Hierro : L'île du mal

6.0
Hierro : L'île du mal

Critiques spectateurs

Réalisateur: Gabe Ibanez Avec Elena Anaya, Hugo Arbues, Jon Ariño, Miriam Correa, Tomás del Estal

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Portrait de Dante_1984 Dante_1984
I am Legend - 1124 critiques
publié le 01/12/2010 - 10:20
6
 

L'île des caravaniers

Maria coule des jours paisibles avec son fils jusqu’au jour où celui-ci disparaît mystérieusement du ferry où il se trouve. La police étant impuissante, Maria est contrainte d’enquêter elle-même. Les films espagnols s’avèrent toujours une manne providentielle pour d’éventuelles découvertes fortuites. Malgré quelques productions en demi-teinte (The dark hour, Les témoins du mal…), le cinéma de genre hispanique se porte plutôt bien et ce, grâce à des modèles qui perdurent dans les mémoires ; tant celle du grand public que des fins connaisseurs. On citera entre autres L’orphelinat qui a vu nombre de ses idées copiées çà et là ou le très efficace Darkness. C’est donc avec un très bon à-priori que l’on entame ce Hierro.

D’emblée, le cinéaste pose une ambiance assez lourde sur son récit. Des plans rapprochés, une photographie sombre et froide qui donne un rendu superbe. Pour un premier métrage, nul doute que Gabe Ibanez parvient à instaurer une atmosphère oppressante. Toutefois, l’introduction tend à induire en erreur le spectateur par le biais de cet accident spectaculaire étant donné que Hierro est un film d’ambiance où l’action est quasi-inexistante. L’histoire avance alors entre deux genres. On ressent les influences du cinéma fantastique bien entendu, mais le réalisateur joue plus ou moins habilement sur le fil du rasoir. Si les visions de Maria demeurent nébuleuses, c’est pour mieux pour nous intriguer. Alors thriller psychologique ou film fantastique ?

Difficile de répondre à pareille interrogation car l’on tend souvent à recadrer les apparitions irréelles, ainsi que la véritable teneur des évènements dans un cadre plus rationnel. Ainsi, on restera dans le doute et ce, même après le dénouement sur ce que voulait transmettre Gabe Ibanez. A ce titre, on en ressort frustré par tant d’artifices mis en œuvre pour, au final, n’aboutir qu’à une conclusion prévisible si l’on demeure attentif ou familier de ce genre d’intrigues nébuleuses à double tranchant. Malheureusement, on dénotera également une tendance à focaliser l’attention du spectateur sur des détails insignifiants qui ne servent, la plupart du temps, nullement le récit. « Tout ça pour ça ! » Serait-on en droit de penser. A contrario, on ressent une forte symbolique de l’eau. Moyen de communication entre l’enfant et la mère, seul exutoire d’un parent esseulé, métaphore d’une solitude insurmontable ou même reflet d’une vie déchiré par la perte d’un proche, les allusions ne manquent pas.

Bref, Hierro ne sera donc pas à ranger aux côtés de ses illustres prédécesseurs. On attribuera ces errances à des maladresses du débutant, notamment au niveau de la narration parfois alambiquée et tortueuse qui tend vers plusieurs chemins sans véritablement en choisir un en particulier. Le scénario se révèle en fin de compte suffisamment prévisible pour les aficionados de ce type de production. Il demeure néanmoins une esthétique léchée qui parvient à imposer un climat de tristesse et d’angoisse (qu’est-il advenu de l’enfant ?) presque palpable. Intéressant, mais trop de défauts, ainsi qu’une trame narrative lancinante à la limite de l’apathie, ne permettent pas à Hierro de dépasser le stade de DTV sympathique, mais pas exceptionnel.

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