Impact : Opération Chaos
Lors d’une collision avec un météore, l’orbite de la Lune se rapproche de la Terre tout en décrivant une forme elliptique. Les phénomènes les plus improbables se manifestent bientôt, mais le monde ignore qu’il ne s’agit que de simples prémices à un danger plus important : la collision de la Lune avec la Terre.
Nombre de films catastrophes reprennent le thème du météore annihilateur avec plus ou moins de succès. Depuis près de quinze ans, les productions s’enchaînent à un rythme régulier. Des blockbusters spectaculaires (Deep impact, Armageddon…) aux productions plus modestes – la plupart du temps des mini-séries ou des téléfilms (Astéroïde, La météorite du siècle…). L’histoire demeure sensiblement la même à un détail prêt : les effets spéciaux, destinés à mettre en avant les moyens disponibles pour l’équipe du film. En cela, Impact fait partie de la seconde catégorie, c’est-à-dire les projets modestes qui tentent de masquer leur lacune par une mise en scène davantage accentuée sur le non perceptible et les théories scientifiques qui en découlent plutôt que sur la grandiloquence de la catastrophe et ses conséquences sur notre planète.
Les ordinateurs perdent le Nord et la boussole également.
Mini-série télévisée divisée en deux parties, le film de Mike Rohl possède néanmoins certains aspects suffisamment intéressants pour ne pas faire l’impasse sur celui-ci, du moins dans un premier temps. La principale idée intéressante réside dans les fluctuations de la Lune qui provoque sur Terre des catastrophes sans précédent. On pourrait y déceler quelques similitudes avec Collision fatale (de Terry Cunningham), mais Impact parvient à capter notre attention via des moments pour le moins incongrus entre deux théories de scientifiques complètement dépassés par les évènements. Ainsi, l’on voit s’envoler des personnes, des voitures et même un train ! C’est surprenant, pas trop mal fait compte tenu du budget limité alloué au film et surtout amusant à contempler.
Le nouveau visage de la Lune.
Etant donné que le film s’étale sur prêt de trois heures, l’intrigue prend le temps de se mettre en place à sa convenance. On évite des écueils maladroits ou quelques propos incohérents concernant l’aspect scientifique via un enrobage dense et fourni, même si, il faut le reconnaître, des longueurs pointent à l’horizon. La caractérisation des personnages se veut également fouillée. Ce n’est pas forcément novateur, mais chaque protagoniste possède suffisamment de personnalité pour ne pas les discréditer aux yeux du spectateur. En cela, c’est déjà un atout non négligeable compte tenu des énormités qu’il nous a déjà été donné de contempler (Destruction solaire, Quantum apocalypse…).
Une catastrophe ridicule compte tenu de ce qui attend notre bonne vieille Terre.
Une première partie qui se conclue sous les meilleurs auspices grâce à quelques petites trouvailles insolites disséminées çà et là dans son intrigue. Tout se passait pour le mieux quand surgit cette seconde partie, bien moins séduisante que la précédente. En effet, on retombe dans les redites du film catastrophe avec un aspect scientifique qui s’amenuise au profit d’énormités avancées afin d’endiguer la menace qui pèse sur la Terre. Alors que jusqu’à présent Impact s'était efforcé de créer un récit prenant et structuré, on a l’impression que les scénaristes se sont reposés sur leurs lauriers pour tenter de se rapprocher des codes du genre pour mieux coller aux attentes des spectateurs peu regardants sur la qualité de la marchandise. Une pléthore de bons sentiments et de sacrifices patriotiques sont alors inévitables face à un cataclysme inéluctable, du moins en apparence. Une grossière erreur qui entache véritablement le résultat final.
Il n’aura pas fallu attendre le futur pour observer des voitures volantes !
Malheureusement, les bons à-priori de départ s’évanouissent assez rapidement. Plus que des longueurs et un scénario prévisible, c’est véritablement tout les efforts entrepris qui sombrent dans le conventionnel. Si le cinéaste avait eu la judicieuse idée de persévérer dans des débuts prometteurs et légèrement inventif, Impact se serait révéler un téléfilm surprenant et ô combien plaisant à regarder. Force est de constater que les voix mercantiles et puériles de producteurs peu scrupuleux prennent le pas sur les concepts purement artistiques ; même si, on en conviendra, ce n’est pas l’unique raison de cette déconvenue.
Et maintenant… Que vais-je faire ?
Bref, s’il n’y a avait pas eu cette seconde partie, bien moins réussit que la première, nul doute qu’Impact aurait pu sortir son épingle du jeu. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence que la suite des évènements est bien moins réjouissante pour le spectateur au vu de ce qui avait été amorcé précédemment. On retiendra un début prometteur, une première partie de très bon aloi, mais une déconvenue de premier ordre lorsque que la seconde partie débute. Sympathique de prime abord, il en ressort une certaine frustration au vu de ce qui avait été entrepris dès le départ.
Un film de Mike Rohl
Avec : David James Elliott, Natasha Henstridge, James Cromwell, Benjamin Sadler