Critiques spectateurs de Dariofulcio13

Vous êtes ici

Pages

Black Christmas

Black Christmas

A l'instar de son modèle, cette nouvelle version de BLACK CHRISTMAS est sorti en catimini dans nos contrées, la différence étant que ce remake s'est trainé une bien sale réputation à sa sortie.

Pour autant, même si Glen Morgan est (très) loin d'atteindre le niveau du remarquable film de Bob Clark, force est de constater que son film entre dans la catégorie des bons remakes. La recette de la réussite? Tout bonnement une relecture radicalement différente du film original!

Là où la version de 1974 cherchait effectivement à coller la trouille (avec brio) à grand renfort d'effets suggestifs et d'ambiance macabre, la formule 2006 ne s'embarrase pas de chichis et verse dans le brut de décoffrage avec punch. Ainsi, si l'on retrouve le contraste ambiance colorée festive/angoisse, le script ne s'embarrase pas à donner de la profondeur à ses protagonistes et se concentre essentiellement sur l'aspect trash du récit. De ce fait, on navigue entre une intéressante rétrospective épisodique sur l'histoire du tueur (aspect jamais exploré chez Clark où le maniaque n'était qu'une silhouette et une voix) ponctuée de moments assez glauques (la cuisine de chair humaine est assez cru dans son genre) et une série de meurtres bien gores empruntant au rythme et au sadisme d'un DESTINATION FINALE (pas de temps mort, les gens se font massacrer avec fun à une cadence infernale).

On gagne ainsi en hémoglobine et fun ce que l'on pert en trouillomètre et subtilité. Malgré un traitement plus simpliste (voire répétitif compte tenu du modus operanti peu varié du maniaque) dans un style VENDREDI 13, ce remake constitu un divertissement de bonne facture remplissant de manière très satisfaisante son cahier des charges: image léchée, carnage jouissif et suspense final prenant. Les slasherophiles devraient apprécier même si on peut toujours lui préférer (à raison) l'original...

7

Publié le 1 Novembre 2009

Black Christmas

Black Christmas

BLACK CHRISTMAS présente deux intérêts qui font de lui une véritable pierre angulaire du cinéma d'épouvante contemporain: d'une part on peut saluer le fait que Bob Clark ait inventé le prototype du slasher (que l'HALLOWEEN de Carpenter s'est empressé de copier avec plus de succès), l'un des genres les plus prolifiques en matière d'horreur. Parallèlement, il faut également admettre qu'en l'état, ce film innovant n'a quasiment pas pris de ride et demeure, quelques 35 ans après sa sortie, un monument de suspense et de terreur psychologique!

La force de BLACK CHRISTMAS réside aussi bien dans sa réalisation impeccable et recherchée (notamment les plans séquences prenant le point de vue du tueur - encore un point repris par Carpenter - particulièrement alambiqués et réussis) que dans son scénario admirablement fouillé et subtil.

L'histoire prend ainsi le temps de nous brosser quelques portraits attachants et humains (aussi bien du coté des adolescentes que des adultes) confrontés à des tracas de la vie quotidienne (alcoolisme, grossesse non désirée...) qui les rendent immédiatement accessibles aux spectateurs. L'épouvante que ces personnes vont vivre n'en sera que plus traumatisante...

Par pallier, Clark distille un crescendo de séquences angoissantes (coups de fil menaçants qui feraient passer ceux de TERREUR SUR LA LIGNE pour une chanson de Lorie, silhouette sinistre dissimulée dans un coin...) mettant terriblement mal à l'aise jusqu'aux inévitables meurtres impresionnants de brutalité et de sadisme (même s'ils sont - intelligemment - suggérés). Le dernier tiers du film peut se prétendre comme un moment d'exception en terme de tension et de peur visuelle: le tueur ayant beau être constamment dissimulé (à l'exception des mains et d'un oeil à l'éclat dément), sa folie malsaine est si bien retranscrite que l'on ne peut que frisonner tandis que la réalisation parvient à nous faire partager la confusion et le stress de l'héroïne complètement dépassée. Le dernier plan restera d'ailleurs comme l'un des plus traumatisants du genre...

Modèle de suspense et d'ambiguité, parfaitement mis en scène et écrit, BLACK CHRISTMAS est en tous point une perle (noire) du cinéma de trouille qui mérite réellement sa place d'honneur aux cotés de PSYCHOSE ou d'HALLOWEEN...

8.54839

Publié le 1 Novembre 2009

Trauma

Trauma

Tourné aux Etats-Unis, TRAUMA déconcerta plus d'un fan de Dario Argento de par l'épuration de sa mise en scène et de sa violence, le rapprochant plus d'un thriller que d'une oeuvre horrifique.

Loin des expérimentations baroques de ses oeuvres précédentes (au hasard SUSPIRIA notamment), le metteur en scène cherche à se renouveller dans une ambiance nocturne, aquatique (la pluie, le lac) et froide, parsemée de ci et là de quelques fulgurances poétiques (la scène du lac où le générique final de toute beauté) tout en mettant davantage l'accent sur la dimension dramatique de son intrigue.

Les personnages sont effectivement plus fouillés qu'à l'accoutumé et se démarquent de par leur condition marginale culotée (l'héroïne est une mineur anorexique qui a une liaison avec un trentenaire tout juste sorti de l'enfer de la drogue!). Ce dernier élément n'est pas innocent car il représente la thématique centrale du film déjà annoncée par le titre: la souffrance des personnes qui est la cause de toute l'horreur de l'histoire (quand on gratte un peu, on peut s'appercevoir que la plupart des protagonistes soufrent d'un drame et d'une frustration).

Dans l'ensemble, l'objectif de renouvellement est plus ou moins bien rempli (même si on peut retrouver quelques éléments familliers comme l'ambiguité visuelle jouant un rôle primordial dans la résolution du mystère). Toutefois le rythme en dents de scie et l'interprétation aléatoire (Asia Argento dégage un sacré charme mais n'arrive jamais à concrétiser un profil solide et crédible) desservent souvent la qualité du film.

Loin d'être un chef d'oeuvre, TRAUMA n'en demeure pas moins un thriller d'honorable facture malgré de nombreuses maladresse formelles et un manque de surprises dans son intrigue. Un titre mineur donc...mais largement consommable pour les fans du réalisateur...

6.75

Publié le 31 Octobre 2009

La Plage sanglante

La Plage sanglante

Une série B naviguant sur le concept des DENTS DE LA MER qui s'avère au final en demi-teinte du fait qu'elle tient autant de bonnes choses que de mauvaises.

Le premier tiers du film est assez réussi en distillant quelques séquences modérément angoissantes (chose assez rares pour un simple rip-off du film de Spielberg): une caméra suggestive aux mouvements insolites, des bruitages soigneusements utilisés pour faire imaginer le pire (entre les cri perçants de la créature inconnue et les grincements de la bicoque lui servant de refuge, l'ambiance se fait rapidement peu rassurrante), un climat lourd (le vieux manoir délabré sur la plage vraiment malsain, les séquences nocturnes traduisant bien une sensation d'isolement et de panique...) et quelques agressions de départ assez surprenantes (les victimes étant "gobées" sous le sable, cela surprend pas mal dans les premiers temps).

Seulement, une fois les capacités de la bête montrées quelques cadavres mutilés plus tard, le scénario tourne alors en rond avec une galerie de protagonistes inexistants palabrant pour ne rien dire tandis que les gobages s'enchainent mécaniquement jusqu'à écoeurement (à croire que la bébête ne crains pas l'indigestion!). De la love story à l'implication du maire(sse), aucun cliché convenu ne nous est épargné. En dépit de quelques rares scènes stressantes (l'exploration de la batisse avec la découverte flippante du charnier), force est de constater que le tout stagne trop à un niveau banal et impersonnel.

On patientera toutefois gentiment grace à quelques têtes connues (John Saxon en petite forme) jusqu'à la séquence finale où la bestiole - jusqu'alors invisible - fait une apparition spectaculaire mais hélas expédiée en quelques secondes...Dommage, son désign vraiment répugnant et terrifiant (un croisement entre un ver géant et une plante carnivore) aurait mérité une meilleure exploitation visuelle.

Plutôt décevant compte tenu de son potentiel (quand il le veut le metteur en scène offre de vrais moments de tension), LA PLAGE SANGLANTE a au moins le mérite de sortir quelque peu du lot en déballant quelques idées originales (le danger venant de la terre ferme, l'exploitation d'une chose inconnue...). Les spectateurs exigeants s'ennuiront forcément, les amateurs de grosses bébêtes pas trop regardant devraient y jeter un oeil....

5.42857

Publié le 30 Octobre 2009

The Calling

The Calling

Le scénariste et le metteur en scène ne se sont pas trop foulés avec THE CALLING dans la mesure ou ce film plagie les grands classiques du surnaturel avec une nette préférence pour LA MALEDICTION.

L'intrigue suit donc la naissance d'un nouvel avorton diabolique, surcouvé par une secte adoratrice de Satan, et censé causer la fin du monde. Bien évidemment sa mère tentera, à l'instar de la Mia Farrow du génial ROSEMARY'S BABY, d'empêcher l'accomplissement de son funeste destin malgré l'opinion publique.

La réalisation est fonctionnelle mais correctement emballée avec une photographie soignée agréable pour les rétines. Coté péripéties, deux/trois scènes s'avèrent suffisamment glauques pour maintenir l'attention (la balançoire ou encore ce final assez étrange mais peu surprenant).

Néanmoins THE CALLING peine réellement à s'imposer: trop impersonnel, souffrant d'une interprétation de qualité aléatoire (le méchant gosse est plus tête à baffer que réellement flippant) et batti de clichés mille fois vu ailleurs, l'ensemble ne dépasse guère le niveau de simple divertissement de consommation courante. Pas foncièrement désagréable, mais assez passe-partout.

6.33333

Publié le 29 Octobre 2009

Le Monstre du Train

Le Monstre du Train

En pleine effervescence du slasher post HALLOWEEN et VENDREDI 13, LE MONSTRE DU TRAIN se pose comme un titre attachant suffisamment muni de bonnes idées pour se hisser au dessus du lot sans pour autant atteindre les sommets du film d'angoisse.

Outre le décor original du train, posant un huis-clos claustrophobique rappellant agréablement une ambiance à la Agatha Christie (LE CRIME DE L'ORIENT EXPRESS), l'histoire propose également un tueur plus malin qu'à l'accoutumé qui profite d'un bal costumé pour endosser les déguisements de ses nombreuses victimes, rendant plus difficile encore son démasquage (à ce titre la révélation finale est assez surprenante et vraiment inattendue).

Des petites pointes d'originalités que viennent renforcer quelques meurtres cruels et diversifiés (bien que suggérés pour la plupart) et la présence charismatique de la reine du cri Jamie Lee Curtis qui en impose, encore une fois, en affrontant efficacement un autre psychopathe (après ceux d'HALLOWEEN et du BAL DE L'HORREUR).

Le scénario a néanmoins quelques ratés, souffrant d'un certain déjà vu (les motivations du tueur calquées sur d'autres modèles antérieurs), de personnages carricaturaux et de baisses de rythmes flagrantes en milieu de métrage (heureusement les prestations de David Copperfield, même si elles font évidemment bouche-trou, sont agréables à suivre).

Néanmoins, LE MONSTRE DU TRAIN demeure un honnête divertissement bourré de charme qui se voit sans déplaisir malgré ses prétentions modestes. Les slasherophiles tout comme les fans de miss Curtis devraient apprécier...

5.6875

Publié le 28 Octobre 2009

Blood: the last vampire

Blood: the last vampire

Lorsque l'on parle de BLOOD, on met toujours en avant ses qualités formelles sidérantes...Après visionnage, on ne peut que confirmer l'excellence de la mise en scène de ce manga dont le réalisme des dessins prête parfois à la confusion (à certaines reprises, le spectateur croit voir de véritables acteurs tant les mouvements, prises de vues et éclairages sont maîtrisés et fluides).

Emballant pour son animation, BLOOD l'est également dans son rythme et son déroulement qui va à l'essentiel. Malgré une histoire en apparrence banale (une fille traque des vampires tueurs point barre), le suspense est mis en place avec une efficacité diabolique, jouant aussi bien sur la peur (les premières agressions, violentes et sournoises, des vampires sont à glacer le sang d'autant que les monstres sont pour le coup rendus véritablement monstrueux) que sur l'action démesurée. C'est bien simple: pas le temps pour souffler! Après un premier tiers athmosphérique, le reste est une course-poursuite/baston tétanisante et gore qui régale les rétines dans la plus pure tradition de UNE NUIT EN ENFER.

Malheureusement, une fois le spectacle terminé, on en vient à voir le gros point noir du film: sa durée ridiculement courte (moins de 50 minutes!) qui, non seulement donne une furieuse envie d'en voir plus (si vous vous entendez crier devant votre écran: "c'est trop bon! Encore de l'action et des monstres!" c'est normal) mais laisse de multiples interrogations quand à certains aspects de l'histoire complètement passés à la trappe (en fin de compte quelle est l'identité de la jeune fille? Quelle est cette organisation pour qui elle bosse? etc etc...)...D'où une grosse frustration cotoyant l'extase de cette claque visuelle....A quand une prolongation animée?

8.5

Publié le 28 Octobre 2009

Les Démons de la nuit

Les Démons de la nuit

Le dernier film du maitre Mario Bava a beau être l'un de ses moins personnels (absence de ses traditionnels effets gothiques), il n'en reste pas moins que SHOCK (ou LES DEMONS DE LA NUIT) représente un met de choix dans la catégorie "films de maisons hantées".

Dans un cadre plutôt famillier (une villa moderne baignée de lumière à mille lieux de la vieille bicoque poussiéreuse), Bava instaure progressivement une tension psychologique assez prenante, se nourrissant principalement des conflits mère/fils et des ambiguités en résultant...Est-ce la mère qui (re)devient la proie d'hallucinations? Le bambin est-il possédé? La cave dissimule t-elle un secret?

Séquences hallucinatoires malsaines, manifestations surnaturelles (déplacements d'objets, apparitions fantômatiques oniriques...) se succèdent habilement tandis que les personnalités s'affinent et se dévoilent sous un jour inattendu. Pour un film de 1977, SHOCK surprend en se montrant particulièrement malsain dans certaines scènes (les regards limites incestueux du petit à l'encontre de sa mère, les apparitions parfois très macabres et dérangeantes...) voire vraiment terrifiant à certaines reprises (la dernière demi-heure utilisant à merveille les bruitages et la perte de repère de l'héroïne).

Mise en scène irréprochable (teintée parfois de "tics" familliers comme l'utilisation des zooms), musique d'ambiance vraiment superbe (notamment l'envoutant thème au piano pour la séquence sur la falaise) et acteurs en grande forme (l'enfant est vraiment excellent tout comme la superbe Daria Nicolodi dans un rôle à contre emploi) viennent donc ajouter à la réussite de l'entreprise qui n'a pas grand chose à envier à un AMITYVILLE (qui lui est d'ailleurs quelque peu inférieur pour le coup). Une très bonne surprise du genre...

8.5

Publié le 28 Octobre 2009

Prison

Prison

Une solide et très plaisante série B jouant sur un double tableau: le film d'action carcéral et l'horreur surnaturelle tendance gros spectacle sadique.

C'est avec cette seconde réalisation que le metteur en scène Renny Harling (un habitué de l'action et du fantastique à qui l'on doit entre autres AU REVOIR A JAMAIS, PEUR BLEUE ou FREDDY 4) a commencé à se faire un nom en montrant tout son savoir faire. Un travail qui n'a d'ailleurs pas pris de ride à l'heure actuelle!

Certes, le scénario demeure simple et sacrifie à l'avalanche de clichés (le héros beau gosse irréprochable, la jolie fille, le directeur vicieux...) mais à au moins le mérite d'être généreux en péripéties et en rythme! Avec un sens rare du divertissement "fun", Harling compile ainsi les séquences à suspense riches en trucages épatants et en hémoglobine (voir la mort réjouissante du gardien avec les fils barbelés ou l'hallucinante scène de la cantine pour s'en convaincre).

Mais entre deux passages gentiment gore, PRISON pose également une retranscription de l'univers carcéral assez crédible entre une ambiance tendue et petites tranches de vies bien vues (les tensions omniprésentes, les guerre de gangs, les bizutages ou encore les plans et autres traffics internes foireux...).

