Critiques spectateurs de Morgan
Pages
Atomik Circus: le Retour de James Bataille
La critique de single_dot est celle dont je me sens le plus proche là-dedans... Oui, le scénario d'Atomik Circus n'a ni queue ni tête. On se rappelle ce que Fulci pouvait faire à partir de scénars bancals (voire "Frayeurs"). Oui, le cameraman est parkinsonien. Je conseille à tous les fans du Projet Blair Witch de surtout fermer leur clapet si c'est pour formuler cette critique sur "Atomik Circus". On me répliquera que ces films n'ont rien à voir, que les partis pris sont plus clairs... Oui et non, c'est sans doute vrai pour certains, mais au final il s'agit de recettes, de choix de cadrages ou de traitement narratif dont on sait qu'ils ont parfois fait leurs preuves. Le film n'est pas attaquable sur ces critères, selon moi. Quant aux extra-terrestres, loin d'y voir une succession d'hommages (ou plagiats) quelconques - puisqu'on sait que depuis les années 90 un pourcentage énorme des films de genre produits reposent là-dessus - j'y ai au contraire trouvé une science du malaise grotesque rarement atteint depuis les bonnes vieilles années 70. Peut-être cela tient-il au fait que l'année 2004 fut pour moi une grande série de déceptions avec des films qui ne vont pas au bout de leur propos, de leuir esthétique, de leur délire, de leurs idées, mais ce qui m'a fait un grand bien dans Atomik Circus, c'est cette impression de voir un film qui, au moins, va au bout. Enfin, Cédric, loin de moi l'idée de pester sur ta haine du film (je peux la comprendre) mais à ta question "pourquoi faire travailler Spadaccini alors qu'on peut tout simplement bouger la caméra dans tous les sens en modifiant l'angle d'obturateur de l'objectif ?", je répondrai simplement : "Oui, pourquoi...?" Après tout, c'est un "truc" comme un autre, et tout est permis. Pour le reste, le jeune réalisateur fan de fantastique que je suis aussi s'est fait nettement moins de souci après "Atomik Circus" qu'après "Scream" ou "Belphégor". PS : je suis d'accord avec toi sur le manque d'originalité totale de la fin de "Haute Tension" (puisque j'ai cru m'apercevoir que cette page concernait en fait les deux films !) mais je trouve qu'elle fonctionne et ne plombe pas trop le reste...
Publié le 1 Janvier 2007
Zombie: Le Crepuscule des Morts-Vivants
Ma propre sensibilité me conduit plus vers les zombies de Fulci, sur tous les plans (graphique, thématique...), mais qu'importe, c'est mon problème ! Par ailleurs, que l'esthétique de Romero énerve certaines personnes, en émerveille d'autres... Ca tient du phénomène culte et ça échappe totalement au créateur lui-même. Toujours est-il que si Romero est assez mal compris du grand public (Argento ne cesse de le citer comme autre "paria" du cinéma bis, condamné à essuyer les sarcasmes de la critique intellectuelle à chaque film), c'est que ses partis pris sont cassants, donc extrêmes... donc personnels... donc dignes d'intérêt ! A commencer par son médiocre sens du cadre, qui privilégie la rugosité de l'action au détriment d'une plastique sophistiquée. Il y a aussi les zombies bleus surmaquillés créés par Savini, lesquels font rire tout le monde, les uns sainement parce qu'il partagent l'humour du réalisateur, les autres de façon cynique parce qu'ils refusent la démarche. Sauf que ces ingrédients sont les principaux vecteurs du discours de Romero sur la société de consommation, et que si on les enlève, on tue littéralement le cinéma de Romero. Ces partis pris ne me touchent pas directement, mais je les accepte comme un système codifié qui me permet de comprendre l'imaginaire du cinéaste, et je dis bravo parce qu'il s'en dégage un certain courage, une ténacité que Romero ne perdra pas, je l'espère, dans le quatrième volet des zombies... Courage qu'on retrouve notamment chez Gans lorsqu'il injecte du combat chorégraphié et monté à la chinoise dans un film en costumes français. Ces choses m'émeuvent et me font réfléchir.
Publié le 1 Janvier 2007
Spider-Man 2
Avec Spider-Man, Sam Raimi a perdu une partie de sa personnalité dans une déboulade d'effets trop peu maîtrisés pour ne pas lasser. Mais la réflexion qu'inspirait le film était intéressante (merci David Koepp au scénario !) Dans le deuxième opus, Raimi se prend moins au sérieux, prend tous les clichés développés dans le premier à la rigolade et s'amuse à coups d'autoréférences (la tronçonneuse dans l'hôpital). Du coup, le film est plus sympathique, plus vivant et un peu plus "raimi" : on a vraiment l'impression de retrouver l'auteur après un moment d'absence. Ceci dit, les effets spéciaux n'avancent guère, le traitement des cascades est rigoureusement le même qu'auparavant et on voit clairement quelles séquences intéressent Raimi, et lesquelles ne l'inspirent pas (les séquences de dialogue interminables entre Peter et sa tante...) Bref, c'est à mon sens un film assez marrant, divertissant, mais plombé par un manque d'innovation visuelle flagrant.
Publié le 1 Janvier 2007
Aliens : Le Retour
Voilà l'exemple type d'un sujet qui parcourt les imaginaires de différents auteurs et qu'il serait dommage de renier selon les visions : à Scott le plasticien, à la fois clinique et flamboyant, succède l'autre cinéaste américain qui doit beaucoup à Stanley Kubrick : James Cameron, l'obsédé de l'eau et de l'accouchement, qui trouve dans la figure de l'extraterrestre d'Alien de quoi alimenter son discours. C'est plus du tout Scott, à la métaphore du viol succède le symbolisme de la cellule familiale, les flingues parlent davantage mais l'atmosphère n'y perd pas grand-chose. C'est du beau Cameron !
Publié le 1 Janvier 2007
Alien 3
Voilà le film qui interdisait (y'a pas d'autre mot) un "Alien 4", quel qu'il soit ! Revenant à la préoccupation première de Ridley Scott, l'idée de la bête comme métaphore du viol, Fincher enrichit le propos de son regard perçant et décalé, masculinisant sa Ripley et profitant intelligemment d'un scénario construit autour du motif carcéral en huis-clos. Le cinéaste n'aime pas ce film : normal, c'est son premier, il n'est pas parvenu à imposer totalement ses idées et on notera qu'il est le grand absent des bonus du coffret "Alien Quadrilogy" en signe de protestation gentille - ou plutôt de désintérêt total. N'empêche, c'est d'un poisseux et d'un crépusculaire rare, c'est beau et sale à la fois ; on retrouve même ce mélange de lyrisme (plus poussé encore) et de froideur scientifique qui avait fait le succès du film original. De plus, la musique de Goldenthal rivalise sans mal avec celle, déjà excellente, de Goldsmith... Non, vraiment, ce film est un point final asséné comme un coup de couteau, qui transperce à la fois la dernière feuille du script et le bois de la table, et casse la pointe du stylo : il ne restait plus rien pour écrire un quatrième opus, c'est tout le problème...
Publié le 1 Janvier 2007
Alien : La Résurrection
Rebâtir Ripley tenait du challenge : la tentative scénaristique est ridicule ! Succéder à Fincher, prince de la perfection visuelle, était ardu : Jeunet s'en sort parfois pas trop mal, parfois moins bien dans la mesure où ses propres délires s'accordent mal à la noirceur de son sujet (quitte à en employer un des deux, les producteurs auraient sans doute gagné à faire travailler Marc Caro, joli exemple de "miscasting" version réalisateur !) Retrouver des personnages secondaires aussi percutants que dans les autres opus n'était pas gagné d'avance : on a droit à une brochette de caricatures bidon et on se croit déjà dans "Hellboy" ! Ce film ne devait, de toute façon, pas voir le jour... Certains ont fait ce qu'ils ont pu, mais c'était peut-être définitivement un pari perdu d'avance. Je déplore qu'à mon humble avis, les dégâts ne soient même pas limités !
Publié le 1 Janvier 2007
Akira
Otomo, encore un artiste qui se dit peut-être assez souvent que de toute évidence il a déjà son chef d'oeuvre derrière lui depuis longtemps ! On fantasme sur une suite, sur un projet qui reprendrait la trame entière du manga original... Qu'importe ! Celui-ci existe déjà et le film est si beau, il tient tellement de l'instant de grâce que finalement, il n'y a pas grand-chose à regretter... A part que tous les animés ne sont malheureusement pas aussi énormes que celui-ci ! Sur ce point, petite parenthèse, merci M. Oshii Mamoru de prendre dignement la relève.
Publié le 1 Janvier 2007
Blade Runner
Tout semble avoir été dit mille et mille fois sur ce chef d'oeuvre. Un film qui a influencé tant de mouvements en Amérique comme en Asie, que ç'en est stupéfiant. Scott a tapé juste, appuyé sur un Philip K. Dick fascinant, totalement trahi ici, mais pour le meilleur. Un bon livre a donné suite à un grand film. Toujours dans les bons coups, Harrison ! Et puis on a beau détester Vangelis comme je le déteste, force est de reconnaître qu'il était fait pour mettre ce film en musique...
Publié le 1 Janvier 2007
La Dernière maison sur la gauche
Qu'est-ce qu'un film d'horreur, qu'est-ce qui en définit les limites...? Pour faire le jeu des genres, sous-genres et sous-sous-genres abusivement créés, le premier film de Craven est un "film viande", comme "Massacre à la Tronçonneuse" ou le deuxième Craven ("La Colline a des Yeux"). Mine de rien, ça ne renseigne pas beaucoup mais c'est peut-être effectivement le meilleur terme pour définir ce film. "La Dernière Maison sur la Gauche" est un film de tripes, de métal rouillé et de désespoir absolu. Ce qui m'étonne, c'est que le côté outrancièrement sitcom avec les personnages des parents, filmé tel quel de façon délibéré pour renforcé le malaise et l'ironie générale du film, soit perçu par autant de monde comme une erreur de débutant (même pas perçu du tout, en fait). Parce que le film prend de l'âge, on met naïvement tout ça sur le compte du vieillissement. Quand Tarantino colle une barbe ridicule à un acteur et fait des zooms décadrés dégueulasses sur son visage, tout le monde dit : Ah, quel immense génie, ce Quentin, il utilise les mêmes trucs cheap que dans les vieux wu xia pian chinois ! Mais quand Wes Craven parodie l'esthétique soap opera télévisuelle de l'époque, tout le monde dit : C'est nul, mal filmé, musique nul, trop mal vieilli, aucun intérêt !!! Arrêtons de nous croire infiniment plus intelligent que le cinéaste et cherchons à comprendre ses choix, par pitié ! D'autre part, avec tout le respect que je te dois, Carth, si on pensait toujours aux gugusses qui pourraient tomber sur des images choquantes et s'en inspirer pour faire des trucs ignobles, on ne ferait pas beaucoup de films... C'est vrai que sur le plan des films accessibles aux mineurs, il y a un os sérieux dans la mécanique, mais c'est trop facile de s'en prendre aux cinéastes : c'est pas à eux de régler le problème en se baîllonnant, faut pas déconner...
Publié le 1 Janvier 2007
La Dernière maison sur la gauche
C'est avec grand plaisir que je ferais la pub de La Colline a des Yeux, mais j'ai bien peur que ceux qui ont détesté La Dernière Maison sur la Gauche y restent hermétiques. C'est un peu le chaînon manquant entre ce dernier film et Massacre à la Tronçonneuse de Hooper. Mais y'a un sérieux côté "je persiste et je signe" de la part de Craven au niveau de la mise en scène : crade, complaisantre, simpliste... Faut quand même le voir. Non, Carth, je suis pas critique de cinéma, mais je l'étudie depuis un certain nombre d'années et c'est ma seule préoccupation dans la vie - merci du compliment (quoique je déteste la plupart des critiques professionnels...) Comme je te connais un goût aussi prononcé que le mien pour Fulci, permets-moi d'ailleurs de partager avec toi mon immense joie : L'ENFER DES ZOMBIES SORT EN DOUBLE DVD COLLECTOR CHEZ MEO PUBLISHING !!! Wahou ! Enfin la trilogie complète !!! Pour en revenir à Craven, je pense sincèrement que son meilleur film est peut-être Freddy 7 (Freddy sort de la nuit - ou Wes Craven's New Nightmare en VO), mais ça reste difficile à dire : il n'y développe pas les mêmes obsessions que dans ses premiers films.
Publié le 1 Janvier 2007
X-Men
J'ai du mal avec le premier X-men. Avant qu'il sorte, je me disais : "s'il arrive à traiter autant de personnages d'un coup sans en bâcler un seul, chapeau bas !" La suite, malheureusement, me donne raison : je trouve TOUS les personnages bâclés à mort. En immense fan de Wolverine que je suis, j'apprécie le choix de l'acteur (très bon Hugh Jackman) mais ne peux que me morfondre en pensant au personnage. Idem pour Magneto qui, sur le plan du costume, est ridicule. Son casque le fait ressembler à une pièce d'échec mal sculptée, alors que la moindre de ses apparitions devrait tout déchirer : c'est Magneto, merde ! Je trouve que le meilleur moment est la scène d'ouverture, où ledit Magneto, jeune, vit le traumatisme de la séparation familiale en pleine seconde guerre mondiale, ce qui le mènera à ce qu'il devient par la suite. Mais même l'analogie avec le racisme envers les mutants est ici trop en retrait, mieux exploité dans le second volet...
Publié le 1 Janvier 2007
X-Men 2
Le vaudeville prime sur le fantastique, les liens se complexifient, tous les mutants cherchent à coucher avec tous les mutants, l'esthétique est maîtrisée... et vu que le premier volet (relativement soporifique à mon sens) est entièrement construit sur ce qui prend à peine 20 minutes dans n'importe quelle autre adaptation de comics - à savoir la mise en place des personnages - on a plus besoin de s'en embarrasser pour ce deuxième opus ! L'action prime, c'est à un grand feu d'artifice mélodramatique que nous convie Singer, et la métaphore du racisme avec l'ombre de l'holocauste en toile de fond prend enfin toute sa dimension. Ca débourre ferme !
Publié le 1 Janvier 2007
The Mangler - La Presseuse Diabolique
C'est du Hooper récent (donc qui ne croie plus du tout à ce qu'il fait) adaptant une petite nouvelle (donc pas un de ses meilleurs travaux) de King - et mal, en plus ! - avec un Robert Englund qui fait acte de présence parce qu'il faut bien son nom pour que le film trouve son public. L'a-t-il néanmoins trouvé...? J'en suis encore à me demander pourquoi il a vu le jour. Mais ce n'est encore rien à côté de la débandade en règle de "Night Terrors" !
Publié le 1 Janvier 2007
Mad Max
Un peu comme "Les Dents de la Mer" ou "Massacre à la Tronçonneuse", le titre de "Mad Max" passa un certain nombre d'années dans mes oreilles de petit môme curieux, souvent prononcé par mes grandes soeurs... Elles me racontaient des annecdotes alléchantes tirées du film, que je me faisait un plaisir de mettre en scène dans mon petit cerveau de la façon la plus dégueulasse possible, comme tous les enfants... Max a donc travaillé mon imaginaire bien avant de me caresser les yeux, et il fait partie de ces perles qui, malgré tout, ne m'ont pas déçu au final - loin de là - parce que je perdais le mystère grisant de l'inconnu pour y trouver quelque chose de plus, de pire, de plus âpre, violent... La musique à la fois sauvage et scientifique de Brian May, la mise en scène minimaliste, le travail ciselé du montage, tout ça... L'expérience fut décapante. J'avais l'impression d'avoir compris quelques trucs en plus sur la représentation filmique des émotions extrêmes. Sans parler de la pertinence du propos sur la violence urbaine (peut-être un peu trop autoproclamé à mon goût...) qui rejoint assez celui des premiers Craven. Ce n'était encore rien : un peu plus tard, j'allais voir le deuxième opus !
Publié le 1 Janvier 2007
28 Jours plus Tard
Ah oui, je viens de lire ton message et j'oubliais : la vitesse de défilement de l'image, effectivement ("Il faut sauver le soldat Ryan" et "Gladiator")... Et puis tant qu'on y est, la brillante idée du HELLO pas fini, en grosses lettres sur la prairie et qui forme le mot HELL dans un premier temps ("Batman Returns")... Y'a peut-être autre chose encore, je n'ai plus tout en tête.
Publié le 1 Janvier 2007