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Penance

Entre torture porn et faux documentaire, Penance s’avère un film linéaire affublé de séquences de tortures minimalistes et peu convaincantes. Un métrage redondant, aux références mal exploitées et clairement dispensable malgré la présence de têtes connues.
Publié le 22 Juillet 2014 par Dante_1984Voir la fiche de Penance
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Depuis Saw et Hostel, le torture-porn s’est largement démocratisé avec quelques sympathiques surprises (The collector, Grotesque…), mais également pas mal d’étrons imbuvables (Scar 3D, Broken…). En parallèle de cette évolution chaotique, le faux documentaire semble avoir suivi la même courbe avec une baisse qualitative encore plus flagrante. Aussi, le mélange des genres peut parfois redonner un second souffle aux concepts les plus éculés. Si l’aspect amateuriste de l’un peut très facilement se conjuguer au côté scabreux de l’autre, le pari n’est pas forcément gagné d’avance. Il faut une bonne dose de rythme et de réalisme pour que la sauce prenne. Est-ce le cas avec cette pellicule qui reste toujours inédite dans l’hexagone ?

 

On commence par s'amuser...

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette rencontre n’est pas une première. Deux ans auparavant, l’on avait droit au malsain The poughkeepsie tapes, bobine angoissante et plutôt bien fichue qui, elle également, n’est jamais sortie en France. L’illusion entre fiction et réalité fonctionnait correctement tout en proposant son lot de tortures physiques et psychologiques. À l’instar du slasher, il est vrai que l’on n’exige pas une histoire fouillée et surprenante, mais efficace dans et dérangeante. Pour son second long-métrage, Jake Kennedy tente de jouer sur le fameux argument commercial « Inspired by true events ».

 

On a déjà connu enrobage marketing plus aguicheur (même avec un budget réduit) : point de site internet, de buzz sur la disparition du véritable Geeves (qui n’existe que dans l’imagination du cinéaste) ou d’une quelconque ambiguïté sur le fond. Une recherche sommaire suffit à éventer le subterfuge. À cela, le choix du faux documentaire se justifie très mal : enregistrer les performances de strip-teaseuse, puis filmer leurs épreuves de « purification ». Limite. Tout comme la réalisation. Malgré quelques angles intéressants, la mise en scène manque d’originalité et ne parvient jamais à trouver l’équilibre dans l’exposition du calvaire. Montage anarchique, tremblements énervants et peu convaincants, cadrage réduit, rien de bien neuf pour contenter un public rompu au genre.

 

 

On finit attachée sur le lit...

 

On pourrait espérer que le côté torture-porn rattrape l’ensemble, mais là également, on demeure au stade des poncifs avec une intrigue linéaire et redondante au possible. Penance pioche çà et là des idées aux références du genre (l’hôpital psychiatrique évoque clairement Hostel) tout en édulcorant les sévices. Une mise en place trop longue dont la tension grimpe crescendo, à engranger une certaine attente, pour déboucher finalement sur quelques décharges de taser, des coups de fouet. Seul le dénouement propose une séance d’émasculation dont vous ne verrez rien et une opération à vif dans le même ton : dérangeant dans le fond, mais peu explicite sur le plan visuel.

 

On notera également des gerbes d’hémoglobine trop fluide et d’une couleur étrange qui suintent des blessures. Ces trucages sommaires cassent le minimum de crédibilité instauré. À cela, l’exploitation du cadre restera dans les combles. Des cellules, des couloirs à foison, une cantine, un bureau et une salle de chirurgie. Les jeunes femmes courent, tournent en rond, se font rattraper, puis punir : long et d’un intérêt moindre. Outre le manque de cohérence, on découvre constamment les mêmes artifices, les mêmes effets de lumière pour une mise en abîme qui ne décolle jamais. Un huis clos trop sombre, parfois illisible, qui ne procure aucun sentiment de claustrophobie.

 

 

Pour conclure sur la table d'opérations...

 

Et ce n’est pas la présence les guest-stars qui parsèment le métrage qui changera la donne. Entre le caméo de Tony Todd, le rôle de cabotin de Michael Rooker ou un Jason Connery plus que transparent, on est clairement dans une optique d’attirer le chaland sans jamais contenter ses attentes. À cela, les interprétations s’avèrent monolithiques (mention spéciale à Graham McTavish) et les strip-teaseuses ne brillent que par leur plastique et leurs danses langoureuses. Seule Marieh Delfino se démarque un tant soit peu de cette médiocrité ambiante avec une palette d’émotions plus larges. Il s’en dégage une impression d’amateurisme pénible à constater pour ces têtes connues.

 

Au final, Penance tente de conjuguer deux genres incontournables de l’horreur, mais ne parvient à retirer que le pire de ces modèles. Malgré la tension qui règne au sein de l’hôpital psychiatrique (cadre exploité au minimum), la répétitivité des séquences laisse à penser que l’on tourne en rond. Histoire linéaire et anecdotique, interprétation et personnages sans reliefs, tortures qui manquent d’inventivité, le film de Jake Kennedy ne répond à aucune des promesses qu’il fait. En somme, un torture porn qui ne justifie son côté faux documentaire que par la volonté à « faire comme… » plutôt qu’à se démarquer.

 

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Penance
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