Le Cauchemar de la Forêt
Un survival banal, dont la seule originalité réside dans l'identité des méchants...
Vous êtes de ceux qui pensent que le survival est un genre qui a dit tout ce qu'il avait à dire? Que quand on a vu un survival, on les a tous vu?
Et bien dans ce cas, je vous déconseille fortement la vision de ce Cauchemar de la Forêt, énième chasse à l'homme forestière à base de jeunes crétins partis faire du camping dans un endroit inapproprié.
Pour les autres, suivez-moi, c'est par ici...
Hiii
Huit cadres d'une entreprise spécialisée dans la production de jeux vidéo décident d'organiser une partie de paintball dans l'arrière pays. Arrivés sur les lieux, un autochtone leur indique une bonne aire de jeu. Ils ne savent pas encore qu'ils ont été repérés par les membres d'une secte de fanatiques qui kidnappent les femmes pour en faire des mères porteuses dans le but de créer une nouvelle armée de Dieu...
*humpf* *humpf*
Si le résumé est alléchant, le résultat à l'écran l'est beaucoup moins parce qu'à part l'identité des méchants (des militaires) et leurs motivations, rien ne distingue ce film de tous les produits du même calibre qui l'ont précédé.
Il faut dire que le film ne partait pas sur des bases solides puisque le scénariste Anthony Jaswinski n'avait jusque là à son actif qu'un obscur téléfilm (Killing Time) et que le réalisateur Marty Weiss en était à son deuxième essai après... Vampires 3: la dernière éclipse du soleil. Autant dire que ça sentait déjà le pâté avant même le premier coup de manivelle.
Devant l'oeil de l'objectif, on retrouve Ryan Merriman (Destination Finale 3, Le Caméléon), ainsi que la pas désagréable Haylie Duff.
Le reste du casting se compose de seconds couteaux et d'acteurs de séries, rien de transcendant, mais quelques sales gueules et numéros de méchants bien déjantés.
Notons tout de même la présence du colossal Robert Allen Mukes (La Maison des 1000 morts) dans le rôle du serial-reproducteur Josiah.
Ryan, même couvert de sang, il a la classe...
Mais outre le scénario cousu de fil blanc, ce qui est le plus dommageable au film est son étonnante absence de violence graphique. Format télévisuel oblige, le Cauchemar de la Forêt se montre bien sage, aussi bien dans les scènes de tortures que dans les séquences de viol. Tout ce que l'on pourra voir, ce sont quelques éclaboussures de sang, une flèche à travers une gorge et quelques impacts de balle douloureux. Merci, bonsoir, et pour la violence, vous repasserez.
Quant on pense que Détour Mortel 3, malgré son status de téléfilm, offrait au spectateur une bonne quantité d'hémoglobine et de poitrines dénudées, on ne peut que regretter la frilosité de Marty Weiss à ce niveau.
Quant aux viols, si on ne demandait pas du Irréversible, on aurait tout de même préféré en voir plus que Robert Allen Mukes se déhanchant sur de pauvres filles attachées au lit, mais pudiquement recouvertes par une robe de soie blanche. Le côté "bestial" et horrible de la chose a bien du mal à passer dans ces conditions (même si l'on compatit).
A coté de cela, le film ne se révèle pas inintéressant dans les éléments de son intrigue, car les fanatiques religieux (et accessoirement militaires) sont assez intriguants et crédibles, avec à leur tête une Deborah van Valkenburgh complètement déchaînée dans le rôle de la matriarche frappadingue.
Le souci est que l'historique des méchants est trop peu développé. En gros, on aurait aimé en savoir plus.
Ce chaud lapin de Josiah...
Bref, ce Cauchemar de la Forêt n'est pas intrinsèquement mauvais (réalisation et acteurs corrects), mais il se montre trop sage et trop peu inventif dans ses péripéties pour convaincre et emporter l'adhésion d'un spectateur rôdé à ce genre de spectacle. Peut-être que s'il était arrivé vingt ans plus tôt...
Un film de Marty Weiss
Avec : Ryan Merriman, Haylie Duff, Mark Rolston, Danny Nucci