Ce dernier aspect permet également aux acteurs, assez doués pour la plupart, d'apporter un peu de substance à leurs personnages convenus. Que ce soit un ajout de charisme (Viggo Mortenssen ou l'actrice également apperçue dans LE SOUFFLE DU DEMON), d'humanité (le compagnon de cellulle vieillisant de Mortenssen) ou d'humour noir (le rigolo de service qui raconte un exploit meurtrier comme une blague carambar!), ces petites touches font que l'on ne reste pas de marbre devant ces êtres de fiction, tour à tour atachants ou sacrément antipathiques (le directeur fautif, une sacrée belle enflure qu'on adore détester!).

Plus défouloir que véritablement effrayant, PRISON réussit donc à marier les deux tableaux pour un résultat très largement au dessus de la moyenne. En somme le candidat idéal pour se vider la tête pendant une heure trente!

6.53333

Publié le 28 Octobre 2009

Ghoulies 2

Ghoulies 2

Contrairement à l'original, GHOULIES 2 assume totalement son statut de rip-off fauché des célèbres GREMLINS en faisant de ses petits monstres les vraies vedettes du récit et non de vulgaires faires-valoir.

Plus rythmé et maîtrisé au niveau de ses trucages (même si les monstres font parfois assez cheaps, ils sont clairement mieux animés), cette première suite rentre immédiatement dans le vif du sujet et fait montre d'un réjouissant humour noir. Les trois premiers quart d'heure sont à ce titre tout simplement délectables, malgré le scénario simpliste, avec cette accumulation de victimes tuées de manière amusante le tout sous le regard hillare de visiteurs croyant à tord que le carnage n'est qu'une mise en scène du train fantôme.

Toutefois le soufflé retombe au bout de 45 minutes de métrage: les bonnes idées bien méchantes ayant été taries, le film se contente de tourner en rond entre luttes manichéennes naïves (les gentils forains fauchés contre les méchants financeurs avides de fric) et maigres attaques peu convaincantes (l'invasion finale du parc d'attraction sensée être l'apothéose du film est clairement loupée à force de suggestions, de mollesse et d'effets craignos).

Clairement bancal est très loin d'être inoubliable, GHOULIES 2 demeure néanmoins un nanar plutôt sympathique pour peu que l'on soit en quête d'une friandise Z et (modérément) fun. C'est en tous cas bien plus fréquentable que l'original...

7.375

Publié le 27 Octobre 2009

Dorothy

Dorothy

Louable et courageuse intention de la part d'Agnès Merlet que de livrer un film fantastique athmosphérique dans une période où le cinéma de genre privilégie le rythme et les débordements sanglants.

Dans un style emprunté au WICKER MAN (l'original pas le remake dispensable avec Nicolas Cage) ou à certains films de la Hammer, DOROTHY nous entraine dans un mystère insulaire agréablement classique et visuellement soigné (très beaux paysages), faisant la part belle à l'ambiguité des personnages et à un rythme volontairement lent pour mieux accentuer l'ambiance lourde.

Le film a souvent déçu du fait qu'il a été vendu comme une oeuvre horrifique, or DOROTHY s'embarque plutôt vers les rives du drame psychologique teinté de fantastique. On n'y suis pas tant les excès d'une fillette possédée, mais bel et bien le décryptage des dérives d'une communauté retrograde limite sectaire, entre ses superstitions et ses peurs de l'étranger. Le film est également un double portrait féminin bouleversant: celui d'une jeune fille tourmentée aux multiples personnalités se retrouvant en marge des siens et celui d'une psychologue hantée par un drame passé qui se perd dans sa profession. Les jeux tout en nuance des deux actrices sont réellement passionnants et chargés d'émotion voire inquiétants (les crises de la petite Murray qui n'ont pas grand chose à envier aux délires de Linda Blair).

Malgré une intrigue somme toute simple, le film développe suffisamment de fausses pistes dans son déroulement (Machination d'un village? Possession? Démence?...) pour embarquer le spectateur avant de se conclure d'une manière atypique et subtile, à l'image de l'ensemble du film.

DOROTHY ne marquera pas durablement les mémoires, mais demeure sans conteste une belle surprise rafraîchissante qui ne plaira qu'aux amateurs de films privilégiant le climat et les portraits psychologiques sur les péripéties. Les addicts de gore effrénés ou les spectateurs attendant un nouvel ersatz de L'EXORCISTE peuvent circuler....

5.06667

Publié le 26 Octobre 2009

Twilight - Chapitre 1 : Fascination

Twilight - Chapitre 1 : Fascination

Enfin, j'ai réussi à trouver la volonté pour jeter un oeil à ce phénomène de société qui met en extase les trois quart des midinettes de la planète...Pour aboutir à cette question existencielle: "Tout ça....pour ça????!!!!!!!!!!"

J'ai beau être un homme, je suis toujours preneur de belles histoires d'amour (ça ne fait jamais de mal un peu de beaux sentiments dans ce monde de brutes) mais ici difficile de rester captivé par ce produit hollywoodien aussi formaté que crétin (et dire qu'on l'a comparé à un ROMEO et JULIETTE! C'est prendre les vessies pour des lanternes!).

Eloge moralisateur de la chasteté faussement déguisée en (vague) film fantastique, TWILIGHT n'est qu'une historiette sans saveur qui se traduit le plus souvent par un défilé de situations convenues (rendez vous dans la forêt, la fille en danger sauvée par son héros, le slow durant le bal etc etc...) dont le romantisme de pacotille, poussé à son paroxysme, les fait plonger dans les abysses de la niaiserie bien peu crédible.

TWILIGHT, c'est en somme du Barbara Cartland ou du Harlequin filmique: des dialogues affligeants de banalité, des héros jeunes et beaux complètement lisses (fait encore plus grave: l'absence totale d'alchimie entre les deux tourtereaux ce qui décridibilise encore plus le film) et une histoire inexistante (pas de trace de psychologie, pas de véritable enjeux, pas de surprise...rien, néant total!). A croire que toute forme de pistes narratives intéressantes (les tourments d'Edward entre ses pulsions de prédateurs et son amour, la révulsion/attirance de Bella, la condition marginale de la famille d'Edward dans la communauté vampirique...) a été balayé pour éviter de faire réfléchir le spectateur.

Bref autant le genre "film de vampire" a parfois fait preuve d'un romantisme poignant (il suffit de jeter un oeil sur le magnifique DRACULA de Francis Ford Coppola, ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE ou encore le superbe AUX FRONTIERES DE L'AUBE pour s'en convaincre), autant avec TWILIGHT on atteint le niveau d'une sitcom incroyablement niaise et rétrograde qui prend véritablement son public pour des attardés....Si l'on excepte une photographie très soignée (allez faut bien trouver un bon point quand même!), voilà un beau navet qui n'a de remarquable que sa rentabilité.

6.28571

Publié le 26 Octobre 2009

Dark Floors

Dark Floors

...car oui, même s'il est arrivé que certains artistes musicaux aient pu faire une reconvertion honorable dans le milieu cinématographique (Rob Zombie, Alice Cooper...), ce n'est généralement pas donné à tout le monde! Et le groupe Lordi de se vautrer totalement pour ce (coûteux) passage à l'écran sans grand intérêt...hormis les voir sur un écran!

Certes, DARK FLOORS possède un cachet visuel indéniable avec ses décors glauques très réussis qui confèrent une ambiance lourde et menaçante. De même, les nombreux trucages, maquillages et autres illusions d'optiques sont particulièrement soignés et convaincants (même les monstres les plus "grotesques" possèdent un certain cachet...).

Mais là où le bas blesse, c'est tout simplement au niveau du scénario - la base d'un film - qui est ici....aux abonnés absents (le scénariste est-il passé lui aussi dans une dimension parrallèle?).

Pour faire court, l'histoire relève du néant, une interminable déambulation de personnages dénués d'âmes et de motivations (un gentil, une gentille, un méchant, un black, un gars louche...) qui explorent un hôpital hanté et rencontrent un monstre différent à chaque étage de la batisse. Rencontres qui se traduisent le plus souvent par une maigre course-poursuite, vague prétexte à faire apparaitre de manière équitable chaque membre du groupe de hard rock (moins de cinq minutes chacun).

Le déroulement des faits, digne d'un jeu vidéo des premières époques, est donc clairement insipide à l'image des dialogues d'une rare banalité ("Oh my god!", "What the Hell is it?" etc etc...). L'ennui nous gagne ainsi très rapidement, malgré de très rares bonnes idées (les paradoxes temporels comme le coup des deux corps empallés ensemble où les échos de l'interphone). Et ce n'est pas le final faussement tarabiscoté qui arrangera la donne: ça veut tenter de noyer le poisson dans l'ambiguité, ça tombe dans le non sens facile qui permet d'éviter la case "expliquons le comment du pourquoi" (justifier ces évènements aurait été trop dur pour les scénaristes qui visiblement, n'en savent pas plus que le spectateur).

DARK FLOORS est en définitive un véritable ratage artistique compte tenu de son potentiel formel (l'ambiance sympathique, les effets visuels réussis...): mal joué et scénarisé, impersonnel voire longuet...On se contentera de voir les clips du groupe plutôt que de de se farcir ce médiocre produit promotionnel.

6.8

Publié le 25 Octobre 2009

L'Anthropophage - Anthropophagous

L' Anthropophage - Anthropophagous

Elu "film culte" dans le petit monde du cinéma horrifique, ANTHROPOPHAGOUS (ouf ça c'est du titre!) est, il faut bien le dire, loin de mériter une étiquette aussi élogieuse, surtout lorsque l'on place ledit film aux cotés de chef-d'oeuvres absolus (au hasard MASSACRE A LA TRONCONNEUSE ou L'ENFER DES ZOMBIES).

Pour autant, même s'il ne demeure pas un incontournable du genre, le film de Joe D'Amato a au moins le mérite d'être une bonne série B qui s'est plutôt bonifiée avec le temps.

L'attrait principal du récit se trouve dans une ambiance morbide assez destabilisante, oscilliant entre gothique ensoleillé et athmosphère crade étouffante. La mise en scène, assez fonctionnelle, rajoute au coté "réaliste" du cadre et renforce du même coup l'immersion du spectateur. L'autre bonne surprise revient dans la présence de George Eastman, véritablement bluffant et tétanisant dans son rôle de tueur fou. Dire que l'on ne peut s'empêcher de frisonner devant son regard hagard et sa carrure impressionnante quasi bestiale est un vrai euphémisme.

Ces deux ingrédients habilement exploités parviennent dès lors à poser un spectacle délicieusement stressant et ponctué de quelques débordements sanguinolents ayant fait débat à la sortie du film (le foetus arraché dans la demie pénombre, les intestins...mais aussi ce visage extirpé d'un toit et mutilé d'horrible façon!). Des séquences "chocs" aujourd'hui quelque peu "désuètes" (on a vu bien pire depuis!).

Malgré la simplicité de l'intrigue (c'est d'un niveau slasher) et l'aspect insipide des dialogues (notons au passage la présence charismatique de la soeur de Mia Farrow, déjà présente dans L'ENFER DES ZOMBIES qui campe un clône de Jamie Lee Curtis), le spectacle remplit parfaitement son but en matière de suspense, de terreur viscérale et de charme rétro....Les amoureux de slashers et de films italiens devront grandement apprécier...Les autres peuvent éventuellement y jeter un oeil sur un produit d'un autre temps "pétri de charme".

6.16667

Publié le 22 Octobre 2009

Last Gasp

Last Gasp

Supplice douloureux que ce LAST GASP (en vf: "dernier souffle"...celui du spectateur?), piètre (télé?)film affichant une rare médiocrité. Le scénario, élaborré comme un thriller sur un vague fonds fantastique (la transmission des âmes d'un corps à un autre), s'apparente à une interminable investigation de l'héroïne portant sur le personnage de Robert Patrick qu'elle soupçonne coupable de plusieurs meurtres...

Un mode narratif sans grand intérêt dans la mesure où l'on sait dès le début la véritable nature du suspect. Pour aggraver les choses, la mise en scène reste amorphe et impersonnelle tandis que le script déploie une quantité impressionnante de séquences érotiques à la "Hollywood night"...Autrement dit complaisamment filmées et surtout inutiles (tous les prétextes sont bons, du souvenir qui ne sert à rien sauf pour montrer des galippettes ...aux témoins occulaires qui n'exprimeront que leur libido!).

Pas de mystère, pas de suspense, très peu de sang...Dire que l'on s'ennuie ferme est un euphémisme...et c'est bien dommage pour le bon casting terriblement sous-exploité comprenant un Robert Patrick qui en impose dans son costume de sauvage très souple, et la ravissante mais trop rare Joanna Pacula reléguée à un rôle des plus ingrat!

4

Publié le 21 Octobre 2009

Pages

Devinez le film par sa tagline :

When it comes to getting even, he's taking revenge into overdrive.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques