Voir la fiche complète du film : Blanche Neige (Tarsem Singh - 2012)

Blanche Neige

Un film familial qui ne révolutionnera en rien l'idée même de Blanche Neige et, plus généralement, des contes de fées. Il demeure néanmoins un moment délectable à partager entre amateurs d'histoires gentilles, un jeune public et leurs parents. Une vision extravagante et guillerette.

Publié le 10 Décembre 2012 par Dante_1984Voir la fiche de Blanche Neige
8
Miroir

L'année 2012 sera décidément sous le signe de la blancheur, de la volupté et... du manque de créativité si l'on s'en tient à un constat pour le moins éloquent : cinq adaptations du célèbre conte des frères Grimm voient le jour en cette funeste époque. Nous sommes donc en présence d'une nouvelle (les mauvaises langues diront « énième » et ils n'auront pas forcément tort) version avec un duo d'actrices truculent. À la barre, Tarsem Singh, responsable de The cell et du plus récent et décrié Les immortels. Ce dernier n'aidant pas à rassurer sur les éventuels atouts de sa vision idyllique de Blanche Neige.


Diantre ! Quels sont donc ces manants à l'étrange accoutrement ?

Comme tout bon conte qui se respecte, l'indémodable « Il était une fois... » ouvre les hostilités et nous expose rapidement le contexte dans lequel le royaume de Blanche Neige se trouve et la disparition tragique de son père. Toutefois, la narratrice n'est autre que sa belle-mère. Un choix inattendu et cocasse qui met à mal nos préjugés très proprets, très naïfs sur cette histoire. Il est inutile de résumer le récit connu de tous encore que, à l'image de cette introduction, il serait capable de vous réserver quelques surprises. Ne les gâchons pas par de navrants spoilers et poursuivons notre charmant voyage dans un royaume où il fait décidément bon vivre.

On comprend très rapidement que cette production est clairement axée vers un public familial. Le ton volontairement léger, la marâtre que l'on se plaît à détester ou les décors tape-à-l'oeil sont là pour nous le rappeler à chaque instant. Blanche neige vue par Singh, c'est un festival pour les yeux. Le château clinquant avec sa cour extravagante (servant de pion dans un jeu de toucher-coulé), la forêt et son horizon de troncs imperceptibles, la maison des sept nains et un petit détour dans le village du royaume montrent une certaine variété dans l'environnement, même si l'on conviendra qu'il n'y a rien de bien novateur.


Voulez-vous m'accorder cette danse ?

Il demeure tout de même une patte esthétique appuyée et parfaitement assumée. On nous octroie un visuel charmant où la magie des contes de fées prend tout son sens. Ceci étant dit, la phrase « accrocheuse » derrière la jaquette DVD laissant croire à une transposition de l'univers de Tim Burton est, à mon sens, parfaitement usurpée et ne s'y prête guère. Beau certes, mais pas bluffant. On dénotera également une extravagance similaire dans les costumes à la fois riches en détails (les dentelles, les frous-frous...) et colorés. L'ambiance se veut donc décontractée et délirante.

Pour convenir à cette atmosphère burlesque, Julia Roberts se donne à merveille dans le rôle de la belle-mère. Parfois un peu trop tant ses sourires entre deux répliques auraient pu figurer dans un bêtisier. Elle y prend du plaisir, mais n'oublions pas que son personnage est détestable. Certes, on éprouve ce sentiment à son égard, mais son interprétation laisse un arrière-goût attendrissant pour cette mégère maladroite et narcissique. En ce qui concerne le reste du casting, Lily Collins se révèle une Blanche-neige très indépendante et charmante. Armie Hammer incarne un prince benêt pas vraiment marquant. L'on notera la participation trop furtive de Sean Bean lors des dix dernières minutes. Dommage.


Le petit chaperon jaune.

Quant à la fidélité du conte en lui-même, on circule en roue libre. Les grandes lignes sont bel et bien présentes, mais détournées dès que c'est possible. Le prénom des sept nains et leurs caractères. La fameuse pomme. Bien évidemment, l'histoire compose également avec les exigences d'un jeune public friand de péripéties dignes de ce nom. Ainsi, l'on assistera à des combats entre des nains perchés sur des échasses et les soldats de la reine. Un jeu d'escarmouche entre la belle et le bête ou la tentative de reconversion de Blanche Neige après ses déboires royaux.

Au final, Blanche Neige vue par Tarsem Singh est un joyeux fourre-tout où romance, affrontement héroïque et complot machiavélique forme un cocktail des plus divertissants. Malgré la propension de certains acteurs à cabotiner plus que de raison, d'une trame pas vraiment exceptionnel en dépit de ses tours et détours autour du conte, cette version 2012 (parmi tant d'autres) mérite sans doute de s'y attarder pour son irrévérencieuse reine, le sympathique minois de Lily Collins et son ton enjoué. Une version honnête qui n'hésite pas à s'écarter de l'oeuvre originale pour contenter les plus jeunes.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

La légende de Viy
S’il est aisé pour le cinéma occidental de revisiter les contes et légendes qui ont bercé notre enfance, l’initiative se révèle plus ardue pour certains pays (ici la Russie, mais on songe aussi à la production asiatique). Le folklore local a la particularité d’offrir un point de vue singulier et souvent personnel d’un lieu avec ses coutumes, ses histoires, ses croyances et surtout sa population...
Jersey Shore Shark Attack
Ce n’est une surprise pour personne, se lancer dans la production d’un survival animalier mettant en avant des requins est une véritable gageure. Rarement capable de sortir du sillage des Dents de la mer , le genre s’est fourvoyé depuis bien des années dans les affres de la nullité consommée. Et pourtant, une poignée de tâcherons opportunistes ne cessent de nous infliger des...
Stake Land
A l'époque de ma critique de Mulberry Street , j'avais déjà loué la capacité du réalisateur Jim Mickle à tirer le maximum des maigres moyens mis à sa disposition et force est de constater qu'avec Stake Land , il a encore augmenté son niveau d'un cran, en gommant les imperfections de son précédent essai. Ce faisant, il réalise le sans-faute, propulsant son road-movie vampirique au rang de film à...
Halloween 2
INTRODUCTION « Le cheval blanc symbolise l’instinct, la pureté et la propension du corps physique à libérer des forces émotionnelles puissantes telles que la colère génératrice de chaos et de destruction… » -Extrait de l’inconscient psychique des rêves En 2007 sortait sur les écrans le remake d’ Halloween par Rob Zombie . Attendu avec ferveur, le film ne...
Stranger things
Les années 1980 auront été particulièrement prolifiques et inventives dans le domaine cinématographique. Quelques-unes des plus grandes figures horrifiques y ont vu le jour (Freddy, Jason...) tandis que des réalisateurs comme Spielberg avaient les coudées franches pour les projets qu’ils estimaient particulièrement intéressants. En ce sens, cette décennie reflète une certaine insouciance que le...
Blanche Neige
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
106 min
7.33333
Moyenne : 7.3 (3 votes)

Devinez le film par sa tagline :

Ce père noël est... vraiment une ordure !
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques