Voir la fiche complète du film : Douce Nuit, Sanglante Nuit 5: Les Jouets de la Mort (Martin Kitrosser - 1991)

Douce Nuit - Sanglante Nuit 5: Les Jouets de la Mort

Un cinquième film pénible et ridicule qui s’éloigne définitivement du thème du Père Noël psychopathe pour marcher sur les plates-bandes de Puppet master, Demonic toys et, dans une moindre mesure, Pinocchio. Ennuyeux, prévisible et grotesque, une nouvelle itération plus que dispensable.
Publié le 12 Décembre 2014 par Dante_1984Voir la fiche de Douce Nuit, Sanglante Nuit 5: Les Jouets de la Mort
3
Noël Poupée

Après trois suites pour le moins catastrophiques, Douce nuit, sanglante nuit est le genre de franchise dont on ne saisit guère l’intérêt sur le long terme. Hormis le premier opus, on a droit à des productions nullissimes qui rivalisent de stupidité entre elles. Du Père Noël psychopathe à la secte d’illuminés en passant par la tête de bocal écervelée, on aura rarement autant vu une saga être nivelé par le bas à ce point. Pourtant, on nous inflige un cinquième volet qui, à l’instar de son prédécesseur, se détache sensiblement du modèle principal pour se pencher sur une histoire de jouets tueurs. Peut-on espérer un moment distrayant ou s’agit-il d’une vaine illusion ?

Le syndrome de l’increvable ayant ses limites (en tout cas, dans le cas présent), renouveler l’idée de départ via des récits indépendants et sans grand rapport avec le premier film peut démontrer une volonté de poursuivre sur des bases saines. Enfin, lorsqu’on l’annonce clairement. Ce qui n’était pas le cas de L’initiation. Ici, l’on se doute bien que le Père Noël occupera une place anecdotique. Les méchants de service sont des morceaux de plastique dissipés qui n’ont d’autres buts que de punir les sales gosses ayant eu l’audace d’ouvrir leurs cadeaux avant Noël ! Avec un pitch pareil, l’on peut se demander si le film de Martin Kitrosser ne verse pas dans la comédie potache.

Même constat lorsque l’on assiste à des morts stupides. Entre la boule Père Noël qui s’accroche à la tête de sa victime pour l’empaler sur un tisonnier, les rollers complètement allumés qui s’emballent en pleine rue ou le mille-pattes dégueulasse qui fouine dans la bouche d’un proprio pingre, on a droit à notre lot de séquences grotesques. Rares et ridicules, les meurtres peinent à dynamiser un rythme qui se focalisera sur la crainte des jouets (une nouvelle phobie en vue !), de dialogues aussi creux que l’intrigue, sans oublier des explications totalement absentes du dénouement concernant cette folie furieuse de la part de ces morceaux de plastique.

Cela lorgne du côté de Puppet master et autres Demonic toys mal dégrossis, mais également de Pinocchio. D’ailleurs, le nom du fabricant et vendeur de jouets semble aller dans ce sens : Pino. Toujours est-il que les deux scénaristes (dont Brian Yuzna) se contentent du minimum sans s’interroger sur l’utilité desdites séquences. Peu de cohérences, des retournements alambiqués et pas crédibles pour un sou, à croire que l’on tente toujours d’écrire l’histoire la plus stupide possible pour tester l’intelligence des spectateurs. Ou comment conjuguer une somme d’idioties prévisibles à un concept de base peu original, sinon intéressant.

Même constat pour les trucages avec des animatroniques ridicules et ignobles dans leur design (le mille-pattes, la main baladeuse…). On pestera également contre une violence peu évocatrice étant donné que l’on demeure dans le domaine du grotesque. Cela est presque entièrement dû à une interprétation calamiteuse. À aucun moment, les acteurs ne parviennent à trouver le ton juste pour leurs pathétiques répliques. Mention spéciale à l’impassible William Thorne (Derek) qui occupe l’écran de bien piètre manière. Des expressions sommaires, une composition au ras des pâquerettes, sans compter des rôles sans consistances sont donc à déplorer.

Seul point éventuellement positif, un modeste effort a été remarqué sur les décorations de Noël. Visites des magasins de jouets, guirlandes lumineuses, sapins et cadeaux sont de la partie pour fournir un minimum d’atmosphère propre aux fêtes de fin d’années. Certes, l’on ne s’extasiera pas dessus, mais au vu du travail effectué sur Coma dépassé et L’initiation, ce regain d’intérêt pour ancrer l’histoire dans cette période a le mérite d’être présent. Un support qui ne possède toutefois rien d’exceptionnel.

Si les précédentes suites faisaient sombrer la saga Douce nuit, sanglante nuit dans le domaine de la nullité, à la limite du nanar de bas étage, Les jouets de la mort la périclite dans le ridicule. Le film s’avère peut-être un rien meilleur que ses aînés, mais ne se justifie pas forcément. Scénario stupide, progression ennuyeuse, trucages datés (même pour l’époque), casting du pauvre et autres tares plus ou moins flagrantes, ce cinquième volet ne rehausse guère une franchise qui aura rarement été aussi constante en terme de bêtises et d’inepties. Seul le premier opus mérite que l’on s’y penche. Les épisodes suivants ne sont qu’un ramassis d’absurdités incohérentes qui exploitent un filon sans le moindre scrupule.

 

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Lovely Bones
La jeune Susie Salmon est assassinée par l’un de ses voisins. Alors que la police enquête et que ses parents se retrouvent désemparés, elle observe la vie s’écoulait sans elle depuis l’entre-deux monde, un endroit à mi-chemin entre la Terre et le Paradis. Le visage de l’innocence même Il aura fallu quatre longues années pour que Peter Jackson revienne derrière la caméra...
Les Châtiments
Par le biais de leur société Dark Castle, Robert Zemeckis et Joel Silver nous offrent régulièrement des films d'horreur qui, sans être excellents, nous procurent tout de même de très bons moments. On retiendra notamment La maison de l'horreur ou La maison de cire. Assez prévisible dans l'ensemble, mais rondement mené par leur réalisateur respectif. Qui plus est, si les premières...
Wer

Wer

Il est clair que Le Loup-Garou de George Waggner a pris un coup de vieux. Toutefois, ce classique du cinéma de monstres a laissé derrière lui une descendance riche pour les amateurs de cette mythologie toujours aussi intrigante. Pour le plaisir de ces derniers, Wer vient ajouter sa pierre - pas bien lourde cela dit - à l’édifice de la lycanthropie cinématographique. Cette créature mythique...
Making Off
Attention, cette critique contient quelques spoilers. Cédric Dupuis rêve depuis des années de devenir réalisateur. Sur un coup de tête, il décide de se lancer dans la mise en scène du plus terrifiant film d'horreur de tous les temps, au grand dam de sa petite amie et de ses camarades, peu enthousiastes à l'idée de joueur les acteurs. C'est ainsi que débute un tournage de plus en plus chaotique...
Poltergeist
Quatrième long-métrage tourné par Tobe Hooper pour le cinéma, Poltergeist représente un sommet dans la carrière du réalisateur de Massacre à la tronçonneuse . Produit et scénarisé par Steven Spielberg, Poltergeist marque une certaine rupture de ton avec les précédents films de son réalisateur, tout en restant dans le registre de l’horreur et de l’épouvante. L’action se déroule dans une banlieue...
Douce Nuit, Sanglante Nuit 5: Les Jouets de la Mort
Réalisateur:
Durée:
90 min.
4.4
Moyenne : 4.4 (5 votes)

Silent night,deadly night 5:the toy maker (1992) Trailer Ingles

Films en tendance

Thématiques