Freddy se fait cramer la gueule et que cela ne fait pas du tout réaliste. La fin demeure bien moins lyrique que dans le film original, puisque Freddy se fait avoir comme un bleu. Et puis ici, tout est expliqué, alors que dans celui de Craven, il fallait deviner la méthode employée. Mais bon, en même temps, la génération de maintenant est bien plus débile que celle d’il y a 20 ans.
Au final, Freddy les griffes de la nuit version 2010 est un mauvais film d’horreur et cela à cause de plusieurs points. Le premier point est à cause d’un casting de top model et de jeunes acteurs trop beaux et trop lisses et auxquels on ne peut s’identifier. Le deuxième point est dû à des effets spéciaux numériques plus que douteux, et en plus mal mis en valeur. Le troisième point est la faute à une réalisation trop clipesque et où les effets de peur ou de gore ne prennent pas. Enfin, la fin débile et la découverte absurde des deux héros restent plus que douteuse et franchement malvenu, faisant passer Freddy pour un enfant de ch½ur et une victime. Bref, un film qui ne fait pas honneur au chef d’½uvre de Wes Craven, surtout que ce doit être le seul bon film qu’il ait fait avec Scream.
Publié le 9 Mai 2012
Les Griffes de la Nuit
Que faut-il pour qu’un célèbre psychopathe devienne une véritable icône du genre horrifique ? Quand on y réfléchit, il faut une dégaine qui fait peur avec un masque ou une peau rappelant des choses pas très gaies (une poupée abîmée, un masque de fantôme rappelant le cri de Munch, un masque évoquant un patchwork de différentes peaux rapiécées, etc), et surtout, il faut aussi un certain charisme, une certaine prestance, et cela peut se faire de deux manières différentes : soit le tueur est silencieux, implacable et increvable, soit il sort des vannes douteuses et possède un certain talent pour être le plus sadique possible. Wes Craven, avec les griffes de la nuit, arrive à sortir un personnage charismatique au possible et qui fera par la suite les beaux jours du cinéma d’horreur. Freddy Krueger fait partie de ces personnages, au pouvoir horrifique important et au charisme révulsant mais diablement magnétique. Alors comment, en un film, ce méchant est-il devenu une icône du film d’horreur ? Le film en lui-même est-il un bon film de flippe ? Petite analyse du premier film mettant en avant le tueur au visage cramé.
Commençons par le commencement pour bien cibler les différents points forts de ce film. Je commencerais donc par le scénario, qui pour l’époque reste totalement innovant. Wes Craven propose de visiter nos rêves et plus précisément nos cauchemars en le hantant par un tueur brûlé possédant un gant griffu. Une jeune fille du quartier d’Elm Street fait des cauchemars et visiblement, elle n’est pas la seule à faire ce drôle de rêve. Le problème, c’est qu’elle va se faire zigouiller durant son sommeil et la légende d’un tueur venant des rêves se fait entendre. Bien entendu, notre héroïne va tout faire pour ne pas dormir et pour buter notre vilain croque-mitaine. Alors évidemment, vu comme ça, le film reste un slasher stéréotypé, avec un tueur et des jeunes servant de viande fraîche, mais l’exploration de nos cauchemars et de nos phobies reste vraiment bien réalisé et on prend part à l’histoire avec tous ces jeunes insouciants. De plus, Craven joue avec nos peurs primitives, comme la peur de mourir noyé, la peur de se retrouver coincer dans une situation délicate. Bref, tout cela contribue à faire du scénario quelque chose d’effrayant et aussi d’innovant.
Mais ce qui fait la force de ce film, c’est la combinaison de trois données importantes dans tout bon film d’horreur. La première donnée importante est l’ambiance. Le film se déroule bien souvent la nuit, dans un endroit calme et isolé. De ce fait, la rupture entre rêve et réalité se fait dans un silence morbide, et le spectateur ne sait plus trop sur quel pied dansé. Il s’agit alors d’installer le doute et la peur dans l’esprit des gens et pour une fois, Wes Craven ne se plante pas. La deuxième donnée est le thème principal abordé, le rêve. Le réalisateur pose ici les bases de quelque chose qui a toujours fasciné et qui reste un mystère du subconscient. Ainsi, les rêves permettent de faire ce que l’on veut et même de mourir, cela a pour but de nous rendre plus vivant au réveil. Mais si on mourait vraiment dans notre rêve à cause d’un vilain monstre ? De ce fait, le thème devient effrayant, d’autant plus que le besoin de sommeil est capital pour notre santé, mais si on s’endort, on meurt et si on ne s’endort pas, on meurt aussi, alors que faire devant cette inéluctable issue ? Ainsi, le rêve devient un cauchemar récurrent, et l’horreur envahit l’écran tout le temps, dans la lutte contre le sommeil et dans les cauchemars.
La troisième donnée est la plus importante car elle concerne le boogeyman en question. On connaissait Michael Myers et son silence morbide, on connaissait Jason et sa carrure impressionnante, voici le premier tueur surnaturel qui a du bagou et un sens de l’humour assez particulier. Freddy, pédophile de son vivant, voit sa vie bouleversée par la vengeance d’un groupe de parents. Se réincarnant dans les rêves des enfants qui ont grandi, il assouvit lui aussi sa vengeance mais avec un certain style autant dans le verbe que dans le geste. Physique et tenue effrayante, arme originale et efficace, il deviendra d’emblée l’un des plus grands boogeyman du cinéma. Bien évidemment cela ne serait rien sans ce bon vieux Robert Englund, s’en donnant à cœur joie et affichant un sourire bien glauque. Les autres acteurs ne sont pas en reste, et Heather Langenkamp campe une héroïne crédible, torturée et cherchant vainement une solution à son gros problème. Le film est aussi l’occasion de voir Johnny Depp dans son premier rôle au cinéma, et il faut dire que cela fait bizarre de le voir en jeune adolescent presque boutonneux. John Saxon fait aussi partie de la partie et comme à son habitude, il est impeccable dans son rôle de flic bourru et un peu trop aimant.
Enfin, il faut aborder les effets spéciaux, les effets de peur et les effets gores. Les griffes de la nuit réunies à peu près tous les ingrédients fort belle manière. Les effets spéciaux pour l’époque sont relativement bien fichus. Le maquillage de Freddy est crédible et bien dégueulasse, mais d’autres passages restent bien mémorables, comme lorsque ses bras s’allongent ou encore lorsqu’il tue sa première victime en la faisant valdinguer dans tous les coins de la chambre. On peut voir certaines faiblesses sur la scène finale, mais cela rajoute du charme au film, voir même un peu de poésie macabre. Les effets gores quant à eux sont peu nombreux, mais diablement efficaces. Freddy se mutile, un personnage meurt broyé dans un geyser de sang, une autre se fait déchiqueter à mort, bref, on en a pas beaucoup, mais ils restent marquants et intéressants. Bien entendu, certains effets sont effrayants en eux-mêmes, et je pense notamment à la vision de l’héroïne qui voit sa copine se faire tirer dans un sac mortuaire puis se relever ou encore les passages dans l’usine désaffectée, terrain de jeu de Freddy, lieu inquiétant et glauque au possible. Et comment ne pas aborder la scène dans la baignoire qui est devenu une scène culte.
Au final, les griffes de la nuit s’impose comme un film culte dans le domaine de l’horreur et engendre l’un des plus grands méchants du cinéma. Quand on sait qu’il y a 7 suites et un remake, on voit rapidement que tout cela a marqué les esprits. Bref, un film efficace, effrayant même pour l’époque, possédant des passages cultes et des passages bien gores. La fin reste assez poétique et surtout, Craven ne prend pas les spectateurs pour des idiots en balançant des explications bien lourdes. Freddy est un salaud et sa force réside dans notre croyance en lui, personnellement, moi j’y crois, même si le remake est vraiment moisi.
Publié le 2 Mai 2012
Death Sentence
Après un passage très remarqué sur la scène du thriller et de l’horreur (Saw et Dead Silence), James Wan, réalisateur reconnu comme surdoué, s’attaque au thriller pur jus, sans aucune once d’horreur dans un sous-genre qui est le vigilante. Genre assez décrié car il montre des gens au bout du rouleau ayant tout perdu et se faisant justice eux-mêmes, persuadés que la justice légale ne leur serait d’aucun secours. On a déjà pu voir ça avec des films comme A vif avec Jodie Foster ou encore Harry Brown avec Michael Caine. Alors Death Sentence a-t-il quelque chose de nouveau à nous proposer? Kevin Bacon, dans le rôle du père qui a tout perdu est-il convaincant? Le film n’est-il pas un tollé contre la justice pénale, et James Wan n’a-t-il pas un parti pris contre la justice américaine? Et c’est là qu’est le piège, savoir être juste dans un film dont le sujet traite de la perte de sa famille, de la négligence de la justice et surtout du pardon ou de la compréhension. Alors James Wan s’en sort-il avec brio?
Le scénario est assez simple à suivre, même s’il possède quelques subtilités qui le démarque des autres métrages du genre. Pour la petite histoire, on va suivre un père de famille, possédant une bonne situation familiale et qui s’arrête sur le chemin pour mettre de l’essence. Le fils ainé, visiblement le préféré du père, va s’acheter une boisson. malheureusement, il va se faire tuer par un gang, car l’initiation pour entrer dans ce gang, c’est de buter quelqu’un, et ça tombe malheureusement sur le fils de Kevin Bacon. Après l’avoir reconnu, les avocats annoncent au père que même en le dénonçant et sans autres preuves, le tueur n’aura que trois ans de prison. Au dernier moment, il décide de se rétracter pour se faire justice lui-même, mais le gang ne l’entend pas de cette oreille. On est typiquement dans un gros thriller bien sanglant, mélangeant vengeance et l’éternelle question « jusqu’au irons-nous quand c’est notre chair qui est en jeu? ». Bien évidemment, il aurait été facile de faire un simple film de vengeance où les gunfights pleuvent et où les méchants garçons meurent. Mais James Wan n’est pas un idiot et il sait manier le suspense, on a pu le voir dans Saw. De ce fait, après un déroulement basique et une première vengeance, le réalisateur va tenter de filmer le malheur du gang, mais aussi le désarroi de la police face à ce père vengeur qui tend la bâton pour se faire battre. Et là où James Wan est très bon, c’est dans le déroulement postérieur de la vengeance, qui va impliquer un retournement de situation sans concession et un enchaînement de situations à la fois logique et purement dramatique, rendant un père de famille totalement perdu et un gang au bord de l’explosion. Quand on arrive à la fin du film, on peut se poser la question sur la nécessité de faire justice soi-même, de savoir si l’on va toujours être le même homme, mais il pose aussi la question sur ce que l’on va louper, sur ceux qui restent et du chemin sans retour que l’on a pris.
Il n’est pas rare de voir Kevin bacon dans des rôles très éclectiques, comme Hypnose, X-Men le commencement, Hollow Man, Mystic River, j’en passe et des meilleurs. Mais il faut dire que le rôle de Death Sentence lui va vraiment comme un gant. Père de famille aimant mais ayant un nette préférence pour l’aîné, on le voit perdre pied petit à petit dans le métrage et il possède vraiment la gueule de l’emploi. Propre et heureux au début du film, il devient méconnaissable par la suite, se rapprochant plus du malfrat qu’il veut combattre que du héros voulant sauver sa famille. Mais même si le film repose essentiellement sur les épaules de Kevin Bacon, les autres acteurs ne sont pas en reste, notamment Garrett Hedlund, celui qui incarne le grand méchant de l’histoire, le chef de gang. Tatoué, rasé, un peu psychopathe sur les bords, l’acteur incarne parfaitement un homme qui n’a pas eu de chance dans la vie et qui souhaite maintenant tout avoir et tout controler. Garrett Hedlund est assez bluffant dans ce rôle. John Goodman fait aussi partie du film, incarnant un salopard revendeur d’armes, et là aussi, malgré de courtes apparitions, il reste vraiment dans son rôle. Je mettrai par contre un bémol sur la prestation de Aisha Tyler, vue dans les premières saisons de la série pourrie Ghost Whisperer, qui reste fade et sans envergure. Elle a réussi à me dégouter de son personnage et à chaque apparition à l’écran, elle m’énervait plus qu’autre chose. Le film reste assez nerveux et on ne sent pas une seule fois l’ennui poindre le bout de son nez. Il est vrai que la morale finale, sur faire justice soi-même est un peu bancale, mais Wan n’oublie pas de modérer ses propos en comparant inévitablement ce qu’est devenu le père de famille et ce que sont les voyous qu’il combattait. Malheureusement, quand on touche à la chair de sa chair, il est fort probable que la peine de mort soit la possibilité la plus apaisante, mais cela ne regarde que moi.
Au final, Death Sentence est un bon film, possédant un scénario simple au début, mais plus complexe qu’il n’y parait sur le long terme. Un film de vengeance dans la vengeance mais qui n’oublie de modérer le propos entre la justice légale et la justice vigilante, montrant au spectateur que l’on peut devenir pire que les hommes que l’on traque. Bref, un film coup de poing sympathique et qui vaut le coup d’½il pour la prestation de Kevin Bacon, méconnaissable en vengeur chauve et sans pitié. Je conseille donc ce film de James Wan qui m’avait fortement déçu avec Dead Silence.
Publié le 27 Avril 2012
Unstoppable
Ce qu'il y a de bien avec la vie de tous les jours, c'est que l'on peut s'inspirer de faits réels pour en faire des films. Bien souvent, on en fait des films glauques ou des films d'horreur à l'instar de tous les films sur les serial killers ou encore avec Ils par exemple. Unstoppable se permet l'incursion dans un autre genre qui est le film d'action pur et dur mais sans castagne. Mais comment cela est-il possible, me direz-vous? Et bien il suffit de prendre un évènement qui aurait pu tourner au drame, celui d'un train fou, sans conducteur, très lourd, très rapide, et contenant des wagons remplis de produits toxiques très néfaste. Bah oui, tant qu'à faire, autant rajouter un enjeu écologique dans tout ça! Alors que vaut ce film? La SNCF américaine est-elle mieux fournie que nos chers comparses adeptes des grèves durant les vacances? Ne s'ennuie-t-on pas trop devant des trains? Avons-nous l'air de vaches mâchant nos chips devant notre écran? Voyons cela de plus près.
Le scénario est relativement et s'inspire d'un fait divers qui s'est déroulé dans l'Ohio au États-Unis. Durant une manœuvre de train de marchandise ultra lourd, un homme décide de descendre du train pour changer l'aiguillage manuellement. le problème, c'est qu'il est gros, et qu'il ne court pas assez vite. D'autant plus qu'il a mal enclenché le frein à main du train. Tout ça ne serait pas bien méchant si le train ne faisait pas 900 mètres de long et qu'il pesait plus de 10 000 tonnes. Et pour couronner le tout, il transporte des produits toxiques. Bref, c'est la catastrophe. Mais heureusement, deux petits gars, évitant le choc frontal de justesse avec le train fou, décident de la poursuivre et de l'arrêter avec leur train. Mais il faut rajouter encore un mélodrame là dedans, c'est que le train s'approche d'une grande ville et que la voie ferrée fait un virage serré. Du coup, le train menace de tomber sur la ville, de déverser toute sa merde sur la population et donc de tuer pas mal de personnes. Partant d'un postulat assez sympathique mais au risque redondant, Tony Scott, le frère de Ridley, va allier bonnes idées et mise en scène nerveuse pour ne pas lâcher le spectateur. Il faut dire que la méthode est très efficace et que l'on ne s'ennuie pas un seul instant. Le réalisateur, plutôt que d'enchaîner les discours vains et les scènes répétitives, va essayer de montrer l'action même, mais aussi ce qui se passe derrière, les décisions prises par les hauts placés et les efforts de l'équipe pour trouver des idées pour stopper cette machine folle. Cette partie est très réussie grâce à des acteurs convaincants, mais surtout, grâce à une tension montant crescendo et une mise en scène sévèrement burnée.
J'ai parlé des acteurs précédemment, et j'en ai parlé en bien. Je me permets donc d'insister davantage sur leurs performances mais aussi sur leurs personnages. On va commencer par le plus chevronné de tous, c'est-à-dire Denzel Washington. Acteur fétiche de Tony Scott (Déjà-vu, Man on fire, l'attaque du métro 123), Denzel incarne ici un vieux briscard des chemins de fer qui doit accepter un supérieur plus jeune que lui et surement pistonné. Incarnant parfaitement l'ouvrier lambda, il peut aussi se targuer de donner de l'épaisseur au personnage avec une vie de famille compliquée mais presque heureuse et un certain héroïsme exacerbé. Bien entendu, quand on le voit jouer, on y croit vraiment et c'est un vrai bonheur. A coté de lui, on retrouve Chris Pine, star montante du cinéma hollywoodien (Star Trek, Infectés), incarnant ici un jeune homme torturé, éloigné de son fils et de sa femme par décision de la justice. D'abord froid, il va, au fur et à mesure de l'aventure, devenir plus intéressant et attachant. L'acteur joue bien, même s'il n'arrive pas à la cheville de Denzel. Ensuite, on va accorder davantage d'importance aux hommes et aux femmes de l'ombres, travaillant sur les cohésions entre les voies et sur l'aiguillage de chaque train. Le rôle principale de ce coté là du film est alloué à Rosario Dawson (Boulevard de la mort pour n'en citer qu'un) et elle joue parfaitement bien son rôle. Sans grande épaisseur scénaristique, elle montre tout de même l'importance de ce travail et elle joue vraiment très bien. Les autres personnages secondaires restent de bon acabit et c'est tant mieux. Mais le coup le plus fort de Tony Scott sur ce métrage, c'est d'avoir réussi à allier de l'action nerveuse, à des personnages fondamentalement banals mais foutrement riche dans leur vie et leur background. De ce fait, on s'attache rapidement à chacun d'eux et on s'inquiète pour leur sort.
Au final, Unstoppable est un film d'action rondement maîtrisé et porté par des acteurs de talent. Le pari de filmer un train fou durant plus d'une heure et demi et un pari réussi pour Tony Scott, qui ne se soucie pas uniquement du drame matériel, mais aussi du drame humain en montrant les vies respectives des personnages. Autre point fort, la vision des coulisses et des décisionnaires n'est pas occulté, montrant ainsi l'importance des gens de terrain et de la main d'oeuvre. Bref, un film nerveux, intéressant, prenant qui mérite le coup d’œil. Après un Déjà-vu en demi teinte, ce film m'a réconcilié avec Tony Scott. Je conseille donc.
Publié le 19 Avril 2012
Solomon Kane
Dans l'univers de l'héroïc fantasy, il y a des auteurs incontournables. Tolkien en tête, le seigneur des anneaux a fait beaucoup d'émules dans de nombreux pays et certaines ½uvres mélangeant dragon, gobelins, monstres, élémentaires ou encore orcs se sont vues investir les rayons des librairies et bien entendu les salles obscures. Je pense à Eragon, Narnia, à la croisée des mondes ou encore Conan. Solomon Kane est un roman de Robert E.Howard, le papa de Conan justement, et son adaptation cinématographique semblait presque indiscutable. Véritable antihéros dans un monde brutal et sauvage, il rappelle Conan en y mêlant tout de même un peu de modernité et surtout un héros un poil déboussolé dans sa tête. Bref, il est normal que les producteurs ait pu y voir la poule aux ½ufs d'or. Mais ce film est-il correct? Avons-nous droit à un production comme le dernier Conan, c'est-à-dire molle, grand public et insultant l'oeuvre de Howard? Voyons ça de plus prêt!
Parlons tout d'abord du scénario, et ici, il n'est pas question d'avoir un barbare qui souhaite venger la mort de son père. Solomon Kane est un pirate pas très sympathique. Combattant pour l'Angleterre, lui et ses hommes vont des ravages partout où ils passent. Sauf que lors d'un assaut d'une forteresse, il se retrouve seul face à l'envoyé du diable qui souhaite prendre son âme. Solomon Kane s'échappe et tente de se racheter en renonçant à la violence. Chassé du monastère où il avait trouvé un abri, il va alors faire la rencontre d'une famille de marchand au fil de ses pérégrinations, avec laquelle il va nouer un fort lien affectif. Un beau jour, ils croisent la route de brigands dirigés par un homme au masque de peau humaine. La famille est tué et la fille enlevée. Solomon Kane impuissant va devoir reprendre les armes pour sauver cet enfant. Bon, je vous l'accorde, le scénario ne brille pas par son originalité, mais il a le mérite de présenter un personnage torturé et assez intéressant. En effet, Solomon Kane est un personnage qui oscille entre la violence, la sagesse et la rédemption, malheureusement, un évènement va bouleverser sa vie et il va devoir faire fi de sa rédemption pour sauver un être pur. C'est pour cela que ce bonhomme oscille constamment entre le bien et le mal et que parfois, on a du mal à cerner son point de vue. Mais, le problème du film, c'est que Michael J. Bassett s'évertue à faire un montage clipesque, avec des ralentis, des scènes de combat et toute la partie psychologique des personnages, bons ou méchants, est éludée pour proposer quelque chose qui frise la débilité. C'est bien dommage de gâcher un si beau produit dont seul Howard en a le secret. Par contre, l'ambiance globale du film reste réussie, notamment grâce à des décors sublimes et des passages gothiques bien trouvés comme la forteresse finale et le grand miroir.
Le film peut se targuer de ne pas avoir un casting quatre étoiles, malgré tout de même quelques têtes d'affiche, mais de proposer des acteurs et actrices qui ne sont pas si mauvais que cela. James Purefroy, sorte de sosie non officiel de Hugh Jackman, incarne un Solomon Kane pas forcément musculeux, mais plein de hargne au début et plein de sagesse le reste du film. Il joue assez bien et n'est pas grossier dans son interprétation. On retrouve le gigantesque et regretté Pete Postlethwaite dans un rôle pas si mineur que ça, puisque c'est lui qui va montrer le bonheur et la rédemption à Kane et que sa mort sera l'élément déclencheur de la vengeance du héros, reniant ainsi sa promesse d'abandonner la violence. Le grand méchant de l'histoire est incarné par Jason Flemyng, déjà vu dans Mirrors d'Aja ou dans l'étrange histoire de Benjamin Button. Il campe ici une sorte de sorcier maléfique au design à la fois douteux et sympathique mais qui malheureusement ne semble pas bien puissant. Enfin, on peut évoquer le rôle mineur de Max Von Sydow, excellent acteur, et celui de Rachel Hurd-Wood aperçu dans American Haunting ou le Parfum. Tout ce petit monde a quand même l'air à l'aise dans leurs rôles respectifs. Les effets spéciaux restent un des points forts du film. Les différents monstres sont plutôt bien foutus, notamment l'espèce d'élémentaire géant de lave à la fin du film, mais ils sont vite réexpédiés par un Solomon très costaud. Enfin, quelques effets gores parsèment le film avec quelques décapitations et le meurtre d'un enfant en suggéré. C'est pas trop mal. Par contre, la fin est vraiment bâclée et elle laisse plus que songeur quand on sait que plusieurs scènes ont été coupées.
Au final, Solomon kane est un film sympathique mais qui souffre tout de même de quelques grosses lacunes. Un univers pas suffisamment travaillé pour commercer, avec une dark fantasy ébauchée mais pas exploitée à fond et on ressent que le réalisateur a été brimé dans son film. Ensuite, la réalisation trop clip ne rend pas dans un univers sombre et cela est très dérangeant. Néanmoins, les acteurs restent de bons acteurs et on ne s'ennuie que très rarement dans ce métrage. Les effets spéciaux sont réussis et profitent au film. Bref, ce film est un divertissement, rien de plus, rien de moins et ce n'est pas la pauvreté du scénario qui dira le contraire. Dommage tout de même que l'aspect psychologique du personnage principal ne soit pas suffisamment travaillé.
Publié le 18 Avril 2012
La Princesse et la Grenouille
Disney est une formidable machine à rêve. Cette phrase me fait doucement rire, car à la place du mot « rêve », j’aurai plutôt tendance à mettre « fric ». Combien d’œuvres plagiées? Combien d’enfants ont été lobotomisés avec Disney au point d’acheter des conneries comme des peluches, des porte-clefs ou encore des putains de verres Mickey? Mais on ne peut pas imputer non plus à la plus grande industrie de dessins animés du monde de faire dans la facilité, car certaines œuvres sont vraiment de qualité et les tous premiers films furent assez grandioses. Depuis quelques temps, la mode est à la 3D et aux dessins via ordinateur et c’est alors que Disney prend tout le monde à contre courant en proposant un film en 2D classique et essaie de renouer avec les fondamentaux. La princesse et la grenouille est donc un film classique de chez Disney, un film un peu intemporel malgré des effets numériques. Mais le film est-il aussi bon que les tous premiers Disney? Le message sous-jacent du métrage est-il intéressant?
Le scénario de ce dessin animé est classique mais il s’installe dans une ambiance tellement chaleureuse et si peu abordé dans les dessins animés qu’il a tout pour charmer son public. Proposant une histoire d’amour à la con et gnangnan au possible, cette dernière est contre balancer par une ambiance humide et un méchant machiavélique rappelant Maléfique mais avec des ombres comme acolytes. De ce fait, on ne s’ennuie pas et le film ratisse large au niveau du public. Ainsi les filles seront contentes grâce à cette histoire d’amour et au coté mignon des deux grenouilles, les garçons seront ravis de voir des monstres, des crocodiles et un méchant vraiment méchant, les parents seront contents parce qu’ils auront la paix pendant plus d’une heure. Pour revenir sur l’histoire, on va suivre Tiana, jeune fille qui souhaite poursuivre le rêve de son père, construire un restaurant convivial et jazzy. Pour cela, elle travaille jour et nuit et fait une bonne réserve de sous. C’est alors qu’elle apprend la visite du prince Naveen et sa meilleure amie veut l’épouser. Malheureusement, le méchant docteur Facilier va transformer le prince en grenouille et Tiana, d’abord surprise par une grenouille qui parle va essayer d’embrasser le prince avant de se transformer à son tour! Bien entendu, tout cela sent bon l’histoire d’amour en devenir et les aventures de vont que commencer. L’ambiance du métrage reste très sympathique, proposant la Nouvelle-Orléans pour cadre et surtout une musique plus Jazz et vraiment bien rythmé avec saxophone, piano et trompette.
Bien entendu chez Disney, c’est le politiquement correct qui prime et il faut que nos chères têtes blondes voient des films proposant des messages fédérateurs et bienséants. Je ne blâme pas ce point de vue, loin de là, encore faut-il que la majorité des parents fassent voir ce film et non pas Transformers ou Spider-man par exemple. Ceci dit, dans cette ambiance qu’est la Nouvelle-Orléans, avec sa musique dansante et travaillée, ses bayous peu accueillants et son vaudou effrayant, Disney utilise un endroit peu utilisé dans les dessins animés. D’ailleurs tout y est dans ce film, on passe du registre horrifique (les ombres dans le bayou et le vaudou), à la bonne humeur dansante et chantante (dans la ville) au passage drôle, notamment grâce au prince Naveen, insouciant et dragueur. Alors dans ce métrage, il y a plusieurs messages intéressants et importants. Le premier, c’est qu’il ne faut jamais abandonner ses rêves et qu’il faut se battre pour arriver à ses fins. Il s’agit là d’un message important car bon nombre de personnes dans notre société ont tendance à baisser les bras face aux difficultés, ce qu’il ne faut pas faire. Ensuite, le deuxième message, c’est que l’argent ne fait pas le bonheur. En effet, le prince Naveen est un prince ruiné, mais il profite de la vie et croque dedans à pleine dents notamment en vivant de la musique et de la fête. Enfin, le dernier message, c’est qu’il ne faut pas se fier aux apparences. On peut voir un crocodile jouant de la trompette, mais étant déprimé car il fait peur aux humains, ainsi, le message est clair, ce serait beaucoup plus vivable et les gens seraient beaucoup plus heureux si on les jugeait pas sur leur physique. Au final, la princesse et la grenouille est un film intéressant, parfois drôle, parfois effrayant et abordant un univers riche et assez adulte en fin de compte. Comme dans toutes productions Disney, les messages à destination des enfants sont légions et ils sont bien pensant, et la musique joue un rôle prépondérant dans ce film. Mais attention, si le jazz est le thème principal, j’ai été très déçu par les passages chantés, ressemblant davantage à de la pop qu’à du vrai jazz. Bref, un dessin animé sympathique, pas inoubliable, mais qui comporte son lot de bons moments, avec un rythme soutenu. Par contre, un gros bravo au personnage de la luciole, drôle et émouvante et dont la fin est vraiment poétique. Allez, je suis d’humeur généreuse aujourd’hui!
Publié le 14 Avril 2012
Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
Adapter des bandes dessinées européennes est à la mode en ce moment. On a eu Tintin de Spielberg, les Schtroupmfs de Raja Gosnell, je ne parle même pas des Astérix, Iznogoud, Lucky Luke ou encore Blueberry. Bref, tout ça pour dire que les albums à bulles et à vignettes ont le vent en poupe et que ce n'est pas étonnant de voir un type comme Luc Besson proposer une adaptation de la série des Adèle Blanc-Sec de Tardi. Ce n'est pas étonnant car le monsieur choisit la facilité depuis quelques temps déjà et que se baser sur quelque chose de préexistant est bien plus facile que de faire un scénario complet et original. Malgré toute mon aversion que j'ai envers ce réalisateur, je me lance dans l'aventure, espérant quelle soit rafraîchissante, drôle et nerveuse. Alors qu'en est-il? Les aventures de la journaliste à la grande gueule sont-elles si extraordinaires? Luc Besson a-t-il retrouvé la flamme de ces premiers films? Louise Bourgoin est-elle une vraie actrice et pas une bimbo insupportable dont le physique n'est que son faire-valoir?
Le scénario du film est relativement crétin, mais je ne sais pas si cela est fidèle aux bande dessinées car je ne les ai pas lues. Néanmoins, il me semble que le coup du ptérodactyle et de la momie sont dans deux albums différents. Pour faire simple, on va suivre les aventures d'Adèle Blanc-Sec, journaliste et romancière, qui se trouve en Égypte pour ramener une momie. En même temps, à Paris, un ½uf de ptérodactyle s'ouvre et sème la zizanie dans tout Paris. Elle va donc se retrouver dans un concours de circonstance dans les deux affaires, car elle compte bien redonner vie à cette momie pour une raison bien précise et elle veut donc trouver la personne qui a donné vie à l'oiseau préhistorique. Mélangeant grossièrement le policier avec le fantastique, ce film accumule des tares en matière de débilités, d'humour aussi fin qu'un sanglier et surtout en tant qu'ambiance. Même si l'on est devant une adaptation de BD, il faut tout de même que l'ambiance serve à quelque chose, qu'elle instaure où de l'angoisse ou un monde à part. Or, ici, le monde semble se perdre entre une époque très début XIXème, ce qui est bien, et une autre époque plus moderne et pas en adéquation avec l'histoire du film. Le plus gros défaut vient du fait que le ton oscille entre humour pour gosse et gros blockbuster américain. On retrouvera un peu de Nuit au musée mais aussi un peu de nanar de chez Asylum, de ce fait, même si le film ne se prend pas au sérieux, on le regarde comme tel et on s'emmerde.
Le casting du film aurait pu augurer le meilleur, malheureusement, c'est sans compter sur le talent du gros Besson. Le monsieur sait s'entourer, mais depuis quelques temps, il y a du relâchement et ce film le prouve. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que ce fut judicieux de filer le rôle principal à Louise Bourgoin. Elle n'a aucun charisme, aucun talent et livre une prestation lambda, sans charme et surtout sans imposer son personnage. D'ailleurs, c'est pour cela que bien souvent on voit davantage Caponi, incarné par Gilles Lellouche qu'elle. Ce dernier reste très peu convaincant d'ailleurs. Grimé comme au carnaval et représentant le cliché du flic obèse, fainéant et hautain, son personnage est d'une inutilité crasse. Mathieu Amalric, excellent acteur et metteur en scène fait pale figure ici et son rôle de méchant est complètement raté à cause d'un maquillage grossier et d'un personnage peu marquant. Jean-Paul Rouve tient le pire rôle du film, un chasseur totalement débile qui fera rire les moins de cinq ans, mais c'est bien tout! Enfin, le vieux Dieuleveut est un personnage navrant, ressemblant plus à un trisomique en fin de vie qu'à un grand chercheur. Même Philippe Nahon se demande ce qu'il vient faire dans ce métrage. Un peu mot aussi sur les effets spéciaux, qui sont ratés, comme le film. Le ptérodactyle fait très faux, notamment dans les interactions avec des personnages et je ne parle même pas des momies aussi rigides que du verre.
Au final, Adèle Blanc-Sec est un film raté et assez médiocre. Le scénario n'est pas assez fouillé, mais surtout le film peine à trouver un ton adéquate. On ne sait pas pour qui est le film, des enfants ou des adultes. On peut le remarquer entre les effets spéciaux bon enfant et la scène où l'on voit les nichons de Bourgoin. Heureusement que le film est rythmé car sinon, c'est la sieste assurée. Ou la colère pour les fans de Tardi. Bref, un film très moyen qui veut se faire du beurre sur un environnement désespérément creux et qui montre qu'adapter une BD européenne, c'est du sacré boulot. Pour ma part, je déconseille ce film.
Publié le 10 Avril 2012
8th Wonderland: Le Pays de la 8ème Merveille
La télévision est l’ancêtre d’internet, tout le monde le sait, même les guignols utilisent ce slogan. Mais si internet allait encore plus loin et proposait un pays virtuel prenant des décisions importantes et influençant ainsi les plus grandes puissances mondiales? C’est sur ce thème que se déroule 8th Wonderland, sorte de thriller géopolitique futuriste qui propose une vision acide de notre monde, mais pas seulement puisque le scénario aborde aussi les limites pas toujours visibles d’internet et de la liberté de ce média. Réalisé par deux français inconnus au bataillon et avec des acteurs tout aussi inconnus, le film peut se targuer de proposer quelque chose d’intelligent et d’assez juste sans tomber dans le manichéen. Mais le film s’en sort-il avec les honneurs? N’avons-nous pas droit à une morale à deux balles chiante au possible? Enfin, le film est-il aussi profond que ce que le scénario laisser présager? Bienvenue dans la huitième merveille du monde, bienvenue dans 8th Wonderland!
Le scénario est très d’actualité et s’impose ici comme une critique de notre système politique mais aussi comme une critique d’internet, des forums et des limites qu’il faudrait imposer si l’on ne veut pas voir l’équilibre mondial s’effondrer. Pour faire un petit résumé, 8th wonderland est une sorte de forum international où différentes personnes de différents pays discutent des sujets brûlants faisant l’actualité. Un petit comité se forme et prend des décisions pour montrer leur mécontentement. Seulement, si la décision de départ concernant la dinde graciée pour Thanksgiving est tournée de façon humoristique en retour du refus des remises de peine pour les criminels ayant écopés de la peine de mort, les décisions de 8th Wonderland deviennent de plus en plus radicales et dangereuses. D’ailleurs, elles en arrivent même à des décisions qui vont à l’encontre de l’éthique du forum, comme la mise à mort d’un dirigeant politique. Bien évidemment tout cela est très effrayant, mais il faut en plus rajouter une chose importante, c’est la publicité qui fait grossir les rangs du site et les dangers des pirates informatiques. Tout cela reste très bien ficelé et l’ambiance du métrage, bien que simple devient de plus en plus oppressante et angoissante. Les décisions deviennent de plus en plus lourdes à porter et l’ambassadeur, choisi par un vote via le site aura toutes les peines du monde pour ne pas se sentir épié et agressé. La pression monte crescendo pour ne s’arrêter que sur l’inéluctable. Mais en plus de cela, le film montre une des plus grosses dérives du net, le recommencement, mais sous un autre nom.
La force de 8th Wonderland, c’est de proposer, en plus d’une montée crescendo, une palette de personnages dont les raisons de visite sur le site diffèrent totalement les uns des autres. Ainsi, nous aurons un jeune couple italien qui veulent que leur pays aille mieux et surtout que les culs bénis du Vatican arrête d’être contre le préservatif et la contraception. On aura aussi un couple du Moyen-Orient (désolé je ne retrouve pas le pays), qui malgré les pressions des dirigeants du pays et la peur de l’armée vont essayer de faire du bien à leur pays et au monde via le site. On va aussi suivre une top model et un baba cool qui milite pour que tout aille mieux dans ce foutu monde et que nos dirigeants regardent un peu plus le peuple et pas leur nombril. Les acteurs jouant ces personnages ne sont pas connus, mais ils sont vraiment investis dans leur personnage, tant et si bien que l’on peut se reconnaître pour peu que l’on aille sur des forums. L’intelligence du scénario, c’est aussi de présenter des personnages d’horizons différents et qui essayent via leurs compétences ou leur métier de faire des choses pour que le monde évolue dans le bon sens. Et il est vrai que souvent, quand l’on va sur des forums de sujets divers, on tombe sur des personnes de catégories socio-culturelles différentes et que chacun peut prendre conscience de son utilité. Certaines scènes sont très fortes, comme celles du G8 où la solution pour que les dirigeants s’occupent de l’Afrique consiste à inoculer le virus du SIDA à tous leurs enfants. Solution radicale et effrayante mais finalement très efficace. La question se pose alors: doit-on en arriver là?
Au final, 8th Wonderland est un très bon film avec un sujet très tendance et très glissant mais foutrement bien maîtrisé. De nos jours, rares sont les films qui soient intelligents et réalistes, ce métrage en fait partie et il pose des questions très légitimes sur l’état d’internet, de l’humanité et de nos dirigeants. Le plus effrayant étant que tout cela reste plus que plausible et que la sensation de se faire prendre pour un con est réel. Bref, un métrage très efficace, malgré quelques longueurs et des passages sur internet sous la forme de visioconférences assez pénibles. Mais il demeure très bon, et certaines solutions laissent bouche bée. Une bonne surprise!
Publié le 9 Avril 2012
L'Assistant du Vampire
Les adaptations de roman de jeunesse ou pour jeunes adolescents au cinéma ont le vent en poupe ces derniers. Est-ce à cause d’un manque d’imagination des scénaristes? A cause de la facilité de prendre ce qui a déjà été fait? Ou alors de savoir que de jeunes lecteurs vont se précipiter dans les salles obscures pour voir leur livre prendre vie et ainsi rapporter plein d’oseille à l’industrie cinématographique? Après, les Harry Potter, les Narnia, Les Chroniques de Spiderwick, voici que se profile l’assistant du vampire narrant les aventures extraordinaires de Darren Shan, l’écrivain même du bouquin! Surfant aussi sur la vague de Twilight, on devine aisément quel est l’objectif des producteurs hollywoodiens. Néanmoins, certaines adaptations m’ont laissé d’agréables souvenirs comme Narnia et le prince Caspian ou encore les Chroniques de Spiderwick, alors pourquoi pas ce cirque du Freak? Bah, j’aurai du m’en doutais en voyant le casting et l’histoire, on est face à un bien piètre métrage pour jeunes attardés…
Le scénario est assez lénifiant il faut dire. On va voir deux jeunes garçons, Darren Shan, plutôt cool, travailleur et bien vu par tout le monde, autant ses amis que sa famille. Il est pote avec un autre jeune, qui est tout son contraire et assez brute. Darren est fasciné par les araignées alors que son pote est incollable sur les vampires. Un beau jour, un cirque des horreurs ambulant est en ville et il décide de s’y rendre pour voir de quoi il en retourne. Sauf que les monstres sont réels et que c’est Darren qui va se transformer en vampire. Il apprend alors que deux factions de vampires se font la guerre et qu’il est au milieu de cette guerre. Son pote, apprend la nouvelle, il est déçu et décide de rejoindre le clan adverse. Bref, rien de bien neuf sous le soleil des vampires. Le film n’est qu’un prétexte pour aligner des effets spéciaux, des monstres et quelques scènes bagarres sans grande envergure. Mais ce qui me gêne le plus, c’est que l’auteur se met en temps que héros de son propre bouquin, et je ne trouve pas ça judicieux. D’autant plus qu’il se la raconte grave dans le métrage et que je ne suis pas sûr qu’un tel livre est mérité une adaptation. L’ambiance, qui se veut gothique reste très superficielle et ne régale pas les yeux. Bien au contraire, tout semble faux, jusqu’au costume et maquillage que j’ai trouvé grossier, et beaucoup trop numérique. On est très loin des productions Hammer ou des films sur les cirques de monstres (je ne peux pas parler de Freaks de Tod Browning car je ne l’ai pas vu).
Au niveau des acteurs, on retrouve quelques têtes connues qui se sont littéralement fourvoyées dans ce film. On retrouve par exemple, John C.Reilly, que l’on a vu dans Carnage de Polanski, et qui campe ici un vampire gentil à la coupe de cheveu improbable et au look tout aussi improbable. Le gros défaut, c’est qu’il n’est pas crédible pour deux sous dans ce film et il fait un bien pitoyable vampire. On retrouve aussi Willem Dafoe, dans un rôle secondaire inutile ainsi que Salma Hayek en femme à barbe dans un registre qui lui va très mal. Pour les jeunes acteurs, on retrouve Josh Hutcherson, un acteur que je trouve pour le moins insipide et sans aucun talent. D’ailleurs, dans le film à part se la raconter ou encore forcer pour faire une émotion, il ne sert à rien. Le genre d’acteur qui aurait besoin d’un gros laxatif pour bien jouer. Et le héros est campé par Chris Massoglia, acteur d’une rare naïveté et qui reste surement le héros le moins charismatique du cinéma fantastique. Bon, il est vrai que les effets spéciaux restent assez corrects, mais là encore tout n’est pas parfait. Prenons pour exemple l’araignée du vampire, qui ressemble à une incrustation version Asylum et qui donc fait vraiment tâche. Certains monstres restent sympathiques, mais sans plus, car on les survolent pour se recentrer sur les crises d’adolescence des deux mongoliens.
Au final, l’assistant du vampire est un film plus que dispensable. Le scénario ressemble à n’importe quel film de vampire incluant deux castes ennemies, mais le tout est très édulcoré et vise résolument un public jeune et enfantin. Si vous voulez une comparaison, c’est du Underworld avec du Charlie et la Chocolaterie, en gros, quelque chose de relativement indigeste. Mais je me pose la question, si Darren Shan s’aime tant qu’il se met en tant que héros de son livre, pourquoi ne joue-t-il pas le rôle au cinéma? Ainsi, il pourrait embrasser pleinement son égo surdimensionné. Bref, un film très moyen, sans grande ambiance et pas du tout crédible. Je ne suis même pas sûr que les fans de vampirisme soient satisfaits de ce film.
Publié le 7 Avril 2012
Hell Driver 3D
Nicolas Cage a une filmographie assez fluctuante ses derniers temps et c’est le genre d’acteur que l’on retrouve dans un très grand nombre de films à l’intérêt très différent. Il faut dire que dans ses derniers métrage, j’ai été assez consterné par Bangkok Dangerous, l’apprenti sorcier ou encore Next, par contre, il a fait des films moyens mais sympathiques comme le dernier des templiers. Qu’en est-il alors de ce Hell Driver (ou Drive Angry pour les furieux de la langue de Shakespeare)? Partant du postulat « jusqu’où sommes nous prêts à aller pour se venger », le film aborde ce thème très sérieux et récurrent du cinoche pour en faire un film fantastique débridé, con comme la lune mais résolument fun, drôle et burné à la caféine et à la binouze. Le problème, c’est que beaucoup de films se sont cassés la gueule sur un sujet grave en voulant adopter un ton léger. Hell Driver parvient-il à faire quelque chose de sympa? Le ton abrutissant du métrage n’est-il pas un désavantage?
Le scénario est assez et est en fait deux courses-poursuites imbriquées l’une dans l’autre. On va suivre Milton, interprété par Nicolas Cage, sorte de bonhomme à l’allure plutôt cool mais sans aucune pitié qui souhaite retrouver un gourou du nom de Jonah King. Alors pourquoi le suit-il? Tout simplement parce que ce taré a buté sa fille et qu’il compte sacrifier sa petite-fille pour faire venir les ténèbres sur Terre. De l’autre coté, on va suivre le comptable (William Fichtner) qui souhaite récupérer Milton pour une raison obscure qui nous sera dévoilé bien assez tôt dans le film. Tout cela n’est qu’un principe de base qui va servir des scènes d’action sévèrement violentes et des courses-poursuites en bagnoles plus rapides que Fast and Furious. Tout cela sentirait le déjà vu sans l’aspect fantastique du métrage, car la révélation faite en milieu du film sur l’origine du personnage de Cage est très attendue et le comptable possède des pouvoirs surnaturels assez impressionnant. Tout cela balance du lourd et même si c’est con, c’est tellement débridé que l’on s’amuse réellement à voir ce film. Que ce soit la course sur le pont, les fusillades comme celle où Nicolas Cage fusille dans tous les sens en même qu’il baise ou encore les scènes de baston pure comme celle du début (qui donne de suite le ton); Patrick Lussier ne s’emmerde pas avec un enrobage mignon et balance tout ce qu’il a à la gueule du spectateur dans un délire excité et excitant. C’est con, mais putain que c’est bon!
Le casting du film respire le quatre étoiles sans pour autant paraître prestigieux. Certes il y a Nicolas Cage, le célèbre acteur suspectée d’être un vampire et aux cheveux capricieux, mais il y a aussi la délicieuse Amber Heard, le Prison Break William Fichtner ou encore le géant David Morse dans un rôle secondaire. Nicolas Cage est en roue libre dans le métrage. A l’aise pour jouer les mecs qui n’ont plus rien à perdre, il s’approprie avec justesse le rôle de Milton et il est tout à fait crédible. D’ailleurs, ça fait plaisir de le revoir dans une aussi grande forme le père Cage. Amber Heard est l’atout charme du film, la bombe anatomique sert de faire valoir à Cage et d’entrées de cinoche pour les mecs. Sans grande importance, elle tient son rôle de charmeuse et le fait bien. William Fichtner est le comptable, sorte d’acolyte du diable qui compte les âmes et récupère celles qui se sont barrées des enfers. il prend un grand plaisir à faire ce rôle, mais le problème, c’est à peine si on ne le voit pas sourire entre deux répliques. Il reste sympa malgré tout et la plupart de ces phrases sont franchement drôles. J’émettrai un petit bémol sur le gourou, pas très charismatique et qui me fait penser à Wes Bentley dans Ghost Rider. Pas la meilleure des références donc, il apparait sans pitié, mais n’a pas l’aura pour ameuter toute une meute de gens autour de lui. Enfin, David Morse tient un rôle mineur mais comme j’aime bien cet acteur, j’ai trouvé plaisant de la mentionner. Niveau effets spéciaux, le film s’en sort remarquablement bien, avec des ralentis, des combats et quelques effets gores pas piqués des vers.
Au final, Hell Driver s’assume comme un film d’action fantastique potache, drôle, violent et excitant. Alors certes, le film ne brille pas par son intelligence et par la fulgurance de son scénario, mais il représente un défouloir exultant où même les acteurs se prennent au jeu et s’éclate devant notre écran. Bref, un film pour adolescents attardés mais qui pour une fois se comporte comme un vrai film à la con avec une histoire improbable, des scènes vraiment burnées et des répliques presque cultes. Alors oui, je milite contre les fast and furious et autre Avatar qui veulent en mettre plein la vue alors que c’est malsain (pour le premier) ou aussi bête qu’une rédaction de CE2 (pour le second), mais au moins Hell Driver sait qu’il est con et joue avec. Un véritable atout dans le sillon cinématographique, un bon défouloir pour le spectateur.
Publié le 6 Avril 2012