Critiques spectateurs de Sir Gore
Pages |
John Rambo
Stallone n'y va pas avec le dos de la cuillère pour ce qui est de nous livrer un produit bourrin et sans concessions administrant un bon coup de fouet à une franchise noyée depuis vingt ans déjà dans les abysses du nanar moisi et gentillet. Son Rambo cuvée 2008 carbure ainsi à l'action sanguinolente et ne prend pas l'amateur du genre pour un imbécile. Le problème, c'est que Sly a oublié d'y annexer une intrigue et un rythme dignes de ce nom. Résultat, entre deux séquences bien badass, on s'ennuie, la faute à une substance dramatique pauvre, une trame des plus convenue, des protagonistes caricaturaux et superficiels – notre bon vieux Rambo y compris – ainsi que de nombreuses longueurs. On n'attendait certainement pas un traitement et une psychologie des personnages tirés au cordeau de la part d'un tel film, mais le fait de nous tenir en haleine au-delà des balises ultra-violentes du récit – lesquelles j'aurais espérées encore plus copieuses à ce stade-là – était sans doute un minimum. L'ex-étalon italien ne nous gratifie donc pas du choc attendu, signant un actioner passable qui détonne surtout pour la crudité extrême et très graphique de ses scènes de carnage (individus réduits en puzzle anthropomorphe sous l'impact des coups de feu, headshots, étripages en règle à l'arme blanche, enfants brûlés vifs, etc.) là où le come-back de Rocky Balboa, autrement plus marquant, faisait preuve d'un humanisme mûri et transmettait de véritables émotions.
P-S: mort de rire pour celui qui a dit qu'en matière de gore, Braindead pouvait aller se rhabiller; ce serait quand même pas mal de garder les pieds sur terre de temps à autre...
Publié le 4 Mars 2008
Le Pianiste
Un film froid, dur et réaliste, inspiré d'une histoire vraie, qui s'attarde sur le destin d'un pianiste juif polonais parvenant à s'évader du ghetto de Varsovie dans lequel il fut, avec sa famille, emprisonné par les nazis. Planqué, hébergé et nourri par des résistants, le jeune homme se remettra tant bien que mal de son traumatisme avant de tomber gravement malade puis de manquer de provisions. Alors qu'il sent sa fin arriver, ses talents de musiciens lui sauvent pour ainsi dire la vie. J'ai eu un peu de mal à m'impliquer dans ce drame réalisé avec beaucoup de rigueur et de vraisemblance par Polanski mais qui m'a paru assez long, voire rebutant. Sans doute est-ce dû au fait que, comme l'explique très bien DorianGray ci-dessous, le sort de cet individu nous touche moins facilement que celui de tous les Juifs confinés dans ce maudit ghetto. Une grande œuvre au demeurant, mais pas un film que je reverrai de sitôt.
Publié le 3 Mars 2008
The Blade
Derrière ses allures de wu xia pian barbare et radical, The Blade est rien moins que la révolution de tout un genre. Non content d'avoir déjà signé moult perles rares dans sa carrière de réalisateur et de s'être lancé, avec son homologue John Woo, dans une relecture fastueuse du polar (A Better Tomorrow), Tsui Hark bouleverse ici le film d'action, dynamitant les codes d'un univers cinématographique de plus en plus stéréotypé. Ce produit estampillé Film Workshop – la fameuse compagnie fondée par le Maître au cours des années 80 et à laquelle on doit notamment The Killer – répond d'abord aux chevaleresques épopées de Chang Cheh par une ambiance fiévreuse et une démythification du héros aussi saisissantes l'une que l'autre. Tsui s'intéresse moins au potentiel gore des scènes de combat qu'à la hargne destructrice des personnages soutenue par la fureur même de la mise en images: les hommes s'entretuent dans l'hystérie la plus achevée pendant que la photo, au lieu de reposer sur un enchaînement de cadres et travellings prédéfinis, capte comme en live toute cette agitation. Une esthétique quasi documentaire et résolument avant-gardiste, dont la mode éclatera à l'arrivée de certains blockbusters américains réalisés entre autres par Tony Scott – lequel la tirera vers l'usage clipesque – et Paul Greengrass (Man on Fire, Domino, la trilogie Bourne), sans parler du petit écran qui a définitivement trouvé ses marques dans cet aspect visuel « pris sur le vif ».
La réussite de The Blade, en sus des innovations techniques précitées, découle également d'un formidable travail d'équipe: le filmage virtuose de Tsui est secondé par des comédiens qui habitent leur rôle tant sur le plan psychologique que physique, un récit co-scénarisé avec Koan Hui qui, sur une trame routinière (une histoire de vengeance comme on en a eu mille auparavant), propose un point de vue narratif audacieux en se plaçant du côté de la jeune femme éprise du personnage principal, des affrontements au sabre chorégraphiés avec un réalisme brut par le trio Yuen Bun - Mang Hoi - Stephen Tung, une composition de la lumière signée le chef-opérateur Keung Kwok-Man et jouant dans le même camp que celle du Ashes of Time de Wong Kar-Wai (recherche formelle constante, que cela soit dans les scènes nocturnes et intérieures éclairées à la perfection ou dans les passages diurnes où l'écrasante chaleur du soleil est tangible) ainsi qu'une BO particulièrement inspirée de Raymond Wong. Un comble si l'on sait que durant le tournage, nombreux furent ceux – interprètes comme techniciens – auxquels la démarche du réalisateur échappa, tandis que Chiu Man-Cheuk semblait, selon les dires, plus préoccupé par sa relation avec Anita Mui que par son job d'acteur. Au final, The Blade, comme toute réalisation de Tsui Hark ou presque, nécessite un second visionnage afin d'en mesurer véritablement la richesse et l'ampleur. Il s'agit à la fois d'un film à risques et d'un coup de maître comme a pu l'être, dans un style différent, Bullet in the Head chez John Woo. Un nouveau concept du cinéma d'action, un authentique lifting du wu xia pian, un chef-d'œuvre en effervescence. Bravo, Mister Tsui.
Publié le 2 Mars 2008
No Country for Old Men
Le style Coen bros. s'essouffle avec ce jeu du chat et de la souris dans les contrées texano-mexicaines dont le côté poseur et l'intrigue sans consistance nous font un peu grincer des dents. Mou du bide, encombré d'un humour pépère et poussif (qui fonctionnait pourtant à merveille dans The Big Lebowski) et sans grand relief, le film réserve néanmoins quelques bonnes scènes nous rappelant qu'il y a une étoffe innée chez le duo de frangins. Javier Bardem y campe en outre un impressionnant tueur armé d'une bouteille d'air comprimé à l'aide de laquelle il brise des serrures et dessoude son petit monde. Mais ces deux ou trois avantages (comprenant une très belle photographie) ne suffisent pas à rendre l'ensemble accrocheur ni même digne d'intérêt. On préférera se revoir un bon vieux Miller's Crossing !
Publié le 2 Mars 2008
EXistenZ
Le concept de ce thriller fantastique post-matrixien semble aujourd'hui déjà un poil dépassé dans sa manière de brouiller les frontières entre « vraie vie » et « réalité virtuelle ». De surcroît, Cronenberg alourdit quelquefois son scénario d'éléments futuristes d'une étonnante puérilité, ce qui n'arrange rien. Pourtant, l'ensemble n'ennuie jamais, grâce à un réel sens du rythme, une réalisation plutôt dynamique et d'honnêtes acteurs, relativement connus (Jude Law, Jennifer Jason Leigh, Ian Holm, Willem Dafoe). Il est évident que David Cronenberg s'aventure ici sur des sentiers hollywoodiens, rendant son style plus accessible, mais il le fait sans trop de casse et signe une petite série B à gros budget divertissante quoique loin de ses chefs-d'œuvre. À voir dans un but purement distractif car dans le cas contraire, la déception risque d'être de mise.
Publié le 27 Février 2008
Le Festin Nu
Cronenberg s'attaque à l'univers morbide et psychotique du romancier Burroughs avec ce singulier thriller mêlant érotisme et horreur grand-guignolesque sous un climat particulièrement troublant. On peut adhérer à ce gros délire surréaliste qui n'est pas sans évoquer certaines œuvres de David Lynch, ou alors s'ennuyer royalement devant une histoire aussi obscure et insolite. De bons acteurs (Peter Weller, Ian Holm, Roy Scheider), une belle esthétique renvoyant quelque peu au film noir des années 40-50 et une bande originale de Howard Shore comme toujours impeccable, contre un scénario qui nous échappe parfois au point d'agacer. À voir ne serait-ce que par curiosité, mais d'un point de vue personnel, je ne citerais pas ce Festin Nu parmi les plus grandes réussites de son auteur que sont La Mouche et A History of Violence notamment.
Publié le 27 Février 2008
City on Fire
Grosse déception que ce City on Fire dont l'intrigue peine sérieusement à décoller en dépit d'un canevas scénaristique assez intéressant (un flic infiltré qui se fond dans un groupe de malfaiteurs afin de le neutraliser par la suite), du tandem Chow Yun-Fat - Danny Lee (reformé avec davantage de bonheur dans The Killer) et de Ringo Lam aux manettes. Du film, Tarantino piquera des idées çà et là pour son Reservoir Dogs par ailleurs incomparablement plus abouti sur le plan de l'interprétation et de la mécanique narrative. Nous avons affaire ici à rien de plus qu'un tout petit polar dont les quelques séquences d'action très efficaces - gunfights nerveux et explosifs, cascades en voiture dans les rues de Hong Kong - valent mieux que le cabotinage insupportable de Chow Yun-Fat, la lourdeur inconvenante de certaines scènes - les batifolages débiles de CYF et Carrie Ng, le vieil inspecteur qui dégobille dans les toilettes, l'écrasement de hamburger dans la figure - et les problèmes de rythme légion du traitement. Une série B moyenne de chez moyenne.
Publié le 27 Février 2008
Zu: Les Guerriers de la Montagne Magique
Avec ce film – et dans une moindre mesure Green Snake, tourné dix ans plus tard –, Tsui Hark s'impose en prestidigitateur du septième art, en virtuose de la supercherie, en pendant hongkongais de Méliès, d'une certaine manière. C'est à un formidable spectacle baroque, caractérisé par une kyrielle de trucages où le cheap côtoie à chaque instant le génie, que nous convie le cinéaste barbichu. Pas un instant de répit, pas une minute de sobriété, tout n'est que fantaisie, folie et hystérie dans Zu, les Guerriers de la Montagne Magique, œuvre d'une infinie richesse visuelle et narrative, tant et si bien qu'un second visionnage s'exige pour ne pas en perdre une miette. Porté par des comédiens radieux – Brigitte Lin, plus belle que jamais, en tête – et une technique extraordinaire dans la mise en scène, ce bouillonnant ovni, s'il ne figure objectivement pas dans le cercle des réalisations les plus abouties de Tsui, aura révélé pour de bon l'inestimable talent de son auteur. Une perle rare.
Publié le 26 Février 2008
La Légende de Zu
Après nous avoir ébloui la rétine avec son dévastateur Time and Tide, Tsui Hark nous replonge dans l'univers fantasmagorique de Zu premier du nom, réalisé près de vingt ans plus tôt. Pour ce faire, changement radical au niveau du casting et de la méthode de travail. Les technologies au cinéma ont largement évolué entre temps, de même que la génération des Brigitte Lin, Yuen Bao et autre Adam Cheng a depuis déjà belle lurette cédé sa place à bien des nouvelles frimousses. C'est donc Ekin Cheng, Cecilia Cheung, Louis Koo et Zhang Ziyi qui prennent la relève, tandis qu'une tripotée de spécialistes en effets numériques s'attachent à illustrer l'environnement chevaleresque et imaginaire établi dans le matériau d'origine. S'il l'on devait trouver un bon épithète pour qualifier ce Legend of Zu, le terme « inégal » serait sans doute celui qui viendrait en premier lieu à l'esprit. En effet, les éclats de virtuosité le disputent constamment aux faiblesses les plus déplorables, nous laissant sur une impression mitigée, bel et bien conscient d'avoir assisté à un grand film avorté. Commençons peut-être par citer les principales scories du métrage avant de nous attarder sur ses qualités intrinsèques: tout d'abord, la débauche d'images de synthèse fait d'entrée de jeu regretter les trucages cheap mais empreints d'une indescriptible magie de Zu, les Guerriers de la Montagne Magique; résultat, cette mouture gagne en rigueur technique ce qu'elle perd en charme, en âme. Secundo, les CGI en question oscillent entre le crédible (la reconstitution des paysages fictifs, les nombreuses armes des personnages) et le bâclé (les divers design du démon évoquent un jeu vidéo old-school de dernière zone), ce dernier finissant par prendre le dessus sur la portion réussie des effets. Enfin, si l'intrigue du Zu initial nous donnait du fil à retordre sur le plan de la compréhension, elle demeurait palpitante de bout en bout, chose dont l'écriture de ce pseudo-remake ne bénéficie guère, malgré une énergie de tous les instants on ne peut plus relative à son auteur.
Mais assez jeté de pierres sur Legend of Zu; reconnaissons-lui également ses vertus, à commencer par une photo magnifique en tous points et un montage de Marco Mak (la série des Once upon a Time in China, Full Alert, A Better Tomorrow 3) d'une maîtrise et d'une fluidité admirables. Derrière cet aspect purement cinématographique, le charisme des interprètes joue énormément en faveur du film, d'une Cecilia Cheung alors touchée par la grâce et parfaite dans son rôle à un Ekin Cheng dont le regard perçant suffit à transcender la performance, en passant par une Zhang Ziyi méconnaissable. Des acteurs de registres aussi variés que les apparences de la créature maléfique du récit, laquelle aurait décidément pu jouir d'un traitement numérique plus abouti. Autre force de ce Zu cuvée 2001: une musique de Ricky Ho particulièrement soignée et ambitieuse, qui contribue à insuffler au métrage une dimension épique. On sent clairement à cet égard que Tsui a caressé l'envie d'atteindre l'ampleur d'une fresque hollywoodienne, ce qu'il ne parvient à faire qu'en partie. Mais les séquences les plus remarquables de Legend of Zu valent à elles seules Double Team et Knock Off – les deux expériences aux States avec Jean-Claude Van Damme, soit un nanar sans queue ni tête et un actioner en dents de scie – réunis, c'est pourquoi l'œuvre ne mérite guère la réputation de fiasco que certains lui ont prêtée, tandis que la porter aux nues serait probablement manquer de recul face à une réalisation mineure du génie de Hong Kong. Alors Legend of Zu, grand film avorté, mais pourquoi ? Parce qu'on imagine bien qu'avec des SFX utilisés à meilleur escient et une finition plus consciencieuse du scénario (car en dehors de ses prouesses derrière la caméra, Tsui sait également nous conter de passionnantes histoires lorsqu'il le veut), tout ceci aurait pu donner lieu à quelque chose de magistral. Reste un honnête wu xia pian teinté de fantastique, aux tares aussi abyssales que ses sommets sont considérables.
Publié le 25 Février 2008
Turkish Star Wars
Impressionnant démarquage turc de la mythique saga de George Lucas. Pas d'argent, pas de talent, mais que du bonheur pour le cinéphile venu y chercher son compte dans le genre. Un film mené à cent à l'heure, aux scènes de baston aussi approximatives que généreuses, parfois féroce (les peluches qui massacrent tous ces pauvres gens à grands coups de griffes) et qui plagie un peu tout ce qui lui vient à l'esprit entre deux stock-shots, trois sauts au trampoline et autres faux raccords ou problèmes de mixage. Les deux acteurs principaux, le héros et son acolyte, ont beau être des ringards finis, ils n'en suscitent pas moins un attachement particulier. En fait, l'œuvre dans son ensemble s'avère plaisante à suivre, punchy, naïve et d'une telle maladresse qu'elle en acquiert un style propre. Une petite perle à ranger aux côtés du Vivre pour Survivre de Jean-Marie Pallardy, autre nanar sous sa facture la plus définitive, tout aussi gauche encore que moins fun.
Publié le 24 Février 2008
Crazy Kung-fu
Crazy Kung-Fu n'est pas à proprement parler un film drôle. Certes, on sourit à bien plus d'une reprise, mais de là à s'esclaffer de rire, il y a un monde. Ce qui stupéfie avant tout dans cette bande, c'est l'incroyable maîtrise du rythme et de l'espace dont fait preuve Stephen Chow lors des séquences d'action. Deux éléments que le cinéaste-gagman, sous un prétexte de comédie burlesque au cahier de charges bien rempli, s'ingénie à modeler et remodeler sans cesse à sa manière, tenant ainsi la dragée haute aux passages les plus spectaculaires de la trilogie Matrix. De nombreux détracteurs semblent avoir mal mesuré la portée stylistique du métrage, le résumant à une pantalonnade de série plus ou moins formatée pour le public occidental ou encore une vulgaire resucée du précédent abattage de Chow. Crazy Kung-Fu est heureusement bien plus que ça, et si ses qualités fondamentales se situent au niveau d'une structure couillue et bluffante des scènes de baston, lui conférant un esprit cartoon palpable, on ne saurait fermer les yeux sur sa photo et sa reconstitution particulièrement soignées, qui le disputent au plaisir communicatif affiché par les comédiens, de Chow himself parfait en éternel loser à des seconds couteaux plus savoureux les uns que les autres (The Beast, le couple de proprios, le comparse obèse, Jane Dents-de-Lapin). À défaut donc de provoquer l'hilarité à toutes les occasions, cette farce signée le Buster Keaton de Hong Kong se regarde avec un plaisir monstre et se révèle bien plus subtile qu'il n'y paraît. Œuvre à la fois accessible par son univers à la Tex Avery et audacieuse dans ses explorations formelles, Crazy Kung-Fu rentre brillamment dans le lard d'une industrie cinématographique locale de plus en plus monotone, déjà à mille lieues de son âge d'or des années 80 et 90. Un compromis idéal entre le pop-corn movie qui se respecte et le film d'auteur latent.
Publié le 24 Février 2008
True romance
Le Bonnie & Clyde des années 90. Une appellation qui définit assez bien ce thriller à la violence parfois « over the top » (la séquence de fritage entre Christian Slater et Gary Oldman suivie plus loin par celle entre Patricia Arquette et James Gandolfini, ainsi que ce gros gunfight final bien juteux) mâtiné de romance idyllique. Supervisé par Tarantino, filmé avec une énergie dévastatrice par Tony Scott et fort d'un casting haut de gamme, le tout se suit avec un plaisir immense et constitue, au même titre qu'un Pulp Fiction ou un Point Break, l'une des aphélies du cinéma pop de son temps.
Publié le 23 Février 2008
Brazil
Film particulier, au fond virulent (une critique très caustique de la bureaucratie) et à l'ambiance kafkaïenne (le héros évolue dans un authentique univers labyrinthique). De Niro y campe un rôle haut en couleurs mais hélas pas assez exploité. La réalisation de Gilliam s'avère fort ambitieuse, de même que le scénario qui fourmille d'idées en tous genres, mais je dois avouer ne pas m'être senti impliqué dans le film plus que ça. Nul doute que je le revisionnerai une seconde fois dans quelques années pour voir s'il me laisse la même impression.
Publié le 23 Février 2008
Spider
Depuis La Mouche, Cronenberg s'est progressivement détaché du cinéma fantastique et horrifique afin de s'intéresser à un univers de plus en plus sombre, psychologique et dépouillé, également loin de ses paraboles subversives sur les mœurs contemporaines (Frissons, Rage). Spider met en scène les sinistres souvenirs d'un affecté mental qui furent le facteur de ses troubles psychologiques, d'une manière certes audacieuse: le personnage revit tel un fantôme les scènes de son propre passé et inscrit toutes les phrases dont il se rappelle sur un carnet de poche. Ralph Fiennes incarne avec une certaine conviction ce personnage sombre et taciturne, reconstruisant dans sa tête le puzzle défait d'un pan tragique de son enfance. Hélas, malgré un concept intéressant, le film accuse un gros déficit de consistance dans son intrigue, ce qui a pour cause de le rendre poussif et pas forcément captivant à suivre; les séquences se répètent par trop souvent et l'ensemble souffre d'importantes longueurs. En contrepartie, la réalisation ainsi que l'interprétation sont d'un très bon niveau, comme c'est souvent le cas chez Cronenberg. Spider constitue une déception de la part de son auteur – lequel se rattrapera néanmoins par la suite avec le fascinant A History of Violence – car il exploite mal son potentiel narratif, réduisant un redoutable récit psychologique sur le papier en un film globalement mou et ennuyeux à l'écran, dont l'opacité n'a d'égal que la léthargie. Une œuvre qui tombe un peu à l'eau.
Publié le 23 Février 2008
Le Contrat
Série B d'action 80's très quelconque, plus proche du nanar de moyen ordre que du vrai bon film bourrin à la Terminator ou à la Predator. Le produit souffre d'une mollesse générale assez désagréable (pas mal de longueurs et autres problèmes de rythme) et Schwarzy se contente de cogner et flinguer tout le monde sans grande motivation. À voir quand on n'a rien à faire principalement pour les quelques scènes de gunfight et de castagne qui tiennent la route, même si ces dernières auraient pu être plus nombreuses. À noter la présence du très bon Paul Shenar (le mémorable Sosa de Scarface) dans un sympathique rôle d'ordure.
Publié le 23 Février 2008
Pages |