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Ginger Snaps : Aux origines du mal - Critique

Deux jeunes soeurs, rescapées du naufrage d'un navire, trouvent refuge dans un fort assiégé par d'étranges créatures. Cette préquelle clôt avec originalité la plus intimiste des séries consacrées au loup-garou.
Publié le 14 Avril 2010 par GORE MANIAC
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Films de Loup-Garou
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.**

Au début du XIX ème siècle, au Canada, deux jeunes soeurs, rescapées du naufrage d'un navire, trouvent refuge dans un fort assiégé la nuit par d'étranges créatures.

Le dernier volet de la trilogie des Ginger Snaps peut se définir comme une préquelle revenant aux origines de la malédiction frappant les deux soeurs, Ginger et Brigitte. Cet épisode nous permettra de découvrir la première transformation de Ginger, dans une ambiance complètement différente des autres films.
En effet, cet opus 3 privilégie d'entrée un visuel soigné, en quête de grands espaces, sauvages et dangereux (la forêt enneigée), avant de centraliser l'intrigue dans le cadre d'un fort qui va devenir le siège d'une lutte acharnée mais déséquilibrée entre l'Homme et la nature qu'il vient conquérir.


Car, plus que jamais, la saga Ginger Snaps s'amuse à pointer du doigt les pires sentiments humains (peur, haine, versatilité, violence), le lycanthrope n'étant finalement ici que le dernier rempart d'une autre forme de civilisation agressée par la soif de pouvoir de l'Homme moderne.

Retour à des temps plus reculés donc, pour en revenir à l'essence même du mythe du loup-garou, bête sauvage luttant contre celui qui l'a pourtant engendrée. Délaissée des éléments modernes, cette créature retrouve donc une certaine véracité, renouant avec des territoires propices à sa sauvagerie instinctive.
La première demi-heure du film plante donc le décor ainsi que les enjeux de l'histoire, éteindre la malédiction avant son avènement.

Discrète dans l'opus 2 (morte, elle n'apparaissait que dans l'esprit de sa soeur), Ginger redevient le personnage principal de la série. L'occasion de remettre en lumière l'intense relation entre les deux soeurs, point le plus original et le plus marquant de la saga, qui sera une fois de plus l'atout majeur de ce film. Katharine Isabelle, trop rare sur le grand écran, reforme donc cette alliance unique avec Emily Perkins, apportant à ce métrage un équilibre qui manquait au précédent volet.

Evoquées, les créatures les plus attendues du film se font par contre quelque peu attendre, et la première attaque digne de ce nom, face aux deux soeurs, démontre qu'il vaudra mieux pour le réalisateur éviter les gros plans, les effets spéciaux n'étant pas des plus réussis, surtout comparés à ceux des deux précédents métrages, et donc jouer la carte de la suggestion le plus possible.
Dès lors, on comprendra plus aisément le soin apporté à l'étude psychologique des personnages du fort, du prêtre illuminé au second stupide et violent, en passant par l'indien silencieux. Les stéréotypes ne manquent pas, mais les acteurs sont convaincants et les légendes indiennes citées se rapprochent naturellement du mythe lycanthropique tel qu'on l'apprécie.

Ainsi, selon la légende, l'une des soeurs, la Noire, devra tuer celle infectée par une morsure de loup-garou, la Rouge, afin de stopper la malédiction.


La deuxième partie du film nous prépare donc à l'inéluctable affrontement entre les deux jeunes femmes, entre divers bavardages et des rencontres plus savoureuses entre Ginger et le fils contaminé du commandant du fort, lien hautement improbable entre les humains et les wendigos.

Ajoutons que le fort est un lieu de bataille fort attractif, aidé en cela par une photographie de qualité, mettant en valeur les décors et les costumes d'époque. Dans les illuminations de Brigitte, ou dans les cauchemars de Ginger et l'épilogue, le style visuel offert aux deux héroïnes est d'une beauté épique à couper le souffle.
De même, on appréciera le sort réservé à l'ecclésiaste, dans un feu purificateur que ne renierait pas la Bible, et qui servira de théâtre flamboyant au duel final, à l'issue duquel la morale ne sortira pas sauve, les liens du sang finissant par l'emporter et justifiant le début du premier film, constituant la clé de cette trilogie créative.

Parfois un peu languissante, cette préquelle clôt néanmoins avec originalité la plus intimiste des séries consacrées au loup-garou.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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