Train
Le Torture-Porn c'est un peu comme le slasher: en général les scénarios sont bidons et uniquement prétextes à nous présenter un enchaînement de scènes-chocs. Quand c'est bien fait ça nous donne Hostel ou Saw 3 (ce dernier étant également le summum du scénario-prétexte au service de la violence graphique) mais pour ces rares réussites, combien d'erzatzs mal foutus avons-nous vus débarquer? Car à l'instar de la première vague de slashers durant les années 80, la quantité de films de torture se fait au détriment de la qualité.
Train fait partie de cette vague de films opportunistes. Et malheureusement pour lui, il peine à sortir du lot. Pas qu'il soit foncièrement mauvais, mais il s'avère trop avare en scènes marquantes pour satisfaire les amateurs tandis que son scénario entièrement prévisible et sans surprise ne brille pas d'une originalité folle. Bref, c'est d'un oeil de plus en plus distrait que l'on attend patiemment l'apparition du générique de fin.
Une intro réussie qu'on aurait aimé représentative de la suite...
En compétition en Russie, une équipe de lutteurs décident d’aller faire la fête au lieu de dormir. Malheureusement pour eux, ils ratent leur train tôt le lendemain matin et en empruntent un autre. Mais petit à petit, chaque membre de l’équipe disparaît, et finit charcuté par une brute épaisse dans un wagon spécialement aménagé...
Blood Bath!
A l'instar de l'Hostel d'Eli Roth, le film de Gideon Raff (The Killing Floor) prend place en Europe de l'Est, où c'est bien connu il n'y a que des types moches et méchants, psychopathes de surcroît et trafiquants d'organes à leurs heures. Sans oublier les filles toutes sublimes, faciles ou prostituées. Mais je m'égare... Dans Train, nous avons donc affaire à une belle ribambelle de sales trognes, lesquelles vous feront passer toute envie d'aller faire un tour dans les pays de l'ex-URSS (Mention spéciale aux deux dégénérés congénitaux). A coté d'eux, la bande de jeunes couillons américains fait plutôt pâle figure. Il faut dire que les personnages, déjà pas gâtés par des acteurs peu charismatiques, apparaissent stéréotypés et réagissent comme des ânes. C'est là que le bâs blesse vraiment, car à cause du manque de sympathie qu'ils dégagent, le spectateur se fiche éperdument de ce qui peut leur arriver. Au contraire, on a plutôt envie qu'ils meurent dans d'atroces souffrances (ce qui ne manquera pas d'arriver rassurez-vous).
Vous me direz que dans un film de ce type, on se moque un peu que les personnages soient d'une profondeur psychologique exemplaire et quelque part ça peut se défendre, mais alors il faut que les scènes-chocs soient à la hauteur, ce qui n'est pas toujours le cas ici. Malgré tout, un petit nombre de séquences sont réussies et l'ensemble se montre relativement gore. Les amateurs de torture auront ainsi droit à une émasculation en bonne et due forme, ainsi qu'à une énucléation et une amputation de jambe. La réalisation de Gideon Raff tout comme le montage sont assez efficaces pour nous offrir quelques séquences d'excellente facture (le coup de burin dans la colonne vertébrale, l'aiguille dans le sol). Ces bons moments sont malheureusement trop rares dans Train puisque le reste n'est constitué que de scènes où se côtoient incohérences et dialogues inintéressants.
Un contrôleur qui respire la confiance et la sécurité...
Car le scénario, bien que honteusement inspiré par (pompé sur?) Hostel, ne vole pas bien haut. Ainsi, l'absurdité de certaines situations a rapidement fait de dégommer la crédibilité générale de l'histoire:
- Pourquoi les jeunes donnent-ils sans broncher leur passeport aux deux attardés à qui personne ne confierait sa belle-mère?
- Pourquoi personne ne saute du train? "trop dangereux" dit l'un des protagonistes. Mais entre se faire charcuter par des psychopathes barbares et risquer de se briser quelques os, le choix devrait être vite fait...
- Comment les méchants font-ils pour toujours surprendre les héros alors que l'étroitesse du lieu devrait rendre cela impossible? (Ils sont dans un train, je le rappelle pour les distraits)
- Et surtout, pourquoi les meurtriers ont-ils besoin de torturer leurs victimes? Vu ce qu'ils ont à faire, ce serait beaucoup mieux pour tout le monde que les jeunes gens soient endormis.
J'entends déjà crier au fond "Ouais mais il n'y aurait pas de film!". C'est bien ce à quoi je voulais arriver: Train est un film inutile, conçu pour surfer sur le succès d'autres métrages. Son modèle, Hostel, proposait un scénario similaire mais nettement mieux structuré et crédible, ce qui fait toute la différence.
Allez encore un petit effort, la fin du calvaire n'est pas loin.
Et puis il y a Thora Birch. Aaaah Thora Birch (merci d'éviter les jeux de mots ringards). Au demeurant très jolie, la demoiselle est ici aussi agréable à regarder qu'une poule qui pond. Affublée d'une coiffure noire peu naturelle, la belle reste mono-expressive du début à la fin du film et affiche au mieux une moue de bébé boudeur. Ses acolytes ne font guère beaucoup mieux mais puisqu'elle est la tête d'affiche et donc censée porter le film sur ses épaules, c'est elle que l'on voit le plus souvent à l'écran. C'est dommage, mais pour le coup elle est plus un boulet qui entraine Train vers le fond qu'une bouée de sauvetage.
Faut dire qu'elle s'emm*** royalement sur le plateau...
Toutefois, malgré tous ses défauts, Train reste un torture-porn sympathique et pour peu que l'on ne soit pas trop exigeant, il peut faire passer un agréable moment. Plus d'une vision sera par contre déconseillé.