Voir la fiche complète du film : Making Off (Cédric Dupuis - 2011)

Making Off - Critique

Cédric Dupuis rêve depuis des années de devenir réalisateur. Sur un coup de tête, il décide de se lancer dans la mise en scène. Il est préférable d'éviter ce genre de blague potache et de s'orienter vers d'autres métrages européens bien plus significatifs.

Publié le 31 Juillet 2012 par GORE MANIAC
Voir la fiche de Making Off
1

Attention, cette critique contient quelques spoilers.

Cédric Dupuis rêve depuis des années de devenir réalisateur. Sur un coup de tête, il décide de se lancer dans la mise en scène du plus terrifiant film d'horreur de tous les temps, au grand dam de sa petite amie et de ses camarades, peu enthousiastes à l'idée de joueur les acteurs. C'est ainsi que débute un tournage de plus en plus chaotique.

Depuis les années 60, il n'est pas rare que les petits budgets horrifiques deviennent des références du genre. La Nuit des Morts-Vivants avait ouvert une brèche dans laquelle s'infiltrèrent ensuite les Evil Dead, Paranormal Activity et autres Blair Witch, donnant des idées à d'autres. En Europe, le phénomène s'était également produit avec Rec, il y a quelques années.
Toutefois, à défaut de budget conséquent, il est nécessaire de disposer d'un scénario digne de ce nom, ce que l'équipe de Making Off n'a visiblement pas intégré.

 

En effet, au bout de quelques minutes, on a fait le tour de la question, Making Off évoquant le documentaire sur le tournage d'un film qui ne verra jamais le jour. Bien évidemment, le cinéaste, aussi imbu de sa personne qu'incompétent, finira par tuer tour à tour ses amis comédiens dans des séquences qui se veulent sans doute choquantes, mais qui tournent vite au ridicule.

En effet, Dupuis tente de lever les derniers thèmes tabous du cinéma, mais avec un second degré du niveau de l'émission Jackass, que le cinéaste cite d'ailleurs dans une scène de coprophagie à peine écoeurante. La stupidité l'emporte en effet sur le macabre tout au long de ces meurtres, qui se terminent tous par le même rituel : un acte nécrophile (voire zoophile) qui ne parviendra pas à choquer les habitués du genre, la faute principalement à un personnage principal aussi charismatique qu'un Benjamin Castaldi en petite forme.

 

Dès lors, comme le souligne si bien Dupuis lors d'un entretien avec un de ses anciens collègues dans un bar : les gens seront ils assez idiots pour aller voir un making off d'amateurs au cinéma ? La réponse est non, bien évidemment. On peut même aller jusqu'à s'interroger sur le bien-fondé de la sortie d'une telle abomination en DVD.

A l'heure où le cinéma français connaît à nouveau une certaine crise dans le cinéma d'horreur (les jeunes talents s'étant exilés aux Etats-Unis), il n'est pas interdit de penser qu'il serait temps de limiter les sorties et de privilégier la qualité.
A l'instar du récent Ouvert 24/7, le cinéma de genre francophone est à la peine, à quelques exceptions près (voir l'excellent giallo Il Gatto dal Viso d'Uomo), et la distribution de tels produits n'arrangera pas cette médiocrité bruyante dans laquelle s'endorment des réalisateurs visiblement davantage attirés par la célébrité que par l'art.

Là où C'est Arrivé Près de Chez Vous parvenait à trouver cette si fragile alchimie entre comédie noire et horreur trash (le talent de Benoît Poelvoorde, dans son meilleur rôle, y étant pour beaucoup), Making Off se fourvoie dans la vulgarité gratuite, l'horreur des actes du réalisateur ne prenant jamais aux tripes.
En fait, difficile de s'immerger dans ce genre de navet insignifiant, dont le seul fait de gloire réside dans ses effets-spéciaux.

En effet, ceux-ci sont vraiment excellents et réalistes (les coups de masse sur les pieds de l'avant-dernière victime, les giclées de sang). Toutefois, il s'agit là de l'arbre cachant la forêt.

 

Avec son humour pipi-caca grotesque, Cédric Dupuis devrait privilégier à l'avenir la réalisation de real TV au cinéma. En attendant, il est préférable d'éviter ce genre de blague potache et de s'orienter vers d'autres métrages européens bien plus significatifs.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Trinity Blood

Trinity Blood

Après avoir subi l'Armageddon, les humains sont contraints de cohabiter avec leurs plus féroces ennemis : les vampires. C'est dans ce contexte incertain que le père Nightroad est chargé de résoudre des enquêtes qui viseraient à rompre cette fragile entente. L'histoire de Trinity blood est à l'origine un roman adapté en manga, puis vint cette série animée. Les vampires et la...
Sand Sharks

Sand Sharks

Depuis le début de la décennie 2010, on dénote une certaine propension à fournir des bestioles aussi moches qu’aberrantes dans le domaine du film de requins-tueurs. Plus rares, pour ne pas dire inespérées, sont les occurrences à faire montre d’un côté respectueux du genre, à défaut d’en exploiter les qualités. Dans cette logique, on peut même regretter les sombres petits...
Monster Brawl

Monster Brawl

Un geek féru de films d'horreur et de catch parvient à réunir huit monstres sacrés sur le ring, afin de déterminer quelle sera la créature la plus puissante au monde ! Le moins que l'on puisse dire en consultant le pitch de Monster Brawl , c'est que le réalisateur et scénariste du film, Jesse T. Cook, n'a pas eu peur d'aller très loin dans son délire, en confrontant des légendes du Septième Art...
Hôtel Transylvanie

Hôtel Transylvanie

Pour les 118 ans de sa fille, le comte Dracula réunit ses amis à son château pour une grande fête. Tout semble se dérouler comme prévu jusqu'à l'irruption d'un globe-trotter un peu perdu. La venue de cet importun risque de compliquer la situation... Après des productions assez plaisantes (Les rois de la glisse, Tempête de boulettes géantes...), mais loin de faire l'unanimité, les...
Amityville

Amityville

Si les remakes ont toujours fait partie du modèle hollywoodien, les années 2000 ont connu un recyclage effréné de productions emblématiques. Après le succès mérité du Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, le cinéma de genre a particulièrement été impacté. Bien que sa notoriété soit restée dans les mémoires pour les affaires DeFeo et Lutz, le cas Amityville a été progressivement dénaturé au...
Making Off
Réalisateur:
Durée:
78 min
5.83333
Moyenne : 5.8 (12 votes)

Devinez le film par sa tagline :

They Should Have Left The Truth Alone.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !