Voir la fiche complète du film : Le Château dans le ciel (Hayao Miyazaki - 1986)

Le Château dans le ciel

Un chef d'oeuvre de l'animation que le poids des années n'a jamais altéré. A voir et à revoir pour l'émerveillement qu'il procure durant ses 2 heures de projection.
Publié le 1 Janvier 2008 par JulienVoir la fiche de Le Château dans le ciel
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Une forteresse volante est attaquée par une bande de pirates. A son bord, la jeune Sheeta qui, en tentant d'échapper à ses ravisseurs et aux pirates, tombent dans le vide. Mais sa chute est retardée par le pouvoir de l'étrange médaillon qu'elle porte autour du cou. Sur terre, le jeune et intrépide Pazu, un jeune garçon de 13 ans, apperçoit Sheeta et parvient à la prendre dans ses bras. Sheeta et Pazu se lient très vite d'amitié et se découvrent plusieurs points communs, dont Laputa, le légendaire "château dans le ciel", que le père de Pazu réussit un jour à prendre en photo. Mais le médaillon de Sheeta attire toujours les convoitises des pirates et de l'armée. Pazu et Sheeta décident alors de s'enfuir et de trouver Laputa. C'est le début d'une grande aventure...

Hayao Miyazaki, fondateur du Studio Ghibli avec son ami Isao Takahata (auteur de chefs d'oeuvre lui aussi puisqu'on lui doit quand même Le Tombeau des Lucioles et Pompoko), est sans doute l'un des réalisateurs d'anime les plus connus. Reconnu assez tardivement en France (Laputa date quand même de 1986!), il compte aujourd'hui parmi les grands noms du monde de l'animation. Il faut dire que Miyazaki a très rarement déçu son public : de Nausicäa de la Vallée du Vent (1984) au Voyage de Chihiro (2001), en passant par Laputa (1986), Mon Voisin Totoro (1988), Kiki la Petite Sorcière (1988), Porco Rosso (1992) et Princesse Mononoké (1997), le bonhomme a enquillé les chefs-d'oeuvre de façon impressionnante. On oubliera pas au passage Le Château de Cagliostro (1979) ainsi que sa participation à des séries comme Sherlock Holmes ou Conan le fils du futur.

Pour Laputa, Miyazaki s'est inspiré des Voyages de Gulliver (1721) de l'écrivain irlandais Jonathan Swift. Dans la troisième partie de ce roman, "Voyage à Laputa", le héros se retrouve sur une île volante imaginaire du nom de Laputa. De cette idée d'île volante, Miyazaki a construit une histoire qui mêle habilement action, humour, émotion et drame. De l'action, au détour de poursuites entre le couple Pazu-Sheeta et les pirates emmenés par un capitaine haut en couleurs, la vieille Dola, qui mène la vie dure à ses pirates de fistons. De l'humour, grâce à cette même bande de pirates qui force immédiatement la sympathie et qui, comme on s'en doute, n'ont pas si mauvais fond. L'émotion naît quant à elle grâce au personnage de Sheeta, dont les mystérieuses origines liées à Laputa en font un personnage auquel on s'attache dès le début, tout comme son téméraire compagnon de voyage, Pazu, qui fera tout pour sauver Sheeta lorsque celle-ci retombera aux mains de Muska, le méchant de service aux origines tout aussi troubles. Enfin, l'aspect dramatique, plus discret mais tout aussi capital, émane d'une part du statut des deux héros (Sheeta est, comme Pazu, une jeune orpheline) et d'autre part, du comportement toujours aussi matérialiste de l'homme : pour Pazu et Sheeta, Laputa est une découverte, pour Muska et ses hommes, le symbole du pouvoir, de la puissance et de richesses.

Le Château dans le Ciel bénéficie non seulement d'une intrigue aussi riche que passionnante, mais également d'une animation sans failles, d'un design de toute beauté et d'une bande-son magnifique. Rien de surprenant sur ce dernier point lorsque l'on sait que c'est Joe Hisaishi qui est aux commandes. Collaborateur de longue date de Miyazaki, Hisaishi a composé des thèmes qui tirent vraiment le film vers le haut, lui conférant encore un peu plus de magie que les images apportaient déjà beaucoup. Sur la B.O., des morceaux comme Memories of Gondoa, On The Tiger Moss, The Collapse of Laputa ou Carrying You, relèvent véritablement de l'émerveillement à l'état pur.

On pourrait s'attarder encore longtemps sur ce chef-d'oeuvre et lui attribuer tout une pléiade de termes plus élogieux les uns que les autres, mais rien ne remplacerait la vision indispensable de ce long-métrage dont les deux petites heures passent vraiment très vite. Un spectacle divertissant qui possède, en outre, la grande qualité de s'adresser aux plus jeunes comme aux plus âgés. Donc, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de voir Le Château dans le Ciel, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

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