Critiques spectateurs de AqME

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MR 73

MR 73

La France n'est pas réputée pour ses films forts et intéressants. Outre des drames larmoyants et lénifiants ou encore des comédies molles et bien souvent contemplatives, niveau cinoche, la France est un peu en queue de peloton. Heureusement que certains réalisateurs arrivent à faire des films qui sortent un tant soit peu du moule français. C'est ce qui se passe avec Olivier Marchal, ancien flic et qui possède un regard particulier sur son ancienne profession. Dans MR-73, c'est un peu sa vie qu'il tente de relater. Un flic, au fond du trou doit de nouveau affronter ses démons et surtout un tueur en série qui sévit dans sa ville. Évidemment, on va voir les fautes du héros, on va voir sa déchéance au fur et à mesure du film, mais ce qui choque le plus, c'est l'absence totale d'aide pour ces hommes, aucun appui psychologique, rien. Daniel Auteuil est remarquable dans le rôle titre et sonne vraiment mal au c½ur dans ce film. D'ailleurs, il porte le film sur ses épaules, malgré les prestations plus qu'agréables d'Olivia Bonamy et Gérald Laroche. L'ambiance qui se dégage du film est vraiment déprimante et colle parfaitement au ton et à l'histoire. Il s'agit ici d'un polar noir de chez noir, qui ne laisse aucun répit et qui d'ailleurs, coupe le souffle. La scène de l'attaque des chiens, où le coéquipier d'Auteuil meurt est vraiment forte. Philippe Nahon est une fois de plus ultra charismatique en tueur à la retraite et sa confrontation avec Auteuil est là aussi un moment très fort du métrage. Au final, il réside un excellent polar, très sombre, très glauque qui dépeint un métier difficile où l'aide psychologique est quasi absente et où la déprime n'est jamais loin. Un film poignant et très réussi de la part d'Olivier Marchal.

8.83333

Publié le 25 Octobre 2011

Barracuda: Les Dents de la Mort

Barracuda: Les Dents de la Mort

Contexte historique: 1978. Localisation: États-Unis d'Amérique, bureau de production. Évènement: discussion autour d'un projet pour faire un film d'horreur animalier. Eh les mecs, j'ai une idée! Spielberg a fait les dents de la mer, et ça a marché. Joe Dante est en train de tourner Piranhas, et cela va forcément marcher. Il nous faut alors une autre bestiole aquatique qui peut faire peur. Oui, toi au fond, qu'est-ce que tu dis? Une baleine tueuse? Mais ce n'est pas possible, c'est trop gentil une baleine. Oui, toi à coté. Des méduses... pourquoi, mais les couts en maquillage serait trop élevés. Mademoiselle? Des poissons clowns, dans un film d'horreur? Vous vous payez ma tête! Moi, j'ai une idée, on va mettre dans l'eau des barracudas! Mais Maurice, on va pas mettre Mister T dans la flotte. Le poisson, celui de deux mètres, avec de grandes dents, modelé comme une torpille. Je crois bien que ça va le faire grave!!

Bon maintenant, les gars, il nous faut un scénario. Mais attention, hein, je ne veux pas d'un film à la con, où des barracudas se retrouveraient voraces à cause d'un quelconque poison. Qu'est-ce qu'on peut faire avec des barracudas? Non Maurice, le poisson ne peut pas mettre des bagues en or et casser la gueule à des gens. Il faut suivre l'actualité, je pense que la réponse est là. Que donne l'actualité en ce moment? Un mouvement écologique, une pollution accrue par des industries chimiques, le relargage de substances illicites dans la flotte. Bref, que du banal, que dis-tu Maurice? Et si des barracudas devenaient voraces à cause d'un produit chimique balancé dans l'eau et que le gouvernement y serait pour quelque chose? Tu sais que tu es un génie toi! Comment ça on retrouve ce que je ne voulais pas? Si le gouvernement trempe là dedans, on est pile dans ce que je voulais! Voilà un scénario original et intelligent! C'est ce que les gens veulent, du spectacle, du sang et du complot!

Le problème réside dans l'ambiance que l'on veut donner. N'oubliez pas, mes chers ouailles que nous voulons un film dans la lignée des dents de la mer pour faire du pognon et que pour ce faire il nous faut des plans aquatiques et de vrais bestioles vivantes. Est-ce quelqu'un parmi possède un caméra aquatique ou tout du moins Waterproof? Que dis-tu Maurice? Pourquoi s'embêter à tourner des scènes aquatiques alors que l'on peut piquer des images de fonds marins pour pas chers dans les documentaires? Tu sais que tu me plais de plus en plus! Et puis, au pire on cotise tous pour se payer une petite caméra hydrophile et on fera des plans sur les acteurs. Si la qualité est médiocre, on dira que c'est l'époque qui veut ça! Et au niveau de l'extérieur, qu'est-ce qu'on met? Non Maurice, on ne peut pas mettre une équipe de cinq personnes dans une estafette noire avec une bande rouge! Par contre, si on enlève la bande rouge, on peut faire croire à des agents du gouvernement, pas bête! Pour l'entreprise chimique, on aura qu'à prendre un gros mec aux cheveux blancs, parce que ça fait plus sérieux et on prendre vite un algeco pour faire le bureau.

Bon maintenant, il nous faut des acteurs. Roy Scheider est déjà pris avec les dents de la mer. Et puis vu le pognon que va nous couter toute la réalisation, on ne va pouvoir prendre de grande tête d'affiche. Le top, ce serait de trouver deux flics, un vieux gentil, un gros amateur de donuts, et puis aussi un héros beau gosse à la coiffure stylé, un peu comme Michel Berger, en France. Et pour le méchant, on prendra un vieux avec un fils un peu concon sur les bords. Ah, j'allais oublier la fille. Alors si possible blonde, plutôt bonne et avec qui le héros aurait une histoire d'amour, ça marche toujours avec les femmes, les histoires d'amour. Bon, il n'y aura pas de directeur de casting, parce que déjà, ça coute trop cher, et puis que de toutes façons, on s'en fout de comment ils jouent, l'important ce sont les barracudas. Maurice, arrête, on ne mettra pas de blacks dans ce film, c'est clair!

Il ne nous reste plus qu'à boucler les effets spéciaux. J'ai déjà démarché un revendeur de farces et attrapes pas très loin de chez, pour éviter les frais de livraison, et il peut nous fournir en poissons en plastique. Le seul problème, c'est que le poisson en plastique, il est crédible mort, et pas vivant... Mais au pire, pour les barracuda, on piquera des documentaires et on rajoutera du liquide rouge pour faire croire qu'il becquent un gaillard. Tiens d'ailleurs, j'ai une tête de mannequin en stock, on s'en servira pour caler une petite décapitation, les poissons aiment bien décapiter. En plus, le coup de la tête, ça va faire peur aux enfants, c'est une bonne idée. On mettra aussi un tueur à gages, mais quand il tirera, on ne montrera pas, on rajoutera juste du sang sur les cadavres et puis les balles de revolver, ça coute trop cher.

Bon, au final, on a quoi? Une histoire qui tient la route, avec un complot du gouvernement, des poissons carnivores et une industrie chimique pas très net. Une ambiance aquatique prise sur des documentaires à laquelle on rajoutera une musique stressante. Des acteurs pour pas chers, sans directeur de casting mais possédant un charme fouet ayant des rôles crédibles et intéressants. Des effets spéciaux du tonnerre grâce à Gégé de Profêtes, qui va nous fournir en poissons morts et en tête de mannequin. Franchement, je crois que l'on tient le film de l'année 1978, mes cocos, Spielberg, il peut se recoucher avec ses requins en plastique et sa musique à deux balles. Allez, les gars, au boulot!

Conclusion: Putain, ils y ont crus les cons!

7

Publié le 25 Octobre 2011

Motel

Motel

Bien souvent on reproche aux films d'horreur d'avoir des scénarios trop simples et de faire aucun efforts pour surprendre le spectateur. Avec Motel, on peut s'attendre justement à un mauvais film d'horreur, assez proche d'un film porno. Le scénario est relativement simple et pas très recherché. Pour faire rapide, un couple tentant de se consoler de la perte de leur fils roule de nuit. Un incident survient avec la voiture et un individu de prime abord assez sympathique leur conseille un motel sur la route. En arrivant sur place, le couple trouve une chambre mais des bruits étranges vont survenir et un lot de cassettes vidéos montrant des gens se faisant buter dans leur propre chambre va leur tomber dans les mains. Ils vont alors tout faire pour échapper à leurs agresseurs. Mais alors, comment, avec un pitch aussi simple, le film peut-il être réussi? C'est bien simple, Nimrod Antal, le papa du dernier Predators et de Blindés, livre une réalisation impeccable et donne un film hyper pêchu, sans temps morts et surtout avec une angoisse montant crescendo. Car la force du film, c'est de proposer des agresseurs assez gentils au départ mais qui vont finir par devenir vraiment flippants. Le couple d'acteur est relativement convaincant et livre une prestation en adéquation avec le scénario. La belle Kate Beckinsale apparait torturée mais prête à tout pour s'en sortir. Seule la fin reste désagréable et donne la mauvaise impression que seul un bon massacre peut rapprocher les êtres chers. Au final, Motel est un film relativement agréable et surtout possédant un rythme d'enfer avec un scénario surper simple. Je conseille donc ce film.

7.84615

Publié le 24 Octobre 2011

Mortuary

Mortuary

Tobe Hooper est un grand nom du cinéma d'horreur et j'en veux pour preuve sa filmographie avec notamment des films d'horreur cultes comme Poltergeist ou encore Massacre à la tronçonneuse. Mais depuis quelques temps, le vieux père ne fait plus de grands films et tente malgré tout à impressionner les spectateurs avec des affiches plutôt bien foutues et des histoires assez tortueuses. malheureusement, avec Mortuary, Hooper rate totalement le coche en proposant un film fourre-tout, accumulant les clichés des films d'horreur et surtout en ne proposant pas de véritablement lien entre les scènes. Car Mortuary, hormis une ambiance un peu glauque et des décors franchement réussis, il n'y a rien d'autre. Mais ce qui est bien dommge dans ce film, c'est que Hooper aligne des scènes qui auraient pu être intéressantes, mais qui finalement tombent à plat, la faute à un manque flagrant de prise de risques et surtout avec des acteurs braillards au possible. d'ailleurs, les acteurs ne sont pas très bons et seule la mère de famille s'en sort surtout lorsqu'elle commence à être possédée. Néanmoins, on reste tout le temps dans l'interrogation tout au long du métrage car on ne sait pas ce qui se passe réellement. Malédiction, hantise, plantes maudites, virus, zombies, bref, le film reste un gloubiboulga et Hooper, à force de trop vouloir mélanger les genres se fourvoie complètement avec ce film fourre-tout. Comme quoi, avoir de bonnes idées ne suffit pas à faire un film d'horreur acceptable.

5.26316

Publié le 24 Octobre 2011

La Mort en Ligne

La Mort en Ligne

Takashi Miike est un réalisateur de talent. Il l'a déjà prouvé avec un bon nombre de films comme les deux crows zero ou encore le très déstabilisant Audition. Avec la mort en ligne,j'ai eu un peu l'impression que le pépère se reposait sur ses lauriers. Il faut dire que le scénario n'est pas ce qui se fait de mieux dans le cinéma de genre actuel. En gros, des jeunes gens reçoivent des textos leur annonçant leur mort, avec la date et l'heure. Bien entendu, une jeune fille bien propre va mener l'enquête pour essayer de découvrir qui se cache derrière tout ça. Le film est totalement du genre post-ring et c'est bien dommage. en effet, on ressent tout de même une grosse volonté de faire du business avec un film de fantômes japonais et des jeunes qui vont mourir dans d'atroces souffrances. Malheureusement, le film reprend tous les poncifs du genre et on s'ennuie assez vite dans ce métrage. les effets de peur sont attendus, le fantôme met du temps à pointer le bout de son nez, et surtout, on reprend les même effets sonores dégueulasses qu font peur. En ce sens, il n'y a rien de bien original, et le concept a déjà été réutilisé maintes fois comme pour The Grudge par exemple. Les acteurs sont assez mauvais,comme bien souvent dans les films nippons des années 2000. Ils surjouent au maximum et ratent bien souvent leurs expressions, notamment la peur ou la tristesse. Enfin, les effets spéciaux sont honnêtes mais ne révolutionnent pas le genre. Le fantôme est la sempiternelle jeune fille aux longs cheveux noirs et seuls les bruits qu'elles faits peuvent être dérangeants. Au final, la mort en ligne est un film de fantômes japonais lambda, qui ne réserve que peu de surprises et dont les effets sont purement pompés sur d'autres films plus ancien, comme The Ring par exemple. Un métrage à réserver aux fans inconditionnels de films asiatiques et de films pour adolescents.

6.30769

Publié le 24 Octobre 2011

Morse

Morse

Loin, très loin des contrées hollywoodiennes, il existe un autre cinéma. Un cinéma parfois moins bon, mais très souvent meilleur et poétique. Un cinéma à la fois froid, engourdissant, mais diablement poétique et envoutant. C'est exactement ce genre de cinéma qui redonne ses lettres de noblesse au grand écran, en proposant des films de genre, sur un axe différent, avec une intelligence subtile et bien éloigné des effets spéciaux clinquants et grossiers. Avec Morse, film suédois de Tomas Alfredson, le mythe du vampire se voit doter d'un film époustouflant, glaçant, sombre, réaliste et beau. Bien loin des suceurs de sang véloces et des acrobaties à rendre un trapéziste pour un pauvre baltringue, Morse propose au delà de sa poésie, un message à la fois dur et vraisemblable, touchant toute une jeunesse. Analyse rapide d'un film qui m'a troublé et marqué.

Les vampires sont très créatures qui ont attiré un très grand nombre de réalisateurs et même si on compte de véritables chefs d'oeuvre comme Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire, Daybreakers, Vampires ou encore (mais cela ne concerne que moi) Blade 2, on peut aussi compter des films vampiriques franchement ratés et bien souvent tournant les suceurs de sang à la caricature, je pense notamment à Underworld premier du nom et trois ou encore à Blade 3. Mais on remarque très vite que tous ces films sont américains. Il est aussi intéressant de se plonger dans le vampire mais vu par des européens, et notamment par des nordiques. Le scénario de Morse est assez mélancolique et prouve que finalement, le vampire n'est pas qu'une créature sanguinaire chassant ou étant chassée. Dans Morse, un jeune garçon nommé Oskar se sent mal dans sa peau. Malmené par ses camarades, seul la plupart du temps, il préfère passer ces soirées à taillader un arbre en pensant à ses ennemis. Un beau jour, une jeune fille du nom de Eli vient habiter près de chez lui. Une relation simple et amoureuse va lier les deux êtres, mais Eli est un vampire. Bien loin des chasses et des fusillades, Morse se targue d'un scénario simple, ou Eli ne tue que pour se nourrir et qui privilégie l'approche sentimentale à une approche débile de chasse.

Il faut dire que l'ambiance sert vraiment le film. Les contrées enneigées de Stockholm sont vraisemblablement parfaites pour donner une ambiance froide, isolée mais aussi angoissante. Les plans se succèdent avec une maîtrise ahurissante et renforcent un sentiment d'isolement et de danger à chaque recoin. Mais aussi bien loin de cette atmosphère réfrigérante, le réalisateur montre une partie de la population suédoise dont les moyens ne sont pas faramineux et dont l'attitude reste assez proche de la société moyenne en France. Et c'est en cela que c'est intéressant, plutôt que de proposer de l'action à gogo, on remet le vampire dans un contexte socio-économique et je trouve cette initiative vraiment intéressante. De plus, la liaison entre la jeune Eli et son nourrisseur, qui doit tuer des gens pour fournir la demoiselle en sang est assez forte tout en étant dépourvue de sentiments. C'est fort et beau à la fois.

Les acteurs demeurent aussi relativement excellent. Le jeune comédien qui joue Oskar possède vraiment la t^te de l'emploi et il incarne véritablement cet enfant qui est martyrisé par les autres enfants de l'école. Il joue avec subtilité ce rôle de tête de turc et on a vraiment de la peine pour cet enfant qui semble aussi délaissé par ses parents. On en revient toujours au contexte économique/relationnel. La jeune actrice incarnant Eli est elle aussi bluffante à plus d'un titre. Elle arrive à l'aide son visage à faire passer des émotions très contradictoires, mais avec justesse et talent. Ainsi, elle peut passer de la nonchalance à la fureur à cause de la faim, mais aussi faire plus vieille que son âge. Les personnages secondaires se révèlent moins intéressants, mais il y en quand même qui sortent du lot. Je pense notamment à femme blonde qui entretient une relation conflictuelle avec son homme et qui fini de manière incandescente, ou encore à l'homme avec tous ses chats mais qui est perçu comme le type bizarre de l'immeuble. Bref, le contexte social permet de saisir des gens qui sont assez simples, mais qui finalement se révèlent plutôt ambigus, voir cruels entre eux.

Les effets spéciaux ne sont pas très nombreux dans le film, tout comme les effets gores. Il faut dire que le film ne fait pas dans une surenchère exacerbée d'hémoglobine ou d'effets numériques. Le réalisateur préfère instiller une petite touche de gore, mais qui fait diantrement réaliste. Je pense notamment à la première victime, pendue par les pieds pour pouvoir récolter du sang et dont des jeunes en font la macabre découverte. La scène finale est aussi très forte, montrant la violence incroyable des jeunes entre eux, la cruauté implacable des grands frères qui se prennent pour des caïds face à plus petits qu'eux, mais part dans un pseudo délire gore, comme une intervention divine pour sauver le pauvre Oskar. Certaines scènes sont assez bien foutues comme l'attaque des chats sur une femme infectée ou encore la déliquescence progressive de la jeune vampire quand elle rentre chez Oskar sans que celui-ci l'ai invité à entrer. Car le film respecte tout de même certains codes du vampire, tout en incluant une vision totalement différente.

Au final, Morse (ou Let the right one in) donne un gros coup de pied dans la fourmilière du film vampirique en proposant une vision beaucoup plus sociologique et traitant des relations entre les gens dans une société moyenne. Pas d'effets spéciaux clinquants, pas de gore à gogo, juste une magnifique histoire d'amour entre une vampire qui recherche désespérément l'amour malgré son régime alimentaire et un jeune garçon, humain mais souffrant du même mal d'isolement que la jeune vampire. Un film beau, poétique, onirique et parfois implacable. Morse est résolument l'un des plus grands films que j'ai pu voir, montrant la cruauté enfantine, l'isolement sentimental, et l'histoire d'amour la plus improbable mais surement la plus belle du cinéma. Un film sincère qui mérite un investissement complet. Une merveille.

9.02857

Publié le 23 Octobre 2011

Moon

Moon

Loin de tout népotisme et sachant que le talent n'est pas héréditaire, il y a un petit gars qui est en train de faire son trou sur la toile et pour l'instant qu'avec des films de science-fiction. Duncan Jones est le fils de l'excellent David Bowie, et plutôt que la chanson, il se jette dans le cinéma et sort son premier film en 2009. Moon, c'est un peu le film de science-fiction de la vieille époque mais avec des moyens d'aujourd'hui, mais avec un budget faiblard et un scénario tout droit sorti de la tête du réalisateur, que peut donner le résultat d'un tel film? Mais quand on lit un peu partout sur le net que ce film est lent, mou, poétique, chiant, idyllique ou encore intéressant, on peut avoir envie de se faire son propre opinion.

Le scénario est assez bizarre, voir plutôt barré. En gros, les humains ont découvert sur la lune l'hélium 3, un combustible naturel qui permet de faire de l'électricité à moindre coût et sans polluer. Une base est alors construite sur la lune et un homme seul part en mission pour 3 ans. Quand il ne lui reste plus que 3 semaines avant de rentrer, Sam voit et entend des choses bizarres dans la base. Puis, à un moment, il a un accident à cause d'une vision. On le retrouve quelque temps après allongé dans la base, avec aucune blessure. Il va alors mener l'enquête et découvrir un secret qu'il n'aurait jamais dû découvrir. Vraisemblablement, on est en présence d'un film scientifique assez pointu et lors d'une des révélation, on n aura une jolie surprise qui concerne une avancée technologique à la déontologie plus que douteuse. Mais Duncan Jones réussi son pari et en jouant avec une enquête, certes un peu mollassonne, il donne un véritable élan au spectateur qui cherche vainement une solution au premier problème.

Malheureusement, le rythme du film est assez mou et on a tôt fait de s'ennuyer. Mettant en avant les questionnements des personnages et leurs disputes, le réalisateur ne prend pas trop de risques en mettant de l'action ou encore une enquête pêchue ce qui aurait largement contribuer à l'adhésion du spectateur. De plus, en voulant proposer des plans lunaires, parfois désertiques et parfois isolés, j'ai plutôt ressenti de l'ennui que de la poésie ou encore de la lenteur artistique. De ce fait, les non initiés au genre risque de tomber dans les vapes et de s'endormir rapido. Pour ceux qui adorent le genre et surement les fans de Blade Runner apprécieront.

Niveau acteur, il suffit d'être fan d'un seul acteur qui est Sam Rockwell. Souvent cantonné aux rôles de méchants déjantés ou encore de comédie nunuche, il prend ici un axe à contre emploi, bien bien loin de H2G2. En effet, il campe le héros du film et résolument le seul véritable acteur du film. Il porte tout sur ses épaules et il faut dire qu'il s'en sort relativement bien. Parfois sérieux, parfois désespéré, incroyablement cynique dans les moments critiques, il montre au spectateurs toute sa palette de faciès et de jeu, et il va surement en sortir grandi de cette expérience. De l'autre coté, il a son acolyte, qui n'est qu'un robot et dont la voix est celle de Kevin Spacey. Alors certes, il est difficile de juger le jeu d'acteur d'un robot, mais on s'attache à ce sac de boulons qui n'exprime son intonation qu'avec des smileys. Néanmoins, il incarne un personnage important qui va faire un choix critique.

Les effets spéciaux ne sont pas révolutionnaires, bien au contraire. On voit les images numériques lors de l'extraction de la roche sur la lune, mais le réalisateur a l'intelligence de ne pas trop en utiliser. Les différents véhicules sont plutôt réussis, bien que par moment, on ressent nettement la présence d'une maquette avec une insertion d'image, mais cet effet un peu vieillot contient un charme inhérent au genre et parfois, il faut mieux utiliser cela que des effets numériques dégueulasses. Parfois, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un univers proche de Mass Effect sans les aliens, surtout dans la phase exploration avec les véhicules.

Au final, Moon est un film de hard science assez intéressant sur le fond et sur la forme, mais malheureusement, le rythme délétère et la volonté trop prononcée de faire dans l'onirisme en font un film souvent long et mou. Il n'en résulte pas moins un acteur au talent incroyable et une histoire plutôt intelligente avec un message très clair sur SPOILER le clonage SPOILER. Un film à réserver aux amoureux du genre, qui aiment les films de science-fiction certes intelligent mais qui ne bouge pas trop.

7.27273

Publié le 23 Octobre 2011

Bad Karma

Bad Karma

Toucher à un mythe ne me dérange pas en soi. Mais encore faut-il que le mythe ne soit pas complètement dénaturé voir insulté. Je pense par exemple au Sherlock Holmes de Guy Ritchie qui présente un Holmes certes assez moderne, musclé et intrépide, mais il garde tout de même un cynisme anglais véritable et aussi un Holmes torturé et assez imprévisible. Certains ont crié au scandale, mais pour ma part, j'ai trouvé l'intrigue intéressante, le film rythmé et des acteurs assez fidèles aux personnages (à part Jude Law, mais finalement le rôle lui va bien). Par contre, quand on regarde Bad Karma, là on peut crier au scandale. En effet, sous couvert de faire dans l'originalité et de faire dans la surenchère de surprises, le scénariste se perd dans un déluge d'insultes envers le meurtrier de White Chapel, j'ai nommé Jack l'éventreur. Car au delà d'être un mauvais film, Bad Karma s'impose aussi comme une insulte à l'histoire et trouve dans le mythe du célèbre meurtrier londonien une excuse pour faire un film d'horreur aux crimes justifiés. Analyse d'une bouse américaine.

Le scénario est d'une débilité crasse et surtout, il se permet de défoncer à grands coups de marteau la légende de jack l'éventreur. Pour la petite histoire, Trey est un médecin dans une asile psychiatrique. Il s'occupe dune patiente qui a pété un câble et qui pense qu'elle est la réincarnation de la femme de Jack et que le médecin est la réincarnation même de Jack. Du coup, elle lui fait du rentre dedans, parce qu'elle est bonne la cochonne, et lui décide de partir en vacances avec sa famille. Sauf qu'elle arrive à s'échapper et qu'elle va le retrouver sur une île pour le convaincre qu'il est Jack l'éventreur. Et en plus, trop fort, sur l'île, il y a une cathédrale qui s'appelle Blanca Capela, soit la chapelle blanche soir White Chapel. Je continue comme ça où vous voyez la stupidité du truc? Parce qu'en plus, elle tue des gens en court de route pensant qu'ils sont purs et elle leur prélève des organes car le vrai Jack était un fervent croyant de la réincarnation et il prenait des parties de corps pour se réincarner dans le futur. Niveau scénario, c'est vraiment navrant. Et même si Jack l'éventreur était une grosse pute, on nepeut pas décemment détruire une légende comme celle-ci. Les anglais deviendraient fous!

Et puis alors, niveau ambiance, c'est d'une platitude et d'une monotonie à faire rougir un bébé placer pendant 48 heures dans une station UV. Premier constat, le film est complètement fauché, mais le réalisateur nous montre bien comment le film possède un budget minimum. Deuxième constat, les décors sont moisis de chez moisis. On retrouve un hôpital psychiatrique aussi crédible qu'une poste sans perte de colis, mais surtout, surtout, on voit comme le nez au milieu du visage que tout cela est du préfabriqué. Le bureau d'accueil de l'hôpital est deux tables en formica datant des années 70, la chambre possède un décor minimaliste que même Ikea ne vendrait pas et de par ce fait l'ambiance est vraiment plate. De plus, les décors sont pâlichons, la ville insulaire n'est pas exploitée et on n'a pas d'effets d'ambiance pur comme du brouillard, des zones d'ombre ou encore des bruits bizarres. Les quelques retours dans le passé avec Jack l'éventreur montre là encore toute la négligence du réalisateur, car on ne voit rien et tout ça n'est pas crédible. On voit bien que tout a été filmé dans un hangar.

Et puis les acteurs, quelle déchéance, quelle mise en abîme incroyable. Ils sont tous ridicules et complètement paumé dans leur rôle. Prenez Patrick Muldoon, déjà vu dans l'excellent Starship Troopers de Verhoeven, dans ce film, il est tout simplement ridicule. Il surjoue à mort, possède le charisme d'une huître et surtout n'a pas du tout l'étoffe du héros du métrage. Le pire, c'est quand il endosse durant cinq minutes le costume de Jack, et il est juste ridicule. Mais finalement, le pire n'est pas Patrick Muldoon. La méchante de l'histoire, Patsy Kensit, est juste abominable. Son jeu est plus qu'approximatif, elle se trémousse tout le long du film pour faire un semblant sensuelle, elle possède une bouche à pipe vulgaire et en plus, durant tout le métrage elle se tape et tape tout ce qui bouge, sans aucun souci. Au niveau des personnages secondaires, ils sont minimalistes et ne servent à rien. la femme et la fille du héros ne sont rien de plus que des pions sur un plateau sans aucun jeu concret.

Je terminerais par les magnifiques effets gores et effets de peur qui sont justes absents du film. Non mais vous vous attendiez à quoi avec une critique comme celle-ci? Alors les effets gores sont tellement vulgaires que cela m'a couté de ne pas couper le film dès la première scène un peu gore. Un médecin se fait planter une seringue dans l’œil. Et que se passe-t-il? Le maquilleur a mis de la peinture noir sur les yeux pour faire croire que le sang, se mélangeant au produit à couler sur le visage. C'est vraiment vilain mais d'un autre coté, c'est assez drôle. Pour le reste des effets gores, on a des gros plans quand la méchante enlève des organes. Le seul problème, c'est que l'on voit que le gros ne sert en fait qu'à cacher un budget médiocre. Du coup, le plan est réutilisé deux fois, que ce soit pour le cœur ou pour la rate! Même à Groland, ils font mieux les effets spéciaux! Surtout ne vous attendez pas à avoir peur durant le film car l'angoisse est totalement absente et les maigres flashbacks à l'époque de Jack sont vraiment pathétiques. De plus, le fait que Jack l'éventreur, dont on ne sait toujours pas aujourd'hui de qui il s'agissait malgré les hypothèses les plus folles sur son identité, soit un pseudo mystique croyant à a réincarnation et prélevant des organes sur des cadavres de jeunes personnes pures, est juste une aberration!!

Au final, Bad Karma aurait pu s'appeler tout simplement Bad car le métrage est pitoyable et n'apporte rien du tout à un genre déjà bien fourni. Lent, sans suspens, sans surprise, avec du gore grossier, il se permet en sus d'adapter l'un des plus célèbres criminels et de le rendre complètement amorphe et de fausser l'histoire. Il s'agit ici d'une production à éviter à tout prix, qui prend le spectateur pour un con et qui accumule des âneries durant 1h30. Donc, sauf si vous voulez perdre du temps, ne regardez pas ce film qui n'est même pas drôle. Un nanar de plus qui n'a pas le second degré souhaité, un film à jeter.

3

Publié le 22 Octobre 2011

D'Origine Inconnue

D'Origine Inconnue

En 1983 sort en France un film d'épouvante qui, malheureusement, n'a pas connu le succès escompté. Et pourtant le film possède plusieurs atouts qui aurait pu en faire un grand succès. Déjà le tête d'affiche, Peter Weller, le Robocop de Verhoeven. Mais aussi avec une histoire originale et surtout tout à fait plausible. S'appuyant sur un fait qui peut toucher un grand nombre de personnes, Cosmatos, le papa de Rambo 2, signe un film particulièrement sympathique sur un sujet qui m'a surpris mais qui finalement se laisse regarder sans déplaisir. Mais qu'est-ce qui fait que ce film soit assez réussi malgré le scénario somme toute simple? Comment l'horreur et l'épouvante peuvent nous prendre alors qu'il ne s'agit que d'une histoire banale de nuisibles? Et enfin, comment se débarrasser efficacement des rats envahissant notre maison?

Le scénario se veut simple, efficace et surtout relativement vraisemblable. Dans d'origine inconnue, pas d'extraterrestres ni de monstres sanguinaires, non, juste une petite rate qui sème la pagaille dans la maison d'un jeune bourgeois. En effet, Bart Hugues est un homme d'affaires brillant, et il vit avec sa femme et son fils dans une grande maison chicos. A son boulot, il prend en charge un dossier très important et très urgent qui peut mettre sa carrière en jeu. Coté famille, sa femme et son fils s'en vont prendre des vacances chez les grands-parents dans le Vermont. C'est alors qu'il entend des bruits chez lui et que des dégâts s'accumulent dans sa belle maison. La cause en est un rat tout simple, qui va petit à petit lui bouffer la vie, jusqu'à l'obséder complètement. Ou comment un rat peut faire vivre l'enfer à un homme. Nous avons donc ici l'affrontement entre deux intelligences différentes, celle de l'homme, méthodique mais trop impulsif et sûr de sa supériorité, et celle du rat, instinctive et hargneuse. On est donc en présence d'un scénario beaucoup plus intelligent que le pitch de départ et qui laisse donc une large place à la vraisemblance.

L'ambiance du film est totalement raccord avec le scénario. En effet, plutôt que d'apporter une horde sauvage de rats d'égout, Cosmatos préfère inclure un seul rat, mais qui est drôlement intelligent. De plus, le réalisateur joue sur deux tableaux pour renforcer une impression de perdition, que ce soit au niveau professionnelle ou au niveau privatif. On a un univers froid et impersonnel dans le domaine professionnel du héros et de ce fait, à partir du moment où il perd pied, on ressent bien l'absence totale d'aide et le danger de perdre son emploi. Dans le domaine privatif, on voit très bien le renfermement sur lui-même du héros, complètement obsédé par ce rat qui lui bouffe sa maison, et sa vie. Fort de ce constat, on ressent nous aussi une impression d'étouffement et de malaise dans les deux cas, alors que l'atmosphère y est différente. Un bon point donc pour ce film.

Les acteurs sont relativement bien. Malgré tout, on est dans les années 80 et certains personnages secondaires sont relativement caricaturaux et c'est bien dommage. Le film repose entièrement sur les épaules de Peter Weller, qui joue le héros tourmenté du film. D'ailleurs, il apparait radieux au début du film, et sûr de lui, pour finalement paraître éprouvé, fou et hagard dans la dernière moitié du métrage. Il signe une bonne performance qui lui une crédibilité sans faille. Ce n'est pas forcément le cas du dératiseur de l'immeuble d'en face, qui reste caricatural au possible avec une version française horrible. Il reste l'assistante du héros qui s'en sort pas trop mal et les collègues de bureau, qui ont de bonne allure de rapaces.

Au départ, en voyant la jaquette, je me suis dit que j'allais avoir droit à un film d'alien dans une baraque et que donc le gore coulerait à flots. Et bien je me suis bien gouré surtout en voyant qu'il s'agissait d'un rat commun, gros certes, mais commun. Du coup, le gore ne coule pas et il est quasiment d'ailleurs absent du film. Il y a bien un moment où le chat de la maison se fait becté et où il apparait mort sur le haut du frigo, ou encore lorsque Peter Weller se fait prendre la main dans un piège à rats en métal, qui ressemble d'ailleurs à un piège à ours miniature, mais bon cela reste très gentil. En fait, le film repose vraiment sur une ambiance de huis clos et sur un affrontement qui peut paraître inégal mais qui est finalement haletant.

Au final, d'origine inconnue (ou terreur à domicile) est un petit film sympathique qui retient l'attention du spectateur grâce à une ambiance assez étouffante, un affrontement assez jouissif et un rythme adéquat. Il n'en demeure pas moins un manque de gore et parfois quelques longueurs qui l'empêche de passer le stade de film sympathique. J'ai bien aimé aussi les références sur Moby Dick entre le livre que tient le héros dans la main sur une scène et sur les plans du film à la télé. Cosmatos remplit son contrat en apportant une bonne dose d'angoisse sur un fait qui peut toucher n'importe qui et sans aucun élément fantastique. Comme quoi, à l'époque, avec une idée simple, un budget plus que limite et un peu de talent et d'envie, on peut faire des films qui sont bons. De nos jours, certains réalisateurs devraient en prendre de la graine!

7.5

Publié le 19 Octobre 2011

And Soon the Darkness

And Soon the Darkness

Il y a des choses assez bizarres dans le cinéma français. En effet, si on regarde les titres originaux et les titres français, on remarque parfois des différences ahurissantes car, par exemple Very Bad Trip qui au départ se nomme Hangover (littéralement, la gueule de bois) ou encore le très mauvais Carnage Blood Hunt qui à la base s'appelait Legend of the bog, beaucoup plus énonciateur de la merditude de la chose. Oui, mais voilà, parfois, les français, ils en ont rien à foutre de changer des titres pourris, surtout si le film n'est pas une grosse production. Pourtant, il y avait matière à faire avec ce film, comme and soon the boring ou encore and foufoune the darkness. On se doute qu'avec une introduction comme celle-ci on va se retrouver devant un film poussif et franchement inutile dans le domaine de l'épouvante. Le seul atout étant un couple d'actrices physiquement intelligentes, on va vite voir qu'elles ne sont là que pour couvrir un scénario appauvri et un film sans âme.

Pourtant le scénario aurait pu être pas trop mal. D'ailleurs, on peut y voir une approche assez similaire de l'histoire des deux jeunes françaises qui se sont faites abattre en Argentine. Mais le film étant un remake d'un métrage des années 70 (bonjour créativité), on ne peut qu'y voir une coïncidence morbide. En gros deux jeunes filles sexys font un voyage en Argentine. En cours de route, elles font faire la fête et l'une des deux nanas va se trouver un amant. Mais ce dernier étant plus violent que prévu, elle va devoir compter sur l'aide d'un voisin musclé pour la sauver. Le lendemain, les deux jeunes filles se disputent et l'une d'entre elle disparait. La deuxième va alors partir à sa recherche. Il n'y a pas grand chose d'original la-dedans, certes, mais on aurait pu avoir quelques scènes pêchues et une intrigue un peu mieux ficelée. Malheureusement, le tout est drôlement linéaire et prévisible.

Au niveau de l'ambiance, on est vraiment au ras des pâquerettes. Le réalisateur, Marcos Efron (à ne pas confondre avec Zac Estron qui est un acteur scatologique) essaye désespérément de donner un aspect lugubre et misérable à l'Argentine profonde, mais malheureusement, le tout est vraiment trop propre et trop aseptisé et il passe complètement à coté de sa volonté de montrer la misère argentine et l’appât du gain facile. Il reste les magnifiques paysages et des plongées assez bien fichues mais qui ne servent strictement à rien et qui finalement n'instaurent pas une ambiance angoissante et dangereuse. Le village délabré de la fin aurait pu être mieux exploité, surtout que le décor se veut vraiment misérabiliste voir apocalyptique, mais malheureusement, il demeure lénifiant au possible.

Par contre, le choix des actrices est assez judicieux. En effet, on prend deux bombes anatomiques montantes dans le cinéma actuel et on les montre en tenue courte voir même en bikini. Pour ceux qui voulaient les voir à poil, il faudra se rabattre sur un porno. Les deux actrices sont Amber Heard, que l'on a pu voir dans le très moyen The informers (et profitez-en, dans ce film, elle est tout le temps à moitié nue) tiré d'un roman de Brest Easton Ellis ou encore dans le récent Hell driver avec Nicolas Cage, et Odette Yustman qui est l'héroïne du mauvais The Unborn et qui est juste excellente de charme. Pour le niveau actrice, on reviendra, mais quel corps et quel sourire! Elles sont accompagnées par Karl Urban qui est juste Eoden dans le Seigneur des anneaux. Malheureusement, les deux méchants de l'histoire ne sont pas assez charismatiques et restent franchement décevants.

Mais le pire du pire, c'est au niveau des effets de peur ou de gore. Quand on fait un film d'horreur ou d'épouvante, il faut prévoir des scènes un peu plus chocs ou alors du sang. Ou encore s'il n'y a pas de sang, prévoir une ambiance glauque, un peu malsaine, enfin, avec de quoi faire frisonner le spectateur. Mais là, dans ce film, il n'y a rien. Le néant. Le vide. Les abîmes. Un gouffre sombre et moite (rappelez-vous, and foufoune the darkness, Marc Dorcel devrait s'en souvenir...). Du coup, on n'a pas peur, on n'est pas surpris et en plus on se fait chier. Pas de sang, même pas une goutte, quelques électrocutions indigne d'un taser et une fin relativement minable et expédiée en deux deux, on obtient un film qui ne mérite ni l'appellation de film d'horreur ni même de thriller.

Au final, and soon the darkness est un film insignifiant et qui ne vaut le coup d’œil que pour une seule chose, la présence de deux actrices aux corps de rêve. Alors on a la choix, soit on adore ces actrices et on est prête à se branler devant ce film notamment quand elles se mettent en maillot de bain, soit on aime bien ces deux actrices mais on préférerait les voir dans un porno et dans ce cas là, on cherche désespérément une vidéo x avec leurs sosie dedans. Ne perdez pas trop votre temps avec ce film qui est aussi inutile qu'insignifiant. Encore un remake de merde.

4.25

Publié le 17 Octobre 2011

Doghouse

Doghouse

La comédie horrifique de zombies a connu de beaux jours avec des films comme Shaun of the dead. Mais il faut dire que cela faisait un bon petit moment que l'on n'avait pas vu ce genre en vidéo, et encore moins un film plutôt réussi et avec un fort capital sympathie. Encore une fois, je ne suis pas étonné de voir que ce film nous provient d'Angleterre et que l'on revoit une figure de proue du genre comédie horrifique, Danny Dyer, déjà vu dans Sévérance. Mais ce qu'il y a de drôle dans ce film, c'est que seules les femmes sont des zombies et qu'un groupe de gros machos va devoir affronter une horde de femelles affamées et aux gueules patibulaires. Alors ce film fait-il dans le machisme? Est-il aussi bien réussi qu'un Shaun of the dead qui reste une référence?

Le scénario est assez classique est ressemble à un very bad trip inversé. Je dis ça car il ne s'agit pas d'un enterrement de vie de garçon, mais plutôt d'un weekend pour remonter le moral à un pote qui se fait larguer par sa femme. Le groupe de pote décide d'aller à Moodley, petit village perdu au milieu des bois où la population est soi disant de 4 femmes pour 1 mec. Malheureusement, quand le groupe arrive sur place, les femmes sont beaucoup moins sympathiques qu'il n'y parait. Ils vont devoir alors trouver un moyen de s'enfuir pour sauver leur peau. Le scénario s'apparente vraiment au film de zombies dans la plus pure tradition. On a ici un survival mâtiné de gore et surtout d'humour plus ou moins gras. Malgré cela, le tout marche assez bien et on ne s'ennuie pas un seul instant devant les péripéties du groupe.

L'ambiance voulu reste par contre assez bizarre. En effet, l'Angleterre est un pays qui se marie très bien avec le genre de zombies, car l'aspect sombre et humide du temps et des forêts procure une ambiance lugubre et souvent désespérée. Avec Doghouse, on a bien cette impression au début du film. Malheureusement, on aura plus une succession de magasins assez loufoque dans un bled comme Moodley et on se demandera parfois comment cela se fait-il qu'un tel magasin puisse survivre dans un bled comme celui-ci. Je prends par exemple le magasin de jouets ou encore le magasin d'ésotérisme. Mais hormis ce fait un poil bizarre, le rendu glauque est bien présent et on pourra tout de même frissonner devant un village aussi humide, lugubre et vide.

Les acteurs sont assez excellents dans l'ensemble. Bien évidemment, il existe des différences entre les jeux, et certains sont en dessous des autres, mais on reste dans du sympathique. Danny Dyer qui joue le macho de base qui nique une femme différente tous les soirs grâce à sa porsche est bien drôle, le type qui se fait larguer par sa femme reste convaincant, et le geek vendeur de comics et fan de Evil Dead est assez drôle dans son rôle. Pour les autres, c'est un peu plus délicat. Le black surjoue à mort et reste assez agaçant, le militaire est ridicule et peu crédible, et l'homme aux cheveux longs qui suit une thérapie de relaxation sur son baladeur reste assez anecdotique. Mais le film ne serait pas ce qu'il est sans la présence des femmes qui ne possèdent aucun dialogues, à part des aaaaahhhh, ou encore des beeeeeuuuuhhhh. On retrouve des actrices qui jouent à fond leur rôle et qui prennent vraisemblablement plaisir à découper du monsieur. La coiffeuse avec ses ciseaux, la bouchère avec son hachoir, la mamie avec son déambulateur ou encore la grosse avec son couteau électrique sont autant de personnages récurrents que nos héros machos.

Les effets gores sont nombreux dans le film est ça fait du bien de voir des réalisateurs qui se lâchent sans s'adonner au torture-porn. On a pas mal de sang et certains passages sont vraiment sales. On a la mariée avec sa hache qui coupe une tête dans le sens de la hauteur, on a un type transpercé par une grande épée, on a un militaire qui se fait couper la colonne vertébrale avec des cisailles. Bref, un bon petit melting pot de ce qui se fait de mieux dans le cinéma gore sans jamais tomber dans l'extrême. Il faut dire aussi que ces effets gores sont relativement bien foutus. Les maquillages des zombies sont convaincants et elles font franchement flipper. Les moments de rire sont assez nombreux, mais cela est parfois un trop gras ou trop con, mais le coup du pistolet à eau qui devient un pistolet à essence avec un briquet et que le gars n'a pas calculé que le plastique prendrait feu est assez drôle. Les références y sont multiples et Shaun of the dead en fait partie, notamment avec la scène où les héros se déguisent en femme pour passer inaperçu. Je rappelle que dans Shaun, les protagonistes se faisaient passer pour des zombies.

Au final, Doghouse n'est pas le film de l'année mais il reste un divertissement drôle et attachant. Il n'en reste pas moins un film pour les hommes qui en ont marre de la complexité féminine et qui désire voir des morues aussi sauvages que des guerriers. Les femmes ne seront pas en reste si elles veulent voir des machos se faire dézinguer par une horde de furie en folie. Malgré tout cela, le film reste assez gros sur certains points et cela pourrait agacer certaines personnes qui sont assez terre à terre même au niveau de la comédie burlesque. Pour ma part, j'ai bien rigolé!

7.32258

Publié le 16 Octobre 2011

Dog Soldiers

Dog Soldiers

Neil Marshall, avant de se faire un petit nom dans le cinéma de genre avec un succès grandiose grâce au film The Descent et d'autres petits films sympathiques comme Doomsday ou encore Centurion, a commencé avec un petit film fauché de loups-garous qui répond au doux noms de Dog Soldiers. On sait que bien souvent les premiers films sont synonymes de scénarios assez bien ficelés mais aussi de manque de moyens flagrants et donc de rythme ou d'acteurs ralentis. Je me souviens notamment de Furia d'Alexandre Aja ou encore de Cronos de Guillermo Del Toro, des films certes sympathiques mais souvent mous. Alors qu'en est-il avec ce film de loups-garous? Le manque de sous se fait-il ressentir?

Le scénario reste assez simple, mais il faut dire que voir des loups-garous dans une Écosse froide et sauvage reste une expérience inédite. Surtout quand on sait que Neill Marshall possède un certain talent pour filmer les décors (il suffit de voir son dernier film Centurion). Une unité de militaires part en entrainement avec des balles à blanc dans une forêt profonde et perdue. Au fur et à mesure de leur avancée, il trouve un camp de militaire complètement ravagé avec un seul survivant. La nuit tombant, des êtres étranges et puissants commencent à prendre d'assaut les militaires. Ces derniers trouvent refuge dans une maison visiblement à l'abandon grâce à une jeune femme qu'ils rencontrent sur la route. Le combat va alors commencer. Alors certes, ça sent le déjà vu, mais il faut dire que c'est drôlement bien foutu et que le rythme ne faiblit pas un seul instant.

Le climat froid et hostile de l’Écosse représente un atout majeur pour le film. D'habitude, les loups-garous sont souvent montrer dans des films urbains ou alors avec des vampires, mais ici, on ressent vraiment une bestialité et une sauvagerie qui va à merveille avec les forêts de conifères et les températures glaciales. Malgré tout, Neill Marshall ne se perd pas dans une contemplation de ces décors et instaure aussi un climat malsain dans la baraque abandonnée avec des recoins sombres et un mise en place de survie assez exaltante. Les attaques peuvent survenir de partout et on ressent vraiment le danger pour ces militaires. Autre point intéressant, le film est très rythmé et on ne s'ennuie pas un seul instant. Ça défouraille à tout va, les loups sont impitoyables et increvables, et les militaires se battent avec l'énergie du désespoir.

Les acteurs sont eux aussi assez bons. On retrouve des clichés de l'armée, mais cela passe relativement bien. Ainsi, on a le héros qui réagit au quart de tour, le chef qui considère ses hommes comme ses enfants et qui souhaite les protéger, le trouillard de base, le salaud prêt à tout pour sauver sa peau, et la jolie jeune fille qui en sait beaucoup plus que ce qu'elle liasse croire. Tout cela se passe dans un climat assez tendu qui oscille entre nervosité, franche camaraderie, héroïsme et peur. Les loups-garous sont assez bien foutus, et le réalisateur joue avec leur démarche assez féminine et leur allure gigantesque pour instaurer un monstre très agressif et aussi très athlétique.

Les effets spéciaux restent assez bons. Les loups-garous comme j'ai dit précédemment sont assez réalistes et bien foutus. Par contre, et cela est surement dû à un budget léger, on ne verra pas de transformation complète, on ne verra que des griffes poussées ou encore des yeux changés, mais cela est assez bien fait. Le film se targue tout de même d'effet gore relativement bien fait, sauf peut être sur une scène. En effet, un des soldats se fait éviscérer et on voit que les intestins sont assez faux et c'est bien dommage. Par contre, pour le reste, c'est relativement bien foutu. Et on en a pour notre argent. Empalement par une branche, décapitation, griffures en tout genre et autres blessures sanguinaires, on reste dans un bon kiffe gore. D'ailleurs, il y a un passage assez grinçant avec le loup qui essaye d'empaler le héros du film par la bouche et on entend le crissement des dents sur le bout de bois.

Au final, Dog soldiers est un excellent film d'horreur action avec des loups-garous dedans. Un savant mélange de survie, de gore et d'action bourrinne, avec des créatures impitoyables et affamées. Le tout est bien foutu, bien rythmé et l'ennui ne nous guette jamais. On pourrait reprocher un petit manque de créativité et d'originalité, mais pour un film de lycanthropes, on reste dans le haut du panier. Je pense que c'est mon film préféré de Neil Marshall car je rappelle que je n'avais pas trop apprécié The Descent, honte à moi...

7.44595

Publié le 15 Octobre 2011

Devil

Devil

M. Night Shyamalan est un réalisateur assez méprisé depuis quelques temps par Hollywood. En effet, outre un premier film intéressant mais dont la potentialité de revision reste inexistante (sixième sens), le reste de sa filmographie reste en dents de scie. Si on prend un film comme le village, on peut se dire que c'est franchement de la daube. Mais en plus, le monsieur a chopé la grosse tête, se qui a fait qu'il soit un petit peu exclut. Du coup, vexé, il a décidé de se mettre à l'écriture et doit pondre d'ici trois ans trois histoires filmées par de jeunes réalisateurs. Le premier à sortir est donc ce Devil, dont la réalisation a été donnée à John Erick Dowdle, qui a auparavant fait En Quarantaine, remake de [rec] version américaine. Alors que vaut ce Devil? Shyamalan est-il aussi scénariste que réalisateur?

le scénario a l'avantage d'être assez innovant. En effet, le scénariste a voulu faire un film d'épouvante avec un huis clos stressant dans un milieu assez impersonnel. En gros, cinq personnes se retrouvent coincées dans un ascenseur au 21ème étage d'un grand building. Sauf que visiblement tout fonctionne dans l'ascenseur et qu'il n'y a pas de raisons qu'il soit bloqué. Puis quand la lumière s'éteint, un premier cadavre apparait. C'est alors que tous les regards vont se tourner les uns envers les autres et que le film va vraiment commencer. Bien évidemment, les personnes dans l'ascenseur restent en contact avec le service de sécurité de l'immeuble puis les flics arrivent en renfort, mais la cabine reste inaccessible et le pauvre réparateur va y laisser la peau. Le scénario peut s'avérer intéressant, mais malheureusement, le coté religieux va tout foutre en l'air et une morale à deux balles va s'insinuer dans le métrage si prometteur.

Car si la présence de Satan au sein de notre société est avérée, alors cela signifie que Dieu existe. Voilà le message que veut faire passer ce film est autant dire que cela ne me plait pas du tout. C'est bien dommage d'ailleurs que la volonté de faire croire en Dieu pourrisse à ce point le film. D'ailleurs l'ambiance était pas mal, même si cela reste assez impersonnel, mais en même temps l'angoisse liée à la promiscuité des lieux et au "whodunit" du scénario reste intéressante et fonctionne assez dans certains moments. Le rythme est par contre assez long, et les actions se déroulent principalement dans le noir, ce qui est assez dommage, mais cela est peut être du à un manque de budget.

Les acteurs ne sont pas mauvais et ce qui est intéressant c'est qu'il n'y a pas d'acteurs super connus ou "bankable". Le seul problème, c'est que Shyamalan n'arrive pas éviter les clichés du genre. On a le vigile noir au passé obscur, la vieille pickpocket sainte nitouche, l'ancien marines qui a fait l'Irak, le vendeur à l'égo démesuré et la jolie nana qui a abusé de riches hommes. Ajoutez à cela un flic anciennement alcoolique qui a perdu femme et enfant dans un accident, un vigile mexicain hyper religieux et un mécanicien branleur et on a un tableau complet de ce qui se fait le mieux dans les clichés cinématographiques. De plus, on peut voir que certaines expressions sont un peu surjouées et cela nuit tout de même à la crédibilité de l'histoire. Il n'en demeure quand même que les acteurs s'en sortent assez bien et le flic possède un capital sympathie important.

Pour les effets de peur, le film n'a pas de grand choix pour effrayer le spectateur. Étant donné que le film se déroule dans un ascenseur, il faut faire peur avec les moyen du bord. C'est-à-dire, éclairage, musique, bruits et prise de conscience des comédiens. Comme je l'ai dit plus haut, les meurtres se déroulent exclusivement dans le noir, et quand la lumière revient, un cadavre apparait. On a un coup de verre dans la jugulaire, une nuque brisée et une pendaison. Si cela reste bien foutu, on est tout de même assez déçu par la présence importante du noir. Un manque de budget surement. Mais non, il ne faut pas voir Satan qui tue ces victimes, même si on le sait dès le titre du film! Certains passages sont quand même intéressant comme le coup des portables qui s'envolent d'un coup ou encore le coup de l'allumette avec la vision dans la glace brisée. Il n'y a pas d'effets gores et le sang ne coule pas à flots.

Au final, Devil est un petite production dont l'histoire mêlant fantastique, religion et horreur aurait pu être intéressant, mais dont la morale est d'une nullité affligeante voire d'une volonté de croire en Dieu dangereuse. N'oublions pas que la religion nous tuera tous. Par contre, le coté huis clos, assez ennuyeux reste bien fait dans le film et les acteurs sont plutôt sympathiques dans leur ensemble. Un film d'horreur moyen qui confirme ce que je pense de Shyamalan, un mec complètement surestimé.

6.79167

Publié le 9 Octobre 2011

Inception

Inception

Christopher Nolan n'est plus un réalisateur à découvrir. Cet homme a réussi en quelques films à s'imposer comme une des nouvelles références du cinéma actuel. En témoigne pour lui sa filmographie imposante avec des films majeurs comme Memento, Le Prestige ou encore les deux derniers Batman en date. Du coup, la sortie de l'un de ses films est devenu un évènement important, surtout pour les geeks comme moi qui sont fans de fantastique et de surnaturel. Inception a fait beaucoup parlé de lui et pour cause, car c'est un peu le bébé de Nolan, qui pensait à ce projet depuis maintenant 10 ans. Le casting quatre étoiles, le scénario alambiqué, les scènes mystérieuses où l'on voit un Paris sans dessus-dessous, sont des éléments clés qui ont fait de ce film un gros évènement en 2010. Mais j'ai souvent peur des blockbusters, alors ce film est-il une arnaque? Est-il faussement complexe? Avons-nous enfin droit à un film intelligent à gros budget?

Le scénario reste super compliqué. D'ailleurs, il s'agit ici du genre de film où si l'on s'égare un tant soit peu de son écran, on peut perdre rapidement le fil et être perdu dans les limbes (ceux qui ont vu le film comprendront). Malgré cela, le film reste accrocheur et bluffant sur bien des aspects. L'introduction est d'ailleurs le premier truc qui peut nous perdre, mais heureusement qu'il s'agit de Nolan derrière la caméra. Pour la petite histoire, Dom Cobb est un agent qui peut s'infiltrer dans les rêves pour supplanter des idées ou encore en prélever. Malheureusement, il a tout perdu à cause de cette capacité à aller dans les rêves. On lui propose alors une dernière mission qui lui apporterait la rédemption, implanter une idée dans la tête d'un riche homme. Et c'est là que ça va être dur à suivre, car il y a une idée de rêves emboîtés les uns dans les autres, jusqu'à arriver dans les limbes où l'on risque de se perdre à tout jamais. Rajouter à cela une histoire d'amour complexe, des rôles pour chaque rêveur, et on obtient un film passionnant mais compliqué.

