Critiques spectateurs de ED13

Vous êtes ici

Pages

Severance

Severance

Le réalisateur est prometteur mais encore peu expérimenté et le casting est relativement confidentiel dans un métrage de genre… ça sent le DTV à des kilomètres… Et bien non ! Ce film est bel et bien sorti au cinéma en France. Bon ou mauvais signe ?

Le dirigeant d’une entreprise de vente d’armes décide de réunir ses commerciaux pour une mise au vert censée renforcer la cohésion de l’équipe. L’'ambiance n’y est pas vraiment et alors qu'’ils sont coupés du monde, ils deviennent les proies de tueurs particulièrement sanguinaires.

Le scénario, pourtant évident, n’est pas banal et mérite largement d’y consacrer un métrage. Les relations tendues, superficielles, voire fausses ou simplement ambigues entre collègues forment un contexte sujet à de cocasses situations. Une fois traqués par des tueurs impitoyables, les réactions sont forcement différentes des slashers entre amis ou des survivals familiaux, et il y a largement de quoi passer un moment drôle et effrayant. Oui... mais… ce film n’est malheureusement jamais à la hauteur de son pitch. Les relations entre les protagonistes, peu profonds, sonnent désespérément creux et sont rarement dignes d’intérêt ou drôles. Drôle est justement le second problème de ce métrage ; s’il parviendra à vous arracher une poignée de sourires, les rires aux éclats brilleront par leur absence cruelle.

La bonne idée du synopsis est brillamment gâchée et le créneau choisi n’atteint pas vraiment ses objectifs, quoi d’autre ? Le coté horreur aurait largement pu enlever le tout mais il n’en est rien. Point d’angoisse ou de visuel effrayant viendront combler des attentes réduites à néant en cours de visionnage. Vous trouvez que je suis dur et que je vais relever le niveau avec mon avis sur le dénouement. Désolé de vous décevoir mais les dernières minutes sont affligeantes ou au mieux neutre, sans aucun intérêt. Sitôt visionné, sitôt oublié.

En résumé, un long métrage cumulant trop de défauts pour se montrer digne d’intérêt. Je suis peut être un peu sévère avec Severance, mais le synopsis m’avait mit une telle eau à la bouche que le résultat me parait bien fade. C’est un peu comme une bouteille de champagne qui contiendrait du Champomy… quoi que… c’est bon le Champomy, mais vous m’avez compris.

7.60606

Publié le 21 Juillet 2011

Black Death

Black Death

Un DTV classé épouvante ou horreur racontant une épopée médiévale sombre me laisse imaginer soit, un résultat d’une médiocrité navrante ne méritant pas d’exploitation en salles obscures, soit une barbarie appropriée mais trop extrême pour espérer s’extirper d’un succès confidentiel comme le genre en connait beaucoup.

Un groupe de chevalier, guidée par un jeune moine, partent à la recherche d’un village reculée et étonnamment épargné par la peste, qui abriterait un nécromancien…

Le scénario est plus qu’alléchant et se révèle captivant dès les premières minutes. Les personnages sont nombreux et si profonds qu’ils semblent sous-exploités. L’atmosphère sombre, lugubre et inquiétante, cumulée à une photographie superbe, nous implique au cœur d’une histoire angoissante et annonciatrice des effrois les plus terribles. Inutile de rajouter que l’ambiance recherchée est parfaite et largement à la hauteur de l’objectif et des nos espérances.

En fait, ce film est proche du sans faute jusqu’à son dénouement ; non pas qu’il soit de mauvaise qualité car beaucoup de fins peuvent sembler palottes à coté de celui-ci, mais car le positionnement attendu n’est pas exactement celui qui s’affiche à l’écran. (SPOIL) Trop d’indices laissaient imaginer une explosion de violence visuelle et une large place au surnaturel, alors que le résultat, si plaisant soit-il, est d’un réalisme que l’on peut largement imaginer historique. Je ne remets don pas en cause l’intérêt de ce film mais dois bien avouer que même les maigres informations détenus avant le visionnage amène à des préjugés flouant légèrement le plaisir et ma réaction à chaud.

Ce long métrage, qui emprunte des sentiers tracés par La Chair et le Sang de Verhoeven ou Le Nom de la Rose d’Annaud, aurait largement mérité une exploitation en France, sur un créneau sous-utilisé de nos jours et qui mérite pourtant que l’on s’y attarde. Cette tentative réussie mais vaine a-t-elle achevé le genre ? Pourvu que non…

7.6

Publié le 21 Juillet 2011

Destination Finale 3

Destination Finale 3

Destination finale est donc une franchise dont la trame générale est proche des slashers, à une différence près, il n'y a pas de tueur car c'est la mort en personne qui traque et extermine les victimes. Dès le premier, nous avons eu à faire un film médiocre sur le fond mais réussi sur la forme grâce à des effets visuels originaux et jusqu'au-boutistes. Bon, ici c'est déjà le 3 et ce n'est pas terminé...

La jeune et jolie Wendy, accompagnée de son mignon petit ami Jason, et de tous leurs amis frais et bigarrés, profitent joyeusement des joies d'un parc d'attractions. Tout comme les héros prédécesseurs dans les opus précédents, Wendy a un mauvais pressentiment avant de monter (cette fois ci) dans un roller-coaster. Evidemment, elles et quelques autres ressortent de l'attraction juste avant le départ, tandis que ceux qui sont restés vont périr dans les effroyables circonstances pressenties par la jeune femme. Cependant, les épargnés qui devaient mourir, doivent mourir. La mort va donc tout faire pour reprendre ses droits.

Ce nouvel opus n'est pas une surprise sur le contenu de la trame générale, il se contente de déplacer malignement l'action initiale dans un parc d'attractions et ses manèges ô combien redoutés sans qu'un film y consacre un sanglant carnage. Ce type d'endroit injustement oublié du genre est l'occasion de nous livrer une scène visuellement ahurissante et foncièrement bien fichu. La suite des événements est attendue et se démarque par une jovialité tellement assumée, que la demi-angoisse présente sur les opus précédents a complètement disparue.

Ni angoisse, ni stress et encore moins de compassion ne risquent de submerger le spectateur tant les personnages creux parviennent à nous désintéresser de leurs destins funestes. La palme du moins pire revient à la jolie M.E. Winstead (déjà vue dans le Boulevard de Mort de Tarantino) alors que les sommets de pauvreté cinématographique sont atteints avec les deux poufs, typées P. Hilton, brulées dans leurs cabines d'UV.

En résumé, ce troisième du nom perpétue les qualités visuelles de la franchise, mais ne surmonte toujours pas la pauvreté des rebondissements et tutoie des profondeurs records d'indifférence à l'égard des protagonistes, qui en deviennent des victimes insignifiantes. Le fait que ce film soit initialement destiné à la 3D (en 2006) me fait penser qu'il s'agit juste d'un problème de calibrage ; un moyen métrage diffusé dans des parcs d'attractions (ben oui, logique...) n'aurait-il pas été suffisant ? Sérieusement!

7.13462

Publié le 31 Mai 2011

Rubber

Rubber

Ce métrage est très prometteur sur le papier, Q. Dupieux alias Mr Oizo nous propose une œuvre totalement décalé à la Monty Pyhton et filmé avec des appareils photos. Cet autoproclamé hymne au non sens est il un échec consternant ou une réussite poétique ?

Robert est donc un sérial killer doué de télékinésie, il erre dans le désert californien en semant la mort de ceux qui le croise, jusqu’à ce qu’il croise une jolie jeune femme…

Comme prévu, le scénario est complètement absurde car j’ai oublié de dire dans mon pitch que Robert est pneu de bagnole… Si le fond est d’une ineptie aussi profonde qu’artistiquement travaillée, la forme est tout aussi adaptée à son propos. De faux spectateurs sont aussi dans le film et multiplient les réactions que les “vrais“ spectateur ont probablement. Cette joyeuse addition de plein de n’importe-quoi-s est agrémentée d’images très correctes, compte tenu des moyens techniques utilisés, et d’une bande son électro évidement parfaite.

J’ai bien souvent envie de récompenser l’audace lorsqu’elle n’est pas au service d’une moralisation excessive, et c’est bien le cas ici. De toute façon, la présence d’une quelconque morale aurait tristement fait redescendre sur terre la sottise surréaliste recherchée et très justement trouvée. En revanche, soit le film n’est pas bien positionné soit le calibrage espéré n’est pas à la hauteur. Je suppose que l’humour est sensé prendre le pas sur l’angoisse, mais il faut bien avouer que le burlesque assumé n’est malheureusement que très rarement drôle. Quelques sourires isolés, mais point d’éclats enchainés devant des acteurs qui se démènent pourtant pour nous communiquer leurs stupéfactions joviales, me font penser que l’insuccès guette ce malheureux métrage sur le créneau emprunté.

En résumé, une tentative audacieuse tant tôt poétique et burlesque, se nourrissant de notre complaisance pour le néant mais malheureusement peu drôle et parfois ennuyeuse, qui me laisse un gout amer car il y avait largement moyen de satisfaire les attentes des cinéphiles les plus tordus. Et si l’objectif était finalement atteint, c'est-à-dire juste faire chier son monde ?

7

Publié le 5 Mai 2011

Piranha 3D

Piranha 3D

Aja est un brillant réalisateur du genre qui a tapé dans l’œil des ricains grâce a une mise en scène furieusement rythmé et des visuels horrifiques d’une beauté rare. Quelques mois avant sa sortie en salle, il était question de le retrouver aux manettes d’un remake en 3D du parodique Piranhas de Dante sortie en 1978. Finalement, Aja défend son film d’être un remake, car il limite les points communs avec l’œuvre originale à l’utilisation d’abominables poissons tueurs voraces, et a l’usage d’un ton humoristique et de dérision.

Une petite ville d’Amérique, dotée d’un lac somptueux, est le lieu choisi pour organiser un Spring Break. Ce rassemblement de tous les excès sera perturbé par des piranhas préhistoriques libérés d’une une faille au fond du lac créée par un léger séisme. Malgré les alertes préventives des autorités, les fêtards continuent comme s’y de rien était et s’exposent à un atroce carnage…

L’objectif de ce film n’est pas de tenir le spectateur en haleine par un scénario virtuose et alambiqué. Le minimum syndical requis est présent ici pour justifier l’apparition des bêbêtes, faire monter doucement la pression et s’attacher un tant soit peu aux multiples protagonistes. Hé oui comme Aja est un malin, il a su multiplier les personnages plus ou moins attachants, mais toujours dignes d’intérêt, pour élargir son potentiel de victimes. Et des victimes il y en a besoin car le carnage va durer longtemps, et les morsures, sur toutes les parties du corps (j’ai bien dis toutes…), ou les décès de toutes sortes vont surabonder. Le carnage est visuellement très réussi en originalité et en drôlerie. Ce n’était visiblement pas attendu de tous, mais ce film n’est pas à prendre au sérieux pour profiter de sa dimension burlesque et de son auto dérision.

C’est justement sur ce point qu’Aja mérite le respect et qu’il faut bien avouer que les Américains forment un peuple étonnant. Aja à su les séduire pour mieux les tourner en ridicule, et les ricains, si puritains mais gros consomMateurs de films X, savent se moquer des leurs propres travers sans aucun complexe. Malgré la présence d’un français aux manettes, je suis heureux que ce film se dispense de French Touch en s’évitant de moraliser foncièrement des propos qui ne s’y prête pas.

L’interprétation est globalement à la hauteur de la furie ambiante et beaucoup d’apparitions font bien plaisir, E. Roth et C. Lloyd en tête. Je ne vois guère de chose à rajouter sur ce point, si ce n’est qu’une bonne partie du casting est sponsorisé par Sopalin (heu… excusez-moi…).

J’ai donc adoré ce film totalement débridé et décomplexé où tous se lâchent, d’Alexandre Aja à Kelly Brook. D’ailleurs, lorsque cette dernière se lâche… c’est… bien… très très bien… [silence évocateur] Si vous êtes bien averti et conditionné pour ce film à prendre au second degré, avec des filles qui font grimper les degrés, vous devez visionner ce film de gré... ou de force…

7.41818

Publié le 5 Mai 2011

Scream 4

Scream 4

Si le premier était une admirable réussite, le second décevait malgré quelques trouvailles, alors que le nullissime troisième flinguait abominablement la franchise. Dix ans plus tard, Wes Craven nous propose de remettre le couvert en nous annonçant un retour aux sources dans la démarche pour s'assurer crédibilité et un véritable gage de qualité. Pour ma part, je suis septique.

Dix après les crimes qui ont décimé une bonne partie de sa famille, amis ou connaissances, Sidney revient à Woordsboro pour faire la promotion du livre qu’elle a écrit sur ses déboires et sa faculté a rebondir. Et forcément Gostface repointe le bout de son nez et de sa lame qui est toujours aussi aiguisée !

Pour le scénario, pourquoi pas ! c’est assez bien ficelé et cohérent, même si on peut décemment se demander pour quoi Sidney revient ici, comme s'il n'y avait pas d’autres villes pour vendre son bouquin. Les visuels des crimes sont superbes, saisissants et parfois vraiment originaux ; les amateurs d'hémoglobine seront probablement ravis. L'angoisse n’est pas le point fort de la franchise et celui n’échappe pas à la règle. En revanche les effets de peur instantanée, et les sursauts qui vont avec, sont bien amenés et efficaces. Le casting XXL est assez surprenant, dans la lignée des premiers, et globalement bien dirigé.

Dans la lignée des premiers est un terme que l'on peut reprendre pour qualifier beaucoup de qualités de cet opus qui se nourrie copieusement des atouts de ses prédécesseurs. En particulier l'autodérision sur le genre horreur et ses codes, ainsi que sa capacité à surexploiter une franchise en multipliant les suites. C'est audacieux, malin et l'exercice est correctement abouti.

Malheureusement Craven se prive de tout audace pour son twist final globalement décevant tant on espérait qu'il se fasse plaisir et qu'il se lâche un peu. c'est pas passé loin ! mais bon je vais éviter de m’étendre sur le sujet par peur d'être border-line en spoiler. Toujours est-il que la fin nous laisse sur notre faim et la déception d’un whodunit grotesque l'emporte lors du générique.

En clair, Scream 4 se regarde sans déplaisir car ses qualités sont indéniables et fidèles à l'oeuvre originel, mais entre l'effet de surprise qui s'est évaporé il y a bien longtemps et un final trop décevant, ce quatrième opus est, certes, au dessus des 2 et 3, mais toujours très loin derrière le premier qui se dispensait habilement de fausses notes.

7.61017

Publié le 2 Mai 2011

Tous les garçons aiment Mandy Lane

Tous les garçons aiment Mandy Lane

Il y a une dizaine d’année, les teen-movies-slasher pullulaient comme les boutons d’acné dans un collège… avec la même cruelle inégalité entre les cas. Devant l’abondance de métrage médiocre ou carrément affligeant, les “American Pie“ sanglants se sont raréfiés dans le paysage, et c’était tant mieux. C’est surement dans cette logique que ce film n’a pas eu droit à des projections cinéma en France. Certains DTV étant de bonnes surprises, on va quand même essayer… d’autant plus que la bande annonce est assez efficace et mettre le classique et ultra repris “Sealed With a Kiss“ sur des scènes annoncées sanglantes, me semblent être un gage d’originalité. Ne m’emballerais-je pas un peu ?

Mandy Lane est une jeune lycéenne jolie comme un cœur qui en fait flancher plus d’un. Un des sympathiques djeunss de son entourage organise un week-end dans le ranch retiré de ses parents et espère, comme tous ses potes, que la douce et jolie Mandy sera du voyage. Forcément, elle en sera, et forcément ça va saigner…

Après une première scène permettant de situer, un peu trop bien, certains personnages, la première partie du film est surtout une vision satirique des relations superficielles des jeunes. Les notions d’amitié et de respect sont rapidement bafouées pour de malheureux micros bourrelets, le volume d’une touffe soi-disant touffue ou l’éternel “qui qu’a la plus grosse ?“ ou l’inverse… surtout l’inverse… Ces cas là sont les moins subtiles, mais à peu près toutes les paroles sortant des bouches arrogantes des protagonistes invitent à la vive critique des mœurs surfaites des jeunes étudiants. Et les spécimens proposés ici correspondent parfaitement aux stéréotypes habituels férocement décriés de cette population. Ce premier objectif est donc atteint avec un franc succès.

Ensuite, nous devions basculer dans l’horreur sanglante d’un slasher movie. Je suis bien obligé de reconnaitre que ce second objectif est nettement moins bien atteint. Le formalisme recherché est soignée et l’ambiance qui en découle est de bonne facture. Les meurtres successifs sont saisissants visuellement et les approches sont bien amenées. Sur tous ces points, la réalisation est un quasi sans faute en termes d’originalité et d’efficacité. En revanche, la mise en image du scénario n’est pas à la hauteur pour deux raison. Premièrement, le scénario est tout sauf consistant ; donc pour le réalisateur, c’est comme pédaler sur vélo sans selle, il a beau se fatiguer, ça ne sert à rien… Ensuite, la gestion du whodunit est tout simplement un énorme plantage, car si le fond était digne d’intérêt, le résultat est on ne peut plus décevant. (SPOILER) N’importe quel abruti va se croire clairvoyant en devinant, avec une facilité déconcertante, un dénouement ultra prévisible dès la scène d’ouverture ou rien qu’à lecture du titre du film…

Pour conclure, une belle tentative disposant d’indéniables qualités et utilisant correctement les codes du genre mais le tout est malheureusement plombé par une mauvaise gestion du suspense et des effets sans doute diminués par notre expérience en la matière. Et si le principal défaut de Mandy Lane n’était que de débarquer dix ans après les autres ?… en tout cas, son défaut n’est pas d’être moche…

6.375

Publié le 1 Mai 2011

Djinns

Djinns

Personnellement, je n’avais pas entendu parler de ce métrage au moment de sa sortie en salle, si bien que je pensais qu’il s’agissait d’un DTV… sauf que ce film est Français et qu’il a bien bénéficié de quelques projections… au succès modeste il faut bien l’avouer… Film fantastique français qui fait plus parler de lui pour sa sortie DVD que cinéma, bon ou mauvais présage ?

Un jeune militaire, qui a visiblement vécu un enfer, raconte la dernière expédition de sa section envoyée à la recherche d’une mystérieuse mallette. Cette mission, déjà périlleuse à la base, le sera d’autant plus qu’ils vont se trouver aux prises de créatures maléfiques appelées Djinns.

Le synopsis est sérieusement intéressant. Sa découverte puis le déroulement des péripéties sont prenants et inquiétants. Ne soyez pas trop exigeant en action car le formalisme du film ne s’y prête pas car les Djinns sont des créatures maléfiques issues de croyances arabes hautement dangereuses mais non violentes. Leurs combats sont beaucoup plus psychologiques que physiques et cela favorise une angoisse tenace et délicatement mise en scène. La réalisation est globalement à la hauteur et les acteurs sont au diapason. Même si ce n’est pas une surprise, T. Frémont est vraiment flippant tandis que S. Taghmaoui vit pleinement et avec pudeur un rôle malheureusement trop peu exploité. L’actrice qui m’a déçu est l’interprète de la “sorcière“ qui manque cruellement de justesse, elle aurait du s’inspirer de G. Chaplin dans Wolfman… dommage…

Malgré une certaine lenteur, mais sans être long, ce film est assez captivant et comble judicieusement nos attentes… peu exigeantes il est vrai. Mais alors que l’on oublie, non sans déplaisir, que nous sommes devant une production française, nous prenons connaissance d’un dénouement malheureusement historiquement engagé et totalement inopportun. Ha mais oui, film français… fallait bien balancer un peu et moraliser tout ça… c’est inutile et pénible…

Djinns ou comment fusiller une idée originale et digne d’intérêt en gâchant le tout par un gros tampon rouge marquant Made in France. Je sanctionne !

7

Publié le 1 Mai 2011

Numéro Quatre

Numéro Quatre

Avant de me rendre dans une salle obscure, je m’interrogeais sur ce film. Une production Bay et Spielberg avec des jeunes, frais et beaux acteurs, ça sent l'explosion du box office et les grosses ficelles commerciales qui vont avec pour plaire au plus grand nombre.

Des extra-terrestres dotés de superpouvoirs et à l’apparence humaine, vivent en exil sur terre pour échapper à d’autres aliens, à l’apparence inhumaine (moche en fait), qui veulent les éliminer un par un et dans l’ordre. Numéro 4 est donc le quatrième sur neuf après la mort des 1,2, et du 3 en ouverture du film.

Film d’action pur et dur, il ne faut pas chercher ici un scénario trop élaboré ou de l’inventivité dans le formalisme. Quelque part entre Superman et Twilight, le déroulement de ce métrage multiplie les lieux communs et les apparitions de personnages hyper convenus trahissant un cruel et fatal manque d’audace. Surement pas original et rarement ingénieux, le sujet transpire le marketing massif avec une cible large et consommatrice de pop-corn. Inutile de préciser que le visionnage laisse largement imaginer une probable séquelle en cas de rentabilité vérifiée…

Après dix ans de super héros à outrance, certains arrivent à s’extirper de la médiocrité ambiante avec des univers sombres comme les Batman de Nolan, de l’humour corrosif comme le Green Hornet ou carrément parodique comme Kick Ass. Malheureusement Numéro Quatre se situe sur un créneau surexploité et désormais inintéressant. Ça sent tellement le déjà vu qu’on pourrait se croire devant le dernier épisode une quadrilogie émoussée et rigoureusement éculée.

Donc, ce film ne mérite pas de gaspiller une précieuse poignée d’euros, sauf si vous avez 12 ans et que vous devez rouler votre première pelle, ou bien si que vous avez des difficultés en mathématique au point de devoir réviser les chiffres qui se situent entre 0 et 10.

8.57895

Publié le 30 Avril 2011

Source Code

Source Code

L’avantage lorsqu’on va voir un film peu médiatisé lors de sa sortie, c’est qu’on ne sait pas grand chose du contenu de l’œuvre visionnée, et parfois cela réserve de très bonnes surprises. Qu’en est-il de ce film dont le titre ne laisse que peu d’indices sur le synopsis ?

Colter vient de se réveiller dans un train, en pleine conversation avec une jolie jeune femme qu’il ne connait pas, ce qui n’a pourtant pas l’air réciproque. Après huit minutes, le train explose victime d’un attentat. Notre héros se réveille à nouveau dans une réalité où nous apprenons qu’il était en mission en utilisant la méthode du source code, afin de retrouver l’auteur de l’attentat.

Le scénario alambiqué mélange habilement “l’Armée des 12 singes“, “Inception“ ou encore “Un jour sans fin“. Comme pour ses ainés, il est essentiel d’être open-minded pour adhérer à ce synopsis. Si le spectateur se perd dans une recherche (inutile) de rationalité, il est probable que la suite des événements devienne non seulement décevante, mais aussi un peu désagréable. Sorti de cela, il y a de quoi trouver la trame de départ assez captivante, même si elle se perd peu à peu dans une inutilité dommageable. Si le thème SF en arrière plan et la réflexion sur le respect de la condition humaine sont bienvenus et correctement traités, la forme tombe un peu vite dans la mièvrerie de bas étages parfaitement superflue.

J. Gyllenhaal campe un héros torturé nous faisant partager la tristesse de ses amers révélations ; M. Monaghan ne mériterait peut être pas de se tuer X fois dans un train, mais sa simplicité singulière est appréciable et adaptée au personnage ; V. Farmiga était LE regard à poser derrière cette caméra, car elle transpire de doutes et de contradictions, ce qui favorise à amener le spectateur à l’empathie. L’interprétation est donc globalement bonne même si rien ne semble oscarisable…

La réalisation est de bonne facture et aucun défaut majeur n’est à déplorer, mais l’ensemble semble un peu scolaire. On serait tenter de dire que SC est un bon petit film sans prétention et sympa à suivre… mais en y réfléchissant bien, nous sommes devant une œuvre extrêmement ambitieuse, qui fait pourtant preuve d’une fainéantise fatale pour accéder au rang de très bon film, mais paradoxalement judicieuse compte tenu de la fébrilité de la trame générale. N’est pas Nolan qui veut, qu’on se le dise…

7.73333

Publié le 26 Avril 2011

Pontypool

Pontypool

Voici donc un DTV venu Canada avec un réalisateur plus habitué à la petite lucarne qu’au grand écran, des acteurs quasi-inconnus (excepté le hibou des Watchmen), et un scénario de base pour le moins étrange. Le fait que sa première diffusion TV en France soit sur Arte achève de m’interpeller et de m’appâter sur le contenu de ce métrage au pitch surprenant.

Grant Mazzy anime, avec une verve inappropriée, une émission matinale de radio locale avec l’aide de sa productrice et d’une jeune standardiste. Entre deux rubriques, ils reçoivent des infos d’un reporter ou d’auditeurs sur des événements en direct. Ce matin là, ils évoquent des comportements étranges de la population massivement regroupée provoquant rapidement des incidents…

Ce film est d’une inventivité rarissime en surfant sur des recettes connus mais jamais exploitées de la sorte. Le concept autour de l’émission de radio et sa description orale des événements rend le sujet captivant et parfaitement angoissant. Là où beaucoup de métrages nous font ouvrir grand les yeux, celui-ci nous fait tendre l’oreille avec stress et anxiété. Malgré l’exercice difficile du huit clos oppressant, l’interprétation est excellente et aurait sans doute mérité d’exploiter plus en profondeur des personnages pourtant consistants.

Mon principal regret est la qualité médiocre de la suite des événements. La compréhension de la source de contamination peut paraitre ridicule, puis la découverte du “sérum“ dépasse allégrement la limite de l’absurde non intentionnel. Dommageable, mais pas irrémédiable si la forme est des révélations est légèrement ratée, il faut signaler l’originalité de leurs contenus. Le fond de l’histoire, une fois dénouée, est assez cocasse et justifie grandement d’y consacrer long métrage.

Avec Frissons, Cronenberg nous avait déjà proposé une alternative lubrique aux zombies usuels ou aux fréquents contaminés. Le canadien McDonald nous livre (sans que ça se frite) une astucieuse création qui atteint la plupart de ses objectifs dans la gestion de l’angoisse sur un terrain jusqu’ici inexploité.

7.73333

Publié le 25 Avril 2011

300

300

Même si sa filmographie est encore limitée en nombre, Zack Synder dispose déjà d’un style reconnaissable par des visuels où la beauté graphique l’emporte le réalisme. Si ce n’est pas au cinéma, il est important de découvrir ce film sur un support HD de qualité afin d’en profiter pleinement.

Léonidas, roi des Spartiates, dirige une armée constituée des meilleurs guerriers, mais au nombre limité, pour affronter des Perses moins redoutables mais immensément plus nombreux…

Le scénario est limité, et traité “vite fait bien fait“, pour en venir rapidement sur des scènes d’action sublimes. En enchainant les morceaux de bravoure, les combats héroïques et les pluies de cadavres, l’objectif du réalisateur est clairement assumé et revendiqué, il faut qu’on en prenne plein les mirettes. Et ça marche, c’est vraiment beau et indiscutablement efficace. En revanche, il est clair que la vocation historique n’est pas recherchée, les fans du genre seront sans doute déçus…

Il y a vraiment peu de personnages profonds et dignes d’intérêts, beaucoup sont donc survolés et le tout numérique ne favorise l’appréciation de l’interprétation. G. Butler, en bon bourrin, campe un guerrier convenable mais pour lui, comme pour d’autres protagonistes, les discours et allocutions enflammées frisent parfois le ridicule…

D’une forme plus proche d’un Seigneur de Anneaux que d’un véritable péplum, ce film est une franche réussite sur le créneau revendiqué, mais exclusivement sur celui ci. Il faut donc l’accepter et s’y conditionner pour en apprécier le visionnage.

8.20455

Publié le 21 Avril 2011

Awake

Awake

Je ne savais pas grand-chose sur ce film avant de le voir et je ne me souvenais pas bien de sa sortie en salle… et pour cause, j’ai appris ensuite qu’il s’agit d’un DTV. Un film non exploité au cinéma en France malgré la présence de la sublime et bankable Jessica Alba et d’Hayden “Dark Vador“ Christensen. Bizarre, non ?

La première image nous livre des statistiques sur la probabilité de vivre un éveil peropératoire, i.e. rester conscient, mais totalement paralysé, malgré une anesthésie générale lors d’une intervention chirurgicale. Pas de suspense, notre héros va subir une opération et vivre cette terrible “expérience“…

Le réalisateur m’est totalement inconnu mais je dois reconnaitre la qualité de son travail. Il parvient à nous faire stresser au possible comme si nous devions nous même passer sur le billard. L’avant opération est franchement inquiétant, le pendant est absolument oppressant et certaines images sont carrément choquantes, surtout si vous êtes hopitophobiques (oui je sais, ce mot n’existe pas…). Le scénario est très bien amené et sa découverte progressive est captivante. Enfin, plutôt que de s’attarder sur un dénouement qui aurait pu sombrer dans le pathétique, la forme du terme du film est intelligente, un peu brutale mais humble.

Certains personnages sont parfaitement insignifiants, mais Anakin s’en sort bien et voir J. Alba en petite tenue est toujours un grand moment de cinéma. Malheureusement, sa présence n’est pas très opportune car son (si joli) minois ne colle pas exactement au rôle.

Ce long métrage est donc largement imparfait mais il exploite un sujet rare avec une réelle efficacité et aurait nettement mérité quelques projections dans les salles obscures.

7.42857

Publié le 21 Avril 2011

Identity

Identity

Je ne savais rien sur ce film avant de le voir pour la première fois, si ce n’est la présence de J. Cusack qui joue dans tout, et parfois n’importe quoi…

Un concours de circonstances et un violent orage réunissent un groupe de 10 personnes qui ne se connaissent pas et qui n’ont, a priori, aucun point commun. Ils deviennent rapidement les cibles d’un tueur qui ne peut que faire partie de ce groupe…

Le scénario est d’une grande inventivité et se révèle captivant de bout en bout. La réalisation est parfaitement à la hauteur par une cohérence infaillible et un suspense savamment distillé. Il est impossible de se détacher de cette histoire servie par des acteurs au diapason et parfaitement dirigés. Cette qualité d’interprétation rend la découverte des personnages fascinante, car on perçoit en eux une profondeur qui nous est dévoilée avec une intelligente retenue pour aboutir sur un final aussi tendu qu’inattendu.

Une anxiété dense et contagieuse se dégage implacablement de ce film qui n’est ni effrayant ni vraiment angoissant, mais dont une certaine forme de tension implique et introduit le spectateur au sein du groupe des dix compagnons d’infortune.

Ce film, qui était pourtant passé inaperçu lors de sa sortie en salle, est une indéniable réussite, voire même une véritable expérience immersive.

8.58974

Publié le 20 Avril 2011

Les Contes de la Crypte

Les Contes de la Crypte

C'est vraiment sympa d'avoir créé une fiche pour Les Contes de la Crypte. Cette série, composée de nombreuses histoires fantastiques bien écrites et ingénieusement calibrées, avait un certain succès dans la thématique regrettée des jeudis de l'angoisse sur M6.

Totalement inrésumable, je me contenterais de dire beaucoup de grandes stars du cinéma, confirmées ou en devenir, sont passées devant ou derrière la caméra pour cette série gavée de minis chefs d'oeuvres. J'ai aussi beaucoup de tendresse pour un épisode en particulier dont j'avais repris la trame de fond pour écrire une nouvelle qui m'avait fait gagner un concours de littérature de mon Lycée il y a plus de 15 ans bref c'est ma vie, je sais mais, comme disent les djeunss, je kiffe.

D'autres nostalgiques seront d'accord avec moi : les chaines TNT et leurs rediffusions multiples, et parfois douteuses, pourraient bien se permettre de nous proposer l'intégrale, non ?

9.52941

Publié le 20 Avril 2011

Pages

Devinez le film par sa tagline :

A shy teacher by day. A dangerous creature at night?
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques