Voir la fiche complète du film : The Dinosaur Project (Sid Bennett, Tom Pridham - 2012)

The Dinosaur Project

Plus une production fauchée sympathique qu'une purge complète, The Dinosaur Project sera surtout une occasion pour le comité de défense des navets à dinosaures de sortir ses pancartes.

Publié le 31 Mars 2018 par KinemaVoir la fiche de The Dinosaur Project
6
Dinosaure Jungle

Qui a dit que le film de dinosaures était mort ? Les deux suites à Jurassic Park en deçà — pourtant très appréciées de votre humble serviteur — des attentes ? Ou la tentative de reboot/sequel Jurassic World, véritable déminage au box-office, mais flingué par-ci par-là par la critique ? Non, impossible, inconcevable. Rien n’atteindra la candeur de ces êtres surdimensionnés, pas même le moyen Dinosaur Project qui, malgré son manque de bons arguments, parvient à charmer un cinéphile, paléontologue de cœur, vouant un culte d’émerveillement à ces reptiles géants.

Maintenant que les fleurs ont été jetées, on peut se pencher sur ce Dinosaur Project nous contant les mésaventures d’une équipe de tournage qui s’enfonce de plus en plus profondément dans une jungle hostile. Troisième spoiler, après le titre et l’affiche, ils vont faire la rencontre inopinée de créatures s’apparentant à ces titans disparus. Un scénario simple et suffisant qui sera même étayé par quelques rebondissements, pas toujours adroits, mais au moins louables.

Car non, il n’est pas spécialement nécessaire d’ajouter beaucoup de densité à ce pitch efficace et prometteur. De toute façon, c’est l’apparition des monstres du jurassique qui nous fait languir. À ce sujet, le bestiaire de The Dinosaur Project se montre peu généreux — sans être complètement avare — car, seulement quatre espèces différentes nous seront présentées, avec des effets spéciaux plutôt acceptables. L’utilisation de la caméra à l’épaule propre au found footage aide à camoufler des CGI un peu fragiles comme on se serait fait la remarque pour l’excellent Troll Hunter d’André Øvredal, également derrière la caméra de l’intriguant The Jane Doe Identity. Et tant qu’on parle de found footage sur cette thématique, citons le Extinction d’Adam Spinks, assez moyen également avec pour autre point commun un budget dérisoire.

Durant le visionnage, on se surprendra même à rire des comportements nanardesques des personnages avec une palme pour ce perchman fonçant vers l’ennemi – un essaim de ptérosaures, rien que ça — avec pour seule munition, vous l’aurez deviné, sa perche télescopique. Le suicide de cet homme armé de son symbole phallique cacherait-il un propos féministe sous-jacent ? Ou est-il la victime sacrifiée sur l’hôtel d’une équipe de scénaristes bourrés ?

Que retenir par conséquent de ce Dinosaur Project ? Si ce n’est le fait qu’il ne s’agit là l’une des meilleures productions développant ce sujet en dehors de la franchise Jurassic Park. C’est pour dire à quel point la concurrence est rude depuis les années 2000. Revoyez donc la classique de Spielberg et ses suites, faites un détour par The Lost World, La Vallée de Gwangi ou une autre ancienne bobine et revenez vers cette petite série B maladroite si votre soif de dinos n’est pas encore étanchée, car elle mérité bien plus votre bienveillance qu’une analyse meurtrière de trois pages dans les Cahiers du cinéma. Au pire, ce sera un amuse-bouche pour s’échauffer les yeux avant le dernier long de Juan Antonio Bayona, à savoir Jurassic World: Fallen Kingdom.

Autres critiques

All the Creatures Were Stirring
Les films à sketches ont le mérite de mettre en scène des récits dont le contenu ne peut tenir sur la longueur. En ce sens, le principe reste similaire à un recueil de nouvelles. Le concept peut compiler des histoires qui ne présentent pas forcément de liens entre elles. Toutefois, la majeure partie des productions proposent un fil rouge et une thématique précise. Qu’il s’agisse de...
Aux Yeux des Vivants
Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie en salle à cause d’une distribution restreinte, Aux Yeux des Vivants est le troisième long-métrage du duo de réalisateurs formé par Alexandre Bustillo et Julien Maury. Après deux premiers essais réussis et originaux, A l’intérieur (2007) et Livide (2011), dans lesquels les cinéastes imposaient leurs styles avec talent, respectivement à...
L'Ombre du vampire
Bien qu’il n’ait pu obtenir l’aval des ayants droit de Bram Stoker, F.W. Murnau signe avec Nosferatu un chef-d’œuvre du cinéma fantastique. Sa version « non officielle » de Dracula donne lieu à l’une des iconographies vampiriques les plus fortes qui soient. Au fil des décennies, le film devient un véritable mythe, ayant même droit à un remake sous la...
Jurassic World : Fallen Kingdom
Jamais un film n’aurait aussi bien porté son nom : ce Jurassic World 2 incarne parfaitement la chute du mythe de cette série devenue culte dans le temps. Si tout n’est pas mauvais, de nombreuses faiblesses viennent malheureusement plomber l’enthousiasme du fan de la première heure. Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit...
Frankenweenie
Avec Alice au pays des merveilles , Tim Burton avait refroidi bon nombre de ses fans et des amateurs de l'histoire originale. Le film n'était pas forcément mauvais, mais l'association de l'illustre cinéaste à celui de Lewis Carroll avait de quoi faire rêver. Mais les plus grandes attentes sont parfois synonymes de déconvenues magistrales. La déception était au rendez-vous devant un produit léché...
The Dinosaur Project
Réalisateur:
Durée:
83 min
6.25
Moyenne : 6.3 (4 votes)

The Dinosaur Project Trailer

Devinez le film par sa tagline :

Pas de plan. Pas de renfort. Pas le choix.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques