Le Silence des Agneaux
L’agent spécial du FBI, Clarice Starling (Jodie Foster), enquête sur un serial killer surnommé « Buffalo Bill » (Ted Levine). Sur les conseils de son supérieur, Jack Crawford (Scott Glenn), elle va proposer au docteur Hannibal Lecter (Anthony Hopkins), un serial killer sous les verrous, de l’aider dans son enquête en échange d’une remise de peine…
Le film est l’adaptation d’un roman de l’écrivain Thomas Harris. Cependant, il est intéressant de rappeler que Le Silence des Agneaux n’est en fait que le second volet d’une trilogie entamée avec Dragon Rouge (adapté une première fois au cinéma par le réalisateur Michael Mann en 1986 dans Manhunter puis par Brett Ratner en 2002) et terminée par Hannibal (adapté au cinéma en 2001 par un Ridley Scott alors peu inspiré).
Le Silence des Agneaux est un thriller absolument remarquable. Ma critique risque donc d’être assez courte étant donné que je n’ai quasiment aucun reproche particulier à faire envers le film de Jonathan Demme…
D’un point de vue technique, c’est un sans faute : une réalisation inspirée qui sait mettre en valeur à merveille décors et acteurs (voir les entrevues entre Starling et Lecter), des décors glauques à souhait (les prisons de Lecter en particulier) et une musique envoûtante (composée par le grand Howard Shore, responsable des scores épiques de la trilogie du Seigneur des Agneaux de Peter Jackson) qui participe à l’ambiance générale du film avec brio.
Du côté du casting… que dire ? Anthony Hopkins confirme qu’il est un grand acteur et sa prestation dans le film aura marqué les esprits de millions de personnes. Il possède une présence incroyable et chaque scène au cours desquelles il intervient est à la fois terrifiante et fascinante. Hopkins est secondé par une Jodie Foster tout simplement parfaite dans le rôle de cette jeune inspectrice, à peine sortie des bancs de l’académie, profondément marqué par un passage douloureux de son enfance. Le reste de la distribution est du même calibre et on saluera les prestations intéressantes de Scott Glenn (Jack Crawford), Anthony Heald (le docteur Chilton) et Ted Levine (Jame « Buffalo Bill » Gumb).
L’intrigue est passionnante et l’on suit avec un plaisir non dissimulé l’enquête de l’agent spécial du FBI, Clarice Starling, aux trousses d’un tueur en série insaisissable. La relation entre Starling et le docteur Hannibal Lecter est à la fois troublante, ambiguë et émouvante. On retrouve un peu le syndrome de l’infirmière qui tombe amoureuse de son malade transcendée d’une manière remarquable. En ce qui concerne le tueur en série « Buffalo Bill », il est évident que ses agissements sanglants font référence (tout comme le Psychose de Hitchcock et le Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper) aux crimes abominables perpétrés par un certain Edward Gein, un fermier qui, entre 1954 et 1957, dans le comté de Plainfield dans le Wisconsin, tua des femmes pour leur arracher des lambeaux de chair mais aussi prélever leur organes génitaux. A noter qu’un très bon film lui est entièrement consacré : Ed Gein, tout simplement !
Le Silence des Agneaux est donc définitivement un thriller prenant et sans doute l’une des meilleures réalisations de Jonathan Demme. Un thriller qui réserve quelques moments de frissons et quelques effets sanglants discrets mais tout à fait saisissants.
Malgré la médiocrité de Hannibal et de Dragon Rouge, les producteurs croient toujours en Hannibal Lecter. Et en effet, est annoncé pour 2005 : The Lecter Variations, qui nous dévoilerait l’enfance de Lecter...
Un film de Jonathan Demme
Avec : Jodie Foster, Anthony Hopkins, Scott Glenn, Ted Levine