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la Légende d'Hercule - Critique

Un sous-Gladiator pas si honteux qu'on a bien voulu le dire, mais clairement en-deçà de ce qu'on pouvait en attendre...

Publié le 16 Juillet 2014 par Geoffrey
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Ah, l'Olympe, ses Dieux et leurs pouvoirs... On peut dire qu'ils en auront inspiré des oeuvres variées. De l'amusant Percy Jackson : Le Voleur de Foudre au navrant La Colère des Titans, en passant par une foule de nanars plus ou moins honteux, la mythologie grecque en aura pris pour son garde plus souvent qu'à son tour.

Ce n'est cependant rien en comparaison de ce qu'a dû subir l'un de ses héros les plus vénérés, à savoir ce pauvre Hercule, mi-homme mi-Dieu, qui est probablement celui qui aura eu le plus à souffrir des assauts répétés de producteurs en manque d'idées. Séries TV miteuses, dessins animés pour enfants, nanars en carton-pâte et (heureusement) quelques bons films aussi, le fils de Zeus aura, de tout temps, constitué une sorte de valeur refuge pour les studios.

En cette année 2014, c'est donc à deux nouvelles versions de ses aventures que nous allons avoir droit. Aussi, en attendant la sortie de l'Hercule de Brett Ratner avec l'ex-catcheur Dwayne Johnson dans le rôle-titre, intéressons-nous à son concurrent, La Légende d'Hercule du has-been Renny Harlin avec les toujours très subtils Kellan Lutz et Scott Adkins en têtes d'affiche.

Hercules en visite au Parc Astérix

Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l'enfant devenu adulte. Amoureux d'Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l'aide de Sotiris, son compagnon d'armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…

Des supers décors... en 3D

Le scène d'ouverture nous présente l'invasion d'une cité par le fourbe Amphitryon (Scott Adkins donc). Décors en CGI pas très beaux, costumes qui fleurent bon le toc... D'emblée, on sent que le film ne sera pas un chef d'oeuvre. Autant vous le dire maintenant : la suite ne fera que confirmer cette impression initiale. Toutefois, le film de Renny Harlin parviendra malgré tout à remonter un peu le niveau grâce à une histoire autre-prévisible mais toujours efficace et à des acteurs suffisamment crédibles dans les scènes de baston.

Car il y en a des scènes de bastons, et pas qu'un peu. Pour tout dire, La Légende d'Hercule n'est qu'une succession de combats qui lorgnent tantôt vers Gladiator, tantôt vers 300 et ses ralentis de-la-mort-qui-tue. Malheureusement pour lui (et pour nous), Renny Harlin n'est pas Zack Snyder, encore moins Ridley Scott. Du coup, son film finit par ressembler à une pâle copie des deux oeuvres précitées. C'est d'autant plus flagrant que le scénario reprend les grandes lignes de celui de Gladiator en les condensant pour tout faire tenir dans le carcan des 90 minutes réglementaires. Petit tour d'horizon : la relation Hercule/Iphiclès est clairement un démarquage de celle quasi-fraternelle de Maximus et Commode ; le parcours d'Hercule, qui passe de valeureux soldat à celui d'esclave, puis de gladiateur devant assurer sa survie dans l'arène avant de retrouver son grand rival, renvoie, c'est évident, au parcours de Maximus. Je pourrais citer d'autres séquences qui font écho au film de Ridley Scott, mais je crois que vous avez compris l'idée.

Et la tendresse, bordel ?

Dans le rôle-titre, Kellan Lutz assure bien le boulot. J'ai lu çà et là qu'il avait le charisme d'une tranche de foie de veau, mais personnellement je l'ai trouvé très correct et suffisamment expressif pour que son rôle ne se limite pas à distribuer des pains. Pour moi, il n'est pas qu'un bovin qui promène son regard vide en roulant des muscles, même s'il semble évident qu'il ne remportera pas un oscar pour sa prestation. En plus, niveau physique, il assure pas mal.
Face à lui, Scott Adkins fait également bonne figure en salopard de haut niveau, bien secondé par Liam Garrigan dont avait déjà pu apprécier la belle tête de traître dans l'excellentissime série les Piliers de la Terre.
Aux côtés de toute cette testostérone, Gaia Weiss constitue une potiche tout à fait acceptable, tandis que Roxanne McKee parvient presque à être touchante dans son rôle de reine et de mère éplorée.

On est le fils de Zeus ou ne l'est pas...

En résumé, que retenir de cette Légende d'Hercule ? Que malgré tout, Renny Harlin reste un réalisateur convenable, mais que ses plus belles années semblent derrière lui ! Le Cauchemar de Freddy, Die Hard 2: 58 minutes pour vivre, et même Peur Bleue, c'était quand même autre chose. On remerciera également les scénaristes Sean Hood et Daniel Giat pour nous avoir rappelé à quel point Gladiator était un film formidable, et on terminera par féliciter Kellan Lutz pour avoir réussi à ne pas tomber au niveau de Lou Ferrigno (voir le Hercule de 1983 et sa suite de 85 pour s'en convaincre).
Bref, les amateurs de péplum bourrins apprécieront La Légende d'Hercule, les autres peuvent éventuellement y jeter un œil distrait. C'est garanti 100% sans originalité, mais aussi sans ennui.

Geoffrey Claustriaux

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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