Voir la fiche complète du film : Super Shark (Fred Olen Ray - 2011)

Super Shark

Un énième navet aquatique où les attaques décousues d’un requin amphibie se font oublier au profit de dialogues longs et foncièrement inutiles. Un survival animalier pénible, prévisible et sans autre intérêt que la plastique de ses actrices. C’est dire la teneur opportuniste qui suinte de cette déplorable production.

Publié le 18 Juillet 2018 par Dante_1984Voir la fiche de Super Shark
2
Requin

S’il est quelques occurrences notables dans le domaine du survival animalier, le film de requins-tueurs est surtout prétexte à une débauche de médiocrité et d’imbécillités en tout genre. Inutile de citer quelques effroyables exemples tout droit sortis des limbes d’Asylum ou SyFy. Le (trop) prolifique Fred Olen Ray, grand amateur de jeunes donzelles dénudées devant l’éternel, s’essaye à un exercice auquel il semble rompu. À savoir, une production fauchée, dont l’unique ambition est de ramasser un maximum de bénéfices en un minimum de temps, quitte à sacrifier sur l’autel du mercantilisme le bon goût, à défaut de bon sens.

Une romance au clair de Lune qui tourne court

Et pourtant, au vu des dix premières minutes, on aurait pu être enclin à être indulgent. Non pas par le comportement complètement fou du requin qui se prend pour un gobie marcheur, mais plutôt par le dynamisme de l’ensemble. C’est bien simple, la progression se déroule à un rythme effréné, jouant sur les confrontations avec l’animal et usant du fameux flashforward pour revenir en arrière. À défaut d’un film convaincant, cette entame laissait espérer un divertissement énergique, même si l’intérêt frôle le néant dans les intentions. C’était sans compter les errances d’une histoire où les conversations dignes d’un soap-opéra prennent le pas sur la traque du requin en question.

Il faut s’infliger des échanges déplorables où les personnages s’amusent à répéter les dires de leur interlocuteur pour que celui-ci les contredise aussitôt. D’emblée, on sent le non-sens qui découle de chaque parole. À titre d’exemple, le magnat du pétrole pollue l’eau après qu’il ait pollué l’air. Sauf que l’on observe un site industriel qui rejette des émanations toxiques dans l’atmosphère et non l’inverse! Bref, cela peut prêter à sourire dans une certaine mesure, mais l’on s’agace rapidement de séquences qui n’apportent strictement rien à ce que l’on peut considérer comme l’histoire. L’allusion à Alerte à Malibu est grotesque et se contente de corps soigneusement taillés et engoncés dans des maillots de bain rouges.

Alerte à la connerie !

L’enquête sur le naufrage de la plate-forme pétrolière est également sans consistance. On invente un organisme d’État purement fictif. Puis l’on fait un amalgame entre une pseudo-croisade écolo et des recherches biologiques, le tout saupoudré d’une vengeance familiale de bas étage. Dans ce magma informe, les protagonistes s’empêtrent dans l’ennui et la bêtise. L’ennui de situations redondantes qui prêtent à peu de conséquences. La bêtise des propos proférés et de leurs comportements respectifs. Bizarrement, l’ensemble reste assez timoré dans son traitement. Le comique involontaire tient surtout à l’aspect fauché des trucages, de l’interprétation et des doublages.

Il n’est donc pas question de retrouver une atmosphère délirante à la Mega Shark ou Mega Piranha. S’il véhicule moult clichés, Super Shark ne se prive pas de s’attarder sur les formes généreuses de ses actrices, a fortiori en tenue légère. Quant au requin, il est, pour une fois, tout aussi moche que sur l’affiche. Certes, on peut saluer l’effort de ne pas nous fournir une bestiole hybride à trois francs six sous. L’intégration n’est pas non plus immonde. Toutefois, les animations du squale font peine à contempler, tout comme ses sauts de cabris sur les plages ou dans les airs. Non seulement cela n’a aucun sens, mais c’est totalement incohérent et riche en faux raccords.

On ne bouge plus et on sourit à pleines dents...

Au final, Super Shark est un survival animalier qui repompe les ignominies de ces prédécesseurs pour les régurgiter sous une forme tout aussi grossière. Malgré un début emballé qui ne tergiverse guère, le soufflé retombe rapidement afin de fournir un produit stéréotypé pour une obscure diffusion télévisée en seconde partie de soirée. On peut simplement remercier le réalisateur d’avoir écourté ce pénible moment cinématographique au bout de 80 minutes. Une durée nettement suffisante au vu des digressions et autres passages absurdes qui se succèdent sans discontinuer dans la nullité la plus infâme. Nullement surprenant dans son idiotie latente, un film qui s’avance plutôt comme une navrante incursion en matière de sharksploitation.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Monster Man
Adam est sur la route pour rejoindre la fille qu'il aime depuis toujours sans jamais avoir eu le courage de lui avouer, Betty-Anne. Il découvre rapidement que son "meilleur" ami s’est joint à lui, pour son plus grand malheur. Mais les deux compères sont vite pris en chasse par un Monster Truck conduit par une créature bien décidée à en finir avec eux... Monster Man est un film...
The muthers
Les années1970 auront été favorables à l’émergence et au développement de divers courants cinématographiques. Parmi ceux-ci, les films grindhouse ont fourni pléthores de bobines vite tournées pour engranger un retour sur investissement des plus rapides. Si certaines d’entre elles sont tombées dans l’oubli, d’autres ont gagné leurs galons d’œuvres cultes. Au même titre que les intentions des...
Echap
Depuis l'avènement des caméras numériques, je ne vous apprends rien, il est devenu beaucoup plus simple pour n'importe quel cinéaste amateur de mettre en images ses créations. Cela étant, s'il sont bourrés d'idées, ces réalisateurs en herbe n'ont souvent pas les moyens de leurs ambitions. C'est ainsi qu'une profusion de films au budget rachitique ont vu le jour ces...
Arac Attack
Que l’on envisage de faire un film « sérieux » sur la thématique des araignées, comme Arachnophobie , ou que l’on souhaite proposer un spectacle débridé, la frontière est bien mince pour éviter le navet. Des itérations telles qu’ Arachnid (Jack Sholder) ou Spiders (Gary Jones) sont là pour nous le rappeler. Déjà responsable du sympathique Éclosion , téléfilm où des...
Les Châtiments
Par le biais de leur société Dark Castle, Robert Zemeckis et Joel Silver nous offrent régulièrement des films d'horreur qui, sans être excellents, nous procurent tout de même de très bons moments. On retiendra notamment La maison de l'horreur ou La maison de cire. Assez prévisible dans l'ensemble, mais rondement mené par leur réalisateur respectif. Qui plus est, si les premières...
Super Shark
Réalisateur:
Durée:
4.66667
Moyenne : 4.7 (3 votes)

SUPER SHARK - Shark Week Teaser

Devinez le film par sa tagline :

How do you fight the undead?
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques