Voir la fiche complète du film : Jurassic Attack (Anthony Fankhauser - 2013)

Jurassic Attack

Sans surprise (et sans talent), Anthony Frankhauser signe un survival animalier horrible. Moche, ennuyeux, limite plagiaire, Jurassic attack attaque seulement le bon fonctionnement de vos neurones.

Publié le 20 Août 2013 par Dante_1984Voir la fiche de Jurassic Attack
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Dinosaure

Les dinosaures ont toujours suscité la peur et l'émerveillement. Le cinéma l'a vite compris pour en faire une figure de proue de l'aventure et du fantastique. Malgré quelques essoufflements, c'est en 1993 qu'un certain Spielberg nous offre le film de dino par excellence : Jurassic park. S'en suivront deux séquelles et... comme Les dents de la mer, une tripotée de navets éhontés pensant se caler confortablement dans le sillage de pareil chef d'½uvre. On a eu droit à du bon (les sympathiques Dinotopia, Nick Cutter, Voyage au centre de la Terre...), mais surtout du minable (Prehistoric, Aztec rex, Raptor ou Carnosaur...). Est-il nécessaire de préciser à quelle catégorie appartient Jurassic attack ?


Zéro ? Il va pleuvoir. Les oiseaux volent bas.

Tout débute avec un formidable crash d'avion. Les dératés du moteur, un équipage en panique, des bruitages risibles, des effets spéciaux hallucinants, sans oublier l'explosion ! Rien que pour cela, Jurassic attack mériterait qu'on arrête la lecture du DVD. Contrairement à ce constat, le film ne dispose d'aucun second degré. Là où l'amusement aurait pu côtoyer un esprit potache pleinement assumé, l'on se retrouve avec un sous-produit qui veut croire en la beauté de l'entreprise. Déjà responsable de 2012 Supernova ou l'inédit et très dispensable 8213 Gacy House, Anthony Frankhauser montre toute l'étendue de sa médiocrité.

Certes, le budget doit se trouver au ras des pâquerettes, mais la réalisation fait montre d'une flemmardise alarmante. Le « réalisateur » use et abuse des ellipses tout au long du film si bien qu'il n'y a quasiment aucune cohérence entre les séquences. On a droit à des fusillades, une petite escapade en forêt, des attaques de dinos, encore des fusillades... C'est répétitif, ennuyeux et des plus inintéressant. Pour compléter le tableau, le scénario se permet de pomper des musts en la matière. Entre Predator, Le monde perdu et Jurassic Park, l'histoire n'a rien à apporter, ne serait-ce qu'un aspect purement ludique.


Gnaaaah !!!

On se retrouve avec des passages qui ont marqué les esprits : l'assaut du camp de guérillero, le combat entre un T-Rex et un tricératops, le piège des raptors, le coup d'oeil du T-rex dans la carlingue de l'avion... C'est grossier et le cinéaste ne s'en cache même pas. Ce cocktail pourri met en évidence une flagrante propension à se foutre du spectateur lambda. « Mélangeons tout ce qui s'est fait de mieux et voyons ce que ça donne sans fric et sans talent ! » Voilà sans doute les pensées inavouées des producteurs. Il manquerait simplement des stock-shots des références suscitées pour sombrer dans la copie carbone très, mais alors très édulcorée.

Pour les dinosaures en eux-mêmes : même remarque. Rien que du très prévisible : T-Rex, tricératops, vélociraptors et, de très loin, des brachiosaures. Un minimum syndical qui trahit, là encore, l'absence d'envie et de savoir-faire de l'équipe du film. À cela, les images de synthèse sortent d'un autre âge, sans doute le Trias. La calamité provient surtout des animations où les reptiles sont aussi raides qu'un tronc d'arbre. Cette particularité s'accentue lorsqu'ils sont sur le point de claquer. On notera également une incrustation aléatoire où ils paraissent glisser sur le sol ou faire du surplace.


Un combat de titans... raides.

Les attaques ne sont pas en reste. Elles tournent court et sont la plupart du temps qu'un bref amuse-gueule. Le T-Rex croque des personnages bizarrement statiques (elles aussi) et du sang numérique s'épanche de sa gueule. Les raptors tentent de copuler avec leurs proies ou passent comme Flash devant l'écran avant de se rassasier. N'oublions pas l'embrochage d'un des soldats par un tricératops victime de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, sans doute le seul moment drôle du film ! Les hors-champ sont légion et les ellipses toujours de la partie. De ce côté, rien de mémorable, à tout le moins distrayant sur le moment.

Faut-il parler des protagonistes ? Mis à part le fait de servir de hors-d'½uvre pour reptiles éteints, il n'y a pas de quoi pavoiser. Un commando aussi discret qu'un mammouth dans un magasin de porcelaines, un otage dont on ne retiendra que le joli minois ou un biologiste (pourquoi s'enticher d'un paléontologue ?) légèrement cinglé, plus proche de ce monde perdu que de ses congénères. C'est plat et caricatural au possible. D'ailleurs, les acteurs donnent le change pour cabotiner un maximum avec des expressions faciales à couper au couteau. Entre autres, la présence de Corin Nemec se révèle des plus anecdotiques.


Instant bronzette caverneux.

Bref, Jurassic attack est un énième survival animalier sans saveur. Il multiplie les errances tant techniques que scénaristiques. Malgré l'assaut régulier de dinosaures mal fichus, on s'ennuie ferme. La faute à une mise en scène mauvaise pour les rétines, une histoire à la limite du plagiat et des interprètes péchés à la va-vite pour agrémenter cet étron. On ne trouve même pas un aspect humoristique plus ou moins volontaire pour contenter l'amateur de nanar. L'ensemble se veut très sérieux et finit de massacrer, non pas un commando du dimanche, mais un genre qui agonise dans les méandres de l'opportunisme et du mercantilisme.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Jurassic Attack
Réalisateur:
Durée:
83 min
3.5
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