Le casting n'y est pas pour rien dans la réussite du film. Nolan sait choisir ses acteurs et il ne fait pas dans la dentelle. En tête d'affiche, on a le talentueux Léonardo DiCaprio qui comme le bon vin se bonifie avec le temps. Il y est d'ailleurs excellent dans ce film, peut être même meilleur que dans Shutter Island. Mais ensuite on a du lourd et de la nouvelle génération prometteuse. Ellen Page, jeune actrice qui incarnait Juno dans une comédie dramatique sur les jeunes ados enceintes, Tom Hardy, la masse anglaise qui incarnait Bronson et qui va incarner Bane dans le prochain Batman, Joseph Gordon-Levitt que l'on a pu voir dans 500 jours ensemble, Cillian Murphy, l'épouvantail dans les deux derniers Batman ou encore le jeune se réveillant dans 28 jours plus tard, Ken Watanabe que l'on a pu voir dans lettres d'Iwo Jima, Dileep Rao, le médium dans Jusqu'en enfer et Michael Caine et Pete Postlewaithe que l'on ne présente même plus. Et Marion Cotillard qui excelle en jouant la femme de DiCaprio. Mais on peut avoir un bon casting et donner des rôles de merde. Ici, chaque rôle est travaillé, profond avec des compétences bien spécifiques comme le faussaire ou encore l'architecte. Du coup, tout le monde est à fond dans son rôle et on prend plaisir à voir des acteurs prendre leur pied comme cela.

Qui dit blockbuster, dit effets spéciaux impressionnants, et c'est exactement ce qu'il se passe. Mais à l'instar d'un Transformers, qui se contente de balancer des robots géants sans une once de poésie ou de scénario, Nolan travaille chaque plan avec une maestria exemplaire et avec une intelligence évidente. Les scènes d'explosion ou de destruction des rêves sont sublimes et on ne peut qu'applaudir chaque plan reflétant la réalité. La scène de combat en apesanteur est excellente et franchement réussie, notamment grâce à une réalisation formidable. Les différents ralentis expliquant les perturbations dans les phases inférieures du rêve sont judicieuses en plus d'être de toutes beautés. Mais ce qui est fort, c'est que même la spirale temporelle, avec les différentes phases de rêves et les différents temps s'écoulant restent lisibles et mise en scène de façon à tout comprendre alors que tout cela devrait être complexe.

Au final, Inception s'impose comme une ½uvre majeure du cinéma de Science-Fiction. Intelligent et imposant, le film ne dénigre pas les spectateurs en leur proposant un divertissement digne d'un Patrick Sébastien. Rythmé, beau, bien joué, et surtout possédant des plans sublimes et une poésie spectrale, le film reste, pour moi, ce qui se fait de mieux en S.F depuis belle lurette. De plus, la fin réserve une belle surprise, assez nihiliste et perturbante, mais qui rajoute un cachet au film. Du tout bon pour ma part!

7.90909

Publié le 9 Octobre 2011

Deux Yeux Maléfiques

Deux Yeux Maléfiques

Edgar Allan Poe est résolument l'un des écrivains, au même titre que H.P Lovecraft ou encore Bram Stoker, qui a démocratisé la littérature fantastique et d'horreur dans notre société. Il est donc assez logique qu'une pléiade de réalisateurs s'emparent des écrits de Poe et en fassent des films de plus ou moins bonne qualité. Dans le film qui nous intéresse, on prend deux réalisateurs géniaux, un dont la maîtrise du zombie n'est plus à démontrer et l'autre qui est un grand réalisateur de giallo, et on prend deux nouvelles plus ou moins connus et qui semblent adaptable au cinéma. On obtient deux yeux maléfiques, film à sketches qui est composé de deux segments. le premier est l'étrange cas de M. Valdemar, réalisé par Romero et le second est le chat noir réalisé par Dario Argento. On peut donc se dire que l'on va tomber sur un chef d’œuvre, avec autant de bons ingrédients réunis, mais on l'a déjà vu par le passé, il ne suffit pas d'avoir de bons ingrédients pour faire un bon plat. Ce film est-il un bon met ou alors une immonde soupe?

Qui dit film à sketches, dit différents scénarios. Le premier segment est une sombre histoire mélangeant manipulation, vol, zombie et fantôme. En gros, un couple veut piquer le pognon d'un vieil homme en train de mourir. Malheureusement, il va mourir trop tôt et pour conserver le corps et faire croire à un décès tardif, le couple le fout au congélateur. Sauf qu'au bout d'un moment, le couple entend des voix venant du congélateur, et le corps ne va pas tarder à se réveiller. Pour ma part, j'ai trouvé que le scénario reprenait dans un autre contexte l'histoire de Creepshow avec les corps noyés qui reviennent se venger. Le second segment montre un photographe policier prenant des clichés de macchabées perdre petit à petit pied à cause d'une chatte noir qui revient le hanter et qui semble posséder sa femme. Le mythe du chat noir porte-malheur est revisité, et le scénario reste assez mystérieux et sympathique.

Mais il y a un problème dans tout cela, il s'agit du rythme du film. En effet, le premier segment est d'une longueur pénible et la mise en place du scénario est assez poussive. D'ailleurs, même Romero reconnaîtra plus tard que son film est très mou et pas franchement passionnant. Bien entendu, cela laisse le temps de poser des personnages, mais ils ne sont pas forcément intéressant, surtout dans leur interaction. Ça va un peu mieux pour le second segment, mais on sait qu'Argento est un pro pour installer des ambiances mystérieuses et brumeuses. Mais il n'en demeure pas moins assez longuet et parfois assez ennuyeux. Je me suis même pris en train de dessiner au lieu de regarder le métrage. Pas très bon signe ça...

Les acteurs par contre sont assez bons dans l'ensemble. Bien entendu, celui qui tire son épingle du jeu, c'est bien Harvey Keitel dans le rôle du photographe du second segment. Il arrive à être assez débonnaire au tout début, petit on le voit perdre pied au fur et à mesure de sa rencontre avec la minette noire. Son visage change carrément et son regard devient vraiment glacial. La scène de séance de photos avec la chatte est assez insupportable et on voit vraiment la folie s'emparer de Keitel. Dans le premier segment, Adrienne Barbeau, habituée au film d'horreur, reste assez simple et pas franchement inoubliable, tout comme son compagnon hypnotiseur. Bon, on reste quand même dans des interprétations corrects et on ne va pas se plaindre.

Hormis le fait que ce sont des adaptations de Poe, il y a encore un point commun entre les deux films. Il s'agit des maquillages de Tom Savini. Et il faut dire qu'ils sont particulièrement réussis. D'ailleurs, je préfère d'autant plus les anciens effets avec du maquillage que les effets numériques de maintenant, ils font pus vrais. Par contre, les effets gores sont assez discrets dans le métrage et il doit y avoir entre deux ou trois scènes bien trashs dans tout le film. Je pense notamment au médecin qui se fait enfoncer dans la poitrine sont pendule électronique ou encore la femme coupée en deux au début du second segment ou encore la femme bouffée par les bébés chats dans le mur. Néanmoins, les effets de peur restent assez discrets et on ne sursautera que deux fois dans le premier segment, notamment avec les apparitions éclairs des fantômes à la fin, qui reste une fin puissante, et on n'aura que peu de surprises dans le second segment.

Au final, Deux yeux maléfiques reste un petite déception pour moi. Je m'attendais vraiment à quelque chose de sympathique et de terrifiant et finalement il ne reste que quelque chose de mou et de pas particulièrement effrayant. Un premier segment mou du genou qui ne se réveillera que vers la fin, et un second segment plus pêchu avec une ambiance plus prégnante, mais dont la mise en scène ne prend aucun risque et dont on se surprend par deviner la suite. Un autre film à sketches décevant. Dommage, surtout quand on sait que Wes Craven et John Carpenter n'ont pas voulu participer au projet.

6.25

Publié le 8 Octobre 2011

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