Dance in the Vampire Bund
Pour ce qui est du présent anime, les a priori sont plutôt bons. L'on suit Mina Tepes (descendante du célèbre Vlad) exilée au Japon pour y construire un Bund, sorte de territoire annexé pour les vampires afin qu'ils vivent en harmonie avec les humains. Mais ce n'est pas du goût de tous les suceurs de sang et la princesse aura fort à faire entre ses mésaventures scolaires, les manipulations politiques et des rivaux pour le moins belliqueux. À l'évocation de la famille Tepes, on pourrait s'attendre à un certain respect du mythe vampirique. Certes, le côté aristocratique avec les classes sociales (maîtres, servants, sang pur...) est de la partie, mais le reste a tendance à sombrer dans les oubliettes.
Notre brochette d'invités pas très futés.
Dance in the vampire bund est parsemé de ce genre de subterfuges qui mettent à mal nos amis aux canines effilées. Certes, il peut y avoir quelques concessions pour que l'anime trouve sa propre voix, mais détourner à ce point le b-a-ba du vampirisme relève de l'affront et le comique involontaire qui en émane ne fait pas mouche. En dépit de la brutalité de certaines séquences où l'on comprend que le public adulte (voire adolescent) est ciblé, le traitement est plutôt léger. Les situations humoristiques s'insèrent assez maladroitement entre deux tensions dramatiques et cassent le peu d'ambiance amorcé jusque-là. Et n'espérez pas y déceler une atmosphère gothique et sombre comme dans les grands classiques du genre.
Un petit bisou ?
La violence est bel et bien présente, mais les affrontements ne recèlent rien de vraiment trépidant à se mettre sous les crocs. Projections surhumaines, décapitations ou baffes qui décolleraient la tête de n'importe qui. C'est complètement surréaliste (le ton de l'anime l'est, donc pas de trahison à ce niveau-là). Parfois, des gerbes de sang giclent ou des gouttelettes parsèment un sol immaculé, mais le résultat final n'est pas aussi gore qu'on aurait pu le croire. Il s'agit d'instants pris sur le vif (et surtout dans les trois derniers épisodes) qui n'auront que peu d'impacts sur l'ensemble et l'avis que l'on s'est forgé plus tôt.
Ouais, tu ferais mieux de te planquer.
Tantôt, l'on suit la vie scolaire d'Akira et de Mina (qui est, tenez-vous bien, également la directrice de l'établissement) avec son lot de frasques infantiles et ses gags pas vraiment drôles. Tantôt l'élaboration du Bund et là, on touche le fond. Le traitement politique avec le Japon ? Un chantage de bas étage pour s'attirer les faveurs des membres du gouvernement sans faire étalage des conséquences sur le quotidien des citoyens (vampires ou humains). L'objectif du bund ? L'harmonie et le communautarisme qui ressemble davantage à un ghetto qu'à une utopie pour vampire. À aucun moment, on a l'impression d'entrer dans un récit complexe ou même bien construit puisque tout est cousu de fil blanc.
La princesse des vampires et, au passage, la descendante directe du grand Vlad.
Bref, Dance in the vampire bund est un anime fade et prévisible. À une histoire grand-guignolesque qui tourne en dérision le mythe vampirique se succède des clichés post bit-lit. Les romances de pacotilles se mêlent à des situations à la fois ubuesques (la vie scolaire et les péripéties qu'elle engendre) et solennelles dans la volonté de créer une société entièrement vouée aux vampires. Le scénario brinquebale dans tous les sens. On a droit à des affrontements injustifiés (Mina et Akira) qui se terminent en queue de poisson pour une raison téléphonée. Qui plus est, certains personnages arrivent comme un cheveu sur la soupe pour sauver la mise à nos héros. Tout ça semble très facile et ne convainc absolument pas. Naïf et maladroit.
Un film de Naoyuki Tatsuwa, Masahiro Sonoda, Akiyuki Shinbo
Avec : Aoi Yuki, Shizuka Itô, Yuichi Nakamura, Chiwa Saito