Voir la fiche complète du film : Massacre au Camp d'Eté 2 (Michael A. Simpson - 1988)

Massacre au Camp d'Eté 2 - Critique

Cinq ans après une sanglante vague de crimes, un camp de vacances est victime de mystérieuses disparitions en chaîne. Sleepaway Camp 2, à défaut d'être un chef d’œuvre du genre, reste un agréable divertissement.

Publié le 16 Janvier 2011 par GORE MANIAC
Voir la fiche de Massacre au Camp d'Eté 2
6

**Attention, cette critique contient des spoilers.**

Cinq ans après une sanglante vague de crimes commise non loin de là, un camp de vacances est victime de mystérieuses disparitions en chaîne.

Moins connue que son homologue Jason Voorhees, Angela est pourtant au centre de la saga des Sleepaway Camp, initiée en 1983 et toujours d'actualité (un sixième volet est prévu pour 2011).

Oeuvrant à la base dans le même environnement que le tueur à la machette des Vendredi 13, un camp d'été, Angela ne fait pourtant pas partie des cadors du slasher.
Manque de reconnaissance illogique ? Une partie de la réponse se trouve dans cette chronique s'intéressant à la suite du film originel, réalisée cinq ans plus tard.

Angela, héroïne du premier massacre, est sortie de l'asile, en apparence "guérie". Elle est engagée comme monitrice dans un camp de vacances et entend bien y faire respecter sa propre vision du bonheur, quitte à employer les grands moyens !
Dès lors, entre deux soeurs régulièrement ivres et droguées, une jolie blonde peu farouche avec ses camarades de jeu masculins et des jeunes voyeurs, la timide monitrice aura du pain sur la planche, usant d'arguments variés pour parvenir à ses fins.

Disposant d'un budget réduit, cette suite tardive assume davantage le parti pris de la comédie. Un choix plutôt judicieux lorsque les moyens ne permettent pas à un métrage de pouvoir rivaliser sur le plan du gore ou de l'intrigue avec des références du genre.
Le slasher, commandité par de nombreuses règles, n'est en effet pas toujours un exercice de style évident à mettre en place, et les navets insipides et puérils s'y trouvent en plus grand nombre que les films cultes.

Cette suite dispose de quelques marques d'originalité qu'il ne faut pas négliger.

Tout d'abord, la personnalité du tueur. Ici, il s'agit d'une femme réservée et discrète à première vue. La sauvagerie de ses crimes semble quelque peu disproportionnée par rapport aux fautes commises par ses victimes, qui ne sont finalement que des adolescents en vacances ayant envie de prendre du bon temps. En cela, l'on peut penser qu'il s'agit d'une marque d'ironie du scénariste, dans un pays réputé pour son puritanisme exacerbé. Les filles dénudées y sont d'ailleurs plus présentes que dans les autres slashers du moment, preuve de l'envie de se démarquer de ce métrage.
L'autre point fort du film demeure les nombreuses armes utilisées par Angela, de la perceuse à la tronçonneuse, en passant par l'huile bouillante. Sur ce point, on peut tirer un coup de chapeau à cette fille qui va jusqu'au bout de ses idées ! Sans oublier un clin d'oeil bien senti à trois tueurs mythiques du Septième Art : Jason, Freddy et Leatherface.

Néanmoins, ne versant pas totalement dans la parodie, Sleepaway Camp 2 doit aussi être quelque peu convaincant dans ses moments d'effroi pour être totalement efficace. Et dans ce domaine, il est clair que ce film manque sa cible !
En effet, entre deux meurtres et quelques scènes humoristiques un peu kitsch (la chansonnette poussée par l'héroïne, soeur du chanteur Bruce Springsteen dans la vie), ce métrage n'a rien d'effrayant.

L'humour, pas toujours forcément recherché (le personnage de T.C. par exemple), évite certes au spectateur de s'ennuyer fermement.
Toutefois, certains acteurs manquent de crédibilité, la mise en scène est parfois maladroite, et le final, accumulant les morts mais pas les idées neuves, est un peu longuet.

De sorte que l'on gardera un souvenir sympathique mais pas impérissable de ce second opus d'une série méritant cependant bien d'être mise en lumière par l'éditeur Oh My Gore !, qui distribue aussi le troisième volet de cette série.
Car si on le compare à bon nombre de slashers des eighties, Sleepaway Camp 2, à défaut d'être un chef d'oeuvre du genre, reste un agréable divertissement qui méritait bien sa place sur les étagères DVD des cinéphiles amateurs de séries B décomplexées.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

The Coffin

The Coffin

Pour le critique de cinéma, il existe en gros trois catégories de films : ceux qu'il a beaucoup apprécié et sur lesquels il y a beaucoup à dire, ceux qu'il a détesté et sur lesquels il y a également beaucoup de choses à raconter et puis il y a la dernière catégorie: ceux qui laissent indifférent. C'est celle-là qui donne le plus de fil à retordre au critique consciencieux et désireux...
L'enfer des zombies

L'enfer des zombies

À plus d’un égard, L’enfer des zombies occupe une importance particulière dans le genre horrifique et le cinéma transalpin. Surfant sur la vague initiée par les films de Romero, le présent métrage est également considéré comme le premier film d’horreur de Lucio Fulci. Déjà versé dans le giallo et le thriller sulfureux, comme l’attestent Le venin de la peur et L’...
Jack l'Éventreur

Jack l'Éventreur

Malgré les multiples spéculations et les tout aussi nombreuses théories sur son identité, Jack l’Éventreur est resté une énigme dans les annales criminelles. Il a très tôt fasciné le public, au point de s’ancrer dans l’imaginaire collectif comme l’archétype du tueur en série. Par la suite, son mythe a perduré à travers des livres de faits, puis au centre de fictions...
Lucifer

Lucifer

Qu’il s’agisse de séries ou de films, lorsqu’on parle du diable, on a tendance à le dépeindre sous une forme bestiale et maléfique. On le serait à moins dans les cas de possessions, d’endroits hantés ou de confrontations directs avec le malin. Il est certaines œuvres où sa présence est plus suggestive et ambivalente dans son rapport au mal. Représenté comme un séducteur...
The Dyatlov pass incident

The Dyatlov pass incident

Renny Harlin possède une filmographie pour le moins inconstante, alternants nanars de luxe ( Driven , Le pacte du sang ...) avec des productions plus recommandables, à tout le moins honnête ( Cliffhangher , Cleaner ...). Aussi, il est difficile d’aborder l’une de ses réalisations avec une idée arrêtée. De l’appréhension sur le fond, de l’esbroufe sur la forme, les craintes ne manquent pas pour...