Ghost Rider
On a abondamment critiqué le Daredevil de Mark Steven Johnson et si la version sortie en salles méritait certaines de ces remarques, ce n'était pas le cas de la version Director's cut qui remettait les points sur les i en développant nettement mieux son intrigue et ses personnages. D'accord Ben Affleck joue comme une gaufre, Ok le combat contre le Caïd était trop court (dans la version cinéma) et évidemment le personnage d'Electra était beaucoup trop vite expédié. Néanmoins, l'univers sombre du comics était bien traité et l'ensemble du film s'avérait fort agréable et respectueux du matériau d'origine.
Je vous avoue d'entrée que pour Ghost rider, je n'ai vu que la version "Extended". Du coup, je ne pourrais vous faire la comparaison avec la version cinéma, mais si j'en juge par les différents échos, le film a subi un peu le même chemin que Daredevil. Et comme à chaque fois avec une Director's cut, j'en viens à me demander ce qui a pu pousser les décideurs à couper telle ou telle scène, tant elles m'ont toutes semblé indispensables. Il faudrait que je visionne la version courte au moins une fois, pour me rendre compte.
Je précise également que je n'avais jamais lu aucun des comics de ce héros et que c'est donc vierge de tout préjugé que je me suis lancé dans la vision de son adaptation. Mais trêve de blabla, passons, si vous le voulez bien, à la critique proprement dite.
Le Rider s'apprête à en coller une bonne...
Johnny Blaze et son père Barton Blaze forment un duo de motards dans un spectacle dans une foire. Un jour, alors qu'il s'apprêtait à s'enfuir avec la jolie Roxanne, Johnny apprend que son père est atteint d'un cancer. Peu après, il se fait ensuite aborder par un sinistre homme en noir qui lui propose de vendre son âme en échange de la santé de son père. Johnny signe, son père guérit mais meurt le lendemain dans une chute de moto. Quelques années plus tard, Johnny est devenu un cascadeur mondialement connu. C'est alors que Mephistophélès décide d'utiliser Johnny pour contre son fils, Blackheart, qui a juré de prendre sa place de roi des enfers. Méphisto va doter Johnny d'incroyables pouvoirs et ainsi en faire son cavalier: le Ghost rider...
L'ancien rider et le nouveau.
Ce que l'on peut tout d'abord dire sur le personnage du Ghost rider, c'est que son histoire est banale (du moins pour les super-héros) et manque de profondeur. Son père meurt sous ses yeux, un peu par sa faute et il va se retrouver empli d'un sentiment de culpabilité. Daredevil, Spiderman ou encore Batman nous l'ont déjà fait ce coup-là, c'est un peu facile. Mais bon, je suppose que c'est comme ça dans le comics, donc ça ne sert à rien de critiquer ce point.
Le scénario du film est dans l'ensemble plutot sympathique (quoiqu'un peu stupide et facile) mais assez prévisible, les quelques rebondissements étant visibles longtemps à l'avance comme le nez au milieu de la figure.
Au rayon des points noirs, citons également le look des méchants. Si Mephistophélès est charismatique en diable (je sais, elle était facile...), on ne peut pas en dire autant de son fils Blackheart et de ses acolytes. Pour parler franchement, on dirait un mélange de bikers ringards et de voyous à la petite semaine. Il aurait été nettement préférable qu'ils arborent plus un look de démons de l'enfer. Il n'y a que celui qui peut se changer en eau qui soit crédible avec son apparence mouillée en permanence.
Les bad guys sont vraiment le gros point faible du film: Blackheart, outre ses affreux favoris, ne dégage aucune prestance, ni aucun frisson, il a juste une tête à claques. idem pour les autres. C'est dommage.
Gageons que dans la suite (si suite il y a, mais avec la fin ouverte, je parierais que oui), le Ghost rider affrontera Mephistophélès lui-même, ce qui aura tout de même une autre gueule.
Un passage de la meilleure séquence du film.
Mais tout n'est pas négatif dans le film, loin de là, sinon je ne lui aurais pas accordé la note de 6. Les acteurs, tout d'abord, sont vraiment sympathiques (à part Blackheart). Nicolas Cage est bon (mais un peu moins inspiré que d'habitude, soyons honnête) et fait un Ghost rider relativement crédible. Eva Mendez est très jolie et interprête bien un personnage sans grande envergure et taillé pour elle. Même les acolytes de Blackheart ne jouent pas trop mal en fait, mais leurs persos sont trop ridicules.
Les effets spéciaux par contre sont vraiment de bonne qualité. Il fallait au moins ça pour rendre crédible un personnage et un univers comme celui du Ghost rider. A l'exception de quelque plans où la tête enflammée est un peu moins bien intégrée (et là je soupçonne que ce sont des séquences ajoutées pour la director's cut), l'ensemble des effets est d'excellente facture et la réalisation les met bien en valeur.
En parlant de cette dernière, j'ai personnellement trouvé qu'elle était d'un bon niveau, avec une bonne alternance de plans rapides mais lisibles pour les scènes d'action (très chouettes) et de plans plus longs pour les scènes intimistes. L'ambiance générale du film est réussie, dans une tonalité plutot sombre, même si c'est loin d'être aussi déprimant qu'un Daredevil. Quelques touches d'humour disséminées par-ci par-là sont par ailleurs les bienvenues.
Mais Ghost rider, c'est aussi de l'amour...
En résumé, nous avons ici une adaptation moyenne d'un comics qui n'était certainement pas le plus simple à retranscrire à l'écran, principalement à cause d'un personnage principal manquant de profondeur et possédant un look étonnant qui aurait pu vite tourner au ridicule si les effets spéciaux ne s'étaient pas montrés à la hauteur. Espérons que la suite nous offre un affrontement avec des méchants dignes de ce nom.
Nicolas Cage et sa coupe de cheveux, le rider au naturel...
Un film de Mark Steven Johnson
Avec : Nicolas Cage, Eva Mendes, Peter Fonda, Daniel Frederiksen