Voir la fiche complète du film : Meg Rising (Brian Nowak - 2021)

Meg Rising

Avec Megalodon Rising, Asylum s’engage dans une voie nouvelle avec le mockbuster de ses propres mockbusters. Ennuyeux, trompeur et fauché, le film de Brian Nowak a toutes les peines du monde à s’extirper la tête hors de l’eau. Le navire coule de toute part, dans la plus totale indifférence. À commencer par celle de l’équipe de tournage elle-même…
Publié le 25 Août 2022 par Dante_1984Voir la fiche de Meg Rising
2
Requin

L’histoire d’Asylum est étroitement liée à celle de la sharksploitation. Spécialiste des mockbusters et autres étrons cinématographiques, la firme décérébrée a toujours aimé tourner en ridicule les requins à travers des productions d’une rare bêtise. Le porte-étendard de ces méfaits n’est autre que les ignominieuses sagas Sharknado et Headed Shark Attack. Artisan inlassable de la médiocrité et de l’opportunisme sous toutes ses formes, Asylum enchaîne les misérables DTV, comme on enfile des perles sur un collier. L’une des dernières arnaques en la matière est Megalodon Rising. Énième mockbuster putride s’il en est, mené de main de tâcheron par Brian Nowak, déjà responsable de Meteor Moon.

Tom Sizemore aux manettes...

Le rapprochement entre le présent métrage et The Meg pourrait être facile, sinon évident. Hormis le poisson géant qui occupe toute l’affiche et l’attention du public, les deux productions n’ont absolument rien en commun. À vrai dire, on a surtout l’impression qu’Asylum vient d’inventer un nouveau concept : le mockbuster d’un autre mockbuster. En effet, on leur devait déjà Megalodon en 2018 qui correspondait davantage au calendrier de sortie du film de John Turteltaub. En l’occurrence, Megalodon Rising semble un recyclage cinématographique éhonté qui reprend peu ou prou les mêmes ingrédients. Si la principale référence n’était guère enthousiasmante, le résultat est encore plus déplorable qu’attendu.

Bien que totalement stupide et inutile, l’un des rares éléments qui ponctuaient une grande majorité des films de requins « made in Asylum » était leur action effrénée. Autrement dit, on ne s’ennuyait guère, même si les métrages en question étaient dénués de toute vraisemblance. Ici, on assiste à un conciliabule dans une pièce étriquée entre quatre acteurs mal fagotés et représentants des clichés propres aux communautés asiatiques, afro-américaines et autres minorités (ou généralités). C’est bien simple, le pitch initial ressemble à une mauvaise blague de comptoir. Mais cela n’est rien en comparaison des échanges stériles qui s’ensuivent ou ses réparties d’une balourdise sans nom.

... pour une partie touché coulé grandeur nature

On peut également s’interroger sur cette mise en scène qui confond sobriété et indigence. Le dénuement ambiant laisse pantois. Outre des plans aériens filmés avec des drones discount, les images de synthèse retranscrivent des navires mal modélisés, une mer d’huile et des effets pyrotechniques plus affligeants qu’impressionnants. On songe, entre autres, à ces tirs de mitraillettes inutiles. À noter qu’il est préférable de viser la surface de l’eau et non le ciel lorsqu’on cible des requins… Toujours est-il qu’on peut aussi apprécier la déliquescence de la marine américaine avec trois pauvres écrans d’affichage dans une salle de contrôle sans lumière, des drapeaux présentés à l’envers ou des joysticks des années 1990 en guise de commandes.

Le budget est tellement fauché que la naufragée recueillie sur le navire américain porte des lunettes… sans verre. Quant aux requins, ils restent relativement discrets. Quelques ailerons mal dégrossis qui crèvent la surface de l’eau, des chocs sporadiques contre la coque des bâtiments, des assauts mous de la nageoire… Hormis un pauvre quidam qui se fait gober dans son entièreté et une attaque côtière au ridicule consommé, on demeure autant sur notre faim que les poissons. Mention spéciale à ces soldats badass qui manient et portent les accessoires de plastique avec une rare maestria. Quant à la prestation de Tom Sizemore, l’acteur ne dissimule même pas sa fatigue…

À défaut de missiles, on dispose de requins pour gober les ennemis !

Au final, Megalodon Rising relève de l’escroquerie cinématographique. Entre de sombres affaires d’espionnage sans queue ni tête, des militaires aussi crédibles que les effets spéciaux, le film de Brian Nowak ennuie autant qu’il agace. En l’occurrence, le procédé régressif est à l’aune de l’indigence des moyens et de talents à l’œuvre. Les squales ont un gabarit ingrat et ne démontrent guère leur gigantisme. Pour compléter ce naufrage annoncé, on peut évoquer une mise en scène digne des Feux de l’amour avec quelques sursauts de caméras en guise de bonus. Il en ressort une itération poussive et indigeste qui ne se justifie à aucun moment.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Le Cauchemar de la Forêt
Vous êtes de ceux qui pensent que le survival est un genre qui a dit tout ce qu'il avait à dire? Que quand on a vu un survival, on les a tous vu? Et bien dans ce cas, je vous déconseille fortement la vision de ce Cauchemar de la Forêt , énième chasse à l'homme forestière à base de jeunes crétins partis faire du camping dans un endroit inapproprié. Pour les autres, suivez-moi, c'est...
Tucker & Dale fightent le mal
Depuis plusieurs mois déjà, Tucker & Dale Fightent le Mal , réalisé par Eli Craig et écrit en collaboration avec Morgan Jurgenson , fait le buzz sur la Toile. Il faut dire qu'avec un titre pareil et une affiche bien dans le ton, il est impossible de ne pas se sentir intrigué par ce film qui fleure bon la déconne, la tripaille et la parodie de genre. Un exercice ambitieux, bien souvent...
La Maison de la Mort
Suite à un violent orage qui menace d'engloutir leur véhicule, un couple et leur ami trouvent refuge dans une étrange maison, perdue en pleine campagne. Rejoints par deux autres voyageurs, ils vont être confrontés à de terribles événements. Révélé un an plus tôt par son premier Frankenstein , le réalisateur James Whale retrouve Boris Karloff dans un nouveau film d'épouvante. Cependant, le lien...
Devil Story : Il était une fois le Diable
Depuis des mois, le DVD de Devil Story trônait sur ma pile de films à chroniquer sans que j'ose y toucher. La raison de cette réticence était simple : ce film me faisait peur. Etais-je de taille à m'attaquer à ce que nos confrères de Nanarland.com, par ailleurs édteurs du DVD, décrivent comme, je cite, le plus mauvais film du monde et de sa proche banlieue ? De plus, Devil Story me...
Lèvres de Sang
Lors d'une soirée mondaine à Paris, Frederic tombe par hasard sur une photographie de ruines, qu'il croit connaître. Obsédé par cette image, il est alors assailli de souvenirs remontant à son enfance, et d'une somptueuse femme pâle en particulier. Depuis son premier film, Le Viol du Vampire , en 1968, Jean Rollin reste fidèle à une même ligne de conduite, qu'il ne quittera presque...
Meg Rising
Réalisateur:
Durée:
83 min
2
Moyenne : 2 (1 vote)

Megalodon Rising - Official Trailer

Thématiques