Critiques spectateurs de Anthropophagous

La Guerre des Gangs

Réalisé durant la période dite "bonne" de l'inégal Lucio Fulci, "Contraband" prouve que ce metteur en scène avait tout de même plus d'un tour dans son sac et qu'il savait manier les genres avec un certain panache.

Polar sec et sans pitié, "Contraband" surprend à plus d'un titre. Ici, comme pas mal de polars italiens de cette époque , point de super flic ou de justicier prêt à venger une Italie rongée par la délinquance et le terrorisme d'extrême-gauche . Le héros du film est un anti-héros, Luca, contrebandier (admirablement interprété par Fabio Testi), donc dans un sens du côté obscur. On reprend d'une certaine façon le schéma de "Le Parrain" de Coppola, où les "mauvais" sont les "héros" de l'histoire. Le spectateur est contraint de s'attacher à Luc, car la police est quasiment inexistante, et la fin ne fait qu'aggraver son cas en la faisant carrément passer pour une "assistée".

Amis Peace & Love, tirez vous en vitesse. En effet, le burné Lucio Fulci vous fout un doigt bien profond dans le cul, et contre votre gré en plus ! Plus sérieusement, "Contraband" est un poliziesco ultra-violent, ouvertement gore et sadique , à mettre mal à l'aise le spectateur courageux. Les personnages , comme tout bon polar qui se respecte, se prennent des mandales dans la gueule, mais se font aussi cramer la gueule au chalumeau en gros plan, perforer le coeur, exploser la gorge... Le film accumule exécutions sanglantes, viols et tout un tas d'autres joyeusetés. Et Fulci semble prendre un certain plaisir à s'attarder sur les scènes de violences.

"Contraband" n'est pas un film qui transpire le bohneur. En plus de la violence graphique, on a pas droit à des décors paradisiaques. Ciel gris omniprésent. Luca, notre valeureux héros qui aime sa famille et possède un honneur admirable, et bien ce n'est pas un enfant de choeur. Ne vous attendez pas à une caricature d'héroïsme, loin de là. Luca pour protéger ses intérêts mais également sa famille, use de méthodes très musclées mais aussi très cruelles. Le monde dépeint est très sombre et pessimiste à souhait, où la notion de Bien ne semble définitivement pas avoir sa place.

Ce long-métrage est fort satisfaisant. Un bon rythme, allié à une histoire bien trouvée et des tueries sanguinaires. L'interprétation globale est très convaincante (Marcel Bozzuffi, impressionant dans le rôle du "Marseillais", véritable salopard fini). Et le tout est enrobé par l'excellente bande-son de l'inimitable Fabio Frizzi, compositeur habitué des films de Lucio Fulci.

Un polar âpre et explosivement sanglant, à ne manquer sous aucun prétexte. Un film inégalable de nos jours.

Publié le 4 Juillet 2012

Ultime Combat

Mais quelle connerie ce film ! Difficile de faire aussi con. On tient avec ce "Deadly Prey" un sacré nanar. Le film de David A.Prior est loin de laisser indifférent tant la bêtise crasse dépasse les limites.

Bien que le pitch pouvait donner un honnête survival , tout est foutu en l'air . En effet , tout est mis en oeuvre pour nous faire croire que Mike Danton (la proie mortelle du titre) est la machine à tuer "number one". Ca aurait pu marcher , si les poursuivants du dit Mike n'étaient pas des simplets pas possible ! Rarement on aura vu des adversaires aussi stupides , tombant dans le panneau comme un gamin de 5 ans bourré au whisky. D'ailleurs , les méthodes du balèze Mike (j'ai oublié de préciser qu'il est joué par Ted Prior , frère du réalisateur) sont carrément grossières . Et vlà que j'te fout un tronc d'arbre dans la gueule , que je te transpèrçe avec une misérable branche , que j'te dit gentiment "j'te crève" avant de poignarder froidement un ennemi. On constate alors que la représentation de cette bête de guerre blessée est très caricaturale .

Les invraisemblances sont légion (Mike esquive les balles ! Non je plaisante pas !) ce qui met un énorme coup à la crédibilité du métrage . Pour un survival , on s'attend à voir un cadre varié et hostile . Même pas . On a droit à une pauvre forêt très espacée . A croire que le chef des mercenaires organisant les traques a pèté un fusible , lui qui est censé être un expert (pourtant lors de la traque finale , il fait pâle figure) . Et que dire du beau-papa de Mike , aussi discret qu'un pachiderme et qui arrive tout de même à s'infiltrer dans le camp !

Cependant , on ne peut pas dire que le spectacle n'est pas au rendez-vous . On prend un malin plaisir à voir Mike dézinguer ces ennemis avec une facilité déconcertante ( la scène où l'un d'eux ramasse un fusil-mitrailleur au milieu de la forêt est énorme) . On se surprend parfois à se la jouer inteligent ! Une bon point ma foi ! "Ultime Combat" apporte cette drôle de satisfaction .

Le rythme est loin d'être faiblard , il n'y a quasiment pas de temps mort . Mais cela ne sauve en aucun cas le film du naufrage , il faut savoir rester lucide .

Avec ces acteurs extraordinaires ( à entendre sortir de l'ordinaire , donc pas forcément bon , hein) , ses dialogues aussi recherchés qu'une merde dans une cuvette de chiotte et ses situations débiles ce "Deadly Prey"/"Ultime Combat" constitue un nanar de choix. A voir pour rire du malheur des autres .

Publié le 29 Juin 2012

Clownhouse

Autant le dire de façon directe : "Clownhouse" est un mauvais film. Pourtant la séquence d'ouverture laissait penser qu'on allait assister à un film tendu. Et bien c'est le contraire qui se produit par la suite. Jamais effrayant ,"Clownhouse" ne fait que tourner en rond . Les clowns sont présents (il le faut bien !) , mais les voir apparaître de façon menaçante pour finalement ne pas attaquer leur victime ,et ce une bonne dizaines de fois ,ça devient fortement lassant. Les scènes de suspens sont totalement inabouties et les clowns psychopathes sont plus énervants qu'autre chose. On pouvait attendre de ce film un survival nerveux et intéressant . Mais la partie "survival" n'arrive que très tardivement. Avant cela ,le film ne sait pas vraiment sur quel pied danser . On voit un clown derrière une fenêtre ,un autre à tel endroit... Victor Salva a sans ancun doute voulu instaurer un suspense, mais à forçe de vouloir trop en faire ,ce suspense tombe à plat. Une bien grande déception .

Publié le 28 Juin 2011

Devil Story : Il était une fois le Diable

Il y a des films ratés qu'on apprécie pour le spectacle amusant qu'ils offrent ,mais vous ne ressentirez rien de cela devant ce "Devil Story". Si on lit certaines critiques du film ,on peut s'attendre à quelque chose de mauvais mais néanmoins drôle et agréable,la déception fût grande. Laid,chiant et mal fichu ,"Devil Story" est consternant ,par sa fainéantise et son absurdité. Le film enchaîne des séquences interminables (l'agonie du monstre qui dure 4 minutes ) et toute plus surréalistes les unes que les autres (le vieux taré qui tire sur un cheval toute la nuit sans recharger ) . Le spectacle est ennuyeux et incompréhensible ,cela débute comme un slasher forestier minable pour ensuite devenir un film fantastique (?!) avec une momie qui vient chercher une fille sans qu'on sache qui elle est et pourquoi . Le scénario et bien il n'y en a pas ,c'est certain vu comment le film se déroule ,pas difficile à improviser si on est un peu malade et déjanté. Des films fauchés voire amateurs peuvent se montrer réussis,mais là pas du tout il n'y a rien à sauver. D'une durée fort courte ,on se fait chier comme des rois face à cette immondice sans saveur . A voir au moins une fois pour savoir ce qu'est une erreur cinématographique.

Publié le 17 Octobre 2010

Morse

Il y a des films où je m'attend à beaucoup, et bien je n'ai pas été deçu par celui-ci. "Låt den rätte komma in" constitue ce qu'il y a de plus beau en matière de fantastique . Troublant, beau ,cruel , poètique , le métrage nous colle à la peau durant tout son visionnage. Les mots me manquent quand je repense au film tant celui-ci est d'une magnifique simplicité . En effet point d'effets speciaux spectaculaires ou de vampires aux tronches démoniaques, non . On tient juste ici une sublime declaration d'amour au genre, nous montrant une histoire d'amour boulversante et pure. Je n'aime pas les histoires d'amours en général, mais là je n'ai pas pu résister . Si bien que j'ai succombé, à la fin du métrage ,à une emotion peu ressentie au cours de ma vie. On ressent une réelle compassion pour le jeune couple qui s'aime d'un amour plus fort que tout , comme le démontre la scène finale . Le plus beau dans cette histoire est le fait que le couple soit adolescent . En effet lorsqu'on est adolescent, on aime souvent d'un amour naïf ,mais d'un amour toujours sincère. Sauf qu'ici, l'amour est sincère mais en aucun cas naïf si on prend en compte la nature d'Eli, la bien aimée d'Oskar, et son attitude le rapprochant de ce dernier. Tout deux sont des jeunes adolescents en perte de repères, solitaires et n'ayant probablement jamais connus une amitié véridique. D'un côté Oskar, un garçon introvertie et souffre-douleur des crapules de sa classe,et de l'autre Eli, une jeune vampire solitaire et sans pitié envers ses proies. Eli possède un profond mal-être ,celui-ci sera soulagé lorsqu'elle fera la rencontre d'Oskar ,qui constitue l'amour dont elle avait tant besoin. Et cela est réciproque pour Oskar. Leur histoire ne sera jamais rompue tant l'un comme l'autre est une source de réconfort pour chacun. Le fil conducteur de ce film est cette intense histoire d'amour qui sera touchée par la violence et le sang, choses qui ne peuvent pas être rassasiées. Tel est le cruel inconvénient dans la nature d'Eli . Mais l'amour pourra surmonter cela. Le métrage est envoûtant ,il nous transporte dans un univers à la fois macabre et poètique . Celui de deux êtres étant, malgré leurs défauts, faits l'un pour l'autre. "Låt den rätte komma in" est un film qui durant son premier visionnage pourrait se voir à l'infinie tant on a encore envie de ressentir l'emotion qui parcourt notre âme . On ne veut pas quitter ce jeune couple, on veut le voir jusqu'à la fin de leur existence. Un métrage rare et certainement ce que le cinema fantastique a pu nous offrir de plus beau jusqu'à présent.

Publié le 3 Septembre 2010

Blood Freak

Ceux qui connaissent de nom "Blood Freak" ,connaissent forçement sa réputation de nanar absolu . Et bien cette dernière n'est pas volée . "Blood Freak" est le film raté par excelence . Pourtant le propos tenu sur le danger de la drogue aurai pu fonctionné,mais là tout est foutu en l'air . Le film est mal filmé ,globalement moche ,les dialogues stupides , la musique hallucinante ,les acteurs transparents...Tous les défauts accumulés donnent au film un certain charme mais ça ne vole vraiment pas haut . Le film raconte l'histoire d'un type ,Herschell (Richard en VF) ,sorte de vagabond en moto rencontrant une jeune femme tombant en panne sur l'autoroute . Celle-ci est une catholique pieuse et pour le remercier elle décide l'emmener chez elle pour que son père ,un savant fou ,l'embauche comme homme à tout faire mais également comme cobaye (voir un peu plus loin l'experience qui fera tout basculer). Herschell va rencontrer la soeur de la jeune femme,qui est son opposé,une droguée . Celle-ci va lui faire découvrir les plaisirs de la drogue . Bref on se dit que jusqu'ici ça va ,mais en fait non ! Tout est stupide et suréaliste ,nottament les dialogues sur la religion qui se veulent inteligents . Les personnages sont des junkies à côté de la plaque ,et l'acteur principal ,lui, ne regarde pas les acteurs dans les yeux tellement il est impliqué dans son rôle (non je plaisante) . Du jeu d'acteur de haut niveau quoi . Le film est à l'image des acteurs ,cet à dire "je m'en fout" . Et on dépasse les limites du convenable lorsque la drogue et le mélange chimique introduit dans un dindon transforme le heros en homme-dindon après l'avoir mangé. Et le heros doit se nourrir du sang des toxicos du coin pour soulager son manque . On ne peut rester de marbre face à une telle bêtise sortie tout droit d'un cerveau malade. On suit le film ,avec un certain ennui par moments , à la fois stupefait et exasperé tellement tout est mal-fichu ,on a l'impression d'être dans un rêve tordu ,dans le mauvais sens du terme bien entendu . Mais ce qui m'a littéralement achevé c'est la VF ,sans doute l'uns des pires doublages que j'ai pu entendre . On a l'impression par moments que les doubleurs sont défoncés ( "Tiens....tire une TAFE !" ) . Ce métrage est raté ,ce qui en fait un véritable délire cinématographique ,délire plus malsain que drôle à certains endroits . Les dialogues completements "out" sont entrecoupés d'attaques de l'homme-dindon ,aussi risibles que ridicules . On aura droit à quelques giclées de sang tout au plus . La scène la plus gore restera sans conteste le type qui se fait trancher la jambe à la scie circulaire ,mais excepté cette scène ,les amateurs de gore ne trouveront pas leur compte.Pour ce qui est du monstre en question ,l'homme-dindon, il est grotesque . Ce n'est que le même acteur portant un gros masque ressemblant plus à un poulet qu'à un dindon. Ce dernier se balade parfois tout penché ,normal me direz-vous , car il est defoncé au sang de toxico le pauvre garçon ! Le film s'achève de manière consternante ,comme l'est le reste du métrage. "Blood Freak" est une oeuvre étrange ,limite iréelle, mais bien mauvaise dans son ensemble . Même si il est dôté d'un certain charme,le film sombre dans le n'importe quoi . A reservé aux curieux.

Publié le 28 Août 2010

Rosemary's Killer

Honnête slasher des années 80 ,"The Prowler" s'avère à divers points décevant. Bien que les meurtres soient très gores et le tueur effrayant ,il manque quelque chose à la réussite du métrage. L'intrigue n'est pas très palpitante . Le film se suit sans problèmes et sans réel ennui ,mais il ne reste pas extraordinaire dans le fond. Faute à des meurtres peu nombreux et à un tueur à mes yeux peu présent. Les scènes de recherche sont trop longues ce qui nuit au rythme du film ,et on attend que le "rôdeur" se pointe. Mais le film n'est pas mauvais néanmoins . Malgré son intrigue ,l'histoire est plutôt bien trouvée ,les personnages pas agaçants et les meurtres incroyables (le couteau planté dans le crâne...) .

Publié le 13 Août 2010