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Sweet Sixteen - Critique

Publié le 15 Juin 2023 par Geoffrey
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Aujourd’hui, nous allons une nouvelle fois parler de Rimini Editions (« ouaiiiis ! »), parce que l’éditeur continue d’agrandir sa collection consacrée aux perles oubliées du cinéma de genre avec le slasher Sweet Sixteen réalisé par Jim Sotos et sorti sur les écrans il y a pile 40 ans au moment d’écrire ces lignes (en 1983, donc).

Comme d’habitude, le film est présenté dans un très beau coffret par Rimini Éditions, comprenant le DVD et le Blu-Ray, ainsi qu’un livret d’une vingtaine de pages rédigées par Marc Toullec qui revient sur sa genèse.

Je sais, c'est trop de joie d'un coup.

La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur. Le shérif Dan Burke mène l’enquête et découvre bientôt d’étranges éléments…

Étranges ? Comment ça ?

On ne compte plus les slashers nés dans le sillage du chef-d’œuvre de John Carpenter (et de Black Christmas, parce qu’on ne répétera jamais assez qu’avant Halloween, il y a eu le film de Bob Clark), et on ne peut pas dire que Sweet Sixteen fasse dans l’originalité. Des bois et des jeunes en chaleur qui se font apprendre la vie à coups de couteau par un tueur mystérieux… Pas de doute, on est en territoire connu, peut-être un peu trop, puisque des productions comme Vendredi 13 (Sean S. Cunningham, 1980), le Tueur du vendredi (Steve Miner, 1981), Meurtres en 3 dimensions (Steve Miner, 1982) et Carnage (Tony Maylam, 1981) sont déjà passées par là, et que Massacre au camp d'été (Robert Hiltzik, aussi 1983) s’apprête lui aussi à débouler dans les salles.

Des œuvres à la qualité très variable, convenons-en, mais qui ont su surfer sur la vague du slasher et la décliner.

De son côté, Sweet Sixteen tente une approche un peu plus high level que la moyenne puisque Jim Sotos plante son intrigue dans une petite ville du Texas parcourue de tensions raciales entre Amérindiens et racistes blancs. C’est dans ce contexte que débarque Melissa, une adolescente (« j’ai presque seize ans ») qui devient rapidement le principal centre d'intérêt de tous les jeunes hommes du comté.

La belle est interprétée par Aleisa Shirley que l’on reverra la même année dans le sympathique Le Guerrier de l’espace de Lamont Johnson. Malgré un rôle caricatural au possible, la comédienne s’en tire avec les honneurs, tandis que le réalisateur se fait plaisir en la filmant topless à plusieurs reprises, notamment sous la douche dans une scène 100% gratuite et plutôt curieuse si l’on se rappelle que le personnage est censé n'avoir que quinze ans ( « presque seize »). C’était la mode à l’époque, dirait Abraham Simpson.

Notre ami amérindien n'en demeure pas moins un peu circonspect.

Le point de départ de Sweet Sixteen est donc intéressant et l’intrigue va se développer doucement autour de ce point, trèèès doucement.

On touche là au principal défaut du film : son cruel manque de rythme. En effet, malgré d’indéniables qualités plastiques très bien (re)mises en valeur par le Blu-Ray de Rimini Editions, Sweet Sixteen souffre surtout de la mise en scène ultra-rigide de Jim Sotos, ainsi que de son montage d’une mollesse effarante.

Le réalisateur ne sait pas visiblement pas quoi faire de son scénario, ni comment filmer ses (rares) scènes de meurtre qui alternent ainsi entre plan subjectif, plan fixe sur la victime, plan sur le couteau, et basta. Le manque de dynanisme est flagrant, à tel point qu'on se demande si Jim Sotos s'est vraiment intéressé à la mise à mort de ses personnages. Un comble dans un slasher !

De fait, l’amateur d’hémoglobine n’en aura pas pour son argent (l’auteur de ces lignes confesse d’ailleurs avoir sombré dans un ennui profond à la moitié du film).

Tu vas l'aimer mon film, dis ? TU VAS L'AIMER ?

Heureusement, le casting, à l’instar de la photographie, rehausse le niveau puisqu’en plus d’Aleisa Shirley déjà évoquée plus tôt, nous avons le plaisir de retrouver en shérif de service le toujours charismatique Bo Hopkins (que l’on avait déjà pu admirer dans un rôle similaire au sein du plaisant Mutant de John « bud » Carlos sorti il y a peu chez Rimini Editions, tout est lié), la magnifique Susan Strasberg et le bloc de classe incarnée qu'est Patrick Macnee, lesquels apportent une vraie plus-value à ce film qui n’a rien d’un produit bâclé, mais n’en demeure pas moins une œuvre qui peine à supporter le poids de ses errements rythmiques.

Dommage, car Sweet Sixteen disposait de bonnes idées sur le papier et son atmosphère fleure bon les années 80, une impression renforcée par la bande originale et la curieuse utilisation de la chanson Melissa de Frank Sparks qui déboule à plusieurs reprises de façon un peu kitsch.

Melissaaa, you found a place for youuu !

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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