Anecdotes

Ce film n'a aucun rapport avec le premier "Troll" (1986), il n'y a d'ailleurs aucun troll dedans, mais plutôt des gobelins.
"Troll 2" est un titre est purement opportunisme après le petit succès du film de John Carl Buechler.

Même si le film est réalisé par une équipe de production italienne, le film fut tourné dans l'État de l'Utah aux États-Unis.

Le réalisateur/co-scénariste Claudio Fragasso est crédité sous le pseudo Drake Floyd.
L'actrice Connie Young est créditée en tant que Connie McFarland.

Ce film, souvent considéré par la critique comme un des pires films jamais tournés, a gagné au fil des années un statut de nanar culte, notamment pour son scénario ridicule, le jeu d'acteurs complètement perché, les dialogues débiles, les nombreux faux raccords et ses toutes ses autres outrances et maladresses hilarantes.

Dans les années 2000, Michael Stephenson (qui tenait le rôle du jeune Joshua), témoin du regain de popularité très second degré de "Troll 2", décide d'y consacrer un documentaire qu'il intitule "Best Worst Movie" et sort en 2009.
Le comédien devenu adulte y filme les retrouvailles avec ses anciens collègues, qui reviennent sur leur rapport avec l’œuvre de Claudio Fragasso et sa catastrophique trajectoire critique.
Tous ont un ressenti différent vis-à-vis du film et son revival inattendu. Cela va de l’enthousiaste George Hardy, héros de "Troll 2" devenu dentiste, qui aide Michael dans ses démarches de réalisateur et participe à la plupart des soirées à thème comme s’il vivait une seconde jeunesse... à la flippante Margo Prey, cloîtrée chez elle, souffrant d’une sorte de phobie qui n’a sans doute rien à voir avec le film mais qui fait peine à voir.

Claudio Fragasso, quant à lui a tourné "Troll 2" sans second degré, avec messages et paraboles dans un film probablement censé fonctionner pas métaphores, et ne comprend absolument pas qu'il soit vu avec moqueries et dérision.
Si on tente d'analyser ce qui semble d'évidence complètement idiot et décousu, le film agirait comme une parabole sur la société américaine, et oppose la famille typique des années Reagan, aux gobelins qui représentent une jeunesse plus libérée.
Le film sort en 1990, soit un an après ce qu'on appelle "la révolution conservatrice américaine" ou "les années Reagan".
Ronald Reagan disait par exemple "Un hippie ça ressemble à Tarzan, ça s'habille comme Jane, et ça sent comme Cheetah".
La famille du film serait un miroir de la famille américaine pro-Reagan aux fortes valeurs conservatrices. Chacun de ses membres étant un archétype:
Le père est strict et passéiste, la mère est aussi une figure l'autorité mais plus douce, le petit ami doit apprendre à être un homme et quitter ses potes si il veut être avec la fille, etc...
Et le film oppose ces archétypes aux gobelins qui sont végétariens, mais pas seulement. Ils peuvent aussi être la représentation d'une jeunesse libertaire à la sexualité plus débridée. Il y a d'ailleurs dans le film plein de symboles et séquences entières qui évoquent leur sexualité, parfois même leur homosexualité.
Le film aurait donc un message assez subtil pour ne pas sauter aux yeux des spectateurs. On peut imaginer en tout cas que c'est la pensée de Claudio Fragasso.
Car, il est évident qu'il y a un gouffre entre ce que Claudio Fragasso croit exprimer avec finesse et subtilité, et ce que les "fans" voient à juste titre comme une bouillie scénariste inepte et un joyeux bordel visuel célébrant l'incompétence à son insu.
Claudio Fragasso a évidemment mal vécu la projection publique de "Best World Movie" où tout le monde riait, y compris le cast. L'éternel problème des génies incompris...

La chronique de Nanarland:
https://www.nanarland.com/chroniques/nanars-monstrueux/epouvante/troll-2...

Les costumes si particuliers des gobelins sont l'œuvre de l'actrice costumière Laura Gemser.
On la connaît en tant qu'actrice notamment dans la série de films érotiques Black Emanuelle ou des Emanuelle (avec un seul m).