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La Victime - The Victim - Critique

Un bon film qui contient quelques bons moments d'angoisse très efficaces mais qui est également parsemé de longueurs et finit par se perdre dans les méandres de son scénario tortueux...

Publié le 9 Septembre 2009 par Geoffrey
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Fantôme

Attention, cette critique révèle certains éléments qui peuvent amoindrir l'impact de l'intrigue.

Encore un film de fantômes asiatiques? Oui, mais Thaïlandais et celui-ci est différent des autres. Ici, point de fillette maléfique avec des cheveux trainant jusque par terre ou de petit garçon blanc (ou bleu selon les films). Non, dans The Victime, il s'agit d'un fantôme tout ce qu'il y a de plus normal, c'est à dire une femme victime d'un assassinat et qui cherche à faire inculper son meurtrier avec l'aide d'une jeune demoiselle. Du moins c'est ce qu'on croit...


Un look très "Saw" pour la scène du meurtre...

En jouant les rôles de victimes sur les reconstitutions de scènes de crime, une jeune actrice commence à se faire connaître et participe à toutes les enquêtes policières. L'une de ses reconstitutions ne se passe pas tout à fait comme prévu et la jeune femme commence à entendre des voix et distinguer des personnes... Petit à petit, elle perd le contrôle, mettant sa vie en danger.


Lâchez-moiiiiiiiiiiii

Le point de départ est original et il faut bien reconnaître qu'il a le mérite de nous intéresser d'emblée à une histoire qui ne s'annonçait pas franchement passionnante. Car honnêtement, pour s'extirper de la masse des films de fantômes asiatiques, il faut déjà être sacrément doué et The Victime y parvient sans problème dans un premier temps. Les rares apparitions spectrales font leur petit effet sans trop de tapage (le corps décapité sur l'autel funéraire notamment) et l'enquête suit son cours sans temps mort.

La réalisation est bonne et se montre parfois inventive, tout comme l'actrice principale qui s'avère excellente malgré une tête à claque et une voix française parfois crispante. Il y a juste un petit bémol au niveau du montage car la plupart des transitions se font avec un fondu au noir parfois déconcertant et qui casse littéralement l'impact de plusieurs scènes mais dans son ensemble, le métrage s'avère de bonne facture. Tout ceci jusqu'à la cinquantième minute (pile au milieu du film) et la résolution de l'intéressante enquête principale.

Oui oui cinquante minutes, vous avez bien lu. C'est à cet instant que nous apprenons que tout le début de The Victime n'était qu'une vaste fumisterie car il ne s'agissait en fait qu'un "film dans le film" adapté d'un fait divers sordide. Si scénaristiquement ce choix étrange peut se justifier, il est un fait qu'il s'avère quelque peu déstabilisant pour le spectateur qui se sent grugé et qui doit se réadapter à d'autres personnages (l'héroïne changeant évidemment de nom).


Très belles scènes que celles de la danse

Paradoxalement, cette seconde partie qui se passe dans la vie réelle (du film bien entendu) est nettement moins réussie et prenante que la première. La faute en revient à un scénario qui se fait de plus en plus nébuleux à mesure que le temps s'écoule et à des enjeux très mal définis. Par exemple, on serait bien en peine d'expliquer les motivations du fantôme alors qu'il s'agit tout de même d'un point crucial.

La répétition des scènes d'angoisse nuit également fortement à l'intérêt du film et finit de détacher le spectateur de ce qui se passe à l'écran. Alors que durant les cinquante premières minutes les spectres s'étaient fait rares, on ne voit plus qu'eux pendant les cinquante dernières. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose mais le problème est que les scènes sont toujours montées de la même manière: personnage seul, tintement de clochettes qui augmente progressivement de cadence et pour finir l'apparition-choc du spectre. Celà fonctionne bien la première fois, tout comme la deuxième, mais à partir de la troisième fois le procédé commence à lasser.

Petite anecdote amusante, au début de la seconde partie un personnage dit ceci à propos du film qu'ils ont tourné: "On devrait rajouter des fantômes, c'est ce que le public attend. Il ne vient pas voir un film psychologique." Et bien on pourrait lui répondre: "T'as tout faux mon gars, la première moitié était nettement plus passionnante sans que les spectres pointent leur nez à tout bout de champ".


Un oeil noir te regarde...

Il y a pourtant un coté très intéressant au fait que la première partie soit un film dans le film car on se retrouve ensuite aux cotés des protagonistes qui visionnent des images qu'on a déjà vues en faisant des ralentis, des retours en arrière et se rendent compte qu'un fantôme imprévu hantait le plateau mais c'est la seule chose qui sorte de l'ordinaire.

The Victime se présente donc comme une demi-déception malgré le fait que nous n'en attentions rien au départ. C'est d'autant plus frustrant que tout était en place pour obtenir un excellent film de fantôme mais le scénario part en vrille dans la deuxième moitié et les longueurs s'accumulent.

Heureusement quelques séquences d'angoisse bien réussies et de magnifiques plans poétiques (les scènes de danse!) viennent parfois titiller le spectateur mais la fin laisse la désagréable sensation d'être passé à coté de quelque chose de très très bien.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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