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Vol 7500

Un vol entre Los Angeles et Tokyo est la proie d’évènements étranges qui mènent l’équipage à s’unir pour faire face à un mal inconnu.
Publié le 8 Janvier 2015 par OeilsansvisageVoir la fiche de Vol 7500
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Co-production impliquant les Etats-Unis et le Japon, Vol 7500 : Aller sans retour établit ce lien dans le récit par le biais d’un voyage en avion entre les deux pays. Au départ de l’aéroport de Los Angeles, les passagers embarquent pour un vol en direction de Tokyo. Différents groupes de personnes se constituent au fur et à mesure qu’ils s’installent dans la cabine. On découvre ainsi les personnalités des passagers, supports principaux d’une intrigue limitée par le conditionnement spatial de l’avion. Ce sont principalement des couples (ou duos de personnes) qui remplissent le vol : on retrouve de jeunes mariés en voyage de noces, la femme étant maniaque de l’hygiène et peu tolérante envers ses voisins de bord ; un groupe formé par deux couples dont un est au bord de la rupture ; les hôtesses, dont l’une d’entre elles attend vainement une relation avec le commandant de bord ; un voleur / vendeur de téléphones portables à la sauvette qui engage la conversation avec sa voisine qui, elle, se découvre une grossesse inattendue ; une jeune gothique à l’attitude nonchalante et finalement, un homme solitaire portant une cravate texane et un coffret mystérieux qu’il garde auprès de lui durant le vol.

La première partie du film sert à établir les rôles respectifs que tiennent ces différents personnages. Cela est fait grâce à un habile jeu de dialogue et de mise en scène qui parvient à retenir l’attention malgré l’absence d’actions significatives. Après ce premier temps qui fonctionne beaucoup grâce aux acteurs qui remplissent tous très bien leurs rôles, l’élément déclencheur se produit lorsque l’homme à la cravate texane est pris d’une toux violente qui lui fait cracher du sang. Malgré l’aide des membres d’équipage, il suffoque et décède rapidement. Pour ne pas paniquer le reste des passagers, le personnel décide de faire croire à un simple malaise et entrepose le cadavre dans le compartiment de la première classe après l’avoir fait évacuer. Dès lors, le commandant de bord réduit les lumières de la cabine en intensité faible pour minimiser la panique. Une nouvelle ambiance s’installe, le cauchemar commence.

Les passagers, du moins ceux que le récit met en valeur, comprennent rapidement ce qui se trame. Le malaise s’installe et prend une nouvelle tournure lorsque de violentes turbulences secouent l’appareil au point de provoquer une pression si forte dans la cabine, que les passagers sont forcés d’utiliser les masques à oxygène. La mise en scène dynamique et le montage rapide parviennent à rendre compte de l’urgence de la situation. La terreur prend définitivement le dessus dans l’avion. Une fois la situation rétablie, les passagers les plus téméraires s’unissent, décidés à percer le mystère du passager décédé plus tôt, persuadés que sa présence dans l’avion à un rapport avec les évènements qui frappent le vol. En fouillant ses affaires, ils découvrent une étrange poupée dans le coffre en bois qu’il avait avec lui. Une des passagères identifie l’objet comme un shinigami, « une poupée mortuaire contenant un esprit de la mort », selon ses propres mots. Sans aller trop loin dans les explications, la nature maléfique de l’objet est clairement signifiée par son apparence et ses mouvements désarticulés. Le mal contenu dans la poupée va alors se propager à tout l’appareil et se manifester à travers différentes situations, adaptées à ses victimes. Certains moments sont particulièrement réussis, comme lorsqu’une hôtesse se fait happer dans les rangements à bagages par une paire de bras sous les yeux horrifiés des autres passagers. Rappelons que le réalisateur du film n’est autre que Takashi Simizu, réalisateur d’origine japonaise, auteur de la série des Ju-On : The Grudge ainsi que de leurs remakes américains. On retrouve cette connexion américano-nipponne dans Vol 7500 et surtout le gout du cinéaste pour les esprits démoniaques du folklore japonais.

Si la mise en scène est plutôt intelligemment utilisée au regard des possibilités restreinte que permet la cabine d’avion, certaines grosses ficelles ont tendance à atténuer la réussite des meilleurs moments. Le plus flagrant est le fait qu’à partir du moment où le vol sombre dans le chaos et qu’un groupe de personnages principaux est formé, la cabine semble se vider progressivement de ses passagers sans que cela ne soit justifié dans le déroulement de l’action. Les personnages qui sont directement victimes du mal sont relativement peu nombreux et sont ceux que le récit met en avant par les dialogues. Le reste des passagers étant relégués au rang de simples figurants, on ne remarque pas spécifiquement leurs présences et donc pas non plus leurs disparitions. Le vide qui se fait progressivement dans l’avion ne s’explique que par la nécessité d’instaurer une ambiance toujours plus pesante pour accentuer le côté survival que prend le film à un certain point.

Ce Vol 7500 est un film sans prétention qui remplit plutôt bien son contrat. Le traitement que le réalisateur fait du sous-genre « terreur en avion », auquel il ajoute une part d’autoréférentialité liée à ses origines, donne un résultat relativement original qui saura combler les amateurs de séries B horrifiques. En revanche, le film apparaîtra peut être comme une farce de mauvais goût suite à la disparition du vol de Malaysia Airlines en mars 2014. Cela explique peut-être le fait que le film soit sorti directement en vidéo dans nos contrées. Il est d’ailleurs surprenant de constater que cette production impliquant les Etats-Unis et le Japon soit initialement sortie aux Philippines, c’est-à-dire à mi-distance entre Kuala Lumpur et Pékin, les deux villes que le vol disparu de Malaysia Airlines devait relier.

 

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Réalisateur:
Durée:
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Moyenne : 6.3 (3 votes)

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