Monster Brawl
Le moins que l'on puisse dire en consultant le pitch de Monster Brawl, c'est que le réalisateur et scénariste du film, Jesse T. Cook, n'a pas eu peur d'aller très loin dans son délire, en confrontant des légendes du Septième Art pour un tournoi de catch ! Si l'on consent bien volontiers à suivre le cinéaste dans son trip, il faut un tant soit peu apprécier l'univers de ce sport spectacle.
Sinon, le résumé ci-dessus consistant à combler les 90 minutes du métrage, vous trouverez le temps bien long devant ce film qui se présente comme un live télévisé d'un tournoi, avec présentation des adversaires (avec un humour qui ne casse pas des briques) et commentaires acérés des deux animateurs.
Outre les monstres classiques (le Monstre de Frankenstein, la momie, la vampire, le zombie, la sorcière, le loup-garou), Cook y ajoute un cyclope tout droit évadé de la Mythologie, ainsi qu'une putride créature des marais dont le faux reportage sur ses activités façon National Geographic parviendra à nous arracher un sourire.
Les autres séquences censées nous résumer les forces en présence disposent certes de quelques beaux efforts (qualité de la photographie notamment), mais n'offrent aucun fait marquant. Entre deux combats à mort, les interventions de quelques stars du catch méconnues dans nos contrées (n'espérez pas ici voir The Rock laminer la Sorcière Maudite) ne présentent aucun réel intérêt (ré)créatif, la faute à des dialogues rarement acerbes, de sorte que l'on se demande rapidement le but recherché par le réalisateur !
En effet, les fans hardcore de ce sport populaire ne trouveront guère de séquences époustouflantes à se mettre sous la dent. Les fans d'horreur ne seront aucunement choqués devant quelques têtes explosées ou membres dévorés ici et là !
Auteur d'un Scarce plutôt efficace et sanglant, Cook tente ici un pari audacieux, celui de mélanger deux univers très différents, sous l'angle de la comédie. L'humour n'étant guère au rendez-vous, on finira par trouver l'ensemble répétitif et enfantin.
En additionnant toutefois deux thèmes qui en ce moment drainent une quantité conséquente d'aficionados, Cook a minimisé les risques. En proposant, en outre, un métrage pas trop violent et très second degré, il espérait bien convaincre un maximum de distributeurs de diffuser largement un programme original mais accessible (imaginant même déjà une possible suite en cas de succès) !
Difficile d'être plus sévère avec Monster Brawl, car on finit par se prendre au jeu du pronostic, assistant à une finale assez distrayante. Néanmoins, on peut s'interroger sur la santé du cinéma en assistant à ce genre de film, qui se contente de recycler des monstres mythiques que l'on aimerait revoir sous un autre jour.
En attendant, hormis les fans de Lance Henriksen (où plutôt de sa voix, puisqu'on n'apperçoit pas notre cher Bishop, trop occupé sans doute à négocier son cachet en coulisse) ou les allumés de catch underground, il paraît compliqué de conseiller cette mixture cinématographique assez fade à beaucoup de monde, surtout en temps de crise.
Quitte à monter sur le ring, autant préférer au très modeste Monster Brawl le remarquable The Wrestler, avec une vertigineuse composition de Mickey Rourke !
Un film de Jesse Thomas Cook
Avec : Dave Foley, Art Hindle, Kevin Nash, Jimmy Hart