Détour Mortel 4 : Origines Sanglantes
Après trois Détour Mortel qui semblaient avoir épuisé le filon jusqu'à l'os, on ne s'attendait pas à voir revenir nos psychopathes congénitaux pour une quatrième aventure. Il faut dire qu'après un premier opus très réussi, une suite un peu deçà et un troisième opus sympathique mais flirtant parfois avec les limites du grotesque, on pouvait se demander quel intérêt il y avait à ajouter un quatrième épisode à la saga.
Conscient de ce problème et désireux de redonner un nouveau souffle à la franchise, le réalisateur/scénariste Declan O'Brien a donc décidé de troquer les bois ensoleillés pour un hôpital désaffecté en pleine tempête de neige, ainsi que d'appliquer à son film l'un des deux remèdes ultimes pour les sagas en manque de créativité : le préquel. L'autre étant le fameux reboot.
Un écartèlement sanglant : Classe !
Un groupe d'amis, pour leur vacances d'hiver, partent faire de la motoneige. Après s'être égarés, ils se retrouvent dans un ancien asile où ils seront bientôt la proie de trois anciens patients...
Du cul sans intérêt pour vainement titiller le spectateur : Pas classe !
De fait, ce préquel n'explique presque rien et ne constitue, au final, rien d'autre qu'un prétexte pour justifier le retour de Three Fingers et ses comparses.
Cela aurait pu passer si l'histoire avait été intéressante ou inventive, mais au bout du quatrième film, il devient difficile de se renouveler.
Outre le changement de décor, le réalisateur a donc aussi décidé de changer de ton. Fini l'humour, place aux scènes chocs et à la barbaque sanguinolente. Comparé aux précédents opus, Détour Mortel 4 est dur, froid et douloureux. Certaines séquences nagent d'ailleurs en plein Torture Porn, avec éclairage verdâtre façon Saw à la clef.
On notera également une ambiance à la Cold Prey causée par ce grand bâtiment perdu dans la montagne et noyé dans la neige.
Une mise en place réussie, mais inutile : Pas Classe !
Heureusement, O'Brien se rattrape sur la qualité des scènes gores, mais c'est trop peu.
Des personnages cons comme leurs pieds : Pas Classe !
Saw-Tooth, One-Eye et Three-Finger ont donc été retrouvés dans la forêt à côté des corps déchiquetés de leurs parents (ah bon ? Mais alors qui était l'homme qui se présentait comme leur père dans Détour Mortel ?).
Les trois gamins ont ensuite été placés dans un hôpital psychiatrique, dans lequel on a découvert qu'ils ne ressentaient pas la douleur et que, du coup, ils s'amusaient à s'auto-mutiler. C'est ainsi que l'on découvrira l'origine de leurs spécificités physiques. Si vous les attribuiez à leur consanguinité, vous vous êtes fourvoyés : Three-Finger s'est rongé deux doigts pour le fun, One-Eye s'est éborgné avec une fourchette on ne sait trop pourquoi et Saw-Tooth s'est aiguisé les dents sur un mur.
Waht else ? Hé bien voilà, vous savez tout des origines de nos super mutants. C'est un peu léger. Dans le même style, Cold Prey 3 faisait au moins l'effort de consacrer un film entier aux débuts de son tueur vedette. Ici, on voit les gamins pendant dix minutes et puis basta.
La Scène de la "fondue humaine": Méga Classe !
Les déçus de l'opus 3 y verront certainement une amélioration, mais pour ma part, je m'attendais à plus de fun et, surtout, à plus d'inventivité et de rigueur scénaristique. Malgré tout, les fans devraient apprécier, même s'il est clair que cet épisode ne convaincra pas les sceptiques de devenir des adeptes de la saga.
Geoffrey Claustriaux
Un film de Declan O'Brien
Avec : Terra Vnesa, Dean Armstrong, Dan Skene, Jenny Pudavick