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Stake Land

Un road-movie vampirique bien mené, intelligent et plein de suspense. Que faut-il de plus ?
Publié le 30 Novembre 2011 par GeoffreyVoir la fiche de Stake Land
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Virus Vampire
A l'époque de ma critique de Mulberry Street, j'avais déjà loué la capacité du réalisateur Jim Mickle à tirer le maximum des maigres moyens mis à sa disposition et force est de constater qu'avec Stake Land, il a encore augmenté son niveau d'un cran, en gommant les imperfections de son précédent essai.
Ce faisant, il réalise le sans-faute, propulsant son road-movie vampirique au rang de film à voir absolument.


Le vampire de Stake Land n'est pas une chochotte végétarienne...

L'Amérique n'est plus qu'un chaos depuis qu'une terrible épidémie s'y est propagée. Et pas des moindre, puisqu'il s'agit de vampirisme. C'est dans cet enfer sur terre que Martin, un adolescent, rencontre un chasseur de vampires. Aidé de celui-ci et des rencontres qui jalonnent son périple, ils vont se diriger vers le Canada, encore épargnée, selon la rumeur, par l'épidémie...


Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un nouveau Children of the Corn...

Les spectateurs ayant vu Zombieland ne manqueront pas de faire le rapprochement avec le métrage de Jim Mickle à cause de leurs nombreuses similitudes (un jeune garçon qui rencontre un vieux baroudeur, le côté road-movie, des vampires très proches des zombies...etc. ). Mais si Stake Land peut, de prime abord, faire penser à un Zombieland avec des vampires à la place des mort-vivants, la comparaison entre les deux films s'arrête là, car ils possèdent une différence fondamentale : dans Stake Land, on n'est pas là pour rigoler.
Au contraire de son collègue zombiesque, le film de Jim Mickle est dur, réaliste et sans concessions (à l'exception d'un final un poil trop optimiste par rapport au reste). Bienvenue dans un monde où les bonnes soeurs sont violées, les fanatiques ominiprésents et les femmes enceintes lâchement assassinées.

De fait, Jim Mickle a pris le parti de jouer la carte du "réalisme". On suit donc les pérégrinations d'un groupe de survivants cherchant par tous les moyens à échapper cet enfer. Et quand je dis "tous les moyens", c'est "tous les moyens". Ici, pas d'actes héroïques inconsidérés ; s'il faut s'enfuir en laissant quelqu'un derrière soi pour rester en vie, on s'enfuit. Eventuellement, on peut risquer sa peau pour venir en aide à la femme qu'on aime, mais pas plus.

Le "souci" (entre guillemets, car pour ma part ce n'en est pas un, que du contraire, mais ça peut l'être pour certaines personnes), c'est que cet aspect réaliste induit fatalement un manque d'action. Par exemple, à un moment donné, nos héros choisissent de passer par la montagne car les vampires n'aiment pas le froid. Une réaction logique de survie, mais qui, du point de vue du spectacle, n'apporte pas grand chose. On adhère ou pas.
Qu'il soit clair que que si vous venez chercher ici de l'action frénétique façon Michael Bay, vous pouvez passer votre chemin, car Stake Land sait se faire contemplatif entre deux scènes de tension. Les images, puissantes, sont d'ailleurs soulignées par une musique du plus bel effet.


Un petit côté "Walking Dead" sur cette image...

Les personnages sont très bien croqués et le fait que leur exposition soit réduite au minimum les rend, c'est paradoxal, plus crédibles. Le spectateur ne sait presque rien d'eux, à part leur prénom et les juge donc à travers leurs actes, lesquels sont toujours opportuns. Leur passé est laissé sous silence, car comme le dit le personnage de Mister : Seul le présent compte. Leur crédibilité fait donc que le spectateur n'a pas trop de mal à s'y attacher, voire à s'y identifier.

Ils sont en outre soutenus par la prestation excellente des acteurs principaux, ainsi que par une réalisation au poil. La caméra capte cette tranche de vie sans trop d'artifices, en collant au plus près du rythme de vie des personnages.


Ce bon vieux pieu dans le coeur, indémodable et toujours efficace

Toutefois, comme tout le monde le sait, une bonne réalisation n'est rien sans un bon scénario. Et de ce coté, Stake Land assure également. Sa façon de traîter cette histoire n'est pas sans rappeler le comics Walking Dead dans sa manière d'utiliser les vampires comme toile de fond pour, finalement, développer les interactions humaines. Car que l'on ne s'y trompe pas, les vampires ne sont qu'un prétexte à la mise en place d'un contexte où les plus bas instincts de l'homme peuvent refaire surface. De fait, les suceurs de sang ne constituent même pas la plus grande menace pour nos protagonistes puisque celle-ci viendra... de fanatiques religieux prêts à tout pour imposer leurs vues, même à larguer des vampires sur des villes non-infectées (ZE idée !).

Mais j'en ai déjà trop dit. Je ne voudrais pas vous gâcher la surprise. Stake Land est clairement une réussite et un film à voir, se posant en hybride de Zombieland et de The Road.

Jim Mickle est un réalisateur d'avenir à suivre de très près.
Geoffrey Claustriaux

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

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Stake Land
Réalisateur:
Durée:
98 min
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