Zombie Diaries 2: World of the Dead
Cinq ans après Zombie Diaries, cette suite directe retrace le parcours des derniers survivants britanniques. Filmé caméra à l'épaule, Zombie Diaries 2 lorgne davantage vers le "shoot them up" que vers Rec 2, en grande partie à cause d'un scénario minimaliste et d'un budget du même acabit.
Le début du métrage présente les protagonistes, cloîtrés dans une base militaire, victimes d'assauts répétés des zombies. Difficile de ne pas penser au Jour des Morts-Vivants, le trouble psychologique en moins.
Fuyant le bunker, envahi suite à d'obscures raisons (les grilles laissées ouvertes sans explication rationnelle), les rares survivants tentent de traverser une forêt, dans le but de rejoindre la côte et quitter le pays par la mer. Bien entendu, entre les zombies et des rebelles aussi bêtes que méchants, la tâche de nos héros s'avère délicate.
Quand on a pas de moyens, la base pour tout scénariste qui se respecte est d'avoir au moins des idées sortant de l'ordinaire. Ce qui frappe dans ce film, c'est l'absence de nouveauté.
De la scène d'introduction, copiant sans vergogne Paranormal Activity, au Jour des Morts-Vivants (le bunker), en passant par Rec 2 (la caméra nocturne), Diary of the Dead et le Projet Blair Witch (la caméra à l'épaule et la forêt), Zombie Diaries 2 s'apparente en fait à un medley balourd de tout ce que l'on a déjà vu en matière de film zombiesque.
Genre remis au goût du jour depuis la fin des années 90 (Resident Evil, 28 Jours plus Tard), le film de zombies est depuis victime de son succès. Sa popularité, associée à l'émergence du numérique, a permis à bon nombre de cinéastes débutants de se faire la main en nous bombardant de séries Z souvent aussi absurdes que rébarbatives. Zombie Diaries en faisait partie.
L'avantage avec des budgets réduits consiste à s'offrir des recettes honnêtes, suivant la distribution de ces produits Direct to Video. World of the Dead part sur les mêmes principes (un troisième volet semblant déjà imaginé en cas de réussite commerciale, si l'on se fie à l'épilogue).
Disposant d'effets spéciaux réussis (en partie grâce aux scènes nocturnes, évitant les gros plans), ce film utilise le principe de la caméra à l'épaule pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, celle-ci ne demande pas une technique très au point, et accélère le tournage. Ensuite, elle est synonyme d'une hausse de rythme. Enfin, elle offre un aspect réaliste plus appuyé.
Ici, c'est surtout le côté amateur qui est visible. Les acteurs sont toutefois crédibles, même si les rebelles forcent un peu le trait. Ces derniers sont toutefois au centre de la seule scène originale du métrage : la tentative de viol sur une femelle zombie.
Le final, un peu bâclé, alterne entre réel pessimisme et espoir de mise. Zombie Diaries 2 fait donc penser davantage à un jeu vidéo hyper réaliste qu'à un film.
On peut s'interroger sur l'intérêt de ce genre de produits, si ce n'est de permettre à de véritables chefs d'oeuvre de sortir encore plus aisément du lot.
De retour aux affaires depuis une bonne décennie, le cinéma d'horreur britannique semble déjà chercher un second souffle !
Un film de Michael Bartlett, Kevin Gates
Avec : Alix Wilton Regan, Philip Brodie, Josh Myers, Craig Stovin