The Descent : Part 2
Le survival claustrophobique du premier opus laisse ici la place à un survival pur et dur. Classique et sans surprise, mais solide...
*Attention cette critique contient quelques spoilers*
Dans la logique du cinéma actuel, le succès public et critique de The Descent ne pouvait évidemment pas rester sans suite. Quelques années sépareront pourtant la sortie de Descent: Part 2 de son prédécesseur. Ce laps de temps était à priori une bonne chose puisque la plupart des séquelles se font dans la précipitation afin de profiter au maximum du succès du premier opus.
"Il faut battre le fer tant qu'il est chaud" dit l'adage préféré des producteurs. Ce n'a pas été le cas ici, mais les quatre ans d'écart qui séparent les deux films ont-ils été suffisants pour concevoir une suite à la hauteur de The Descent? Assurément non...
Grrrr!
Après une expédition qui a viré au carnage, Sarah, une spéléologue, réussit à sortir vivant des grottes où elle s’était égarée. En état de choc, elle ne donne aucun renseignement concernant ses camarades qui l’avaient accompagnées sous terre. Les autorités déclenchent des recherches en vue de retrouver des survivantes et décident de partir explorer les cavernes. Pour ce faire, ils emmènent Sarah avec eux...
Hiiiiiiiii!
Avant tout chose, je dois vous signaler que je ne suis pas un grand fan du premier Descent. On me l'avait vendu comme un modèle d'angoisse et pour ma part, je dois avouer que j'étais un peu resté sur ma faim. Je trouve donc sa réputation un peu surfaite.
Malgré tout, j'avais bien apprécié le film pour son ambiance claustrophobique et ses héroïnes bien croquées. Ceci pour dire que mes attentes concernant cette suite n'étaient pas très élevées.
Avec cette séquelle, Jon Harris nous offre une suite qui ne s'écarte pas beaucoup des sentiers tracés par le premier opus. On prend donc les mêmes ingrédients et on recommence. Une pirouette scénaristique un peu bancale permet de ramener dans les grottes Sarah, l'unique survivante de la précédente expédition (enfin pas vraiment comme nous le verrons par après). Hélas, les points forts de The Descent semblent avoir été oublié en chemin et cette nouvelle épopée souterraine s'avère moins prenante que la première. Ainsi, les personnages constituant l'équipe de sauveteurs nous sont à peine présentés et il est difficile de s'y attacher, contrairement au groupe de filles du premier film. La plupart des membres manquent de charisme et de sympathie. Par exemple, le shérif est l'un des personnages les plus antipathiques jamais vus, un sale type au regard de psychopathe que le spectateur souhaite voir mourir dès son apparition à l'écran. The Descent: Part 2 n'avait clairement pas besoin de ce "méchant" supplémentaire puisque cette suite capitalise principalement sur les monstres mutants qui pullulent dans les cavernes.
Roaaaaar!
Un autre défaut, peut-être même LE défaut de ce nouveau métrage, est que le sentiment de claustrophobie de The Descent est totalement absent. La faute à des grottes bien trop éclairées et faciles d'accès pour susciter la moindre angoisse. Les personnages pourraient sans peine se passer de leurs lampes de poche tant la lumière éclaire le moindre recoin de chaque caverne. La seule séquence à peu près réussie au niveau de la claustrophobie voit l'une des sauveteuses se faire enfermer dans un carcan de pierre à la suite d'un éboulement. Mais en dehors de ce passage, The Descent: Part 2 ne réussit jamais à tirer parti des lieux étroits où se déroule l’action.
D'un autre coté, on peut se demander si Jon Harris souhaitait réellement donner à son film une ambiance claustrophobique. Au vu du résultat final on peut en douter puisque le survival en huis-clos du premier opus laisse ici la place à un survival d'action pur et dur. Exit l'ambiance d'enfermement et bienvenue aux hordes de monstres. Pour tenter une comparaison osée, je dirais que The Descent: Part 2 est à The Descent ce que Aliens: le retour était à Alien. Sauf que Jon Harris n'est pas James Cameron. Sa réalisation est solide mais des clichés de mise en scènes assez irritants viennent la gâcher (les apparitions surprises à répétition notamment) et les scènes d'attaque ne sont pas assez intenses pour scotcher le spectateur. Heureusement, quelques plans gores bien foutus parsèment le film. On notera également une scène d'humour scatologique un peu malvenue.
Youhou!
Toujours au rayon des points négatifs, le scénario se permet de réintroduire un personnage du premier film, sans justification ou presque. Pour le coup, le spectateur a un peu de mal à l'avaler puisque ce retournement de situation est assez inutile à l'histoire et ne sert qu'à surprendre. Ceci montre bien que le scénario de cette séquelle mise beaucoup plus sur le coté "action" du film plutôt que sur une histoire bien construite et une ambiance oppressante. Tout cela se terminera par un ultime twist final grotesque dont je vous laisse tout de même la surprise.
Bref, The Descent: Part 2 est une séquelle décevante mais qui n'ennuye pas une minute grâce à son rythme soutenu et à sa réalisation efficace. On regrettera juste qu'une fois encore, le numéro deux se soit laissé tenter par les sirènes du "bigger & louder" au lieu de chercher une voie originale pour développer l'histoire.
Un film de Jon Harris
Avec : Shauna Macdonald, Natalie Jackson Mendoza, Krysten Cummings, Gavan O'Herlihy