Voir la fiche complète du film : Massacre au Camp d'Eté 3 (Michael A. Simpson - 1989)

Massacre au Camp d'Eté 3

Un an après le second massacre orchestré par Angela, le camp New Horizons tente une expérience d'une semaine. Série B sympathique à défaut d'être ambitieuse, <b>Sleepaway Camp 3</b> peut être distrayante un soir d'été.
Publié le 3 Mars 2011 par GORE MANIACVoir la fiche de Massacre au Camp d'Eté 3
5
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.**

Un an après le second massacre orchestré par Angela Baker, le camp New Horizons tente une expérience d'une semaine regroupant des adolescents de divers milieux sociaux.

Toujours en fuite, Angela prend la place d'une des candidates, bien décidée à punir les campeurs les plus malsains.

Visiblement certains du succès de Sleepaway Camp 2, la même équipe technique tourna ce troisième opus seulement quelques jours après la fin du film précédent, dans le même environnement, assurément davantage pour des raisons financières qu'artistiques.
Reprenant les mêmes ingrédients que dans Unhappy Campers (humour noir, filles dénudées et garçons stupides, même lieu de débauche et de meurtres), ce troisième volet ne prend aucun risque. Les amateurs du second film, idéal dans les drive-in, ne seront en effet guère dépaysés, tandis que les spectateurs non initiés à la saga ne seront pas perdus en route.

Pamela Springsteen et son éternelle moue boudeuse conserve le rôle de la tueuse en série Angela Baker. Avec son air innocent et nonchalant, l'actrice endosse avec talent ce rôle ambigu, n'oubliant jamais l'ironie du second degré, au cours de tueries souvent thématiques, selon la victime sélectionnée.
Ainsi, l'une des monitrices du camp, feignante et peu portée sur l'écologie, finira la tête tranchée au milieu du local à poubelles et le chef de classe, légèrement porté sur les jeux masochistes, finira par être littéralement emporté par un de ces jeux déviants.

Toutefois, l'impression laissée par l'ensemble des meurtres reste des effets gores trop peu élaborés pour être dignes d'intérêt. L'humour et les scènes dénudées étant moins assumés que dans le volet précédent, il faut bien avouer que Teenage Wasteland finit par devenir répétitif, n'étant qu'une copie de Massacre au Camp d'été 2.
De plus, les personnages secondaires sont peu marquants et leurs éliminations ne s'avèrent en rien dérangeantes.

En cela, la coupe de certaines séquences plus sanglantes, disponibles dans les bonus de l'édition DVD d'Oh My Gore, auraient donné davantage de relief au métrage.
Ainsi, le masochiste attaché à l'arbre se faisait normalement arracher les bras, mais le montage final cache ce démembrement qu'on devine pourtant aisément. On regrette donc l'absence d'une version uncut pour cette distribution en DVD, la version officielle manquant de sel.

Autre point négatif, l'absence d'exploration totale concernant la personnalité et les réelles motivations d'Angela. Contrairement au précédent film, on aurait aimé voir le scénariste s'intéresser davantage à ce personnage plus complexe qu'il n'y parait à première vue. Rares sont en effet les femmes tueuses en série au cinéma, et Pamela Springsteen avait les qualités nécessaires pour apporter encore plus de profondeur à son jeu, et offrir une dimension croissante à Angela.

Mais le manque d'ambition reste le créneau majeur de cette franchise.
Privilégiant un tournage facile et rapide dans les mêmes lieux que le second film, les producteurs ont cherché la rentabilité à la qualité, délaissant dès lors l'attrait psychologique potentiel de son héroïne. Dans un autre contexte, et avec un scénario plus élaboré, cette tueuse pouvait permettre à cette série de rivaliser avec les slashers de son époque.
Se voulant avant tout rentable, il ne peut que concurrencer les Vendredi 13, dont le masque de Jason est d'ailleurs repêché par Angela dans le lac.

Toutefois, son épilogue est plutôt sarcastique, Angela se faisant agresser par la seule victime qu'elle souhaite épargner, se trompant encore sur la nature réelle ce celle-ci, mais finira à nouveau par s'échapper, comme toute star de slasher digne de ce nom.

Série B sympathique à défaut d'être ambitieuse, Sleepaway Camp 3 peut être distrayante un soir d'été, à la suite du second volet, à condition d'aimer les slashers minimalistes, l'édition DVD française n'étant pas avare en matière de bonus.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Dance in the Vampire Bund
On le sait, les vampires ont largement été représentés dans la culture populaire. Le septième art ne fait pas exception à la règle et, tout comme les zombies et autres mythes en vogue, a usé le filon jusqu'à la corde. Difficile d'innover sur un sujet aussi récurrent et encore plus de ne pas sombrer dans les clichés maladroits après le passage de la bit-lit et ses rocambolesques romances à l'eau...
Frenzy
Ces dernières années, peu de films de requins sont parvenus à se distinguer. Le mot d’ordre général étant de faire n’importe quoi avec peu de moyens et une absence totale de talent (et de scrupules), on peut compter sur les doigts d’une main les métrages potables de la décennie2010. Il est vrai qu’il est tellement plus simple de laisser libre cours à la bêtise que...
Amityville
Si les remakes ont toujours fait partie du modèle hollywoodien, les années 2000 ont connu un recyclage effréné de productions emblématiques. Après le succès mérité du Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, le cinéma de genre a particulièrement été impacté. Bien que sa notoriété soit restée dans les mémoires pour les affaires DeFeo et Lutz, le cas Amityville a été progressivement dénaturé au...
I, Frankenstein
Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, I, Frankenstein n’est pas une énième adaptation du célèbre roman de Mary Shelley mais celle d’une bande dessinée qui s’en inspire. L’action se déroule après que la créature ait assassiné l’épouse de son maître et dérobée le manuscrit faisant état de ses expériences. Elle fuit vers les territoires du grand nord, poursuivie par son...
Les dents du bayou
Moins présents que leur homologue aquatique, le «terrifiant» requin, le crocodile et l’alligator ont également eu droit à nombre de survival animalier. Des productions italiennes aux dernières idées saugrenues issues du bis, le reptile n’a guère brillé sur le grand ou le petit écran. Il faut se tourner vers Primeval , Eaux troubles ou le premier Lake Placid pour regarder...

Thématiques