Voir la fiche complète du film : Arac Attack (Ellory Elkayem - 2002)

Arac Attack

Sur fond de références aux bobines similaires des années 1950, Arac Attack s’avance comme un survival animalier décomplexé. Le parti pris humoristique est permanent, s’appuyant sur un aspect « cartoonesque » dénué de tout réalisme. Malgré des errances dans sa progression, ses dialogues et son scénario, un film globalement satisfaisant compte tenu de ses prétentions.

Publié le 16 Novembre 2020 par Dante_1984Voir la fiche de Arac Attack
6
Araignée Désert

Que l’on envisage de faire un film « sérieux » sur la thématique des araignées, comme Arachnophobie, ou que l’on souhaite proposer un spectacle débridé, la frontière est bien mince pour éviter le navet. Des itérations telles qu’Arachnid (Jack Sholder) ou Spiders (Gary Jones) sont là pour nous le rappeler. Déjà responsable du sympathique Éclosion, téléfilm où des cafards se révélaient assez véhéments, Ellory Elkayem poursuit son exploration des bestioles répugnantes et pas toujours avenantes avec Arac Attack. En l’occurrence, le réalisateur nous offre un hommage ultra-référentiel aux productions des années 1950, notamment Tarantula ou encore Earth Vs The Spider.

 

Qui aurait cru qu'une araignée puisse emballer Scarlett ?

Le contexte met d’emblée le spectateur en condition. Le scénario est truffé de ficelles grossières qui s’appuient sans vergogne sur des clichés et autres raccourcis faciles propres au survival animalier. Au lieu de s’en affranchir, l’intrigue se les approprie pour en faire un critère d’identification à part entière. Protagonistes, cadre de l’invasion, progression et événements perturbateurs sont tous soumis à cette ligne directrice où l’improbable survient, où le ridicule ne tue pas… Enfin, presque. À aucun moment, Arac Attack ne se prend au sérieux. Bien que certaines réparties soient binaires et d’autres s’alourdissent de remarques pas toujours finaudes, l’humour et l’autodérision sont le nerf de la guerre ; quitte à risquer une overdose.

Si la légèreté reste présente de but en blanc, elle se trouve également dans des situations rocambolesques. Certes, la taille exponentielle des arachnides est une aberration en soi. Toutefois, cette caractéristique constitue généralement la cause de l’effet recherché. Elle relève plus rarement des conséquences. Preuve en est avec le chat pris à parti dans les combles d’une maison où sa silhouette déforme les murs du sol au plafond. On peut également évoquer le parc à autruches et les bruits saugrenus accompagnant leur déplumage. Mais c’est surtout les petits cris suraigus de certaines araignées qui rendent le propos plus comique que grave.

Un nouveau service d'ordre pour le Black Friday...

La tonalité « cartoonesque » est avérée, à tel point que l’on pourrait se croire dans un dessin animé de Tex Avery plus que dans une production de monstres d’Universal Pictures des références précitées. On accroche ou pas à un tel traitement. Il est vrai que certains passages peuvent paraître répétitifs. En cause, l’incrédulité des locaux et l’incompétence des dirigeants de la ville. De même, le rythme effréné tend à faire s’accélérer la croissance des arachnides, au détriment du bon sens. On a beau évoquer la présence d’une mine ou l’enclavement du désert, il n’empêche que la cohérence n’est pas la principale priorité du metteur en scène. Rien de préjudiciable à l’ensemble, mais un manque de finitions évident au niveau des détails, y compris pour le dénouement.

En revanche, on peut saluer la diversité des différentes espèces d’arachnides représentées. Non satisfait de proposer des échelles de (dé)mesure variées, on peut apprécier les spécificités de nombreuses araignées. Au-delà des caractéristiques physiques, cela passe par leur comportement, leur instinct de prédation et, par extension, la manière dont elles attaquent ou préparent leurs pièges. On songe aux trappes de la mygale fouisseuse, aux bonds des araignées sauteuses ou encore aux techniques de capture de certaines veuves noires et tarentules. L’ensemble reste recherché et bénéficie d’une belle complémentarité pour diversifier les assauts et ainsi compenser certaines redondances de la trame.

A moins qu'il ne s'agisse de ces bras cassés

Bien qu’il présente de nombreuses perfectibilités sur la forme pour s’avancer comme un divertissement de premier ordre, Arac Attack est un survival animalier sympathique et honnête sur sa marchandise. Privilégiant l’humour à la gravité de la situation, le film d’Ellory Elkayem n’a pas la prétention d’effrayer, mais de faire d’un objet de terreur collective une farce pleinement assumée. Malgré son approche « tout public », l’orientation joue davantage la carte de l’hommage aux films de monstres des fifties afin d’interpeller l’amateur de productions dédiées aux animaux tueurs. Il en ressort un plaisir coupable, assez sommaire dans ses ambitions, mais pourvu d’un fort capital sympathie.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Les Portes du Temps
Une belle affiche, un pitch très excitant, un trailer qui donne fichtrement envie de voir le film et pour finir, le toujours excellent Christopher Eccleston en grand méchant, bref tous les ingrédients étaient réunis pour obtenir un grand film. C'est donc avec confiance et impatience que l'on aborde cette adaptation du roman de Susan Cooper mais après 1h30 il nous faut malheureusement...
Scary Movie 4
On prend les mêmes que le 3 et on recommence (encore!). Alors que le premier épisode parodiait intelligemment des classiques du slasher, la série des Scary movie s'est depuis enfoncée dans le détournement frénétique des blockbusters ayant récemment bien fonctionnés au box-office. Et la seule chose qui la différencie encore de navets comme Big Movie , Spartatouille ou autre ânerie du genre, ce...
Un Coup de Tonnerre
Il n'y a rien à faire, malgré que le sujet ait été exploité à de multiples reprises, chaque film abordant le voyage dans le temps et ses conséquences attise encore la curiosité. Il faut dire que les possibilités sont infinies et que voir ce qu'aurait pu devenir notre monde si tel ou tel événement s'était produit reste toujours très excitant. Bien fait, ça peut donner des choses telles...
Amityville : The Awakening
Depuis les années 1970, l’affaire Amityville n’a eu de cesse de défrayer la chronique. À partir du fait divers original et du livre, les films qui ont suivi nous ont donné du classique (les deux premiers volets), du correct et du mauvais, proche du nanard, comme la troisième itération. Vu de l’hexagone, on pourrait croire que la saga s’en soit tenue au remake. Or, la...
Ginger Snaps : Resurrection
Après la mort de sa soeur Ginger, Brigitte s'est évadée dans la nature, tentant d'enrayer la progression de sa contamination en s'injectant régulièrement des doses d'aconit. Cependant, elle est poursuivie depuis plusieurs jours par l'un de ses féroces congénères. Donner une suite à un film n'est jamais chose aisée, surtout lorsque l'originel avait donné lieu à une...
Arac Attack
Réalisateur:
Durée:
99 min
6.80357
Moyenne : 6.8 (56 votes)

Eight Legged Freaks (Arac Attack) Trailer

Devinez le film par sa tagline :

Based on a True Story of one of the most Horrific Murders in History
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques