Laid to Rest
Laid to Rest n'a toujours pas connu les honneurs d'une sortie en Europe francophone, que ce soit au cinéma ou en DTV. Un sort étonnant au vu de la réputation correcte du bazar sur le net, mais finalement assez logique si l'on ne tient compte que de ses quelques qualités intrinsèques.
On pourrait toujours objecter en avançant que de nombreux DTV sont bien moins réussis que ce Laid to Rest, ce qui est vrai, mais on pourrait aussi rétorquer que d'autres lui sont bien supérieurs, ce qui serait tout aussi vrai.
Bref, Laid to rest est un film moyen qui n'a rien d'inoubliable.
En effet, seules deux choses sont vraiment réussies dans le film de Robert Hall : le tueur, charismatique en diable avec son look techno-stylé, et les effets gores. (Robert Hall a déclaré avoir privilégié les effets de plateau et cela se voit car la qualité de ceux-ci enterre tout ce qui se fait en CGI).
Hello. Moi c'est ChromeSkull...
Une jeune femme se réveille dans un cercueil, amnésique. Quand elle en sort, c'est pour être poursuivie par un tueur chauve, silencieux, et arborant un masque de squelette chromé, d'où son nom de ChromeSkull...
...et je ne suis pas là pour rigoler.
Au niveau du scénario, on ne peut pas dire que Robert Hall (également à la réalisation) se soit creusé les méninges. Une fille en détresse, un tueur mystérieux, quelques rencontres fortuites, et hop, l'affaire est dans le sac. Et puisque le bonhomme responsable de ce script d'une platitude confondante n'est pas plus doué avec une caméra à la main, le résultat final ne pouvait forcément être que moyennement emballant.
Mais ce script sans éclat aurait tout de même pu donner quelque chose de sympa si la réalisation avait été de qualité. Car, après tout, les bons slashers se démarquent rarement par l'originalité de leur histoire. Seulement, Robert se contente de proposer une mise en image qui frise, par moments, le téléfilm bas de gamme et se complait dans les séquences à la limite du nanardesques.
Se déroulant entièrement de nuit, Laid To Rest aurait en outre gagné à bénéficier d'éclairages plus travaillés.
Bref, la réalisation de Robert Hall est terne et maladroite, à l'image de son scénario truffé d'incohérences, principalement dans le comportement des personnages (Pourquoi nos zéros reviennent-il dans la tanière de ChromeSkull pour s'y enfermer au lieu de s'enfuir loin ???).
Sans compter qu'à ces tares déjà rédhibitoires s'ajoute un montage calamiteux. Celui-ci, opéré sans aucune subtilité, n'aide pas Laid To Rest à trouver un rythme de croisière satisfaisant et parvient même à gâcher certaines séquences de meurtre (un comble vu que les effets gores sont l'un des seuls intérêts du film!).
Heureusement, le film est généreux en hémoglobine.
Pour comprendre d'où viennent toutes ces approximations, il convient de détailler un peu le parcours de Robert Hall. Si son nom ne vous dit rien, rassurez-vous, c'est normal, car le gaillard est avant tout un spécialiste des maquillages d'épouvante. Il a ainsi oeuvré sur Paranormal Activity 2 et 3, sur The Crazies, Quarantine 1 et 2, en plus d'un paquet de séries et autres séries B.
Seulement en tant que réalisateur/scénariste, il n'a qu'un seul film à son actif, Lightning Bug, lequel est totalement inconnu par chez nous.
Ceci explique sans doute en grande partie pourquoi Laid to Rest manque de liant, de rigueur scénaristique et de crédibilité (le tueur, un homme à priori normal, possède une résistance surhumaine).
Ceci dit, à coté de ces nombreux errements, notons tout de même que le film contient de très bonnes idées, comme le final, très chouette, avec la découverte de l'identité de "Princesse" et l'affrontement ultime avec Chromeskull.
Des effets artisanaux comme on n'en fait plus...
Bref, il n'y a pas grand chose à retenir de ce slasher lamba, au scénario un peu neuneu, si ce n'est ses bons effets gores et son tueur qui a une classe folle. Dommage qu'il soit si mal mis en valeur.
Espérons que le sieur Hall aura appris de ses erreurs afin de nous pondre un ChromeSkull : Laid to Rest 2 qui fasse honneur à son boogeyman.
Un film de Robert Hall
Avec : Bobbi Sue Luther, Lena Headey, Kevin Gage, Sean Whalen