Voir la fiche complète du film : Désolation (Mick Garris - 2006)

Desolation - Critique

Une adaptation moyenne d'un livre moyen de Stephen King. Le tout pour un résultat...moyen mais tout de même divertissant. A réserver en priorité aux fans du maître de l'horreur.

Publié le 1 Janvier 2008 par Geoffrey
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Adaptations de romans ou de nouvelles Diable et Démon Ecrivain Désert

Mick Garris, un nom qui fait frissonner les fans de Stephen King à chaque nouvelle annonce d'une adaptation d'un des bouquins du maître de l'horreur. Pourtant, Mister Garris est loin d'être un obscur petit tâcheron et est même responsable des quelques bonnes adaptations que sont Le fléau (six heures tout de même, pour respecter le livre!) et Shining, les couloirs du temps (un titre français qui laisse à désirer...). Evidemment dans le cas de ce dernier, l'inévitable comparaison avec l'excellent film de Kubrick ne joue pas en sa faveur mais il serait dommage de passer à côté car il respecte infiniment plus le livre que le film de 1980.

Désolation, quant à lui, est un livre plus "mineur" dans la bibliographie de Stephen King car, même si l'histoire est plutôt intéressante en elle-même, avec des personnages bien développés, il contient bon nombre de passages peu palpitants, pour ne pas dire plus...

On pouvait donc logiquement frémir à l'idée de sa transposition à l'écran, mais on pouvait également être optimiste en se disant que les passages un peu ennuyeux allaient être écourtés au profit de l'action. Surtout que l'on savait que Ron "Hellboy" Perlman allait être de la partie...


Welcome to Desperation!

La route 50 coupe droit à travers le désert du Nevada, sous un soleil écrasant. On n'y entend que le jappement lointain des coyotes. C'est là qu'un flic étrange, un colosse aux méthodes très particulières, arrête des voyageurs sous des prétextes vagues, puis les contraint de le suivre à la ville voisine Désolation. Cette ancienne cité minière, à présent vidée de ses occupants, n'est plus habitée que par un bestiaire infernal: coyotes, araignées, serpents, scorpions. Le cauchemar peut commencer...


Un petit charnier de bon aloi...

Le film est en fait un téléfilm. Et il a celà d'énervant qu'on sent clairement qu'il a été conçu pour être entrecoupé de publicités. Les fondus noirs sont légions et on s'attend à chaque fois à voir arriver une pub quelconque. Mais à part ce détail, disons, technique, Désolation se suit sans trop d'ennui. Le film se découpe clairement en deux parties, tout comme le livre.

Tout d'abord, la découverte des différents protagonistes et leur rencontre avec le shériff peu banal, ensuite l'action proprement dite. Le problème du film vient essentiellement de la première partie. Pas très rythmée et dans l'ensemble un peu moins intéressante que prévu, il faut bien avouer que parfois il y a la touche d'avance rapide qui nous démange.


Total Freestyle!

Mais la déception vient surtout d'où on l'attendait le moins. En effet, Ron Perlman, qui est habituellement un acteur apprécié par sa gueule et son charisme, a l'air de beaucoup s'amuser et cabotine comme un fou furieux. Du coup, il nous livre une prestation peu crédible. Pourtant il aurait dû être parfait pour le rôle du shériff géant mais jamais il ne parvient à rendre le coté inquiétant et malsain de celui-ci. Grosse déception de ce coté-là.

Les autres acteurs sont plutôt bons avec une mention pour Tom Skerritt (Alien, Top Gun, Dead Zone... ). Et Steven Weber (Shining, les couloirs du temps) a toujours sa gueule fort sympathique. La seconde partie, concentrée sur la fuite des personnages, est riche en action et nettement plus prenante que la première.


Arrêtez de dire que je joue maaaal!

Le scénario est bon dans l'ensemble. Il retrace fidèlement le livre tout en enlevant les passages superflus mais en restant tout de même très compréhensible. Bon point pour celà donc. Le flash-back nous montrant les origines du mal est d'ailleurs plutôt bien amené et bien réalisé. Par contre il y a un point qui horripilera sans aucun doute bon nombre des spectateurs, ce sont les références incessantes à Dieu. Désolation le livre est une vraie apologie du Dieu chrétien et même si c'est atténué dans le film, celà reste fort marqué. Pour les spectateurs non avertis et de surcroit, non chrétiens, celà pourra être rapidement saôulant. Néanmoins celà ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe, c'est parfaitement intégré à l'histoire et c'en est même un rouage essentiel.

Les personnages, par contre, sont malheureusement nettement moins développés que dans le livre, format de deux heures oblige. C'est dommage car on perd ainsi tout le côté rédemption du personnage de Marinville, qui était quand même une des grosses trames de l'oeuvre papier. Notons également que, comme d'habitude chez Stephen King, Johnny Marinville est écrivain.


Vous dites? Moi je cabotine?

Quant à la réalisation de Mick Garris, celui-ci fait toujours du Mick Garris. C'est-à-dire un style souvent assez fade, qui ne met pas toujours en valeur ce qu'il faudrait. Et c'est toujours le cas ici. Il a beau tenter des cadrages originaux, ils tombent toujours un peu à plat et ne donnent pas l'effet recherché. Dans l'ensemble, ce n'est pas trop mauvais mais on est quand même loin des chef-d'oeuvre d'épouvante tels que Shining et Misery, pour ne citer que ceux-là, qui ont été adaptés à partir de romans de Stephen King.

Rappelons néanmoins à la décharge du réalisateur qu'il a hérité d'une des histoires les moins palpitantes du King même si elle est toujours mieux que Roadmaster ou Sac d'os. Désolation est donc un film à recommander principalement aux fans ou personnes voulant regarder un film distraitement tout en faisant autre chose.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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