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Wer

Bien qu'une légère pierre à l'édifice qu'est la lycanthropie cinématographique, Wer reste tout de même une pelloche pas trop mal torchée avec quelques fulgurances gores plus que bienvenues.

Publié le 14 Mai 2018 par KinemaVoir la fiche de Wer
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Loup-Garou

Il est clair que Le Loup-Garou de George Waggner a pris un coup de vieux. Toutefois, ce classique du cinéma de monstres a laissé derrière lui une descendance riche pour les amateurs de cette mythologie toujours aussi intrigante. Pour le plaisir de ces derniers, Wer vient ajouter sa pierre - pas bien lourde cela dit - à l’édifice de la lycanthropie cinématographique.

Cette créature mythique fait aujourd’hui partie de l’imaginaire collectif. Il allait donc de soi que des cinéastes de pedigree revisitent cette légende sous leur propre lumière. C’est ainsi que Wes Craven (Scream, Les Griffes de la nuit, Le Sous-sol de la peur) accoucha de Cursed et un peu plus tôt, Joe Dante (The Hole, Gremlins) de l’incontournable Hurlements. Si Le Loup-Garou eut droit à un remake plus qu’honnête avec Wolfman de Joe Johnston, c’est en revanche dans une approche de modernisation que cette vague de films s’est située. Le Loup-Garou de Londres de John Landis (La Quatrième dimension) reste incontestablement l’un des maîtres dans le domaine, alliant avec brio humour et horreur.

Wer

De son côté, Wer propose, et assume, une démarche encore plus moderne en transformant cette malédiction en pathologie. L’idée de démythifier ce conte peut être une intention louable pour autant que le scénario assure une certaine crédibilité tout en gardant la part de surnaturel, indispensable à un métrage du genre. Une grande majorité des éléments du film apportent leur contribution au réalisme global souhaité ; l’apparence de la créature s’est presque totalement émancipée de l’image du loup. Le montage dynamique et la caméra légèrement tremblante offrent une allure d’investigation rappelant le style found footage, et l’usage - un peu trop répété - de faux reportages télévisés suggère une certaine authenticité au spectateur.

Le fait de remettre le mythe au goût du jour a pour conséquence de restreindre la fibre fantastique du long-métrage. Curieusement, ce parti pris n’entraine pas la tension escomptée et pour combler ce manque de frissons, le métrage est truffé de jump scares forcés et de scènes gores assez brutales.

Wer

En toile de fond, Wer tente, en vain, d’aiguiser son ambiance grâce à un scénario basé sur des complots et des enjeux économiques plutôt maladroits, et surtout en décalage avec la thématique principale. On retrouve A. J. Cook (Mother’s Day) et Simon Quaterman (Devil Inside) dans les rôles principaux tandis que Brian Scott O’Connor fait ses débuts au cinéma en interprétant le charismatique Talan Gwynek, dont les mains surdimensionnées sont authentiques. C’est William Brent Bell (Stay Alive, Devil Inside) qui est à la réalisation, à laquelle l’on reprochera quelques impairs. Cependant, Wer se démarque nettement dans la filmographie de ce cinéaste qui est, faut-il l’avouer, loin d’être brillante. Même s’il démontrera, quelques années plus tard avec The Boy, qu’il est loin d’être dénué de talent.

Wer a toutes les aptitudes requises pour prétendre au titre de divertissement acceptable, les qualités sont présentes, mais les défauts les suivent de près. Pour le cinéphile ayant épuisé les ressources du cinéma d’horreur, ce métrage se laisse apprécier pour seule condition de ne pas avoir la dent trop dure.

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