Critiques spectateurs de ED13
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Destination Finale
Les grandes forces de ce film, que j’ai vu pour la première fois à sa sortie il y a dix ans, sont l’originalité du scénario, même s’il a été écrit sur un post-it, et des possibilités visuelles qu’il offre. Les effets visuels attendus sont globalement à la hauteur, et ce dès l’explosion de l’avion. Ensuite les morts s’enchainent à bon rythme dans des circonstances peu communes et à l’esthétique soignée. L’interprétation est suffisamment correcte pour qu’on s’attache aux personnages et qu’on redoute autant qu’eux leurs inéluctables trépas. Le scénario est très rudimentaire et ne se permet qu’un léger rebondissement, mais le rythme soutenu dans l’action et le final, qui ne tombe pas dans la facilité d’un happy end, permettent de passer un bon moment. Malgré ses qualités indéniables et son succès, à l’origine d’une saga de 4 films à ce jour, ce métrage demeure facilement oubliable dans un cinéma où la course aux effets visuels va très très vite…
Publié le 3 Janvier 2011
La Malédiction
Il est toujours regrettable de découvrir un film 25 ans après sa sortie, comme cela a été mon cas pour celui-ci. Les décors, les effets de style, les dégaines des personnages et surtout le rythme de l’ensemble sont franchement datés. Et c’est regrettable car si la vétusté des lieux, effets et personnages n’est pas dommageable, celle du rythme est problématique pour tenir le spectateur en haleine. Et c’est bien malheureux car le sujet est fascinant, le suspense est tenace et le dénouement absolument terrifiant. Parmi tous les enfants qui ont représenté le mal au cinéma, celui qui interprète Damien est probablement le plus convaincant. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, mais comme nous ne l’avons pas vu enchainer les rôles par la suite, son visage alternativement angélique et diabolique reste le plus inquiétant et le plus terrifiant du genre.
Publié le 3 Janvier 2011
Le Cas 39
Je ne comprends pas très bien les distributeurs français, autrefois (les 80ies dans mes souvenirs) les films d’horreur disposaient d’une vraie médiatisation et d’un nombre de salles cohérent et respectable pour être diffusé. Ce cas n’est qu’un direct to vidéo alors qu’il dispose d’une tête d’affiche, d’un scénario digne d’intérêt et du sujet franchement à la mode que sont les méchants petits enfants. Bref, passons pour mon mini coup de gueule…
Il est vrai qu’entre le réalisateur qui n’est pas très connu, la tête d’affiche qui n’est pas franchement associable aux films de genre et le fait d’être un DTV, on pouvait s’attendre à un résultat moins que médiocre… sauf que la réalisation est sobre mais maîtrisé, Renée s’en sort très bien (mon épouse a réussi à oublier Bridget Jones en cours de film !), et la trame générale est plutôt intéressante à découvrir. Une assistante sociale s’inquiète de la maltraitance dont est victime une petite fille au sein de sa famille, puis va la recueillir provisoirement chez elle suite à un événement excessivement malsain, et finalement la petite fille n’est pas vraiment ce qu’elle parait être... L’actrice, aujourd’hui adolescente, est une habituée des métrages du genre, on l’a notamment vu dans l’excellent Silent Hill.
Même s’il ne s’agit ni d’un remake ni vraiment d’un reboot, il est difficile de ne pas penser à La Malédiction car si le traitement est différent, la finalité du sujet et la manière d’amener l’angoisse sont identiques. L’inquiétant suspense est de qualité et quelques scènes chocs sont de bonnes factures. On regrettera juste le final un peu simpliste qui vient gâcher une mise en appétit pourtant bien menée.
Publié le 3 Janvier 2011
Carrie au bal du diable
Ce film a beau avoir plus de trente ans, il n’a rien perdu de son impact sur le spectateur grâce à la férocité de son intemporel sujet. Premier d’une longue liste d’adaptations de roman du maitre de l’horreur littéraire, Stephen King, ce métrage réalisé par Brian De Palma est un chef d’œuvre d’angoisse et de lente montée en pression. La trame de fond tourne autour d’une ingénue ultra-protégée par une mère théologiquement dérangée et des agressions de ses camarades de lycée dont elle est la victime. La sempiternelle critique des relations socialement superficielles entre adolescents est sans concession et dénonce une cruauté sans limite. Les pouvoirs télékinésiques de l’héroïne sont découverts progressivement au même rythme que l’angoisse monte jusqu’aux deux effroyables scènes du meurtre de la mère et de la vengeance finale après une ultime humiliation. L’inoubliable Sissi Spacek, dans le rôle titre, nous livre une interprétation, par son physique et ses expressions, d’une qualité telle qu’il est difficile de la dissocier de ce personnage malgré le nombre de films à son actif et un oscar obtenu près de 15 plus tard. Une grande actrice parfaite pour le rôle titre et un grand réalisateur au sommet de sa forme nous donne logiquement un grand film qui a marqué son époque et qui continue de marquer ceux qui le découvre.
Publié le 27 Décembre 2010
The Crazies
La plupart des remakes sont d’une inutilité affligeante et de qualité bien inférieure aux originaux. N’ayant pas vu la version de 1973 réalisée par Romero, qui est aussi producteur de ce remake, je ne suis pas en mesure de comparer les deux films, mais je dois avouer que j’ai pris plaisir à visionner ce second opus.
Sa première qualité est son rythme soutenu car la mise en situation est aussi rapide que la propagation de la folie meurtrière dans la population de cette modeste ville de l’Amérique profonde. Les péripéties douloureuses s’enchainent avec férocité et les scènes de crimes (ou tentatives) barbares plongent progressivement le film dans un gore convenu mais efficace. Ensuite son scénario, et sa critique de la faible considération du gouvernement pour sa population, est facile mais correctement relaté et plaisant à découvrir. Un léger regret cependant pour l’ultra, et donc peu vraisemblable, perspicacité du shérif-héros. Sinon, la réflexion sur les comportements humains en situation délicate est franchement intéressante et les rapports ambigus entre les protagonistes contribuent à faire planer le doute sur l’issue de cette folle histoire. Enfin, l’accumulation d’agressions originales et énergiques des contaminés nous offre le quota désiré de sursauts et de tensions.
Toutes ces qualités auraient pu faire de ce film est une œuvre marquante si elles ne s’essoufflaient pas sur les dernières minutes. Un bon film à voir malgré un certain gout d’inachevé qui l’empêche viser très haut.
Publié le 26 Décembre 2010
Planète Terreur
Ce film est résolument original et plein de fraicheur dans un cinéma parfois stéréotypé. Lorsque certains s’évertuent à créer du neuf avec vieux, Rodriguez nous livre du neuf avec… du grand n’importe quoi… et le résultat est d’une incongruité jouissive. Le scénario est commun mais la simplicité est parfois efficace et les atouts de film se situent encore une fois dans le style Rodriguez. L’absurdité poussée à l’extrême, des personnages aussi profonds que nombreux et des effets spéciaux réussis et esthétiquement singulier, sont des caractéristiques récurrentes dans l’œuvre du réalisateur, mais elles n’avaient peut être jamais été aussi bien accomplies. La patte Rodriguez est désormais parfaitement identifiable et le concept du dyptique Grindhouse, avec ses fausses bandes annonces et son style faussement série Z, fera date dans l’histoire du cinéma de genre, en particulier, et du septième art, en général.
Publié le 23 Décembre 2010
Sin City
Très occupé avec les Spy Kids, Rodriguez nous avait un peu délaissé au début des années 2000. Comment allait se passer son retour ? Oui, je parle de retour car je juge ces quelques années Spy Kids de chômage artistique (cela n’engage que moi). Et on peut dire qu’il s’est facilité la tache pour revenir en s’appuyant sur trois points : un casting 9 degré sur l’échelle de Richter, un sujet culte tiré d’un comics qui ne l’est pas moins et un entourage infaillible pour la conception du film puisque Tarantino n’était pas loin et Miller n’est autre que l’auteur du comics éponyme. A partir de là, il devenait difficile de ne pas nous livrer un pure chef d’œuvre, et le résultat est parfaitement à la hauteur. La conception anachronique type Pulp Fiction est bien exploitée et l’esthétique soignée de l’image est stylée et superbe. Enfin les personnages sont tellement consistants qu’on regrette qu’ils ne soient pas plus exploités. S’en est presque frustrant de ne pas rassasier notre appétit en nous en offrant un peu plus. Il parait que deux suites sont en préparation… Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce film fantastique, violent et romantique.
Publié le 23 Décembre 2010
The Faculty
Avec un tel titre, une distribution (chez les djeuness) douteuse et la présence de Williamson dans l’écriture du scénario, ça sentait franchement le film d’horreur tout moisi pour lycéen prépubert. Sauf que Rodriguez est aux commandes et que le casting des enseignants est nickel. Les effets spéciaux et l’humour sont au rendez vous, mais la grosse qualité de ce film est le respect revendiqué des codes de la SF et les nombreuses références qui sont faîtes à cette culture. Un bon film comme ça fait bien plaisir. A noter, la présence d’Elijah Wood avant d’être un hobbit.
Publié le 23 Décembre 2010
Une Nuit en Enfer
Si je ne m’abuse, il s’agit de la première vraie collaboration entre Tarantino et Rodriguez. Cette rencontre, des deux foufous du cinéma violent des 90ies, a tout pour nous offrir un grand spectacle. Et le spectacle de ce road-movie, sanglant puis atrocement vampirisé, est parfaitement hallucinant grâce à un scénario simple mais efficace et un ton burlesque qui se marie magnifiquement avec l’épouvante du sujet (héritage des Evil Dead ?). Le tout est porté par une interprétation de haute volée avec un George Clooney, qui mérite mieux qu’Urgence et Le retour des tomates tueuses (si si je vous jure), une Juliette Lewis totalement dans son élément, un Harvey Keitel bluffant en homme de foi, un Quentin Tarantino dément plus vrai que nature, et une Salma Hayek… hum… inoubliable…
Publié le 23 Décembre 2010
Predators
Robert Rodriguez reprend une franchise injustement laissée à l’abandon (sans la compagnie des Aliens) depuis 20 ans. A priori c’est une bonne nouvelle mais le choix d’un réalisateur, qui n’est pas encore une valeur sure, et la présence d’Adrien Brody, aux interprétations inégales et aux choix de carrière qui me semblent parfois énigmatiques, auraient pu être annonciateur d’un gros navet comme la SF sait bien en faire. Sauf que nous avons là un scénario bien ficelé dans son début et son final, des effets spéciaux réussis, et une bonne fidélité au premier opus de la série. Je pense que ce film est digne de l’original dans sa conception et dans l’ambiance, même si le suspense est un degré en dessous et que nous nous serions bien passés d’une morale facile et ultra commune sur le genre humain…
Publié le 23 Décembre 2010
Predator 2
Les êtres humains les plus entrainés de la planète se sont fait balayer (excepté Schwarzy) comme des vermines trois ans auparavant, et on veut nous faire croire que D. Glover, préretraité dans l’Arme Fatale, est en mesure de mater un Prédator. Ça sentait quand même le nanard faisandé destiné à exploiter le succès du premier opus auquel il était difficile de scénarisé la suite. Et bien non, le renversement scénaristique est justement assez habile et Mr Glover est franchement convaincant en superflic urbain traquant un Yautja qui l’inquiète autant qui le fascine. Un film efficace dans l’action et une trame ingénieuse jusqu’à un final excitant et une dernière scène qui aura le mérite de combler les fans du genre avec un crane de xénomorphe parmi les trophées de guerre des Prédators. Assurément inférieur à son ainé, ce film demeure malgré tout un bon film.
Publié le 23 Décembre 2010
Predator
Ce film a la particularité assez singulière d’être parfaitement inclassable. Un tel mélange de style pourrait être franchement déroutant mais il faut bien avouer que ce métrage, qui respecte les codes de nombreux sous genres, n’en prend que le meilleur. Son succès et son interprète principal font de ce film l’un des plus diffusés à la TV dans ma jeunesse, et donc un de ceux qui font partie de ma vieille (et bien trop modeste) culture cinéphile. La faiblesse du scénario due à des péripéties simplistes et des rebondissements limités, est largement compensée par une gestion du suspense d’une qualité rare. L’hécatombe implacable des protagonistes, et la lente et inquiétante découverte du Yautja sont, certes, les seuls atouts de ce film, mais ils sont extrêmement biens amenés. Son ambiance pessimiste est tellement efficace que la mort de tous les humains, pourtant parmi les plus aptes à se battre, parait inéluctable. S’en est même presque dommage que Schwarzy soit en tête d’affiche car on se doute un petit peu quand même de sa survie… Un autre petit défaut et après j’arrête, la rupture, entre la première partie où le Yautja semble invincible et la révélation de ses failles pendant le combat final, est un peu trop brutale. Malgré tout on prend un énorme pied à visionner ce film dont le personnage titre est devenu un extra-terrestre hostile culte.
Publié le 23 Décembre 2010
Alien vs. Predator
La rencontre de deux monstres sacrés du cinéma, au sens figuré comme au sens propre, est elle suffisante pour produire un métrage de qualité ? Pas besoin de voir ce film pour savoir que non, ce film ne promettait qu’une avalanche de sottises entrecoupée de scènes spectaculaires. Bien averti par les critiques cinéphiles aux jugements biens arrêtés avant même d’avoir visionné la rencontre de ces deux franchises, j’ai tout de même décidé de prendre le risque et passer une heure et demie devant ma télé. Et au final, ce film est une belle surprise car il est … nul …. mais pas complètement pourri comme le prétendait certains en le qualifiant de plus mauvais film de l’histoire de la SF. Bon ok le scénario est hyper convenu, les rebondissements attendus, les acteurs à peine dirigés, la facilité l’a clairement emporté sur l’audace mais le rythme est soutenu, les effets spéciaux sont réussis, la trame n’est pas si déplaisante que ça à découvrir et c’est toujours plein de tendresse que nous retrouvons ces extra-terrestres hostiles parmi les plus agressifs du genre. Je ne lui donne que trois points car il ne faut pas exagérer quand même, mais ces trois points ne sont pas volés.
Publié le 20 Décembre 2010
Alien : La Résurrection
Les suites d’Alien ont toujours été compliqué à scénarisé : comment faire retourner Ripley combattre les Aliens dans le 2 ? Comment faire naitre un xénomorphe dans le 3 ? Et comment faire ressusciter Ripley et ses ennemis jurés dans le 4 ? A force de tirer sur la corde scénaristique, elle finit par lâcher et ce énième renversement n’est plus franchement surprenant. Jean pierre jeunet, pour la première fois sans Caro, semble perdu entre le style angoisse/suspense du premier, spectaculaire du second ou l’horreur du troisième. Jeunet est excellent lorsqu’il fait du jeunet par les décors, les couleurs, les effets de styles et les détails qui font mouches ainsi qu’un casting de seconds rôles excellent, Pinon et Perlman en tête. Mais pour moi, l’ambiance de Délicatessen et de La cité des enfants perdus n’avait rien à faire dans l’univers d’Alien. Un scénario inconvenant et une ambiance inadaptée contre des personnages enthousiasmants et une esthétique soignée (excepté le décevant hybride) nous donne logiquement un film moyen très loin des trois premiers.
Publié le 20 Décembre 2010
Alien 3
Comment donner suite à deux premiers films aussi réussis que différents ? Et bien déjà on commence par prendre un réalisateur bourré de tallent. D. Fincher, sur la base d’un scénario assez inattendu, parvient à renouer avec l’angoisse et le suspense du premier opus tout en restant spectaculaire grâce à la planète Fiorina et son ambiance froide et torturée. Les péripéties ingénieuses, les révélations habiles, la fidélité au sujet de départ, et la scène finale contribuent au mythe de la saga. Ce troisième opus est probablement le moins accessible et le plus horrifique des quatre, c’est aussi mon préféré malgré les incohérences sur la provenance de l’œuf et la durée de gestation de la reine en Ripley, et les effets spéciaux du xénomorphe déjà datés.
Publié le 20 Décembre 2010