Le Monstre qui vient de l'espace

Un film qui joue sur le côté métamorphose horrifique de son "héros". En effet, le monstre est ici un astronaute, Steve West, victime des radiations de Saturne, devenant par la force des choses un cannibale pour sa survie du fait d'une décomposition progressive de son corps.

On a donc ici affaire à une figure tragique qui devient un monstre poussé par un instinct de survie primaire. Ce n'est pas une figure maléfique cherchant à nuire mais un être mue par le besoin de survie, au détriment de ses victimes dont les morts ne sont pas vraiment montré pour la plupart mais dont on peut imaginer le calvaire. Ainsi, le film questionne la notion de survie et de déshumanisation.

Au niveau de cette métamorphose horrifique, je trouve qu'on peut faire un parallèle avec Franck Cotton de "Hellraiser" ou Seth Brundle de "La mouche", les deux se retrouvant aussi dépossédés de leurs identités, obliger de tuer ou nuire dans l'espoir de retarder l'inévitable. Malheureusement, le personnage étant mutique, le parallèle s'arrête là.

Le personnage de Steve est trop peu montré, on s'attarde plus sur les conversations entre ceux qui sont responsables en partie de cette mutation. On mise donc plus sur une réflexion autour de la science et de la morale qui prendra d'ailleurs un aspect plus explicite dans la dernière partie avec le binôme du docteur et du shérif. Malheureusement, ça évacue un peu trop la partie horrifique qui semble passé presque au second plan.

Malgré tout, j'apprécie le côté jeu entre répugnance et drame qui caractèrise le parcours de Steve.

Un film d'horreur correcte mais qui n'offre pas assez de tension, ni assez d'audace. Cependant, la dégradation corporelle de Steve reste un point fort du film, tout comme son dilemme moral.