Voir la fiche complète du film : Wer (William Brent Bell - 2013)

Wer

Bien qu'une légère pierre à l'édifice qu'est la lycanthropie cinématographique, Wer reste tout de même une pelloche pas trop mal torchée avec quelques fulgurances gores plus que bienvenues.

Publié le 14 Mai 2018 par KinemaVoir la fiche de Wer
6
Loup-Garou

Il est clair que Le Loup-Garou de George Waggner a pris un coup de vieux. Toutefois, ce classique du cinéma de monstres a laissé derrière lui une descendance riche pour les amateurs de cette mythologie toujours aussi intrigante. Pour le plaisir de ces derniers, Wer vient ajouter sa pierre - pas bien lourde cela dit - à l’édifice de la lycanthropie cinématographique.

Cette créature mythique fait aujourd’hui partie de l’imaginaire collectif. Il allait donc de soi que des cinéastes de pedigree revisitent cette légende sous leur propre lumière. C’est ainsi que Wes Craven (Scream, Les Griffes de la nuit, Le Sous-sol de la peur) accoucha de Cursed et un peu plus tôt, Joe Dante (The Hole, Gremlins) de l’incontournable Hurlements. Si Le Loup-Garou eut droit à un remake plus qu’honnête avec Wolfman de Joe Johnston, c’est en revanche dans une approche de modernisation que cette vague de films s’est située. Le Loup-Garou de Londres de John Landis (La Quatrième dimension) reste incontestablement l’un des maîtres dans le domaine, alliant avec brio humour et horreur.

Wer

De son côté, Wer propose, et assume, une démarche encore plus moderne en transformant cette malédiction en pathologie. L’idée de démythifier ce conte peut être une intention louable pour autant que le scénario assure une certaine crédibilité tout en gardant la part de surnaturel, indispensable à un métrage du genre. Une grande majorité des éléments du film apportent leur contribution au réalisme global souhaité ; l’apparence de la créature s’est presque totalement émancipée de l’image du loup. Le montage dynamique et la caméra légèrement tremblante offrent une allure d’investigation rappelant le style found footage, et l’usage - un peu trop répété - de faux reportages télévisés suggère une certaine authenticité au spectateur.

Le fait de remettre le mythe au goût du jour a pour conséquence de restreindre la fibre fantastique du long-métrage. Curieusement, ce parti pris n’entraine pas la tension escomptée et pour combler ce manque de frissons, le métrage est truffé de jump scares forcés et de scènes gores assez brutales.

Wer

En toile de fond, Wer tente, en vain, d’aiguiser son ambiance grâce à un scénario basé sur des complots et des enjeux économiques plutôt maladroits, et surtout en décalage avec la thématique principale. On retrouve A. J. Cook (Mother’s Day) et Simon Quaterman (Devil Inside) dans les rôles principaux tandis que Brian Scott O’Connor fait ses débuts au cinéma en interprétant le charismatique Talan Gwynek, dont les mains surdimensionnées sont authentiques. C’est William Brent Bell (Stay Alive, Devil Inside) qui est à la réalisation, à laquelle l’on reprochera quelques impairs. Cependant, Wer se démarque nettement dans la filmographie de ce cinéaste qui est, faut-il l’avouer, loin d’être brillante. Même s’il démontrera, quelques années plus tard avec The Boy, qu’il est loin d’être dénué de talent.

Wer a toutes les aptitudes requises pour prétendre au titre de divertissement acceptable, les qualités sont présentes, mais les défauts les suivent de près. Pour le cinéphile ayant épuisé les ressources du cinéma d’horreur, ce métrage se laisse apprécier pour seule condition de ne pas avoir la dent trop dure.

Autres critiques

Les Sévices de Dracula
Deux jumelles orphelines, Frieda et Maria, quittent Venise pour rejoindre leur oncle Gustav dans une petite ville d'Europe de l'Est en proie à la terreur. Elles découvrent rapidement que Gustav est à la tête d'un groupe de fanatiques pourchassant sans relâche de belles jeunes femmes accusées de sorcellerie. Au début des années 70, la Hammer tentait de redonner un second souffle à ses...
Bait 3D
Il est difficile de se renouveler quand on parle de requins au cinéma sans en faire un film d'horreur moisi. Les productions Asylum sont là pour en attester avec leurs pléthores de films aux squales pixélisés ou ayant subi des mutations dégueulasses. Néanmoins, tous ces films de requins que l'on trouve médiocres ne le seraient peut-être pas si Les Dents de la Mer n'avait pas existé...
Thriller
Devenue muette à la suite d'une agression, la jeune Frigga vit paisiblement à la campagne avec ses parents. Ratant son bus pour se rendre en ville, elle rencontre Tony, un bellâtre qui la kidnappe et la drogue, dans le but d'en faire une prostituée. A l'occasion de sa récente sortie française en DVD, retour sur un film qui a fait couler beaucoup d'encre à sa sortie. En 1973, le cinéma d'...
Universal Soldier : Le Jour du Jugement
Après avoir réalisé un Universal Soldier : Regeneration qui tranchait déjà drastiquement avec ses prédécesseurs et surprenait par ses combats brutaux et son atmosphère sombre, John Hyams (le fils de...) va encore plus loin avec un nouvel Universal Soldier qui n'a quasiment que son titre pour le rattacher au reste de la saga. Car avec sa noirceur encore plus prononcée, ses bastons toujours plus...
La Nuit de la grande chaleur
Dans les années 1950 et 1960, la science-fiction se focalise surtout sur le sujet de l’invasion extraterrestre. Majoritairement catégoriser dans le domaine des séries B, cette vague de productions met en avant les grandes peurs sociétales de l’époque. Guerre nucléaire, anticommunisme et, par extension, rejet de l’étranger. Des inquiétudes plus ou moins flagrantes qui trouvent en...

Devinez le film par sa tagline :

Il est temps pour un nouveau type de magie.

Thématiques