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Monster Man - Critique

Un petit film d'horreur qui mélange road-movie, comédie et horreur avec une certaine habilité. Une honnête série B.

Publié le 26 Juin 2014 par Julien
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Adam est sur la route pour rejoindre la fille qu'il aime depuis toujours sans jamais avoir eu le courage de lui avouer, Betty-Anne. Il découvre rapidement que son "meilleur" ami s’est joint à lui, pour son plus grand malheur. Mais les deux compères sont vite pris en chasse par un Monster Truck conduit par une créature bien décidée à en finir avec eux...

Monster Man est un film qui a un peu les fesses entre deux chaises. Le début du film ne laisse pas forcément présager du meilleur avec les deux protagonistes principaux de l’histoire qu’ont croirait échappés d’un American Pie dont le seul sujet de conversation sera le « Q ». Le film prend rapidement des airs de road-movie et l’on pense rapidement au Duel de Steven Spielberg lorsque déboule le monster truck conduit par le Monster Man du titre. Celui-ci malmène Adam et son pote Hurley avant de prendre le large.

Les compères en action !

 

Le film repose donc principalement sur le tandem central du film, Adam et Hurley, qui fonctionne à plein régime même s'il exploite un schéma vu et revu (l'amoureux transit timide et puceau et son meilleur pote qui saute sur tout ce qui bouge). De nombreux dialogues assez drôles pour le coup vont opposer ces deux personnages qui vont vite se rendre compte que le patelin dans lequel ils roulent est hanté par un monstre mécanique conduit par un autre monstre moins métallique.

C'est du convenu et l'on ne sera pas surpris de la présence de séquences classiques (suspense dans un WC cradingue, nuit de "terreur" dans un motel miteux et même un petit twist final pour un personnage...). Des occasions de faire monter un peu le suspense pour le réalisateur qui n'y parvient d'ailleurs pas vraiment. On le sent plus à l'aise avec ses personnages et leurs dialogues branchés c... et quand il faut filmer (un peu) d'action, que lorsqu'il faut faire un peu grimper le trouillomètre.

En effet, contrairement à l'excellent Jeepers Creepers de Victor Salva, le réalisateur Michael Davis ne rivalise pas vraiment avec son boogeyman qui a certes une sale gueule, mais qui manque quand même cruellement de charisme. Sa silhouette est tout sauf inquiétante et sa démarche claudicante le rend au final plus ridicule que flippant. Son véhicule est impressionnant et s'octroie quelques scènes sympathiques (même si le réalisateur a du accélérer les images pour faire croire au spectateur que le véhicule roulait vite !) mais hélas un peu trop rares. Après, il peut également s’agir d’un parti pris volontaire du metteur en scène de se démarquer des ténors du genre et d’offrir une série B fun et rigolote où l’horreur et le suspense ne sont pas le moteur de l’histoire. Pourquoi pas ?

Adam en mauvaise posture...

Autre petite ombre au tableau : un passage un peu vide après la prise en stop par nos deux paumés d'une (charmante) auto-stoppeuse qui va semer un peu la zizanie, excitant Adam et (surtout) Hurley. Un personnage un peu cliché aussi mais plutôt bien interprété par une ravissante Aimee Brooks qu’on a pu voir dans Critters 3 et The Mangler Reborn. Dommage qu’il y ait quand même un poil trop de blabla durant ce passage et qu’on oublie un peu le boogeyman et sa sinistre machine. Heureusement, les dialogues restent plutôt drôles.

Niveau hémoglobine, Monster Man remplit son contrat en honnête série B mais apparait assez tardivement dans le film (à la fin en fait). On saluera au passage des trucages très corrects et convaincants même si le virage un peu fantastique du final pourra en étonner (voire décevoir) certains. Le maquillage du Monster Man est bien réalisé et on en regrette d’autant plus le peu de mise en valeur faite par le réalisateur (beaucoup de séquences de jour qui nuisent un peu au personnage).

Au final, Monster Man est une petite série B pas désagréable du tout qui se laisse regarder avec plaisir. Pour autant, une seule vision sera en revanche amplement suffisante à la plupart des spectateurs qui ne retiendront qu’une ou deux scènes à tout casser du film.

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