Sharks - L'Attaque du Requin à Deux Têtes
Asylum et les requins, c'est une grande histoire d'amour. Depuis le premier opus de sa mythique saga Mega Shark et sa nullité abyssale, la firme d'aliénés a vite compris les intérêts de ce filon décidément très porteur. Leurs productions sont d'une telle diversité ignominieuse que les requins sont une manne toute trouvée pour poursuivre leur périple à travers les méandres de la connerie cinématographique. En somme, il suffit d'une bestiole hargneuse (peu importe si elle est mal foutue), un lot d'acteurs aux rabais, trois lignes de scénario pour entamer les joyeusetés. Que demander de plus ?
Instant bronzette.
À vrai dire, l'on pourrait souhaiter de ne plus voir ce genre de débilités sur nos écrans, mais se serait un brin naïf. Dans ce cas, la solution la plus évidente est d'ignorer ces immondices toutes droites sorties d'une usine à ordures. Pourquoi en faire la critique ? Pour vous prévenir, bonnes gens ! Et aussi pour les plus téméraires que la bande-annonce ou le simple nom d'Asylum n'arrive pas à faire fuir, craignez ce qui va suivre, car la firme sort l'artillerie lourde tant le déluge de stupidités est violent. À la barre, un habitué des nanars animaliers XXL : Christopher Ray. N'essayez pas de vous souvenir de Mega Shark Vs Crocosaurus (ce n'est pas bon pour vos neurones), mais c'est à lui qu'on le doit.
Bien, l'ambiance est posée et c'est donc avec la ferme volonté de recenser ce qui ce fait de pire en la matière que l'on entame les réjouissances. L'embarras du choix nous emmène en compagnie d'un groupe de potes qui filme de jeunes et pulpeuses donzelles en plein exercice de... ski nautique. Il ne faudra pas plus de deux minutes pour voir nos premiers hors-d'oeuvre engloutis d'une manière assez dégueulasse. Non, le film n'est pas choquant et encore moins bien fichu. C'est que la réalisation fait montre d'un amateurisme peu commun. De l'eau mélangée à du sirop de glucose (le ketchup, ça tâche), des beuglements, un gros plan sur les mâchoires du requin et plouf, quelques gouttes de flotte sur la caméra et on passe à autre chose.
Deuxième instant bronzette.
Puis, c'est au tour d'une bande d'étudiants décérébrés et de leur professeur (tout aussi abruti) de faire les frais de cette aberration sur nageoire. Là encore, c'est pathétique au possible tellement les incohérences se succèdent à un rythme rare. Dire que l'histoire est bateau serait un euphémisme et surtout un mauvais jeu de mots. Au lieu de la résumer bêtement, voyons plutôt l'équation qu'elle nous offre. Ados bourrés d'hormones + navire en perdition + requin à deux-têtes (donc doublement en rogne) = la nouvelle bouse signée Asylum. Simple, consternant, impitoyable. Mis à part le squale évadé de Tchernobyl (davantage débile qu'original), il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Une interprétation qui n'est pas sans reste puisque les « acteurs » sont tous plus crétins les uns que les autres. On ne parlera même pas de développement des personnages (franchement, qui s'en préoccupe ?). Des caricatures bipèdes où les poupées siliconées côtoient les petits accrocs aux stéroïdes. À noter la présence de Charlie O'Connell qui possède une ressemblance assez bluffante avec son frère Jerry (ils ne sont pourtant pas jumeaux). Sans doute une autre manière de profiter d'une certaine notoriété puisque ce dernier a joué dans Piranha 3D. Toujours est-il qu'il ne relève pas le niveau avec ses mimiques ridicules. Soit dit en passant, sa comparse Carmen Electra est également très inutile.
Pas de troisième instant bronzette, mais un cliché du fameux squale de Tchernobyl.
Et le requin dans toute cette histoire ? Son plus gros problème est d'ordre grammatical. Doit-on dire un requin ou des requins ? Un corps, deux têtes pour un casse-tête chinois aussi absurde que le reste. Pour plus de facilité, nous parlerons donc d'un requin. Ledit squale mange tout ce qui bouge et ses attaques sont pour le moins rapides, mal fichues et répétitives. Ca croque par-ci, ça croque par-là. Des cris, encore un peu de sirop et c'en est finit. Les effets spéciaux sont abominables et insultent le bon goût. Les rétines en prennent un coup. À croire que les responsables des trucages chez Asylum régressent de production en production et se disent : « Comment peut-on faire pire que la fois précédente ? ». Même l'affiche est médiocre.
Inutile de tergiverser plus longtemps, L'attaque du requin à deux têtes réserve son lot de crétineries de bas étage où les hors-d'oeuvre ne sont que des bestioles sans cervelles sortant des lignes de dialogues d'une connerie rare. Grâce à des effets spéciaux moches au possible, un scénario inexistant et un squale en mal d'affections, Christopher Ray signe un énième étron à oublier au plus vite.